Léo- On n a pas toujours 2 vies : La conclusion de LÉO
223 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Léo- On n'a pas toujours 2 vies : La conclusion de LÉO , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
223 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

— Cette lettre de ta mère me chavire le cœur chaque fois, avoue Marc, la gorge nouée.
— Quel passage te touche davantage? demande Léo.
Marc s’essuie les yeux et inspire profondément. Puis il pointe un paragraphe que Léo commence à lire à voix haute :
« Pour toi, Léo, je passerai le reste de ma vie à compenser les années volées, l’enfance amputée de bonheur et de preuves d’amour. Pour toi, Léo, je préserverai ce que tu as de plus précieux au monde et qu’aucun être humain ne pourra jamais reproduire ou remplacer : ton frère. »
Un enfant naît pour en sauver un autre. Le plan échoue.
Léo, un jeune homme sensible et attachant, croit de tout cœur qu’il doit secourir ceux qu’il aime pour trouver la paix intérieure et accomplir la mission pour laquelle il est venu au monde. Mais comment y parviendra-t-il?
Un roman intense et saisissant.
Un livre où s’entremêlent amour et déchirement.
La trilogie d’Hélène Lucas compte également les romans Léo, l’autre fils et Léo, l’ultime solution.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 décembre 2020
Nombre de lectures 16
EAN13 9782923794402
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pour leur contribution et leur soutien à la réalisation de cet ouvrage, je tiens à remercier : Pierrette Lucas, Michelle Lucas, Sylvain Harvey, Véronique Bernier, Goran Hamsic et Sylvie Lallier.

Merci également aux lecteurs et lectrices de mes romans. Les personnages m’ont habitée une année de plus, le temps de les amener à maturité. Ce sont eux maintenant qui vous réclament.
À Francis et Dominic. Un peu de vous deux se retrouve dans le personnage de Léo au fil du récit. Votre présence est un bonheur, une fierté et une inspiration.
1
Je ne devrais pas être ici…
Quoi ?
Je perds mon temps au lieu d’être auprès de ma famille.
Mais qu’est-ce que tu racontes ?
Je ne suis pas comme les autres étudiants de la faculté qui ont besoin d’exprimer leur créativité… Je suis ici parce que mon père a insisté pour que je m’inscrive au programme d’arts visuels.
Il a bien fait, si tu veux mon avis.
Léo sortit quelques photographies de son portefeuille.
Regarde, dit-il en les tendant à Jean-Gervais.
C’est ton père et ton frère… Sont-elles récentes ?
Elles datent de l’été dernier. Tu as vu son regard ?
À ton père ?
Léo hocha la tête.
Il a l’air un peu triste…
Désemparé serait plus juste : c’était la veille de mon départ pour l’université.

Léo résidait à Montréal pour ses études et Jean-Gervais avait pris la route pour le rejoindre au pub du campus. Huit années s’étaient écoulées depuis le décès tragique de Marielle. Les liens d’amitié unissant les deux amis s’étaient renforcés au fil du temps, mais ceux-ci s’étaient vus très peu durant les derniers mois.
Sur l’insistance de son père, Léo avait accepté de s’inscrire à l’UQAM. Il terminait sa première année d’études universitaires. Marc souhaitait que Léo développe ses aptitudes artistiques dans un contexte stimulant, et cette décision s’était avérée bénéfique tant sur le plan artistique que professionnel. Très tôt, le talent et les œuvres de Léo avaient été remarqués par maints intervenants du milieu. Des contacts intéressants lui avaient permis de remporter une mention d’honneur lors d’une exposition au Centre d’art de Montréal. Mais ni cette récompense, ni la chance d’approfondir la sculpture n’étaient parvenues à apaiser ses doutes.

Je le sens vulnérable, expliqua Léo. Je sais qu’il a besoin de moi…
Il se tut en fixant sa bouteille de bière.
Il n’a pas recommencé à boire, au moins ? demanda Jean-Gervais.
Non.
C’est déjà ça.
Léo cala sa bière quand le serveur lui en apporta une troisième, ce qui étonna Jean-Gervais.
Tu bois souvent ?
Jamais, répondit Léo sans regarder son compagnon.
Jean-Gervais saisit la bouteille et la déposa sur la table voisine.
Tu ne supportes vraiment pas l’alcool ! Ça te rend mélancolique…
Léo se sentit bête, comme un enfant pris sur le fait.
… et regarder cette photo tous les jours n’arrange rien. Ton père est un adulte et il peut sûrement gérer sa vie sans toi.
Jean-Gervais se désolait que Léo ait le moral aussi bas. Il savait que son ami était davantage porté à donner de l’attention aux autres plutôt que d’en recevoir et comprenait que les longs mois loin des siens l’affectaient.
C’est un peu ma faute, déclara Léo.
Quoi ?
Tout ça : la situation de ma famille, de mon père…
Tous les parents doivent laisser partir leurs enfants pour étudier ou faire leur vie, Léo.
Peut-être. Mais il se retrouve seul avec Junior…
Et alors ?
Ça aussi, c’est un peu ma faute.
De quoi tu parles ?
De la mort de maman.
Merde ! Léo, tu n’as rien à voir avec sa mort ! C’était un accident de voiture.
Jean-Gervais remarqua la mine déconfite de Léo.
J’avais fait des conneries ce jour-là, chez Marjorie.
Celle-là, encore !
Laisse-la tranquille ! Elle n’y était pour rien. Tiens, justement, j’avais pris de la bière. J’avais bu et je me suis mis dans le pétrin en voulant affronter la brute qu’elle fréquentait à cette époque : Elliot !
Je crois que l’éloignement de ta famille commence vraiment à te peser, décréta Jean-Gervais pour tenter de changer de sujet.
Mais Léo avait besoin de se vider le cœur :
Je n’étais pas de taille avec lui et sa bande et je le savais très bien. J’ai couru au-devant des ennuis volontairement. Je… je voulais…
Tu voulais aider Marjorie, encore une fois, comme tu le faisais toujours.
Comment avait-elle dit déjà ?… Je voulais saboter tout ce qu’il y avait de bien dans ma vie, surtout moi, comme si je cherchais à me détruire, à me faire du mal.
Parce que tu venais de découvrir ton dossier médical.
Je venais surtout de découvrir que j’étais un raté !
Arrête, bon sang ! Cette découverte aurait bouleversé n’importe qui ! Et je ne vois pas ce que cette bagarre a à voir avec le décès de ta mère.
Mes parents se dépêchaient de venir me retrouver à l’hôpital où j’avais été conduit à cause de mes blessures.
Léo leva la tête et dévisagea Jean-Gervais.
Ils venaient me retrouver, tu comprends ? Ils ont pris la voiture alors qu’ils étaient très inquiets et ils ont foncé vers l’hôpital sur les routes glacées à cause de moi et de mes bêtises !
Tu te fais du mal pour rien.
Tu crois ? N’empêche que ma mère est morte et que mon père a gardé des séquelles à la jambe depuis ce jour. On dirait que sa vie est « sur pause » depuis huit ans…
« La tienne aussi », pensa Jean-Gervais.
Il se rappelait les années difficiles traversées par Léo lorsque Marc avait recommencé à boire, même si ce n’avait été que brièvement. Léo avait tout fait pour empêcher son père de rechuter et de les abandonner, Junior et lui. Leur situation familiale était alors peu reluisante et avait causé à Léo bien des nuits d’insomnie. L’idée qu’il avait été conçu pour « sauver » quelqu’un avait germé dans son esprit et depuis, il se sentait responsable de ceux qu’il aimait. Une bien grande mission pour l’adolescent qu’il était à l’époque.
Écoute, Léo, ça me désole de t’entendre. C’est vraiment bête de te sentir responsable d’un accident. Et puis, ça fait des années maintenant. Pourquoi est-ce que tu rumines ça aujourd’hui ?
Parce que mon père s’apprête à faire une grosse bêtise.
Quelle bêtise ?
Il songe à liquider notre patrimoine familial…
Les pharmacies ?
2
La fin de session arriva comme une bénédiction pour Léo en ce début du mois de mai. Il prit la route pour Québec sitôt son dernier examen terminé. Il avait avisé Marc de son retour en après-midi et se sentait le cœur léger lorsqu’il gara la voiture dans l’entrée. Petit Harvard fut le premier à l’accueillir avec de joyeux aboiements. Puis Marc le reçut et l’étreignit chaleureusement.
Salut, mon grand !
Tu as terminé tôt, papa ?
Ouais, j’avais hâte de t’accueillir à la maison. Allez, laisse tes affaires là et viens à la cuisine. J’ai fait du café, tu en veux ?
D’accord. Junior est à l’école ?
Non, ta tante Annie l’a emmené au cinéma. Ils rentreront tout à l’heure. Junior a rudement hâte de te voir lui aussi.
Il n’avait pas d’école aujourd’hui ?
Non. Enfin… oui, mais c’est sans importance.
Marc était agité et nerveux. Sa fébrilité n’échappa pas à Léo qui avait développé un sixième sens lorsqu’il s’agissait de l’état d’esprit de son père.
Léo s’assit à la table et caressa le chien qui ne le quittait pas d’une semelle.
Ils ne t’ont pas proposé de les accompagner, papa ? se moqua Léo.
Marc n’offrit qu’un grognement au sarcasme de son fils. Annie et lui étaient à couteaux tirés depuis longtemps. Elle ne lui avait pas pardonné sa dernière rechute, considérant que Léo et surtout Junior avaient besoin d’un père adéquat, à tout le moins présent et en état d’offrir un peu de soutien. Elle ne se laissait guère attendrir par son regard triste et sa mélancolie ; elle s’efforçait plutôt de compenser auprès des garçons l’absence d’une figure maternelle.
Dis-moi, tes examens… ça s’est bien passé ?
Oui, assez.
Alors tu pourras continuer en septembre ?
Je suppose. Léo sentait que son père l’écoutait distraitement.
Papa, si tu me disais ce qui te tracasse ?
Oh ! Hum… ça se voit tant que ça ?
Pour moi, oui. Tu frottes cette tasse tellement fort que tu vas finir par la

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents