La ressuscitée
187 pages
Français

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La ressuscitée , livre ebook

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187 pages
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Description

Après avoir connu dans sa chair la douloureuse épreuve de l'excision, une femme subit une intervention chirurgicale qui la ramène à la vie et à l'amour. Journaliste de renom, Abdou Latif Coulibaly aborde avec délicatesse et franchise le problème des mutilations sexuelles. Raconté par un homme, ce livre apparaît comme un des meilleurs témoignages sur la condition féminine africaine. Un roman fiévreux, palpitant, à lire absolument.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2007
Nombre de lectures 168
EAN13 9782336276663
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296042926
EAN : 9782296042926
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Encres Noires - Collection dirigée par Maguy Albet 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33
La ressuscitée

Abdou Latif Coulibaly
Encres Noires
Collection dirigée par Maguy Albet
N°300, Marie Ange EVINDISSI, Les exilés de Douma. Tome 2, 2007.
N°299, LISS, Détonations et Folie, 2007.
N°298, Pierre-Claver ILBOUDO, Madame la ministre et moi, 2007.
N°297, Jean René OVONO, Le savant inutile, 2007.
N°296, Ali ZADA, La marche de l’esclave, 2007.
N°295, Honorine NGOU, Féminin interdit, 2007.
N°294, Bégong-Bodoli BETINA, Ama Africa, 2007.
N°293, Simon MOUGNOL, Cette soirée que la pluie avait rendue silencieuse, 2007.
N°292, Tchicaya U Tam’si, Arc musical, 2007.
N°291, Rachid HACHNI, L’enfant de Balbala, 2007.
N°290, AICHETOU, Elles sont parties, 2007
N°289, Donatien BAKA, Ne brûlez pas les sorciers..., 2007.
N°288, Aurore COSTA, Nika l ’ Africaine , 2007.
N°287, Yamoussa SIDIBE, Saatè, la parole en pleurs, 2007.
N°286, Ousmane PARAYA BALDE, Basamba ou les ombres d’un rêve, 2006.
N°285, Abibatou TRAORÉ KEMGNÉ, Samba le fou, 2006.
N°284, Bourahima OUATTARA, Le cimetière sénégalais, 2006.
N°283, Hélène KAZIENDÉ, Aydia, 2006.
N°282, DIBAKANA MANKESSI, On m’appelait Ascension Férié, 2006.
N°281, ABANDA à Djèm, Á contre-courant, 2006.
N°280, Semou MaMa DIOP, Le dépositaire ,2006.
N°279, Jacques SOM, Diké, 2006.
N°278, Marie Ange EVINDISSI, Les exilés de Douma, 2006.
N°277, Assitou NDINGA, Les marchands du développement durable, 2006.
N°276, Dominique M’FOUILOU, Le mythe d’Ange, 2006.
N°275, Guy V. AMOU, L’hyène et l’orfraie, 2006.
N°274, Bona MANGANGU, Kinshasa. Carnets nomades, 2006.
N°273, Eric Joël BEKALE, Le cheminement de Ngniamoto, 2006.
N°272, Justin Kpakpo AKUE, Les canons de Siku Mimondjan, 2006.
N°271, N’DO CISSE, Boomerang pour les exorcistes, 2006.
N°270, Français BIKINDOU, Des rires sur une larme , 2005.
N°269, Bali De Yeimbérein, le « Baya », 2005.
N°268, Benoît KONGBO, Sous les tropiques du pays bafoué, 2005.
N°267, Frédéric FENKAM, Safari au paradis noir, 2005.
N°266, Frieda EKOTTO, Chuchote pas trop, 2005.
N°265, Eric Joël BEKALE, Le mystère de Nguema. Nouvelles, 2005.
1
W onha tarde à sortit de sa torpeur matinale. Pourtant, un flot impressionnant d’hommes et de femmes se dirige vers le centre médical. Le paludisme fait des ravages dans la bourgade et dans tous les villages environnants, en cette période de l’année. L’épidémie a atteint dans la zone des pics nulle part égalés dans le royaume.
La charrette croisée à la sortie de la bourgade par le véhicule du colonel Dioumaye roulant en direction de Ndioufène, remonte une petite ruelle qui ceint un immense espace peuplé de fromagers et de caïcédrats, pour rallier le centre médical de Wonha, situé en contrebas des agglomérations.
Ce centre médical repose sur un monticule de terre, en réalité un gros rocher adossé au pied d’un bolong du Marloubé. Le mur arrière est léché par intermittence, à la faveur du mouvement des vents, par les eaux calmes du bolong arrosant depuis des lustres toute la localité.
Wonha renvoie par son site l’image d’un extraordinaire havre de plaisance nautique. Perché en haut du centre médical qui surplombe ce bolong, on suit du regard l’eau se faufilant dans les méandres de son cours et cheminant en direction de l’embouchure du fleuve située à une trentaine de kilomètres de là.
Les écluses laissent à peine voir l’élément liquide, du fait de cette végétation de mangrove qui accompagne son écoulement jusqu’à l’entrée de la mer. De la porte d’entrée principale du centre médical, on contemple ce beau spectacle.
