Le serpent se mord la queue
153 pages
Français

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Le serpent se mord la queue , livre ebook

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Description

Hyacinthe, au physique très étrange, divague de par les rues Rome. Il reconnaît, dans les momies d'Urbania o il se rend, les âtres qui peuplent l'univers clos de sa vie quotidienne. Parmi eux, Jeanne-Amour, qu'il dit avoir tue parce qu'elle le trompait avec son cousin Gilbert. Nul, pas même lui, n'en est persuadé. Tous les protagonistes de l'histoire sont finalement convoqués devant un tribunal pour décider du sort réservé l'éventuel coupable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 34
EAN13 9782296463462
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0084€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Daniel Cohen éditeur
www.editionsorizons.com
Littératures, une collection dirigée par Daniel Cohen Littératuresest une collection ouverte, tout entière, àl’écrire, quelle qu’en soit la forme : roman, récit, nouvelles, autofiction, journal ; démarche éditoriale aussi vieille que l’édition elle-même. S’il est difficile de blâmer les ténors de celle-ci d’avoir eu le goût des genres qui lui ont rallié un large public, il reste que, prescripteurs ici, concepteurs de la forme romanesque là, comptables de ces prescriptions et de ces conceptions ailleurs, ont, jusqu’à un degré critique, asséché le vivier des talents. L’approche deLittératures— il , chez Orizons, est simple eût été vain de l’indiquer en d’autres temps : publier des auteurs que leur force personnelle, leur attachement aux formes mul-tiples du littéraire, ont conduits au désir de faire partager leur expérience intérieure. Du texte dépouillé à l’écrit porté par le souffle de l’aventure mentale et physique, nous vénérons, entre tous les critères supposant déterminer l’œuvre littéraire, le style. Flaubert écrivant : « J’estime par-dessus tout d’abord le style, et ensuite le vrai » ; plus tard, le philosophe Alain professant : « c’est toujours le goût qui éclaire le jugement », ils savaient avoir raison contre nos dépérissements. Nous en faisons notre credo. D.C.
ISBN :978-2-296-08792-7 © Orizons, Paris,2011
Le serpent se mord la queue
danslamêmecollection
Marcel Baraffe,Brume de sang,2009 Jean-Pierre Barbier-Jardet,Et Cætera,2009 Jean-Pierre Barbier-Jardet,Amarré à un corps-mort,2010 Michèle Bayar,Ali Amour,2011 Jacques-Emmanuel Bernard,Sous le soleil de Jerusalem,2010 François G. Bussac,Les garçons sensibles,2010 François G. Bussac,Nouvelles de la rue Linné,2010 Patrick Cardon,Le Grand Écart,2010 Bertrand du Chambon,La lionne,2011 Daniel Cohen,Eaux dérobées,2010 Monique Lise Cohen,Le parchemin du désir,2009 Eric Colombo,La métamorphose de Ailes,2011 Patrick Corneau,Îles sans océan,2010 Maurice Couturier,Ziama,2009 Charles Dobzynski,le bal de baleines et autres fictions,2011 Serge Dufoulon,Les Jours de papier,2011 Raymond Espinose,Libertad,2010 Jean Gillibert,À demi-barbares,2011 Jean Gillibert,Exils,2011 Jean Gillibert,Nunuche, suivi de Les Pompes néantes,2011 Gérard Glatt,L’Impasse Héloïse,2009 Charles Guerrin,La cérémonie des aveux,2009 Henri Heinemann,L’Éternité pliée, Journal, édition intégrale. François Labbé,Le Cahier rouge,2011 Didier Mansuy,Cas de figures,2011 Gérard Mansuy,Le Merveilleux,2009 Kristina Manusardi,Au tout début,2011 Lucette Mouline,Faux et usage de faux,2009 Lucette Mouline,Du côté de l’ennemi,2010 Anne Mounic,(X)de nom et prénom inconnu,2011 Béatrix Ulysse,L’écho du corail perdu,2009 Antoine de Vial,Debout près de la mer,2009 Nos autres collections :Profils d’un classique, Cardinales, Domaine littérairese corrèlent au substrat littéraire. Les autres,Philoso-phie — La main d’Athéna, Homosexualitéset mêmeTémoins,ne peuvent pas y être étrangères. Voir notre site (décliné en page2de cet ouvrage).
Gianfranco Stroppini de Focara
Le serpent se mord la queue
2011
Du même auteur
