Les Maléfices de Charion
162 pages
Français

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Les Maléfices de Charion , livre ebook

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Description

La disparition de deux jeunes hommes, héros de la résistance fait sensation. Pour les habitants de cette petite commune, il y a comme un malaise. Certains parlent d’une légende vieille comme le monde. Personne ne la croit, mais tous en parlent. Va-t-on retrouver ces hommes, pourquoi ont-ils disparu ? Que s’est il passé ? L’auteur essaie d’expliquer et de comprendre. Il nous fait découvrir certaines habitudes de nos campagnes.

Il a vécu de nombreuses années dans ce pays très paysan, entouré de ces croyances. Il a découvert, au fil de son activité, de nombreux faits divers, légendes, sorcellerie qui hantent encore aujourd’hui chaque province, chaque hameau...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 août 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414370863
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-37087-0
 
© Edilivre, 2019
Déjà paru
Déjà paru :
Un Soir de Décembre
12/2015
Promenades dans le Passé
12/2014
Le Retour de Gibert le Fantome
11/2015
Un Reve Envahissant
02/2017
Site de l’Auteur
claudmart@live.fr
Blog
Claudegilmorince.centerblog.net
Claudegil MORINCE 2018
Avertissement
Par respect les noms et certains lieux ont été modifié. Il existe encore dans ce début vingtième siècle des descendants que nous côtoyons. Une légende est toujours sujet de railleries, mais certaines peuvent faire très mal.
Prologue
Les légendes ou sorcelleries, les faits incompréhensibles existent depuis la nuit des temps. Nous avons tous écouté de la bouche des ancêtres, des racontars plus ou moins farfelus. Pas si farfelus, car il est à remarquer que souvent il y a une part de vérité. Petit, on me disait : « Ne va pas dans cet endroit, il y a une bête », ou bien « Fais attention, le fantôme va sortir ! » J’ai rencontré au fil des voyages ou interventions de travaux, de petites choses invraisemblables. Dans plusieurs villages, surtout sur les hauts plateaux de nos montagnes, les croyances sont toujours présentes et les personnes entretiennent souvent la rumeur.
Je suis passé dans des lieux où j’ai connu une certaine appréhension, et même parfois, la peur. En circulant dans des constructions anciennes, on avait l’impression d’être suivis, épiés, la nuit encore plus, il y a dans certains endroits des mouvements, des ombres, des murmures suivant le temps. Un peu de brise, tout est en mouvement, mais où est vraiment la réalité ? Il m’est arrivé de répondre à des bruits, croyant que quelqu’un était présent à mes côtés. Souvent des bruissements produits par de petites vagues d’air insolites. À se demander si réellement, il y a du vrai, le surnaturel apparaît brusquement comme une réalité. Une personne parle de choses qui paraissent incertaines, je réagis tout de suite, car les explications des gens ont toujours une signification. Difficile à croire et pourtant les légendes se sont glissées dans la vie, à vrai dire, elles ont forgé l’identité de certaines régions. Avec également la façon de vivre de tous les jours. Le monde est façonné par des sorcelleries, ou plutôt des épigraphes d’un autre temps. Cette légende existe, enfants, les anciens nous la racontaient, chacun différemment. Ils y croyaient, la vivaient, en passant par ces lieux, certains faisaient leur signe de croix, d’autres récitaient des prières.
Soirée à la campagne
Dans cette grande bâtisse du dix-septième bien conservée, ce soir d’avril, début de pleine lune, tout était calme, trop peut-être. Les propriétaires Bastien et Marguerite regardaient les informations sur l’écran de télévision, dans cette vaste salle de séjour d’un autre monde, qui aurait fait une salle de danse.
– Il y a de l’air qui circule dans la pièce, je vais mettre un châle, dit la jeune dame. Les persiennes sont déjà d’une autre époque, comme tout, ou alors il y a un fantôme, il doit tourner autour de moi.
– Que vas-tu chercher ? Nous avons accepté de venir loger ici, personne ne voulait de cette habitation. Nous avons eu une chance, car le prix a été ajusté, nous sommes les seuls héritiers qui ont réagi. Il est vrai que depuis cinquante ans tout était clos. Les travaux sont minimes, les peintures, la cuisine, pour le reste, pas trop de bobos. Tu as vu les meubles, même anciens ils avaient de l’allure. Le grand-père avait du goût, mais je crois que beaucoup de décorations, de mobilier viennent de grand-mère Geneviève. As-tu fermé les persiennes ? Elles contribuent pour beaucoup à l’isolation. Ils ont acheté à la fin des années vingt, mon père y a vécu avec ses sœurs, il a quitté l’endroit à ses vingt ans pour rejoindre ma mère. Il n’est revenu qu’au décès de ses parents en 1957. Quelquefois les tantes sont venues ouvrir, mais jamais elles n’ont résidé ici : « Trop triste, a dit Éliane. » Elle avait l’habitude des grandes métropoles. Très jeunes, elles avaient été habituées à la capitale ou d’autres villes de garnison. Plus de quarante ans ont défilé, avec quelques intrusions vacancières, et travaux d’entretien obligatoires. Tous avaient peur de vivre dans ces murs.
– Tout est bien fermé, tu sais bien que je n’aime pas voir la nuit, j’ai peur du revenant. Avec ce qui se raconte sur la ferme, la tradition veut qu’elle soit hantée, alors il faut bien s’y faire.
– Ne pense pas à cela ce soir, va plutôt te coucher, moi je vais contrôler si tout est bouclé. En sortant, il regarda de haut en bas les bâtiments qui avec le remous des branches avaient un air vieillot, mais sympathique. Dans le fond de la cour, le reste d’une vieille chapelle. La façade d’entrée, elle, avait survécu ; à son sommet une cloche parvenait à émettre des sons dérisoires. En soirée, avec le vent, on croyait entendre une mélopée comme sortant des jeunes feuilles. Il est vrai, se dit-il, qu’avec tous ces arbres il y a, en plus, une odeur agréable et rafraîchissante, une belle nuit de printemps à la campagne. À son retour, il se coucha auprès de son épouse déjà dans les songes, le sommeil vint rapidement, nul esprit ne vint le hanter.
Le matin, Marguerite demanda à son homme :
– Que fais-tu aujourd’hui, je voulais déménager le bureau, si l’on veut commencer les travaux. Il y a des bouquins un peu partout ; nous avons vendu les vieux meubles, on doit venir les récupérer demain.
– D’accord, nous allons commencer, moi je vide la bibliothèque, toi tu prends le bureau.
En chantonnant tous les deux ils s’occupaient, un à regarder les couvertures de livres, jetant ceux qui ne plaisaient point, l’autre à consulter des feuilles jaunies par le temps, pleines de poussière.
Tiens ! Un journal, 16 août 1946 «  Le Centre  », un article sur une disparition, le grand-père l’avait renommé. Mais cela se trouve dans le pays de ma famille également.
« Disparition d’un habitant du Mont, les gendarmes enquêtent. » Depuis le vendredi soir 16 août 1946, un jeune homme n’est pas reparu chez lui, les parents inquiets ont donné l’alerte. Toute la commune est en émoi, ses amis également. Très connu, il avait, il y a tout juste un mois, été décoré de la médaille de la Résistance, ainsi que du titre de Chevalier de la Légion d’honneur. Ils ont été trois de ce village, mais deux présents. Leurs faits d’armes pendant la guerre ont été nombreux, pour de très jeunes hommes. Les enquêteurs cherchent et posent beaucoup de questions. Certains anciens parlent de la malédiction d’une parcelle de terre «  Charion  »  : on a effectivement retrouvé le vélo de l’homme à proximité de ce lieu, derrière l’église. Nous vous tiendrons au courant du développement du dossier. »
Un peu plus a droite de la page un entrefilet :
« L’apologie, ou plutôt la malédiction. Notre confrère nous signale qu’à l’endroit où a été découvert le vélo, commencent des faits multiples et divers, des disparitions de bêtes, des gens qui tombent malades après en être sortis. Tout cela a de quoi inquiéter la population. »
Le pépé comme on l’appelait, du dire de papa, a vécu longtemps au Mont. À vingt ans, après sa libération de la Grande Guerre, il s’y est installé. Longtemps seul, car il s’est marié bien après, dans les années des grèves, 1936 ; papa, lui, y est né. Il a participé à la résistance étant écolier. Là, il a connu ton grand-père, il me semble. Lui ne faisait que des « liaisons » ; normal avec son boulot, artisan maçon. Il a écrit aussi des histoires et quelques poèmes ». Il s’intéressait aussi aux légendes, il y en avait une paraît-il au Mont, je me rappelle, souvent le mot «  CHARION revenait ». Drôle de bonhomme, j’aurais bien aimé le connaître, on ne devait pas s’ennuyer en sa présence. Il est décédé trop tôt à cinquante-sept ans. Il n’a profité de cette maison que quelques années.
Sur le bureau, une machine à écrire poussiéreuse à point, une feuille engagée remplie aux trois quarts. La jeune femme la retira doucement :
– Il écrivait quoi, il a noté « f 85 », ça veut dire quoi ? Viens voir Bastien ! Elle fouilla sur le bureau, en sortit un amas de feuillets, les contempla, lut «  les suites de la batteuse  ».
– Il écrivait un manuscrit, il est mort sur sa machine, depuis quelque mois, il avait changé, disait papa. La disparition de grand-mère l’a beaucoup affecté, elle est partie d’un mauvais rhume. C’est un peu pour cela que la maison a été fermée, mes deux oncles et ma tante n’ont pas voulu partager ni l’habiter. Près de cinquante ans plus tard ils ont décidé de tout vendre, et nous avons acheté. Les cousins doivent venir en vacances, il nous faut de la place.
– Je vais lire quelques pages, juste pour voir s’il parle de la légende.
– Légende oui ! Une fumisterie ! Je ne crois pas aux racontars de vieilles femmes, répondit le mari. Étant jeunes, souvent les vieux en parlaient, même papa a eu des ennuis avec la côte de «  Charion  » soi-disant, mais je n’ai jamais su si c’était vrai ou non.
La batteuse
Au lever du jour de ce lundi 12 août mille neuf cent quarante-six, un voyageur, une petite valise de couleur marron à la main, marchait d’un bon pas vers le village de Beauvoir. Depuis quelques instants un ronronnement inhabituel se faisait entendre. Arrivant près d’une ferme, le pèlerin leva la tête, regarda au-dessus d’une haie, faite de ronces et d’épines rouges très épaisses, apercevant simplement de la poussière. Il n’y a pas de vent, se dit-il en regardant la cime des frênes qui bordaient le chemin. On écoutait mieux le bruit, avec des éclats de voix.
« Que se passe-t-il derrière ce paravent, il y a des gens qui s’occupent, je vais regarder. »
Il contourna un muret, ap

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