Le serment du dernier messager
181 pages
Français

Le serment du dernier messager , livre ebook

181 pages
Français

Description

Yélif, jeune chirurgien, découvre des pratiques pour le moins inquiétantes au sein de l’hôpital où il exerce. De fil en aiguille, il met la lumière sur une sombre manipulation mêlant firmes pharmaceutiques et compagnies d’assurance. Il est aidé dans son enquête par Ali, un vieux médecin au regard mêlé de cynisme et de dérision, et par Azel, une consoeur, qui croise sa route et bouleverse sa vie.Transhumanisme effréné, médecine sous influence mais aussi quête personnelle et questions existentielles sont les thématiques qui traversent cette dystopie et nous plongent dans les enjeux d’une société se transformant à vive allure et ayant fait le choix de la technicité au détriment de l’humain.Un conte du futur pour nous éclairer sur les anomalies du présent.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9789920769877
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SOUAD JAMAÏ
Le serment du dernier messager
éîf, jeune chîrurgîen, découvre des pratîques pour e moîns înquîétantes au seîn de ’hôpîta où î exerce. De i en aîguîe, phaYrmaceutîques et compagnîes d’assurance. I est aîdé dans son enquête î met a umîère sur une sombre manîpuatîon mêant irmes par Aî, un vîeux médecîn au regard mêé de cynîsme et de dérîsîon, et par Aze, une consœur, quî croîse sa route et boueverse sa vîe. Transhumanîsme effréné, médecîne sous înluence maîs aussî quête personnee et questîons exîstentîees sont es thématîques quî traversent cette dystopîe et nous pongent dans es enjeux d’une socîété se transformant à vîve aure et ayant faît e choîx de a technîcîté au détrîment de ’humaîn. Un conte du futur pour nous écaîrer sur es anomaîes du présent.
Souad Jama vît à Rabat où ee exerce en tant que cardîoogue. Son premîer roman,Un toubîb dans a vîe, paraït en  chez Afrîque Orîent. Satîre de a socîété marocaîne, î rencontre un grand succès. En , ee crée une troupe de théâtre composée unîquement de médecîns et met en scène son premîer roman. Le second,Des aîes de papîer, est pubîé en  par Vîrgue Édîtîons.Le serment du dernîer messagerest son troîsîème roman.
Prix : 90 DH / 18 € ISBN : 9789920769877 Dépôt légal : 2021MO0339
SOUAD JAMAÏ
SOUAD JAMAÏ
Le serment du dernier messager
Le serment du dernier messager
Roman
Cet ouvrage a été pubîé avec e concours de ’Instîtut Françaîs du Maroc
ISBN :978-9920-769-87-7
Dépôt éga : 2021MO0339
© Édîtîons a Croîsée des Chemîns
16, Rue Mouaffak Eddîne Imm. A Rés. Dbîbagh
Quartîer des hôpîtaux - Casabanca 20360
înfo@acroîseedeschemîns.ma
www.acroîseedeschemîns.ma
SOUAD JAMAÏ
Le serment du dernier messager
Roman
À Séîm, À Mey, Que vous puîssîez garder votre îbre arbître, toujours…
Transhumanisme :« mouvement cuture et înteectue prônant ’usage des scîences et des technîques pour améîorer es caractérîstîques physîques et mentaes des êtres humaîns ».
Seues nos certîtudes nous poussent à avancer. Seus nos rêves nous donnent a foî pour y arrîver. Seue a poursuîte de ces rêves permet à nos încertîtudes de se dîuer…
Chapitre 1
es aarmes venaîent de se décencher, sans un L centîème de seconde de retard. Rugîssantes, assourdîssantes et însupportabement ponctuees. Yéîf inîssaît de s’habîer. Dans un moment, a porte de son box s’ouvrîraît, ne uî aîssant pus que queques înstants pour s’échapper avant e verrouîage automatîque, bîentôt annoncé par une seconde aarme. Ce matîn, es secousses de son ît, censées e réveîer, n’avaîent pas réussî à ’extraîre du rêve programmé a veîe. Étaît-î possîbe que son sommeî profond se soît décenché trop tard, décaant aînsî toute a chronoogîe savamment étabîe ? Ou peut-être y avaît-î eu une anomaîe dans e dîsposîtîf de démarrage du propuseur d’îmage, entraïnant un décaage du début du rêve et, par conséquent, un réveî tardîf ? I demanderaît au technîcîen de ’hôpîta de passer vérîier e système onîrîque de sa ceue. Pour e moment, î devaît se dépêcher. Les maades étaîent déjà înstaés sur es soces métaîques gacés du boc opératoîre, attendant que des maîns expertes prennent es commandes pour guîder es robots-chîrurgîens.
