LE BOURREAU DE TAROUDANT
176 pages
Français

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LE BOURREAU DE TAROUDANT , livre ebook

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Description

L’affaire d’assassinat d'enfants innocents éclata à Taroudant au cours de l’été 2004. Les familles endeuillées, bouleversées pleuraient leurs morts. Mais Ali, le coupable, était toujours en fuite. La mauvaise éducation que lui avaient inculquée ses parents analphabètes et autoritaires l’a précipité dans la débauche et le crime. Des ossements humains ont été découverts aux environs de la ville. La police, poursuivant son enquête, parvin à découvrire le coupable dans un terrain vague où il violait et massacrait les enfants. Emmené à la prison d’Inezgane, il sera condamné à mort.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 0
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE BOURREAU DE TAROUDANT
Roman
© Editions Marsam - 2019 15, avenue des Nations Unies - Rabat Tél : 05 37 67 40 28 - Fax : 05 37 67 40 22 e-mail : marsamquadrichromie@yahoo.fr
Compogravure flashage Quadrichromie
Impression Imprimerie & Editions Bouregreg - 2019
Dépôt légal :2019MO0381 I.S.B.N. :978-9954-21-744-56-7
Mohamed El-Hachimi
LE BOURREAU DE TAROUDANT
Roman
Couverture: Vue de Taroudant, la nuit Composition de Quadrichromie
Sommaire
Communautés et intelligence solidaire ......................................15 Autorité parentale et enfance malheureuse ...............................19 L’amour du cinéma ou la nuit fatale .........................................43 Le premier voyage .....................................................................49 Le voyage à Casablanca ............................................................ 61 Tanger la perle du Nord ..............................................................67 Le retour : Beuveries et errances ............................................... 75 La rencontre et le terrain vague ................................................. 87 Comment l’assassin fit disparaître la première victime ........... 93 Majid ou la dernière victime .................................................... 103 La vente du terrain vague ou l’évacuation des ossements ....... 105 La découverte des ossements ................................................... 109 Dans les locaux de police les familles versent des larmes ...... 113 La marâtre veut sauver son fils ................................................ 115 Les investigations de la commission d’enquête ...................... 121 L’arrestation de l’assassin ....................................................... 129 Le transfert du détenu .............................................................. 133 La cellule ................................................................................. 139 Les larmes tardives et les regrets de la marâtre ..................... 147 Maladie du détenu et polémiques des médecins ..................... 153 Le jour du jugement ................................................................ 157 Hayat la petite fille qui voulut voir le condamné ................... 167 L’assassin face au peloton d’exécution ................................... 173
Le passage de la délégation et le destin du tueur
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Le jour où ses crimes allaient être découverts et son destin virait au cauchemar, une délégation composée de fonctionnaires de l'administration, d'élus du peuple et d'éminences grises de l'information, passait par là. C'était le jour de l'anniversaire de la révolution du roi et du peuple. Voulant inaugurer quelque édifice public, elle a jugé utile de bifurquer de ce côté-ci de la ville, vers cette partie pas très éloignée du cimentière de Bab El khemis où reposent les dépouilles des morts. Le tueur était tellement pris de panique, qu'au lieu d'aller là où personne ne découvrirait la trame horrible de ses secrets mortels, de se cacher jusqu'à ce que la délégation finisse ses travaux d'inauguration, il se mit à chercher où mettre les restes des enfants qu'il a tués de ses mains de bourreau terrible et insatiable. Le plan qu'il avait échafaudé était diabolique. Il avait décidé de déplacer les ossements, de les porter au cimentière qui se trouvait à côté de la rivière proche et sèche, de leur trouver une cavité quelconque qu'il aura creusée lui-même pendant la nuit, sans être vu de personne, ou de jeter les restes dans n'importe quelle tombe, et de s'en aller disparaître dans les parages, son crime ne pouvant jamais être découvert. Mais le passage de ladite délégation détourna le cours des choses, précipita un flux d'événements auxquels ne s'attendait pas le tueur et fit de cet homme le plus grand criminel que le pays ait jamais connu. Pareille infamie n'a jamais été relatée dans les annales de notre histoire. Jamais de telles horreurs n'avaient pu se produire. Lorsque l'événement se confirma et que l'atroce nouvelle se répercuta, les voitures de police circulèrent dans les rues principales de la ville, leurs sirènes déclenchèrent un bruit
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Le bourreau de Taroudant
