Les Soleils embastillés
108 pages
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Les Soleils embastillés , livre ebook

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Description

Les nouvelles que produit Médard Aka Kou décrivent une société noire africaine bouleversée par l’anéantissement des intelligences. Elles traduisent le désarroi d’un peuple noir martyrisé, humilié qui, fuyant donc ce désastre social, n'a pour seul refuge que l’Occident. Ce chaos social est l’œuvre de piètres individus qui briment l'élite de la société, sabotent l’avenir de la jeunesse et sacrifient la vie de merveilleux enfants sur l’autel de leur pouvoir obtenu à travers mille et une manigances. Ce pamphlet politique et social est exposé à travers cinq magnifiques nouvelles contées sur un ton ironique et humoristique. C’est un ouvrage qu’on ne se lassera pas de parcourir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 août 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414371280
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-37129-7
 
© Edilivre, 2019
 
 
« J’ai vu tout ce qui se fait sous le soleil ; et voici tout est vanité et poursuite du vent. »
« Ce pamphlet politique et social tient à révéler à haute et intelligible voix, tout ce qui est dissimulé dans une société aux abois, à travers une analyse pertinente qui amène à discerner le mensonge déguisé de la vérité méconnue. »
Médard AKA KOU
L’obscurantisme
Beyra , élève très studieux et intelligent, était heureux d’avoir obtenu le baccalauréat et surtout avec une mention « très bien ». Sa joie était grande car son rêve n’était plus loin de se réaliser. Il a de toute son enfance au village, rêvé d’exercer un jour, la médecine pour venir en aide à ceux qui souffrent de diverses maladies et être aussi mieux vu dans la société. Il connait l’importance d’un médecin dans une communauté surtout en Afrique noire. Il a vécu des souffrances inoubliables, en assistant à la mort de sa grande mère maternelle sans qu’elle puisse bénéficier de soins appropriés. Elle succomba d’une maladie bénigne face à un traitement traditionnel lacunaire, déficient, subjectif et subreptice dans sa conception et sa transmission. Des cas comme celui de sa grand-mère, il en a vu plusieurs au village. Voir un enfant pleuré au chevet d’une mère agonisante, sans qu’il ait un simple infirmier pour accomplir un simple acte lénifiant. Beyra ne supportait plus de voir un autre enfant comme son ami Ananzé, subir cette souffrance qu’aucune autre n’égale. Il n’a jamais grandement admiré la médecine de l’homme noir qui consiste à des potions magiques à base de plantes et souvent aux vertus thérapeutiques évasives, imprécises et obscures. Beyra trouvait cette médecine-là limitée face à la chirurgie salvatrice de l’homme blanc. Ce qui l’agaçait intensément c’était l’inefficacité de la thérapeutique locale sur certaines pathologies. Il en voulait aux autorités de son pays de ne pas œuvrer à la divulgation de la magie de l’occident.
Ce jour, Beyra est venu s’inscrire à la faculté de médecine pour réaliser son rêve. Il a toutes les chances d’être retenu car il a obtenu de très bonnes notes au baccalauréat. Il a, en outre, eu droit aux bénédictions de sa famille et de son village. Tous espèrent en lui pour sortir un jour, le village de l’enclavement, la misère et le désespoir. Cet enfant a de l’avenir. Il est érudit, sage et opiniâtre. Il a fait un parcours scolaire sans embûches avec des résultats étincelants et magnifiques. D’ailleurs, il a maintes fois reçu le prix du meilleur élève régional puis du meilleur espoir scientifique aux olympiades de mathématiques. Et récemment il a obtenu brillamment le baccalauréat avec la mention très bien.
C’est donc ce petit surdoué qui vient ce matin déposer ses dossiers pour pouvoir s’inscrire en médecine. Comme lui, des milliers d’autres nouveaux bacheliers sont aussi là pour prétendre à cette noble carrière. Ils vont concourir devant un jury composé d’éminents professeurs de médecine avec à leur tête, SRAMBLE Lanzo. Cet homme a fait de brillantes études en Europe. Puis, il est rentré au pays pour enseigner la chimie et la biologie à la faculté de médecine. Il est connu pour sa rigueur délirante et indélicate, réputé pour ses obstructions à la divulgation des sciences médicales. Ce monsieur semble-t-il n’aime pas le pauvre en esprit comme financièrement. Il estime qu’on est pauvre quand on est paresseux. A ce titre, dans son département, il ne pouvait pas concevoir qu’un étudiant ne puisse pas payer le fascicule mis en vente au laboratoire. En outre, il aurait bénéficié d’une bourse d’études durant son séjour en occident ; tout ceci dans un projet gouvernemental de première heure visant à la formation des jeunes surdoués à l’étranger afin d’asseoir une élite dynamique et progressiste. Professeur Lanzo n’était pas disposé à transmettre fidèlement ses connaissances acquises aux jeunes, comme ceux venant ce matin postuler au concours d’entrée aux écoles de santé.
Le concours d’entrée à l’école de médecine se déroulait en deux étapes : l’étude de dossiers et l’épreuve orale. Les choses sérieuses ont commencé. Le jury s’est constitué et s’est enfermé dans une grande salle de délibérations de la merveilleuse école de médecine. Les nombreux candidats au nombre de cinq mille attendaient impatiemment dans la cour de l’école, le cœur battant la chamade. Ils sont tous animés d’une grande inquiétude, celle d’être refusés pour le choix fait. Etre Médecin, Pharmacien voire chirurgien-dentiste est une rude compétition de nature et amplifiée par la présence du Professeur SRAMBLE Lanzo.
Beyra a l’air serein, il compte sur les bonnes notes obtenues durant le second cycle secondaire. Il a appris comme les autres candidats que monsieur Lanzo constituait un véritable obstacle à l’entrée dans cette prestigieuse école de médecine. Ce monsieur, ménagé par les autorités universitaires, ne craignait rien du tout. Il ne courait aucune sanction pour tout acte posé aussi répréhensible que cela soit dans l’exercice de sa digne et honorable fonction. Cet homme, comme président du jury au concours d’entrée à l’école de médecine, chef de département de chimie et de biologie, ressemblait plus à une mascarade, à une école fictive implantée pour la simple formalité.
Deux heures après, la salle du conseil s’ouvrit et les candidats soucieux, se précipitèrent vers ce solide, impavide et impénitent monsieur au caractère sordide, qui nonobstant l’âge avancé, n’est point disposé à aller à la retraite. Le professeur Sramblé Lanzo prit la parole et dit : « l’heure de vérité a sonné. Ne deviennent médecin que les plus intelligents, les plus méritants car nous sommes ici à la faculté des mécaniciens de l’homme. Ainsi, j’ai fait comprendre à certains petits collaborateurs qui voulaient m’imposer un nombre pléthorique de plus de deux cent cinquante présélectionnés sur cinq mille, ma vision de former des hommes de valeur, de haute classe. Voilà pourquoi, seulement cent cinquante candidats ont été préférés pour subir l’épreuve orale. La liste de ceux-ci est en cours d’affichage, vous pourriez la consulter juste après mon intervention à la scolarité. »
Ecoutant attentivement le vieil homme, Beyra se rendit compte de la réalité du terrain. Il sut pourquoi il n’y avait pas assez de médecins. « Ce type-là est un obscurantiste », dit-il à voix basse à un candidat voisin.
Puis les candidats accoururent vers le tableau d’affichage. D’un regard apeuré, lourd, innocent et dirigé vers le tableau, tout en se frayant un chemin dans la masse de candidats, Beyra sauta de toute sa force car il venait de voir son nom. Les yeux larmoyants sur le petit visage rond, frais et beau, il était si heureux. A côté de lui, plusieurs pleuraient, se vautraient dans le sable moelleux de la grande cour de l’école, leur rêve de devenir médecin venait de se briser en une fraction d’heure.
Beyra est le premier des présélectionnés et cela ne pouvait être qu’à son avantage pour la suite du concours. Il se ressaisit rapidement de cette grande émotion qui le traversait à l’instant car l’épreuve orale allait commencer dans quelques temps.
Une heure après la proclamation des résultats de la première étape, le professeur SRAMBLE Lanzo réapparut pour annoncer la seconde épreuve et c’est par ordre de mérite suivant l’étude de dossier que cela va se dérouler. C’est donc Beyra que ce vieil homme à la grosse tête, aux petites jambes, au visage froissé par l’âge, appela le premier à faire son entrée dans la salle. Cela augurait un bon résultat, une suite favorable, affirma à voix basse, Beyra très confiant. Dès qu’il fit son entrée, professeur Lanzo tonna :
– C’est comme ça que tu t’habilles ? Nous ne sommes pas au champ, monsieur.
– Excusez-moi professeur.
Puis il s’assit et regardant furtivement les autres membres du jury, Beyra semblait appeler leur secours face aux regards rageurs et rébarbatifs du vieux professeur.
– Etes-vous d’une famille de médecins ? Demanda le vieux.
– Non monsieur, mon père est un pauvre planteur. Dit Beyra.
– Et comme çà, tu te lèves et tu souhaites devenir médecin ?
– Oui monsieur, je crois que j’ai les compétences requises.
– Ce n’est pas ce qui compte. La médecine, c’est la passion du riche, tu comprends ?
– Non monsieur, la médecine, c’est pour les hommes de grande intelligence et de grand cœur qui ont l’amour du prochain.
Le vieil homme ne semble pas favorable à admettre le jeune Beyra en première année de médecine. Il utilise une méthode interrogatoire insidieuse afin de le pousser à la faute qui l’éliminerait. Mais très vite, un membre du jury s’opposa au professeur Lanzo en lui crachant ses vérités.
– Vous avez tort Professeur. Ce jeune homme est un espoir pour nous. Ces résultats sont extraordinaires et je pense qu’il est important de lui donner sa chance.
Professeur Lanzo ne put parler encore car tous les autres membres du jury approuvèrent l’admission de Beyra. Grace au jury, Beyra a pu éluder le piège ou la hargne du grand Professeur. Empêtré, humilié et ramené à l’ordre par ses confrères, Lanzo ne s’avoua pas vaincu. Si Beyra a pu échapper à l’homme, ce ne fut pas pareil pour les autres candidats. Beaucoup furent éliminés et sur cent cinquante présélectionnés, seuls trente furent retenus dont Beyra. Au moment où les admis exultent, les non retenus s’affaissèrent sur la pelouse et pleurèrent de toutes leurs larmes. La sélection se faisait toutes les cinq années, c’est-à-dire que ni leurs régions, ni leurs villages n’auront de médecins dans la décennie à venir. Rien qu’en pensant à cela, ils fondirent en larmes. La formation durera

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