La Poudre, le Vent et l’Encan
190 pages
Français

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La Poudre, le Vent et l’Encan , livre ebook

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Description

La ville balnéaire récite des poèmes. Le club couture accorde vêtements et œuvres d’art. Les excursions offrent une nuit sous les étoiles au large d’une île. À l’aube, le voilier lève l’ancre, la météo influence l’état d’esprit à bord.

Lilian et Paul ouvrent un entrepôt isolé, découvrent un sac de drogue. La plaisance maritime et l’organisation d’événements artistiques croisent un monde parallèle, la dépravation. La drogue, solution illusoire pour aller mieux, encercle un monde qui cherche des vérités.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mai 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414346813
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-34682-0

© Edilivre, 2019
La mer submerge
De la départementale qui y mène
Jusqu’à la digue qui la rend humaine
La mer impose les bruits, l’air ïodé
Les marées montent au galop je le sais.
La mer déchaînée folle de hurlement.
Se mélangent parfois luxe et piété
Louanges aux saints patrons avec fierté
Les fêtes vouées aux vulnérabilités
Aux flux divins pas près de s’arrêter.
La mer porte au ciel dans les vents.
Mais que voilà au loin un Char à voile
Véhicule léger évite le gazoil
Vient bientôt une bouteille sans message
Un bateau côtier qui longe les plages.
La mer invite les âmes gentillement.
J’imagine ce qu’en veulent les passants
Aveuglé par le soleil rayonnant
L’hiver je me demande si elle va geler
Mort aux nudistes qui te courent après.
La mer couleur vert limpidement.
Devant le paysage bleu fabuleux
Je regarde le côté dangereux
Ça pourrait m’apprendre à plier bagage
J’y ai été pas loin d’un naufrage.
1
En mer, subsiste une vision floue de la première humeur, lorsque l’œil cherchait une vérité météorologique. Les immuables vagues bougent l’édifice, matières carbones, cordes et voiles. Les bruits, les mouvements ne se déchiffrent plus, se vivent.
La promesse avait été formulée qu’ils parfassent l’immense tâche, la navigation décryptée vague après vague. L’attention fluctue, transforme le trajet en un sentier terrestre sûr – il flâne-sur-mer, nom qui siérait à une petite ville –, mais les brèves rêveries attisent les brusques retours à la réalité, la mer se démarque de la plaine.
Trouver des idées rend la vie plus facile. Parfois le contact se complique, les détails explorés inspirent méfiance, pire, stimulent scepticismes et nihilismes. Lilian réfléchit, parle et trouve des idées sur tout puis s’exerce. Entre tout – sa recherche – et rien – ce qu’avancent les médisants – l’esprit forgé par les vagues s’interdit le néant jouxté en mer. Le parachutiste prêt avant le roulé-boulé va jusqu’au bout. Son élocution, son comportement en sont imprégnés selon les plus vives volontés humaines.
Le navigateur lit, raisonne et s’exprime d’innombrables heures, accepte les règles du jeu en société que résument un, plusieurs objectifs. Son quotidien ressemble à celui des gens côtoyés qui posent une colle et reprochent le défaut de solution. La solution serait l’isolement profond. La nuit. La mer.
Mais non. La vie implique ses contemporains.
Il connaît la politique et l’économie, son intérêt est ancien. Le climat change, nous bouscule. Les bouleversements climatiques sont attribués à l’industrie moderne, mais chaque record météorologique battu a plus de cinquante ans. Que quiconque ne conçoive une bévue, une ânerie l’étonne. Depuis l’époque antédiluvienne, températures torrides, très longues canicules infernales l’été, vents violents le 14 juillet et hivers sans neige nous accablent. Le climat qui se détériore, les étés plus longs et cataclysmiques alimenteront encore ses analyses.
Les crises économiques ont évolué, les causes sont plus sévères ; une nouvelle crise systémique est possible, suit une logique de krach-bulle-krach-bulle. Après un marasme de plus de quatre décennies, les politiques mises en œuvre – leur promotion nous galvanise, nous veut compétitifs – ne couvrent que l’aspect conjoncturel : formation ; régulation des marchés… Les mesures politiques ne remplissent pas les cafés qui l’étaient avant la crise, et ne prouvent un renouveau. La politique se renouvelle. Relégués en bonne conscience par les figures légendaires que la démocratie a sculptées – à leurs yeux les raisonnements décalés ne servaient pas les bons usages de l’engagement politique – parmi les partis méprisés, les extrêmes et le centre réussissent les élections nationales, se réapproprient les responsabilités. Les cinq grandes tendances politiques forment une mêlée avec redistribution des ballons – des cartes devrais-je dire – à chaque consultation citoyenne.
L’être humain est un média neuf. La communication via internet procure les outils des éditorialistes. Pipelettes, communicants et stratèges visent la richesse, leur intelligence et la puissance de calcul artificielle construisent les messages inférieurs à trois cents caractères. Autrefois, les œuvres de l’esprit attisaient les rêves d’argent facile grâce à la musique, le film, le livre. Coexiste, à notre époque, un contact instantané avec l’auditoire, messages écrits et photos réagissent envers l’actualité la plus brûlante comme la plus plate et creuse. Chemin pratiquant, la conviction express forge une opinion dont les adeptes inondent notre civilisation.
