La Salamandre Bleue
115 pages
Français

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La Salamandre Bleue , livre ebook

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Description

Pour échapper à la haine de Jorge tout en le mettant hors d’état de nuire, Jean et Véronique ont simulé leur mort dans un attentat, tout en faisant accuser leur ennemi. Ils repartent de rien sur une île déserte des Antilles, et y bâtissent un Eco-Lodge. Ils sont d’abord rattrapés par les trafics de leur ami Dominique, puis par la haine, par-delà la mort, de leur ennemi Jorge. Au-delà du roman, La Salamandre Bleue est une réflexion sur le temps qui passe, sur l’exil et sur le sens de l’amour et de l’amitié.

Informations

Publié par
Date de parution 18 septembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029001369
Langue Français

Extrait

La salamandre bleue
« Entre la nostalgie légère du départ et le bonheur anticipé, mais tout aussi léger, de l’arrivée, il se sent en équilibre… »
Daryush Shayegan,
La lumière vient de l’Occident,
pp. 212-213, novembre 2013.
Editions de l’Aube, Editeur
Christian Copay
La salamandre bleue
La nostalgie légère du départ
Livre III
Roman








Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
© Les Éditions Chapitre.com, 2014
ISBN : 979-10-290-0136-9
1
L’exil du départ
De Casa Violeta Reforma, Dominique avait suivi la Grand Cherokee de Jean, convoyée par un voiturier récemment recruté, dont la mission était toute simple : parcourir les sept cents mètres séparant le restaurant de Véro du Sir Winston Churchill, un des dix meilleurs restaurants de Mexico.

Il avait été facile pour Dominique de reconstituer les fréquentations du voiturier, de remonter sa piste jusqu’à Enrique Vila, et donc Jorge Greuss, le véritable commanditaire.

Il suffisait à Dominique de s’assurer de l’accomplissement serein de la tâche du voiturier : piéger le véhicule après l’avoir acheminé, dans le but d’éliminer Véro et Jean.

Comme prévu, le voiturier alla garer la Cherokee à l’extrémité du parking du Churchill, et non face au restaurant, comme la logique l’aurait voulu. Dans l’ombre du parking, à l’abri des regards, il allait pouvoir armer le système explosif, connecté à l’allumage du moteur.

De ses jumelles à vision nocturne, Dominique surveillait les préparatifs du voiturier, qui, après avoir armé le détonateur de la bombe, repartit à pied, saluant jovialement le portier du Churchill.

En cette veille de Noël 2013, la nuit était inhabituellement douce à Mexico, une nuit de philosophe, de philosophe généreux. Une nuit de Timon d’Athènes.
Le portier remit à Dominique les clés de la Rolls Royce Silver Cloud 1955, garée sous un dais, juste devant l’entrée de la maison.

Dominique posa la Rolls à côté de la Cherokee, entre celle-ci et le restaurant, très exactement en haut du plan incliné menant vers l’entrée des fournisseurs, bloquant ainsi cet accès – se le réservant.

Au bout de quelques minutes, Véronique apparut, lui tendit le deuxième jeu des clés de la Cherokee sans le regarder. Fermement, Dominique la poussa a l’abri, pour actionner la télécommande d’ouverture de la Cherokee sans mettre la sécurité de Véro en danger. Dans l’éventualité où le contact des explosifs aurait été malencontreusement connecté à l’ouverture des portes, et non au contact du moteur.

Véronique l’embrassa sans un mot, en s’attardant peut-être un peu plus que les circonstances ne le justifiaient. Ses lèvres tremblaient en l’embrassant.

Elle regagna le restaurant, en se disant que cette Rolls avait le même âge qu’elle.

La Grand Cherokee déverrouillée, Dominique y installa son propre explosif, relié, lui, à un système de télécommande. Il manoeuvra le portail des fournisseurs ; deux hommes, qui attendaient à l’extérieur dans une fourgonnette, installèrent deux colis de taille et forme humaines aux deux places avant de la voiture. Ils s’éclipsèrent, et le portail fut refermé.

Dominique s’installa au volant de la Rolls, et attendit.

Il était un peu plus de trois heures du matin lorsque, somnolant, il fut tiré de sa torpeur par Jean, accompagné de Véro.
Du côté gauche de la voiture, à l’abri des éventuels regards venant du restaurant, ils embarquèrent à l’arrière de la Rolls.

Véro frissonna en apercevant les deux silhouettes installées aux places avant de la Cherokee.

Dominique manoeuvra à nouveau le portail électrique des fournisseurs, desserra le frein de secours et laissa descendre la lourde voiture sur son erre, sans engager le contact.