Amour et dualité dans les Bucoliques de Virgile, Paris, Klincksieck,1993,295p. L’harmonie cosmique virgilienne et l’oeuvre d’Auguste, Respublica Litterarum, studies in the classical tradition, 65-95, RomeXIX1996. Amour, dialogue et unité dans l’œuvre de Virgile, Les Études Classiques,97-115,65,1997, Namur. De l’alexandrinisme au livre sacré,Mémoires de l’Académie des Sciences Arts et Belles Lettres de Caen,123-149,XXXV, 1997, Caen. Quintilien et la rhétorique de la passion dans les livresII-IVde l’Enéide de Virgile,Quintiliano, historia y actualidad de la retorica,II, p.1071-1085, Universidad de la Rioja,1998. Poésie d’amour alexandrine et poésie d’amour médié-vale : polysémie et concordances, Mémoires de l’Académie des Sciences Arts et Belles Lettres de Caen,17-41,XXXVIII, 2000, Caen. Poesie in lontananza, recueil de poésies bilingue ita-lien / français, Paris, Éditions les Poètes français,2002. Les nuits d’Hécate, recueil de poésies, Paris, Librairie-Galerie Racine,2002. L’amour dans les Géorgiques de Virgile, ou l’immanence du sacré dans l’être, Paris, L’Harmattan,2003. L’amour dans les livresI-IVl’Énéide de Virgile, de ou Didon et la mauvaise composante de l’âme, Paris, L’Harmattan,2003. Flashes de lune, mélopée illustrée par Marilyne Stroppini, Paris, Librairie- Galerie Racine,2003. Virgile, Rome et la fin de l’histoire, Paris, Ausonia (chez l’auteur). Farahmönde, roman, Paris, L’Harmattan,2008. Du côté de Garibaldi, roman, Paris, L’Harmattan,2010.
È la sua ora, senza che lei lo sappia è venuta per Laide la grande ora della vita e domani sarà forse tutto come prima. Ma la città dormiva, le strade erano deserte, nessuno, neppure lui alzerà gli occhi a guardarla. Dino Buzzati,Un amore,1963
Première partie
e matin-là, Hyacinthe s’est levé tôt. C La veille au soir, il avait concocté un plat de hari-cots aux couennes, tandis qu Jeanne le regardait d’un œil goguenard, un tantinet réprobateur. Elle n’aime pas qu’on empiète sur ses prérogatives. La cuisine en est une, comme pour bien des femmes. Jeanne cependant n’est du genre ni combatif, ni obstiné. La vie en commun lui a appris qu’il faut accepter certaines contrariétés, faire des concessions. Toute l’affaire d’une vie, n’est-ce pas au fond d’apprendre le renoncement ? Il lui a fallu du temps, mais elle y est parvenue. Après tout, Hyacinthe n’est pas un mauvais bougre. Ses exi-gences sont en nombre restreint. Certes il ne cire que très rarement ses chaussures, porte toujours les mêmes habits, sans rien demander à personne ni se plaindre. Il ne regimbe sur rien sinon, justement, sur quelque vétille culinaire, comme les haricots aux couennes. Encore qu’aux premiers temps du mariage, il se soit abstenu de toute remarque susceptible de froisser l’amour propre de Jeanne. Elle s’y est donc appliquée. Mais ce renoncement au plat de haricots aux couennes n’a pas résisté à plus de deux ou trois expé-riences malheureuses.
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Gianfrancostroppinidefocara
Il faut dire aussi que, dans le Trastévère, qui est un quartier populaire de Rome, les questions de cuisine sont essentielles pour le bon voisinage. On s’invite volontiers les uns les autres, on s’attable même sur les trottoirs pour passer une bonne soirée ensemble. Encore faut-il y mettre du sien et n’offrir que des plats mijotés à point ! Jeanne a fait des efforts, mais, depuis sa petite enfance, elle est fâchée avec les haricots, pour toutes sortes de raisons, surtout les haricots aux couennes. Hyacinthe, qui a pris les voisins à témoins, a jugé le plat systématiquement bâclé. Ce fut entendu, les hari-cots aux couennes, il s’en chargerait désormais. Jeanne avait d’abord maugréé en répétant qu’il aurait pu le dire avant le mariage. Ne savait-il pas que les petits désac-cords finissent par gangrener les meilleures unions ? Et elle levait la tête en se rengorgeant sur le proverbe bien connu « Qui vole un œuf, vole un boeuf ! » Les deux époux en sont donc restés là. À chacun ses prérogatives. Hyacinthe a concocté hier son plat de haricots aux couennes. Jeanne en a goûté du bout des lèvres. Ils se sont finalement couchés. Jeanne a laissé la fenêtre entr’ouverte pour évacuer les odeurs. Hyacinthe a patiemment attendu que le matin pointe. Il s’est levé avec le soleil, a mangé les restes des haricots puis il est sorti pour sa promenade quotidienne, car il n’a rien à faire. Jeanne aussi a fini par se lever. Elle a fait sa toilette, a pris son sac à main. Elle est partie travailler. C’est l’aube.
Encore le lotus sur la vitrine zébrée par la lumière, car le
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