La princesse de Bizerte , livre ebook

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"Et quand c'est l'impasse, que tous les espoirs sont éteints, et que la panique s'installe partout, la foi, fervente et larmoyante, revient en force dans une ultime tentative de sauver par la piété ce que la superbe des grandeurs conduit au désastre par la fatuité. Car l'on ne veut ni ne peut se résoudre à l'idée qu'on est lâché sans sollicitude aucune à un destin funeste décidé par le caprice de deux hommes qu'on croyait en or, mais qui viennent de mettre en avant, et par-dessus tout autre considération, leur arrogance régalienne, posant que la guerre est tout ce qui reste à faire pour régler dans le sang ce qui aurait pu l'être autour d'une table. Puis, bien avant la tombée de la nuit, c'est la ruée sur les épiceries, les marchands de légumes et les bouchers pour de très larges emplettes en prévision des prochains jours qui s'annoncent particulièrement durs. Et on passe la nuit à se demander qui, de la France ou de la Tunisie, va donner le premier coup...." Dans ce roman, le 8ème à son actif, Mohamed Bouamoud revient sur les cinq premières années de l'indépendance, des années troubles et mouvementées qui allaient déboucher sur le drame le plus meurtrier de l'Histoire de la Tunisie. S'appuyant sur une documentation avérée, usant d'un talent de magnifique conteur très porté sur le suspense, il nous tisse ici une toile pathétique où même la fiction s'intrique étroitement et harmonieusement avec la réalité socio-politique de l'époque.
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Publié par

Date de parution

01 avril 2018

Nombre de lectures

13

EAN13

9789938072911

Langue

Français

1
2
Mohamed Bouamoud
La princesse de Bizerte
Roman
Arabesques 2018
3
Livre :Princesse de Bizerte Auteur : Mohamed Bouamoud Couverture : Bayrem Ghanmi Première édition Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés à l’éditeur : ARABESQUES EDITIONS ISBN : 978-9938-07-291-1 33, rue Lénine-Tunis 1000 www. editions-arabesques.tn E-mail :editionsarabesques.tunis@gmail.com
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Du même auteur ème Essayyda El Mannoubyya,du roman2 Prix tunisien, la Médina Hammamet, Juillet 2008 (réédité en 2013 par Arabesques) Visages, Editions Bibliomed, roman, février 2009, Prix Découverte au COMAR d’Or, avril 2009 Les années de la honte, roman, Sud Editions, mars 2010, Prix Mention Spéciale au COMAR d’Or, avril 2010 Ce qu’Allah n’a pas dit, roman, Sud Editions, janvier 2011, Prix Spécial du jury au COMAR d’Or, avril 2011 La profanation, roman, Maha Editions, 2012 La colère des jours,roman, Twensa Medias, 2015 Tristes oasis,roman, Arabesques, 2017
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Aux 4 500 tombés au champ d’honneur
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1 Ce n’était pas une journée ordinaire. Tout, comme par enchantement, avait pris une tournure si inattendue et inhabituelle que cela avait l’air d’une comédie bien concertée. Même Soufia avait dérogé ce jour-là à certaines de ses propres règles, elle qui, sa vie durant, les avait scrupuleusement observées à la lettre et nous avait impérativement amenés à nous en accommoder sans sourciller, ses principes étant inaliénables, péremptoires. Il y avait à l’évidence, sinon de quoi nous inquiéter, du moins nous surprendre, car il n’était pas jusqu’à ses mouvements, d’habitude fermes mais apolliniens, qui ne fussent empreints d’une ardeur frôlant la fébrilité. Depuis la cuisine, pourtant la porte fermée, le bruit de ses pas et ses gestes spasmodiques nous arrachèrent au sommeil beaucoup plus tôt que de coutume. Ce n’est d’ailleurs que bien des moments plus tard que perla entre les lames des persiennes une
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lueur d’un bleu si pâle qu’on ne pouvait encore rien distinguer. A l’indolence du jour qui tardait à poindre répondait dans la kitchenette l’allant de Soufia étonnamment pressée d’entamer sa journée, non pas discrètement, mais dans une tendre cacophonie, comme si elle s’amusait à secouer le monde autour et en dehors d’elle sans le heurter de front. Elle devait avoir de bonnes raisons pour s’être levée à une heure où la nuit n’avait pas encore récupéré ses dernières ténèbres ni ne semblait redouter d’être chassée par les premières nitescences diurnes, et où elle – Soufia – avait décidé de s’acquitter de sa principale tâche ménagère le plus tôt et le plus vite possible comme pour pouvoir, la journée durant, honorer à temps et à loisir on ne savait quelle échéance capitale. Elle frétillait encore et encore jusqu’à ce que, n’en pouvant plus du silence du reste de la maison qui, probablement, devait lui signifier l’extravagance de son zèle à s’activer dans l’habitacle avant même les aurores, elle ouvrît la porte dans un crissement arrogant, ce qui, presque immédiatement, précipita dans nos narines le fumet d’un mets assez délicat. Le silence retomba aussitôt dans la maison et nous dûmes nous assoupir à nouveau. Quelques instants plus tard, alors que le jour annonçait déjà sa ritournelle caniculaire, elle vint, sourire aux lèvres et à tour de rôle dans nos chambres respectives, nous donner pour la toute première fois de sa vie du ‘‘Mes chers, il est presque 7
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