À cent quatre-vingts degrés, le spécialiste nous apporte ses cinq cents pages. Fais ton choix.
Internet diffuse mondialement l’information et l’irrigue en profondeur, vous suit, devance de plus en plus vos raisonnements. L’intelligence artificielle crée les robots dont l’émancipation annonce de graves troubles. Ces monstres aptes au pire effraient la rue, éludent les représentations que le contribuable exprime envers la sécurité dont les bases de données de son espèce vendent la diffusion, les circuits imprimés ambulants agitent une menace aussi large que l’atmosphère, tuent. Les milliards de mètres cubes qu’habite l’information numérique immergent le dysfonctionnement, un informaticien endosse la responsabilité. Métal et plastique, connectée à son serveur par une alchimie analogue à la télépathie, une exécution rapide et précise arrache du face-à-face contre cette espèce. Le retour à la réalité sollicite une attention soudaine, un moyen fortuit, stratagème improbable, un verre cassé lorsque les images, floues depuis tôt le matin, ne s’éveillent qu’au son inquiétant des éclats. Le peu de dégâts déplorés est un début, Lilian ne croit pas une minute, qu’après les animaux sauvages et les dictateurs les plus terribles, la nature réussisse le combat, nous protège contre les périls dus à l’intellect progressivement auto dupliqué en intelligence artificielle.
Un pas sépare la nature et l’homme. Le sens pragmatique, ancré à terre, prise en main qui satisfait l’intérêt des relations établies vues à travers une longue période ouvre son appétit.
La psychologie existe, un sauvage ignare ne s’en exonère. Tu ne passeras pas un bac plus trois qui traite de tes parents et ancêtres, de ton environnement, de toi. Mais l’évasion du radeau qui suit les vagues sans but enlace l’esprit devant le désarroi, la dépression, l’angoisse, le froid.
Assis devant l’ordinateur, la dernière star en photo, le sourire éclatant, évoque cinquante ans acquis à la culture de l’apparence. Avant le choix d’un sujet, considéré avec attention vu l’exposition mondiale, Lilian explore le web, ne sachant qui lira ses opinions il hésite, et se rappelle soudain l’avertissement : les lecteurs ne sont pas filtrés. La communication écrite passe par une lecture au milieu des publicités inondant l’écran après un laps de temps aléatoire. Le message validé, une légère angoisse monte, un internaute ne sait pas, via un forum, quand le post sera lu, selon quelles circonstances ; sa boîte mail l’alerte qu’une réponse a été inscrite parfois trois mois plus tard. Cela lui plaît intensément. Ses opinions en diffusion pérenne et support sidéral stimulent l’aboyeur. Enfant, il sortait de l’école, prodiguait à la rue – faveur ! – ses explications, brossait l’actualité, l’histoire…
Notre univers promis aux plus vils activistes visant les comportements a fertilisé les éditions qui vulgarisent la psychologie, sources de bonnes résolutions qu’encadre un mental organisé. Bien qu’ils éclaircissent les solutions propices à un quotidien conçu autrement et supportable, depuis les jeux vidéo et la multiplication des chaînes de télévision, le destin pris en main s’est compliqué.
L’accueil, au moins en vue de ne pas s’enfermer, nécessite une attention quotidienne. Les rassemblements manient la musique qui influence la détermination dont chacun fait preuve. Qu’un ami soit délaissé à travers une histoire de disque passe un peu mal, les morceaux catastrophiques sont interdits l’après-midi – la prise de tête, la tête prise entre les mains par désarroi. « Depuis que tu as acheté ton mange-disque, avait-on sermonné un jeune ami, vous devenez infernaux ». Effectivement qu’entente et bons sentiments à propos des disques écoutés avaient requis plusieurs moins d’éducation. Mais, principal grief, la musique est décadente depuis quarante ans. Quarante ans avec une chanson potable, un tube par disque. Le reste ? De la daube. L’écoute requiert maîtrise et courage. L’intérêt envers les choses ennuyeuses se cultive, cependant l’écoute, l’implication ciblent les proches et non un chanteur. La musique ne force pas la délectation quarante minutes. Voilà tout.
L’analyse de la vie rassemble lapalissades et redondances en succession. Son travail ? La mer, la voile. Vagues et vents, les côtes, la haute mer l’accaparent. Amarré le matin, de son port d’attache le bateau assure une excursion voire deux.
L’école n’est pas un sujet de discorde, il ne s’est pas posé la question, mais lit encore régulièrement, fidèle aux enseignements, relit les livres de grammaire française. Formations et revues dédiées aux bateaux garantissent des connaissances techniques intactes. Les exercices de lecture rendent service auprès des enfants.
Ce célibataire n’a jamais fondé un foyer, la providence présente les femmes qui cherchent un compagnon. Sa routine passe le matin par les commissions, les actualités et la météo.
Il écarte l’esclavagisme quotidien et change de monde, le bénévolat le régénère. Par-delà la mer, les îles et l’horizon, le deuxième pan

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