affolant, attirant l'attention des citoyens, à l'instant même où un certain désordre dévasta la ville, remuant les pourritures de ses quartiers et les cendres de sa mémoire. Lorsque tout cela était arrivé, ce fut l'heure du criminel qui sonna et la vérité qui éclata au grand jour. Les crimes abjects qu'il avait commis pendant une période de cinq années consécutives ont été finalement découverts. Désastre qui s'était abattu sur la ville de Taroudant qui n'a jamais vécu pareil chamboulement. La première fois que les foules s'étaient rassemblées pour voir ce qui se passait, ce fut précisément au ravin qu'il avait choisi, après le passage de ladite délégation qui le fit dévier de ses plans, l'empêchant de cacher les restes dans quelque coin du cimetière. C'était une foule immense venue pendant cette journée funeste assister à la découverte des ossements, dans les parages proches de la rivière où la ville charrie ses déchets, déverse ses eaux ordurières. Des centaines de citoyens venus de tous les quartiers de la ville, voir les travaux de récupération des cadavres. Une colonne de curieux s'était formée depuis le ravin de la découverte, sur des élévations de terrain, des amas de pierre ou de petites collines parsemées d'herbes épineuses. Une immense colonne de fourmis humaines qui continuait jusqu'aux terrains nus, en haut des terres de la plaine, superficies domaniales et fermes particulières proches de l'horizon qui coïncide avec le ciel de Dieu, ordonnateur des cycles de malédiction, détenteur de réelles puissances. Jamais crime ne fut perpétré de façon aussi odieuse. Sept garçons d'âges différents et d'origine diverse, ont été tués, abusés, effacés par la volonté farouche d'un criminel en liberté. La presse nationale consacra plusieurs articles dans ses colonnes pour couvrir l'événement. La presse étrangère s'en empara aussi de façon à éclairer l'opinion publique. La file des curieux se prolongea sur les hauteurs des collines surplombant le ravin, jusqu'à l'arrière-pays où la terre devient blanche et sèche. Les vêtements des badauds frémissaient sous le vent. Un silence de deuil et de malédiction régna sur les lieux. Comme si ces centaines d'hommes et de femmes attendaient non un personnage politique
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pour prononcer des discours ambigus dans une atmosphère de désastre, mais quelque mystérieux verdict descendu du ciel. Le vent qui n'était guère propice à l'éclosion des germes de la vie s'amenait de régions lointaines, poussait des nuées de sauterelles vers ces lieux de souillure et de mauvaise mémoire. Le vrombissement des moteurs, les sirènes des voitures, la présence des membres de la sécurité, rappelaient aux foules que quelque chose n'allait pas, qu'un malheur indéfinissable s'était abattu sur la ville. Les inspecteurs cherchaient les ossements qu'ils ramassaient minutieusement, qu'ils dépoussiéraient, qu'ils retiraient délicatement des débris, des amoncellements de pierres, comme s'il s'agissait d'enfants en chair et en os, de corps fragiles de bébés vivants éparpillés sous les replis de la terre. Ils parcouraient l'espace ouvert du ravin, afin de n'y laisser aucun indice capable de les orienter pour faire la lumière sur l'affaire. Dans chacun des lieux où passaient les forces de l'ordre, les caméras filmaient des scènes, gardant pour les générations futures les séquences de triste mémoire pour qu'elles soient vues et commentées par le public. En l'espace de quelques jours, voire de quelques heures, la télévision fit circuler des images hallucinantes, fit programmer des reportages doublés de commentaires qui firent le tour du monde, dans les capitales cosmopolites, les villages les plus éloignés, les faubourgs les plus ignorés du peuple. Ces images auraient-elles quelque impact sur la notoriété de notre pays? Son prestige peut-il continuer malgré les faits marquants qui l'ont secoué. ? Personne ne peut être à l'abri du mal. Pour parodier les textes coraniques, chaque fois que de sombres événements marquent l'histoire d'une nation, ses sujets dévient du droit chemin, commettent des crimes, et voilà que Le Tout-Puissant lance sa malédiction sur leurs demeures. Dieu ne punirait-il pas les hommes qui tuent sauvagement, qui sont une menace pour leurs semblables. ? Les premiers signes de ses châtiments apparaissent déjà dans le vaste ciel. Des sauterelles, dont les ailes brillaient sous le soleil, voltigeaient au-dessus de nos têtes, atterrissaient n'importe où, sur l'herbe sèche, les cailloux, les cimes
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des arbres, les toits des maisons ou tombaient sur le sol poussiéreux. Triste sort pour la nature et les hommes. La chaleur écrasante, les mouches sur les amas d'ordures, les essaims de moustiques entre les branches, toute l'ampleur du désastre. Les sirènes des voitures de police continuèrent leur bruit assourdissant dans les rues de la ville. La population était tourmentée par la répugnante affaire des meurtres. Les femmes demandaient des explications, posaient des questions, voulant savoir ce qui se passait pendant cette journée funeste. Les gens s'étaient indignés. Ils ne cessaient de raconter aux autres, ce qu'ils ont entendu, ce qu'ils ont pu voir, car il n'y a aucun événement d'envergure qui ne puisse s'ébruiter, être largement diffusé parmi le public. Ils débitaient à qui voulait bien les entendre cette somme d'informations qu'ils ont pu glaner çà et là, citant des faits, découvrant des détails, mentionnant à peu près tout ce qui concernait les victimes du massacre, si toutefois les éléments disponibles pouvaient satisfaire leur curiosité. Ils posaient des questions pertinentes, donnaient des réponses personnelles à des questions générales, cherchaient quelque nouvel élément, se lamentant à leur façon des temps morts, des vents mauvais, des mœurs qui se dégradent, du bon sens des hommes qui s'en va, des traditions menacées dans leur fondement même, se demandant encore après avoir eu les renseignements qu'ils voulaient, ce qui se passait dans ce monde fou et ces contrées désertes. Ils ne cessaient de revenir sur les lieux où ont été cachés les ossements des morts. Ils voulaient toujours plus d'information. Ils n'étaient satisfaits de rien. Ils se plaignaient de l'état où en étaient venues les choses, cherchant à savoir comment les gens de nos jours ont perdu la foi, le fil de la raison simple, tout sentiment de dignité, perdu même jusqu'à leur âme. Les règles de bienséance, de rigueur de vie en société leur ont échappé. Il y a longtemps que ces principes ont déserté leur conscience. C'est ainsi que les fastes de gloire et la bonne intelligence se sont lentement éteints. La morale censée leur conférer l'équilibre et la dignité auxquels tout homme doit aspirer, malgré le tapage
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