La charrette arrivant de Ndioufène vient de la franchir. Elle est maintenant immobilisée au milieu de la cour. Un jeune homme est solidement accroché à sa carrosserie. L’endroit grouille de monde. Le garçon debout n’a d’yeux que pour le corps immobile de sa mère. Depuis l’aube, c’est sa position.
Le transport de la femme vers le centre médical par cette charrette a pris plus d’une heure. Comme par hasard, les deux véhicules de transport en commun, communément appelés « horaires » et qui d’habitude passent la nuit dans le village ne sont pas venus la veille.
Le regard de Mbassa est figé, fixé sur la jambe de sa maman, cette plaie ouverte, dont le sang s’est encroûté, et au-dessus de laquelle est posé un garrot de fortune. Le venin ne doit surtout pas remonter le corps.
Une scène insoutenable ! Des paroles s’échappent, dans un murmure, des lèvres de la femme allongée. Elles ponctuent des gémissements, laissant deviner la profonde douleur qui l’étreint. Quelques gestes assez mal coordonnés. Comme si elle suppliait son mari et son fils de la soulager. Ils sont impuissants et de plus en plus gagnés par le désespoir. Quelques minutes après son arrivée, Diakher, c’est son nom, a été admise dans une petite salle attenante au bureau du médecin-chef de centre. Elle y est conduite par son mari Mabèye et Mbassa, son fils aîné.
Sa sœur, venue aussi avec elle, veille, debout, au pied du lit. Mbassa entre et sort, son père également. Ce va-et-vient incessant traduit le désarroi de la famille et l’état psychologique de ses proches.
Ils évaluent, tous, la souffrance de la femme et mesurent les risques liés à la morsure du serpent rouge. L’angoisse les étreint et la peur les anéantit tous. Dado, la soeur de Diakher pleure.
L’infirmier-major et le médecin s’affairent maintenant autour de Diakher. Ils viennent de lui retirer le garrot pour le remplacer par un autre plus approprié. Ils lui ont longuement nettoyé la plaie. Le pied et la jambe n’en finissent pas d’enfler.
Le venin prend davantage possession du corps de la patiente. Les heures de Diakher semblent comptées. Le centre médical ne dispose pas de sérum, le produit vital dont dépend la survie de la femme. Personne ne peut dans l’immédiat en informer la famille.
La morsure risque d’être fatale. Aucun dispensaire ni centre médical ou hôpital de la région n’en dispose. La rupture de stocks a été signalée depuis plus de deux mois. Les autorités compétentes n’ont jamais réagi.
Les crédits destinés à l’achat de certains médicaments sont épuisés. Depuis fort longtemps. L’approvisionnement des structures sanitaires du royaume concernant certains produits pharma-ceutiques est insuffisamment pris en charge par des populations abandonnées à elles-mêmes. Seuls certains types de produits de consommation courante y sont disponibles. Et en quantité insuffisante.
Au village, personne ne doute que Diakher va mourir. Depuis la nuit des temps, personne n’a jamais survécu à la morsure d’un serpent rouge. Cette mort est programmée par les esprits des ancêtres. La couleur du serpent en est le signe. Wanini, le féticheur en chef du village, s’était opposé au transfert de Diakher dans un centre médical.
Pour lui, la science des hommes ne peut en aucune façon triompher de la puissance des esprits. Le serpent rouge n’est pas un reptile ordinaire. Il est la réincarnation des ancêtres. Ceux-là parlent à travers lui. Ils l’envoient délivrer un message aux vivants.
La morsure de ce reptile indique, en effet, aux vivants les exigences et désirs des morts. Il choisit un agneau de sacrifice pour la protection de la communauté. Celle-ci sait reconnaître son oeuvre. Il la signe, en déposant ses dents dans la plaie de sa victime. Face à lui, les esprits et les féticheurs sont impuissants.
Toute victime de ce reptile doit mourir. Qui plus est, mise en quarantaine, jusqu’à ce que mort s’en suive. Aussi, le transport de Diakher au centre médical a-t-il été vécu au village comme une sorte de défi inacceptable lancé aux ancêtres.
Les téméraires, Mabèye, le mari de la victime et son fils ont bravé les esprits. Ils ont pris le risque de les offenser en s’opposant à leur volonté. Le féticheur en chef Wanini et ses amis encore accroch&#

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