Une fois parvenu dans la rue, il déclencha la fermeture du portail, puis actionna le démarreur de la voiture.

Après avoir parcouru cinquante mètres, il appuya sur la télécommande de mise à feu de ses explosifs, qu’il conservait dans la poche de sa chemise.

Il accéléra.

En passant devant le portail principal du restaurant, tous trois virent l’embrasement de l’explosion de la Cherokee, exagérée par la double charge d’explosifs. Le personnel courait en tout sens ; dans les reflets rougeoyants des flammes, se dessinait la silhouette immobile d’Enrique, à l’entrée de la maison.

Son destin était scellé, dans l’esprit de Jean comme dans celui de Dominique.


Dominique conduit rapidement, jusqu’à la maison de Tecamachalco, où le couple prend une petite demi-heure pour remplir deux sacs de voyage.

À cette heure tardive, le trafic reste intense sur le Circuito Interior de Mexico, la rocade intérieure qui les mène vers l’aéroport. Les bandes de circulation sont étroites pour une voiture aux hanches aussi larges que la Rolls.

Dominique dirige la voiture, au-delà des grands terminaux récemment inaugurés, vers le terminal réservé aux vols privés, et pénètre facilement dans la zone sous douane, jusqu’au pied d’un Falcon, stationné en sortie d’un grand hangar illuminé.

Il fait signe au couple d’attendre un instant dans la voiture, et se rend vers les bureaux de contrôle des vols.

Durant ces formalités, Véro et Jean pénètrent rapidement dans l’avion, où ils sont attendus par l’équipage, qui met les moteurs en chauffe dès leur arrivée.

Dominique saute plus qu’il ne gravit les marches menant à l’avion, qui entame aussitôt son taxi sur les pistes de l’aéroport Benito Juarez, pour décoller un quart d’heure plus tard.

Ce n’est qu’à ce moment qu’enfin ils osent se regarder, tremblants, ne sachant si rire ou pleurer.

Dominique donne le ton, brandissant le champagne :
– Célébrons cette renaissance. Jean, Véro, vous êtes morts ! Vous êtes libérés !
Nous allons voir ce qu’il adviendra de vos assassins, des assassins de vos enfants, des assassins de Margo et Giovio – et de ceux dont nous ignorons les noms. Buvons à votre mort !



Véro s’émeut :
– J’ai l’impression d’avoir pris un coup de vieux : nous sommes vraiment passés très près de la Faucheuse ce soir ! Jean, ne me fais plus jamais passer par là !

– le coup de poker était calculé, mais c’est vrai, le risque était important : il fallait être sûrs qu’ils veuillent effectivement se débarrasser de nous ce soir, et il fallait arriver à coordonner notre opération en douceur, sans pouvoir être soupçonnés, ni avant les événements, ni, encore moins, plus tard.

Dominique précise :
– Vous n’êtes pas sortis d’affaire, loin de là ; il faut sortir de l’espace aérien mexicain, ce qui ne devrait pas poser de problème, mais surtout, il va falloir que l’avion subisse un accident, qu’il disparaisse en mer ; l’opération est délicate. Nous avons quatre heures devant nous.

Le Falcon disparaît des écrans radar civils au-dessus de la mer des Antilles. Il vole ensuite à basse altitude durant plusieurs centaines de kilomètres jusqu’à l’île de la Tortue, au large du Venezuela, en espérant qu’aucun radar militaire ne le repère – ne le signale.

Inhabitée, cette île sert sporadiquement de terrain d’entraînement à l’armée vénézuélienne. L’île est déserte à ce moment de l’année : pas d’exercices en cours. L’amerrissage se passe sans dégâts, tous abordent un radeau de survie, et s’éloignent du lieu du naufrage en pagayant, vers une plage de l’île.

Le Falcon s’enfonce lentement dans les flots, après que l’équipage en eût neutralisé les balises de détresse et détruit les boîtes noires.

L’équipage a usé de fausses identités. Dominique aussi. Ils pourront revenir rapidement à d’autres activités.

Le lendemain, au petit jour, un bateau rapide les récupère : plus discret qu’un petit hydravion.

La vedette les dépose plusieurs heures plus tard sur une île dépendant de la république de Trinidad et Tobago, à l’extrémité sud de celle-ci. Sur une île louée par Dominique, et bénéficiant d’un confort rustique mais complet.

– Nous voici au repos forcé pour quelque temps, annonce Jean. Quelques mois, le délai nécessaire pour que les assurances versent le capital de l’assurance-vie à Dominique ; le temps nécessaire pour que leur enquête aboutisse à la conclusion de notre mort, dans la Cherokee, à Mexico. Les cendres qui y s

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