La Taverne de Platon et son atelier d écriture
238 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La Taverne de Platon et son atelier d'écriture , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
238 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

" Une plume trempée dans un encrier qui nous emporte dans des scènes de vies atypiques avec des personnages étonnants... "



Les relations compliquées du narrateur avec les femmes sont de véritables marqueurs.



À cinquante ans, il retrouve un ami de lycée. Alexandre est libraire.



" Madame de Sévigné est dans la place, César parle de ses conquêtes, Monsieur de Saint-Simon a de la mémoire, Céline part en voyage, Lamartine est en pleine méditation, Kessel se prend pour un lion, Harpagon est à la caisse et bien sûr Platon dresse son banquet ".



Aves les employés dans les rôles secondaires et Jean d’Ormesson qui apparaît quelquefois, c'est une troupe au sein de la librairie : La Taverne de Platon.



Pour aider son ami, Alexandre ouvre un atelier d’écriture dans son appartement avec les employés de la Taverne.



Ainsi des textes apparaissent ; la première fois d’un jeune homme de dix-sept ans avec une jolie dame pendant l’alunissage de Neil Armstrong, une lettre d’amour à un répondeur téléphonique, un étrange voyage dans un ascenseur, une partie d’échecs enfantine et cruelle, une mystérieuse amoureuse médecin et des rencontres sur un site internet...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 janvier 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414565078
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-56508-5

