Le Hogon
89 pages
Français

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Description

Rêve prémonitoire ou tranche de vie d'un peintre au sommet de sa gloire, au sein d'un groupe d'amis évoluant dans les milieux artistiques, où un meurtre entraînera des couples homos et hétéros à se créer, à s'échanger et à se déchirer pour la quête d'une statuette "DOGON" qu'un collectionneur avide de succès veut exposer dans son musée privé. Des escapades au Mali et au Chili, des week-end chauds à Londres et en Italie pour une fin romantique et cruelle, mais réelle ou cauchemardesque ?

Informations

Publié par
Date de parution 14 mars 2013
Nombre de lectures 10
EAN13 9782312008967
Langue Français

Extrait

Le Hogon

Gérard Muselet
Le Hogon










LES ÉDITIONS DU NET 22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-00896-7
Avant-propos
Le « Hogon » est la plus haute autorité spirituelle parmi le peuple « Dogon », ethnie qui vit dans le sud Mali en Afrique de l’Ouest. Les Dogons occupent la région appelée « Le Pays Dogon » qui s’étend de la falaise de Bandiagara au sud-ouest de la boucle du fleuve Niger.
Le « HOGON » est élu parmi les hommes les plus vieux du village. Chaque village à son « Hogon ». Le chef de tous les « Hogons » est le « Hogon » du village de Arou.
Après son élection il se coiffe d’une toque rouge qui symbolise sa fonction. Il ne doit plus avoir aucun contact physique avec qui que ce soit. Sa première femme lui prépare ses repas qui lui sont apportés par de jeunes filles impubères, dans des assiettes appelées « ogo-banya » qui lui sont transmises par son prédécesseur lors de la cérémonie d’intronisation.
Sa sagesse lui viendrait (d’après la croyance) de la salive du serpent lébé qui chaque nuit viendrait le laver et le purifier.
Le « Hogon » règlemente les rites agricoles, dirige toutes les cérémonies et gère tous les conflits.
Chapitre I
Peter était debout, accoudé au bastingage de la plate-forme à l’arrière du vaporetto. Le bateau ralentit en passant sous le pont « des déchaussés » pour accoster à la station toute proche. Hypnotisé et impuissant, il avait l’impression d’être le seul à voir tomber du pont dans le grand canal cet homme qui se débattait pour essayer de retarder le contact inéluctable avec l’eau sombre et agitée par le trafic des bateaux en cette fin d’après-midi.
Il tombait là devant lui, sans bruit, sans que personne, ni dans le bateau à ses côtés, ni sur le pont où pourtant de nombreux touristes nonchalants et des vénitiens pressés, ne s’aperçoive de cette chute soudaine, silencieuse et inexpliquée.
Tout continuait comme si rien ne se passait, le vaporetto arrêté, échangeait son flot de voyageurs et les badauds sur le pont après avoir pris une photo de plus, continuaient leur visite.
Peter gesticulait et montrait du doigt à tous les gens autour de lui ce qui se passait là devant eux, mais personne ne le regardait, personne ne le voyait s’agiter ; alors à cet instant il se sentit comme envahi par une force soudaine et irrésistible qui le poussa à sauter par-dessus bord pour porter secours à ce malheureux.
Comme si l’on avait fait un arrêt sur image, juste avant de toucher l’eau froide du canal, Peter se réveilla en sursaut; il s’assit sur son lit, trempé de sueur.
Comme souvent depuis quelque temps, ce même cauchemar hantait ses nuits et il se réveillait toujours au même moment. Peter se prit la tête à deux mains pour remettre ses esprits en place, il se leva et d’un pas hésitant, se dirigea vers la cuisine. Il saisit une bouteille dans le réfrigérateur et s’assit sur un haut tabouret ; il but plusieurs gorgées de cette eau pétillante à laquelle il avait ajouté la veille, un jus de citron, en prévision d’un réveil difficile comme il le faisait chaque fois qu’il pensait rentrer tard.
La grosse pendule murale de la cuisine marquait six heures trente ; cela ne faisait que deux heures qu’il dormait. Il se remémora ce cauchemar et essaya comme d’habitude de chercher quelques indices qui pourraient lui permettre de trouver une explication à ce mauvais rêve. Aucune idée n’apparaissant à son esprit, il n’avait pas envie de réfléchir davantage. Il regagna sa chambre et se reposerait la question plus tard, comme toutes les autres fois.

Peter Colins, est célibataire et peintre de renom. La vente de ses tableaux qui commencent à être recherchés par les amateurs d’art moderne, lui assure un revenu confortable. En ce moment plusieurs de ses toiles sont exposées à New York et à Singapour.
Il est installé aujourd’hui dans le marais à Paris où il est très apprécié pour sa gentillesse et son talent, mais également connu pour ses périodes de « lumière » comme il les appelle, pendant lesquelles il s’enferme plusieurs jours, voire plusieurs semaines dans son atelier, sans jamais sortir ni répondre au téléphone ; rien ne peut le détourner de son inspiration et il est capable, pendant ces moments-là, de peindre une dizaine de toiles.
Pendant les périodes où il ne peint pas il voyage beaucoup et prospecte lui-même les négociants, collectionneurs et grandes galeries pour vendre et exposer ses tableaux. Il organise également des conférences avec d’autres artistes sur la peinture moderne, et dans ce genre d’exercice, il s’est fait une réputation d’orateur excentrique et dithyrambique, tellement il image ses discours comme d’ailleurs toute sa peinture.

Il était midi quand la sonnerie de son portable le réveilla. C’était Véronica Vasco propriétaire d’une galerie d’arts à Barcelone qui lui confirmait leur rendez-vous, à seize heures dans son appartement de la rue Cicéron à Paris, avec un de ses clients et amis espagnols, grand collectionneur, qui possède également une galerie à Madrid.

Malgré ce cauchemar, il avait bien dormi même s’il s’était couché tôt ce matin après avoir passé la soirée chez son amie Carole, la fille de Véronica, qui devait lui présenter quelques relations et connaissances, notamment Clara Bromers, chroniqueuse de mode pour « Tub » un magazine anglais.
Clara, était veuve depuis deux ans, son mari un journaliste écossais, était décédé dans le crash d’un Boeing au Guatemala. Elle avait eu beaucoup de mal à se remettre de cette disparition brutale et il n’y avait pas très longtemps qu’elle avait repris goût à la vie. Elle avait récemment confié à son amie Carole qu’elle aimerait bien refaire sa vie.
Malheureusement Clara fût retenue au dernier moment à Londres pour interviewer un jeune couturier russe, promis à devenir une des stars de la haute couture à Moscou ; Elle avait téléphoné pour s’excuser, en promettant de venir le plus rapidement possible.

Le dîner s’était néanmoins déroulé dans une excellente ambiance et les quelques amis réunis avaient décidé de terminer la soirée de ce vendredi dans une boite branchée du huitième arrondissement.

Peter se prépara un petit déjeuner sympa comme il les aimait ; Il ouvrit le courrier de la veille, feuilleta sans intérêt un magazine professionnel et rédigea quelques notes sur le catalogue de ses toiles pour son rendez-vous de l’après-midi. Il était quatorze heures trente, il savait qu’il avait le temps de se préparer tranquillement. Il avait pris une douche et choisissait ses vêtements, lorsque le carillon de la porte d’entrée retentit. Il enfila sa robe de chambre et alla ouvrir.
Deux hommes se tenaient devant la porte. Le plus grand, d’apparence très costaud mais avec un embonpoint certain, exhibait la carte barrée en bleu blanc et rouge de la police nationale. Il était vêtu d’une grosse veste de cuir marron et d’un jean très large comme les portent les jeunes rappeurs ; Cela ne devait pas être par goût, mais vraisemblablement parce qu’il ne devait pas trouver de pantalon à sa taille dans une gamme de vêtements classiques. Le second se tenait en retrait ; il paraissait jeune mais d’une allure assurée, c’est lui qui présenta son collègue :

– Commissaire Bétard et moi je suis l’inspecteur Jerry.

– Vous êtes bien Monsieur Peter Colins ?
– Oui c’est moi, c’est à quel sujet ?
– On peut entrer ?
– Oui bien sur, je vous en prie !
– Vous connaissez madame Maureen Mac Harlow ?
– Non, ce nom ne me dit rien.
– Laissez-moi terminer dit le commissaire, Maureen Mac Harlow plus connue sous la signature de Clara Bromers chroniqueuse dans « Tub » un magazine de mode anglais.
– Ah oui je vois : je me souviens de ce nom mais je ne la connais pas je devais la rencontrer hier soir chez une amie, mais elle n’est pas venue.
– Ah ! il n’y a rien d’indiquer concernant cette annulation sur l’organiseur que l’on a trouvé dans son sac : Elle a noté à la date du vendredi 12 mai, c’était bien hier n’est-ce pas : Dîner chez Carole avec Peter Colins suivi de trois points d’interrogation.
– Quel organiseur ? Que vous avez trouvé où ? C’est quoi cette histoire vou

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