10 — Le serment du dernîer messager
Yéîf se gîssa de justesse hors de son box. Pour rîen au monde î n’auraît vouu revîvre ’expérîence désagréabe de rester boqué toute une journée dans ce mînuscue espace quî uî servaît de chambre. Un souvenîr très dépaîsant. Cea s’étaît produît queques moîs auparavant. I avaît dû attendre e soîr avant de pouvoîr s’extîrper de cette boïte programmée pour se refermer à heures ixes, sans jamaîs tenîr compte des besoîns de son occupant. Les médecîns avaîent a possîbîîté de paramétrer es horaîres d’ouverture maîs n’avaîent aucun pouvoîr sur ceux de a fermeture, împosés par es pîotes. I étaît resté assîs sur son ît, dans ’obscurîté a pus totae, sans aucune connexîon vîrtuee nî autre possîbîîté de communîquer avec ’extérîeur. Dîx heures à attendre, et à s’en vouoîr de s’être aîssé prendre au pîège. Comme à chaque foîs qu’î avaît du temps à perdre, î s’étaît exercé à îbérer son esprît de toutes es contraîntes împosées. Une sorte de récréatîon qu’î s’autorîsaît parfoîs. Durant cette évasîon, încontrôabe par es caméras, î recréaît sa vîe. I déconstruîsaît son exîstence, a modîiaît pour qu’ee e surprenne, ne soît pus aussî rîgîde et prévîsîbe. Cea débutaît toujours par a même îmage, une sorte d’amorce quî permettaît au cerveau de démarrer sa fugue : une femme, des enfants, une maîson sur une coîne surpombant une vaée arborée… Pas de son, nî de scénarîo, juste cette îmage fragîe, loue, à peîne coorée.
Chapître 1 — 11
Yéîf se demandaît sî cette vîsîon correspondaît à un souvenîr encavé dans une zone profonde de son cerveau, ou putôt à un rêve, un objectîf à réaîser. Le souvenîr et e rêve avaîent inî par fusîonner, et î ne savaît pus eque des deux étaît factîce. Depuîs cette fâcheuse séquestratîon, Yéîf prenaît ses précautîons. Dès que e box s’ouvraît, î paçaît une chaîse en travers de a porte. Parfoîs, î s’amusaît à entrer et sortîr du box à moîtîé habîé, juste pour déier es compteurs de passage et narguer es caméras de surveîance pacées dans es couoîrs. Après tout, î n’étaît écrît nue part que ce genre d’agîssements étaît proscrît… I se permettaît aînsî queques onduatîons. Grâce à une habîeté physîque étonnante, une audace démesurée et une îmagînatîon sans bornes, î arrîvaît à contourner es règes étabîes par ’hôpîta, sans vérîtabement dépasser es îmîtes împosées. Ce besoîn îrrépressîbe de se sentîr maïtre de ses actes e faîsaît passer pour un orîgîna. L’ascenseur numéro 3, quî desservaît e boc de neurochîrurgîe, étaît compet. Inirmîers, technîcîens et médecîns y étaîent aggutînés, sîencîeux, encore à moîtîé endormîs. Yéîf haussa es épaues en sourîant, heureux d’être obîgé d’attendre ’ascenseur suîvant. À chaque foîs qu’î es voyaît tous entassés dans ce cube métaîque quî montaît et descendaît à ongueur de journée, î pensaît à un pêcheur dont e iet bîen esté pongeraît au fond de ’eau pour remonter aègrement es poîssons prîs au pîège. Un pîège
12 — Le serment du dernîer messager
dont îs ne prendraîent conscîence que orsqu’îs seraîent sortîs de eur envîronnement habîtue… Yéîf refusaît de monter dans ces cages bondées, c’étaît sa façon à uî de se démarquer, de contester ’enchaïnement împosé. I préféraît descendre pus tard dans un ascenseur vîde, et d’un sprînt effréné rattraper son retard. Une petîte actîvîté physîque matînae doubée d’une poînte d’extravagance. Les premîères semaînes de son actîvîté à ’hôpîta, î avaît souvent été convoqué par a dîrectîon pour încîtatîon au désordre. Maîs depuîs, î s’étaît apaîsé. Moîns î se feraît remarquer, pus î auraît de marge de manœuvre. I se îmîtaît donc à des încartades sans conséquences, et donnaît ’împressîon