© Edilivre, 2022
Touché par l’amour,
tout homme devient poète.
Platon.
L’essentiel n’est pas de vivre,
mais de bien vivre.
Platon.
PROLOGUE
Bébé prématuré, j’étais pour certains un enfant précoce pour d’autres, je n’étais pas fini… Après la couveuse, dans la ouate, mon père m’amena auprès de ma sœur et de mon frère. Sur la table du salon, ils regardèrent avec des yeux ébahis ce gros rôti. J’étais un fils de vieux, mes parents avaient plus de quarante ans et les deux autres avaient plus de dix ans. Sûrement pas attendu, mais, prêt à être choyé par tout le monde.
Avec le recul, j’ai fait ce que j’ai pu, j’ai traversé le temps en m’écorchant. Cela fut quand même agréable, même si j’ai eu très peu d’amis et une certaine propension à ne pas garder les femmes de ma vie.
De taille moyenne, râblé, les épaules larges, je porte mon âge avec allure, je n’ai pas trop mal vieilli. Les yeux bleus cernés par des poches, le nez court, peu de rides, les cheveux gris en abondance, je me sens toujours jeune. Je surveille un poids capricieux, mais, tenace, je ne lâche pas l’affaire malgré les bons vins et les plats délicats. J’aime cuisiner ce qui n’arrange pas ma physionomie. J’apprécie la vivacité d’esprit et les jeux de mots, l’humour m’a toujours bien accompagné et aidé. Je raffole des jeux de société, la tactique et la stratégie m’attirent. Je pousse du buis sur les échiquiers depuis fort longtemps. Le jeu d’échecs est une passion dévorante qu’il faut dompter pour ne pas être à la merci d’une activité chronophage. Avide de culture, je lis beaucoup pour compenser les études arrêtées en terminale. Le taï-chi et la méditation complètent mes journées.
J’ai un seul ami depuis mes années de jeunesse, il se prénomme Alexandre, il a changé ma vie.
J’ai rencontré mon camarade lorsque nous étions en classe de seconde dans un institut privé. À l’époque, je ne pensais pas qu’il bouleverserait la deuxième partie de mon existence.
J’avais deux ans de retard dans mes études, Alexandre avait deux ans d’avance. Ce grand brun aux yeux noirs décontenançait les filles de ma classe. Il était intelligent et trop jeune l’année du baccalauréat. Elles recherchaient autre chose.
Nous avons raté notre bac, moi parce que c’était trop tard, lui parce que c’était trop tôt. En pleine crise d’adolescence, il ne vint pas à certaines épreuves de l’examen. L’année suivante il obtint une mention très bien.
Trente ans passèrent. Les déménagements, un service militaire, des études et des stages à l’étranger nous séparèrent.
Un soir de mai, j’entrais dans une librairie pour chercher une édition rare et je vis mon ami. Il n’avait pas changé. Nous nous retrouvions pour notre plus grand plaisir, comme, si la veille, on s’était dit à demain.
J’avais cinquante ans, je venais de divorcer et Alexandre tombait à pic pour me distraire.
Il trouvait ma vie pleine d’aventures, la sienne, ordinaire avec les études interrompues, une librairie, des voyages, la passion des livres et des histoires sentimentales qui ne finissaient jamais car il ne les commençait pas. Il me dit souvent : " ta vie est un roman, lance-toi"
J’écrivais de temps en temps, certes, mais de là à me croire écrivain, j’étais loin de l’édition. L’écriture était un défouloir. J’écrivais quand j’étais malheureux. Les mots m’apaisaient. Je pris ainsi le goût d’écrire. Pendant trois ans je fréquentais des ateliers d’écriture. Lassé des jeux littéraires, des listes de mots à relier et des sempiternels exercices pour développer l’imagination je cherchais autre chose. J’avais la matière première mais pas la manière. Surtout je voulais de vrais critiques et non pas des gens bienveillants vous trouvant toutes les qualités d’un écrivain de talent.
Alexandre me donna le moyen de m’investir plus sérieusement. Il organisa tous les premiers lundis de chaque mois un atelier d’écriture, au-dessus de sa librairie, dans son appartement.
Ce fut une révélation. À mesure que j’écrivais, le plaisir venait. Mes textes se remplissaient de souvenirs et de fictions. Les brouillons prenaient forme. Alexandre me titillait pour oser un roman.
Après mes soixante ans, bien des déboires sentimentaux, je rencontrais la femme qui me fermerait peut-être les yeux. Une aventure devenait une histoire sérieuse.
Il était temps de clore toutes ces années par un écrit rédempteur. Les ateliers d’Alexandre tombèrent à point nommé. Grâce à ces rendez-vous du lundi je me reliais à mes questionnements. J’avais enfin le projet de créer un mille-feuille superposant mes fragments de vie et mes textes d’atelier sous la forme d’un roman.
Ce soir j’ai envie de goûter à mes souvenirs et de pousser la porte.
MON AMI ALEXANDRE ET SA LIBRAIRIE.
À cette époque, je menais une vie compliquée. J’avais un mariage derrière moi et une relation tumultueuse. Après des essais exotiques avec la gent féminine, j’avais trouvé un début d’apaisement avec une nouvelle compagne pleine de promesses pour mes questionnements sans fin. Elle était la foudre j’étais le paratonnerre, les nuages s’amoncelaient, mais, aveugle, je ne voyais que le temps présent.
C’était alors que je poussai une porte pour acheter un livre et que je retrouvais Alexandre dans une charmante boutique, chaleureuse, un véritable abri pour les âmes en peine. Mon copain de jeunesse était libraire, rue Gay Lussac, à Paris.
J’étais en panne, à bout de souffle. J’avais une nouvelle compagne mais Il m’arrivait d’être seul avec un sentiment d’échec persistant en moi. J’étais heureux et pourtant accablé, en quête de sens. Je papillonnais et il me manquait quelque chose que j’allais découvrir dans cette librairie, j’allais écarter mes incertitudes, découvrir ma vie à travers l’écriture, mais je ne le savais pas encore.
Le lieu n’a pas changé, comme figé par le temps.
C’est une vielle boutique qui date des années 1900. On y trouve des livres rares, anciens ou modernes, des classiques français, et quelques rayonnages consacrés aux écrivains voyageurs, aux biographies et à la poésie.
Ce lieu magique est situé près des Feuillantines, chères à Hugo, et pas loin de la rue d’Ulm et de la place Pierre Lampué.
La devanture est verte, d’un vert bouteille un peu défraîchi, habillée de murs en bois ridé par le temps. Dans la vitrine, quelques livres brochés sur des présentoirs encadrent une statue du philosophe grec Platon, au milieu de grappes de raisin en verre.
Au-dessus, un store élimé, le mot LIBRAIRIE en lettres jaunes avec les mots : LA TAVERNE DE PLATON.
Dès le seuil franchi, le parfum du cuir, l’odeur du papier et les bruits feutrés de l’endroit saisissent. Le comptoir bar à gauche en chêne mouluré, meuble des Années folles trône en majesté. Sur le zinc, les piles des dernières œuvres éditées remplacent les verres. Au bout du comptoir survit une ancêtre de nos unités informatiques : une vieille caisse enregistreuse.
Dans la pièce il y a quatre îlots et un tonneau sur lequel un ordinateur incongru rajeunit le lieu. Des nouveautés, des collections, le thème du mois et les prix littéraires avec leurs couronnes rouges en piles inégales apostrophent les lecteurs. Sur les murs, des étagères sont surchargées de livres brochés, d’ouvrages de toutes sortes. De petites ardoises indiquent les genres. Des cartons, sont accolés sur les œuvres avec des appellations de vin comme en Bourgogne ; Grand cru, Premier cru, Village et Régionale. Les vendanges " coups de cœur des libraires " sont annotées selon leur appréciation et leur émotion pendant leur dégustation.
Cette première pièce, se poursuit par un petit couloir, où se trouve le cœur de la taverne, lieu enchanteur et fascinant recouvert d’une marqueterie de cuirs de différentes couleurs : rouge vert, brun, bleu et noir. Des rayonnages en bois numérotés par des plaques en émail blanc et des chiffres bleus supportent une multitude de livres reliés. Afin d’accéder plus facilement à ces trésors, une grande échelle en bois repose sur une glissière métallique.
Trois fauteuils, une table basse, un bureau style Empire avec un élégant piétement en console se terminant par des griffes en bronze doré complètent le refuge. L’âme de la taverne est là, ses différents millésimes, rangés bien soigneusement comme dans une cave de Beaune. Par son érudition, la distillation du sommelier libraire enchante les papilles des futurs bibliophiles.
Je ferme les yeux, et en un instant la librairie se métamorphose en salon littéraire : Madame de Sévigné est dans la place, César parle de ses conquêtes, Monsieur de Saint-Simon a de la mémoire, Céline part en voyage, Kessel se prend pour un lion, Harpagon est à la caisse, Lamartine est en pleine méditation et bien sûr Platon dresse son banquet. J’ouvre les yeux et mon ami me serre dans ses bras pour me saluer, c’est un rituel dont je ne me lasse pas.
Alexandre a le sourire le plus contagieux de la Terre.
L’homme a de la distinction. Sa silhouette élégante a un côté bostonien et pourtant il est né à Paris, au mois de juin. Son père est arménien et sa mère est française, parisienne, née à Bercy. Ils se sont rencontrés à un bal des pompiers en juillet 1945. Tigran était le roi des rois, Denise voulait un prénom plein de promesses pour son fils : ce fut Alexandre.
La librairie est l’endroit où je me ressource. Tel le saumon remontant les eaux vives, j’ai besoin de revenir car c’est ici que tout a commencé. Maintes fois j’ai raconté ma vie à mon confident et développé mes souvenirs sur le papier grâce au merveilleux animateur d’atelier d’écriture.
Je suis le seul client à connaître son appartement de célibataire, au-dessus de la boutique, dans un i

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents