Les mauvaises odeurs
157 pages
Français

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Les mauvaises odeurs , livre ebook

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Description

Ceux qui le connaissent déjà et l'ont lu depuis les années 1970 sont unanimes : il fut parmi les rares romanciers qui ont bouleversé l'ordre thématique et esthétique de la littérature africaine. Son roman : Les Routiers de chimères, paru aux NEAS, est un chef-d'oeuvre peu commun et peu égalé à nos jours. Sa poésie, également, a ouvert la voie dès la création par Senghor en 1974 des NEAS, à la nouvelle poésie sénégalaise d'expression française qui tarde encore à s'affirmer.
Les mauvaises odeurs est un roman qui, dès la première page, vous révèle un écrivain accompli, à l'écriture sure et solide, au style étonnant. Cela ne trompe pas. Ce talent vaut de l'or. Avec une infaillible intrusion poétique, cette oeuvre conjugue dans une langue gouvernée, un univers fantastique où les personnages se meuvent et se répondent par la plus magique des fictions.
L'auteur nous invite à la communion des forces telluriques dans un brassage cosmogonique de croyances et de traditions ancestrales, nous offrant ainsi une table d'un inoubliable couvert.
Une oeuvre puissante, séduisante. Un écrivain rare.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 septembre 2010
Nombre de lectures 114
EAN13 2-911673-52-2
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

livre Ibrahima Sall:Mise en page 1 16/09/2010 19:08 Page 1
Les mauvaises odeurs
livre Ibrahima Sall:Mise en page 1 16/09/2010 19:08 Page 2
© Éditions feu de brousse octobre 2010 ISBN :2911673522 BP : 22032 DakarPonty Sénégal email: ed.feudebrousse@gmail.com
Cet ouvrage a été édité grâce au Fonds d’Aide à l’Edition du ministère de la Culture
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Ibrahima SALL
Les mauvaises odeurs
Les éditions feu de brousse
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Du même auteur
La génération spontanée1975, roman, Néas, Dakar,  Crépuscules invraisemblablesDakar 1977, nouvelles, Néas  Le choix de Madiorsuivi de :Le Prophète sous confession,théâtre, Néas, Dakar, 1981  Les routiers de chimères, roman, Néas, Dakar 1982  La République,théâtre, Néas, Dakar 1986 Le Maître de cérémonie, théâtre, éd. Fulgore, Dakar 1988 Par dessus coeur,poésie, éd. KhoudhiaCaec, Dakar 1995 Le conte de sable fin, conte, Neas, Dakar 1999
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Avertissement
Les personnages de ce livre n’existent pas. Toute ressemblance...
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Prologue
C’était La faute de l’encens. Cet encens qui s’étendait en spirales dans la pénombre. Encens de volutes en miasmes d’odeurs fades. Encens de senteurs ensorceleuses comme seules savent le « faire pourrir » les femmes de Dalou.
Et puis, ce boubou grand qui ne cachait absolument rien, ample à n’en plus pouvoir, qui suggérait des coins d’ombre pro pice, ce boubou liquide sur son corps comme une chape de plomb. Elle était ainsi faite, naturellement belle, sans tricherie, sans in tention malsaine, pas aguichante du tout mais bêtement belle à ne pas le savoir. C’était la faute de l’encens. Cet encens, décompo sition de poudre savamment pilée dont elle s’enduisait les reins alourdis par la triple ceinture de perles bleues, rouges, noires, vio let impossible de mes yeux. C’était aussi ma faute puisque je m’étais juré qu’elle serait mienne avec les turpitudes qu’engendre la passion. C’était une fille de Dalou. Je pensais dans ma naïveté que sa race nouvelle habitait les forêts, les fleurs, les montagnes.
La ville était une tout autre jungle que je devais découvrir. Il y a des fracas d’instant qui méritent d’être vécus sinon je n’écri rais pas cette histoire hors du mythe ou la réalité, de la fiction pure, oubliant seulement que le carnet de notes n’était sur aucun registre d’appel et d’étatcivil, que le cimetière d’éléphants, était un cimetière de voitures luxueuses, omettant la pensée exacte de sa race condamnée à livrer farouche bataille contre ellemême, pour elle seule depuis l’aube des temps. Condamnée à se retrouver dans la nuit. Le chiffre de la foi ne tournant nulle roue des desti nées dans la belle richesse ou la bonne fortune du savoir. Pour moi, c’était le temps venu d’aimer ; pour elle, le temps de la mort du cœur, le temps sans réel espace d’avenir, le temps élémentaire, dépouillé de la mort par la mort. Le temps de la prière au second horizon. Pour que le phénomène de la persécution ne se déclenche à chaque alerte d’insomnie, j’ai choisi le chemin des écoliers pour fixer l’événement car la route est sans défaut de conduite pendant les séries multiples de la domination. Possession de la couleur du son et les sons aux images ; images pieuses, singulières, images
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que l’on verrait seulement dans la volonté d’un miroir conciliant l’effort et la paix. L’eau avec le feu. L’eau peut éteindre le feu.
L’eau coule comme le sang. L’eau peut laver le sang. L’eau coule comme les larmes. La larme a un goût d’eau. Le sang est un sel sans eau. Singulières images du feu, du sang et des larmes si son nom figurait des chiffres…
Hors, six et neuf se passeraient de commentaire. Sept et trois arrondiraient bien des angles. Cinq et un iraient bon train. Quatre et deux iraient impaire. Huit oblong et solitaire ne marquerait pas si souvent le pas. Pour elle, rire s’efface toujours en larmes puisque naître ne connaît pas mourir. Naître n’existe pas encore sur l’alphabet de sa race. Son enfer est son paradis. Le bourreau ressemble à la victime. Dans son pays, la montagne se noie dans l’océan. Les arbres prennent racine au ciel. Le vent est aire de glaise des souffrances humaines. Je ne sais rien et je sais seule ment une chose : au jour du jugement, ils se bousculeront en masse et, quand les anges ont fait leur devoir et sont retournés à la lumière, il restera quelqu’un qui ne connaîtra du bon purgatoire de leur race qu’un rêve non encore inventé et il se tournera vers son Créateur et lui demandera : « Et moi alors ? » Il lui sera simplement répondu : «Toi, tu restes avec moi ». Dieu fasse que je ne sois pas cet homme !
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PREMIERE PARTIE
La fille rouge du sable
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