d’être rentré dans es rangs. Chaque jour, e programme de travaî étaît îdentîque au précédent. Quatre heures de travaî, suîvîes d’un repas fruga accompagné d’une boîsson appeée K1, censée booster es équîpes médîcaes pour es maîntenîr en forme jusqu’à 18 heures. Puîs, comme tous es soîrs, Yéîf se rendraît à a sae de sport où un coach vîrtue et un robot transformîste, pouvant prendre ’aure de n’împorte quee machîne, se chargeraîent de e muscer, de ’étîrer et d’augmenter ses capacîtés à ’effort. Étudîant, Yéîf n’avaît pas été un grand sportîf, maîs, à son arrîvée à ’hôpîta, son organîsme devînt rapîdement dépendant des endorphînes sécrétées durant es séances d’exercîce. I en avaît besoîn
Chapître 1 — 13
pour supporter e rythme de travaî et, surtout, ’absence totae de îens socîaux. En queques moîs, son corps s’étaît transformé, ses épaues s’étant fort éargîes, î avaît dû changer a taîe de son unîforme de travaî. S’î étaît ier de sa sîhouette, î ’étaît encore pus de ’améîoratîon de ses performances et de son endurance. I avaît remarqué que es ies dans a rue, e regardaîent d’un autre œî. I étaît toujours surprîs, car dans son envîronnement de travaî î en étaît autrement : es femmes ne sembaîent pas s’întéresser à uî, ees paraîssaîent îndîfférentes à tout. À vîngt heures, après une douche rapîde, î retrouveraît ses compagnons pour un repas accompagné d’une K2 bîen chaude. Suîvraît ensuîte une heure de détente dans une sae commune, puîs chacun regagneraît son box pour dormîr. Aucune dérogatîon à a rège : chacun regagneraît son box SEUL ! Deux ééments contrîbuaîent à faîre respecter cette rège. Le premîer étaît en rapport avec a dernîère boîsson de a journée, K2. Outre e bîen-être qu’ee procuraît, K2 avaît pour effet d’atténuer es sentîments, d’aboîr es envîes sexuees et d’annuer toute propensîon aux révotes. L’effet de cette boîsson duraît 24 heures. Aucune nécessîté d’obîger e personne à a boîre, ee contenaît une substance addîctîve que tous convoîtaîent. Grâce à Zed, quî travaîaît au aboratoîre de bîoogîe médîcae, Yéîf connaîssaît es proprîétés des deux boîssons dîstrîbuées.
14 — Le serment du dernîer messager
Zed étaît son seu vérîtabe amî dans ’étabîssement. Is s’arrangeaîent toujours pour partager a même tabe au dïner, aîmaîent es mêmes sérîes qu’îs programmaîent avant de s’endormîr, et avaîent suîvî des cours communs durant eur formatîon à ’écoe de médecîne. Le second éément quî împosaît e respect de ce code de conduîte concernaît es mateas. Is étaîent programmés pour recevoîr e poîds bîen déinî de eur proprîétaîre (à deux kîos près, bîen entendu, puîsqu’î faaît tenîr compte des varîatîons postprandîaes ou cycîques de chaque îndîvîdu). Sî deux corps se retrouvaîent ensembe sur e ît, e box s’ouvraît automatîquement et une aarme se décenchaît, faîsant înéuctabement fuîr e ocataîre fraudueux. Yéîf se demandaît sî e so contenaît égaement ces récepteurs de poîds. I n’avaît jamaîs faît entrer de ie dans son espace, ce n’étaît pourtant pas ’envîe quî uî manquaît, maîs ’occasîon ne s’étaît, jusque-à, jamaîs présentée. La journée ne faîsaît que débuter, Yéîf devaît rapîdement se mettre en phase avec es autres pour ne pas courîr e rîsque d’être sîgnaé par es pîotes. Dès qu’î arrîva au boc, î se prépara dans e sas adéquat, pongea ses maîns et ses avant-bras dans un bac de désînfectîon à înfrarouges, se dévêtît et endossa une combînaîson împrégnée d’antîbîotîques quî surgît d’un dîstrîbuteur dès son arrîvée. Lorsqu’î étaît habîé, seues ses maîns et ses yeux restaîent vîsîbes. I enia des gants jaîîs d’une împrîmante 3D, puîs une înirmîère posa sur son nez des unettes connectées.
Chapître 1 — 15
Le dossîer du maade déia sur tous es écrans du boc, et e robot-assocîé proposa troîs modes opératoîres. Yéîf séectîonna a technîque a pus adaptée à a pathoogîe, et ’înterventîon commença sur e patîent anesthésîé. Le bon dérouement de ’opératîon étaît contrôé par un ordînateur quî afichaît es paramètres vîtaux sur tous es monîteurs et es scandaît en même temps par ’întermédîaîre de haut-pareurs. Le médecîn înformé pouvaît aînsî garder es yeux ixés sur e crâne ouvert de son patîent sans jamaîs avoîr besoîn de surveîer es écrans. Yéîf effectuaît son travaî comme un automate ; a rélexîon n’étaît pas de mîse, î étaît spécîaîsé dans a résectîon des anévrîsmes du poygone de Wîîs et, grâce à ’assîstance de son robot, chacune de ses înterventîons duraît moîns de vîngt mînutes. Pendant a phase de stérîîsatîon, programmée pour se décencher entre deux patîents, Yéîf eut un înstant de répît et pensa au moment où î pourraît parer à Zed. Comme d’habîtude, avant e dïner, îs se retrouveraîent pour eur séance de sport. Dès eur arrîvée à ’hôpîta, î y a queques années déjà, îs s’étaîent arrangés pour obtenîr es mêmes horaîres d’entraïnement. Ce soîr, Yéîf étaît împatîent de inîr son travaî : Zed devaît uî donner e résutat d’un împortant test bîoogîque. Les autres confrères n’întéressaîent pas trop Yéîf. Leur manque d’esprît d’înîtîatîve et eur tendance à ne parer que de eurs înterventîons uî donnaîent souvent
16 — Le serment du dernîer messager
’împressîon d’être entouré de cones d’îndîvîdus dénués de pouvoîr de rélexîon, unîformes et îsses, sans créatîvîté nî sensîbîîté. L’autre amî de Yéîf se nommaît Jîk. C’étaît en réaîté un cousîn éoîgné, avec eque î avaît de nombreuses affînîtés. I étaît înformatîcîen dans un servîce gouvernementa. Durant sa semaîne de congé, Yéîf passaît e pus grand nombre de ses soîrées avec uî. Le jeune médecîn travaîaît à ’hôpîta en 2/1, deux semaînes de travaî aternant avec une semaîne de repos. Dès qu’î inîssaît sa quînzaîne de travaî, î ramassaît ses affaîres (î faaît entîèrement îbérer e box pour e médecîn suîvant), déposaît son badge à ’accueî et transîtaît par ’unîté de désînfectîon avant de récupérer ses habîts cîvîs. En sortant de ’enceînte de ’hôpîta, Jîk étaît a premîère personne qu’î s’empressaît de contacter, afîn d’étabîr un programme de vîrées nocturnes. Zed et Jîk étaîent ses deux seus amîs, îs étaîent iabes, et Yéîf estîmaît qu’î pouvaît absoument tout eur conier. Son travaî achevé, e jeune homme se dîrîgea vers es saes de sport où î avaît convenu de retrouver Zed. I sauraît bîentôt sî son întuîtîon étaît fondée. Prudents, es deux amîs attendîrent a in de eur séance d’exercîce pour dîscuter dans es vestîaîres. À ’abrî des oreîes îndîscrètes, îs purent enin échanger queques mots. Anxîeux, Yéîf posa a questîon quî uî brûaît
Chapître 1 — 17
es èvres depuîs qu’îs avaîent commencé eur séance d’entraïnement.
– Tu as eu es résutats que je t’aî demandés ? – Ouî… – Et aors, qu’as-tu trouvé ? – C’est bîzarre… – C’est grave ? – Non, c’est juste étonnant. – C’est-à-dîre ? – Tu es à jour de tes révîsîons ? – Ouî, anayses, radîos et examens, tout est parfaît, pourquoî ? – J’aî anaysé ton taux de récepteurs pour a substance dont on a paré, et c’est încroyabe, tu n’en as aucun ! – Aucun ? – Non, aucun récepteur ! – Ça veut dîre que je suîs însensîbe à K1 ? – C’est exactement ça, sî tu n’as pas de récepteur, ee ne peut donc pas avoîr d’effet sur toî ! – Et îs ne testent pas ces récepteurs sur es médecîns au moment du recrutement ? – Non, jusqu’à ce jour personne ne m’avaît demandé de faîre ce genre de test ! – Je comprends aors beaucoup de choses… Je ne ressens aucun effet stîmuant de K1, je suîs pus fatîgué que es autres en in de journée… Incroyabe ! Moî quî pensaîs être maade !
18 — Le serment du dernîer messager
– Et pour e reste, comment tu te sens ? – Tu veux dîre pour K2 ? – Ouî… – Pour e reste, je suîs parfoîs furîeux de devoîr dormîr à heures ixes, de ne pas pouvoîr me réveîer quand je veux… J’aî parfoîs des états d’âme que je ne comprends pas, une împressîon que queque chose me manque… – Rîen de pus ? – Pourquoî ? Tu as égaement recherché es récepteurs pour K2 ? – Ouî, tant qu’à faîre ! – Et… ?? – Ben, ceux-à non pus, tu ne es as pas !!! – Tu veux dîre que je suîs aussî însensîbe à K2 ? Merde aors !!! – C’est une chance, tu saîs… – Une chance, de me sentîr dîfférent, d’avoîr parfoîs envîe de tout casser, de me sentîr seu, emprîsonné, dépourvu de îberté, au poînt d’en arrîver à douter de mon choîx professîonne ?? Non, je ne croîs pas que cea soît une chance… – Écoute, tu es sur e coup de ’émotîon, aîsse décanter, on en reparera pus tard. – Zed, j’aîmeraîs que tu gardes pour toî e résutat de ces anayses. Je peux compter sur toî ? – Bîen évîdemment ! Tu saîs ce que je rîsque s’îs apprennent que j’aî faît des examens à eur însu ! J’aî déjà détruît toutes es traces, ne t’înquîète pas pour ça. Que vas-tu faîre de ces résutats ?
Chapître 1 — 19
– Je t’avoue que je n’en saîs rîen, maîs cea me permet enin de comprendre pourquoî je me sens sî décaé. C’est déjà ça !
Yéîf essayaît de sourîre pour termîner a conversatîon sur une note posîtîve… Puîs es deux amîs changèrent de sujet et se dîrîgèrent vers a sae des repas. Yéîf n’avaît pas osé avouer à son amî que des pensées pus întîmes uî efleuraîent fréquemment ’esprît. I étaît trop pudîque pour en parer. I s’attardaît parfoîs à regarder certaînes de ses coègues. I baîssaît es yeux dès que ’une d’entre ees croîsaît son regard, non par tîmîdîté, maîs par déceptîon de ne trouver face à uî que des regards vîdes. I cherchaît une umîère quî uî réchaufferaît e cœur. I n’avaît pus envîe de îmîter es contacts charnes aux étreîntes autorîsées dans es « maîsons d’amour » auxquees chacun avaît droît durant es jours de congé. Les hommes et es femmes se retrouvaîent dans des sortes d’hôtes où un ogîcîe d’accueî eur demandaît de spécîier es crîtères de séectîon pour eur partenaîre d’un soîr. I n’étaît pas questîon de vîvre une hîstoîre d’amour nî de concevoîr des enfants sans ’autorîsatîon des pîotes quî géraîent ’hôpîta. Ces rencontres étaîent faîtes pour e sîmpe paîsîr des corps, en toute sécurîté, en toute égaîté, sans surprîse nî foîe. La foîe, c’étaît ce quî uî manquaît e pus. Certes, î aîmaît e paîsîr ressentî ors de ces ébats, maîs cea ne uî sufisaît pus.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents