Mégane et Mathis
113 pages
Français

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Mégane et Mathis , livre ebook

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Description

Quelle est donc cette « Menace » qui terrorise Mégane ? Mathis ne comprend plus sa jumelle. Pourquoi refuse-t-elle de manger ? Selon leur père, elle ne pèse pas plus qu’un p’tit oiseau. Une psychothérapeute saura-t-elle l’aider ? Ou encore les confidences de Jerzy, son petit ami, lui porteront-elles secours ?
Dès le début du roman, nous comprenons que Mégane souffre d’un trouble du comportement alimentaire complexe, mais ce qui se cache derrière la « Menace » nous est inconnu et nous tiendra en haleine. Parviendra-t-elle à vaincre ce qu’elle perçoit comme un danger ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 avril 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782895978985
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COLLECTION 14/18 dirigée par Mélanie Lescort et Jonathan Desrosiers
MÉGANE ET MATHIS
DE LA MÊME AUTEURE
Romans
Génération sandwich , Ottawa, Éditions L’Interligne, 2020.
Frédéric , Ottawa, Éditions L’Interligne, 2014.
Filleul, Ottawa, Éditions L’Interligne, 2012. Prix littérature éclairée du Nord, 2013.
Contrepoids, Ottawa, Éditions L’Interligne, 2011. Prix littérature éclairée du Nord, 2012.
Carnet de bord, Ottawa, Éditions L’Interligne, 2009.
Marraine, Ottawa, Éditions L’Interligne, 2007. Prix littérature éclairée du Nord, 2009.
Nouvelles
On n’sait jamais à quoi s’attendre , Ottawa, Éditions L’Interligne, 2017. Prix littéraire des enseignants de français AQPF-ANEL, 2018 ; Prix littérature éclairée du Nord, 2018.
Hélène Koscielniak
Mégane et Mathis
Roman
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Mégane et Mathis / Hélène Koscielniak.
Noms : Koscielniak, Hélène, auteur.
Collections : 14/18.
Description : Mention de collection : 14/18
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20210391839 | Canadiana (livre numérique) 20210391952 |
ISBN 9782895978411 (couverture souple) | ISBN 9782895978978 (PDF) | ISBN 9782895978985 (EPUB)
Classification : LCC PS8621.O83 M44 2022 | CDD jC843/.6—dc23
Nous remercions le Gouvernement du Canada, le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts de l’Ontario et la Ville d’Ottawa pour leur appui à nos activités d’édition.

Les Éditions David 269, rue Montfort, Ottawa (Ontario) K1L 5P1 Téléphone : 613-695-3339 | Télécopieur : 613-695-3334 info@editionsdavid.com | www.editionsdavid.com
Tous droits réservés. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 2 e trimestre 2022
À vous, les ados.
Il faut du courage pour grandir et devenir qui vous êtes vraiment.
E.E. Cumming
Prologue
Si seulement elle avait compris plus tôt…
Si seulement elle avait compris plus tôt
Que dans sa tête
Elle ressentait les mêmes anxiétés
Que la majorité des jeunes autour d’elle
Que dans son cœur
Elle vivait les mêmes insécurités qu’eux.
Elle ne se croyait pas
Assez bonne
Assez belle
Assez sportive
Assez populaire
Pis quoi d’autre encore ?
Si seulement elle avait compris plus tôt
Que même ceux et celles qu’elle admirait
Pis qui lui semblaient parfaits
Avaient des craintes pis des doutes
Pareil comme elle.
Si seulement elle avait compris plus tôt
Qu’elle n’était pas la seule
À penser d’même
Elle n’aurait pas perdu autant de temps
À se stresser
Pis à se dévaloriser.
Chapitre 1
La Menace
Gargouillis.
Grondements.
Spasmes.
Mégane avait mal.
Mégane avait peur.
Il lui était impossible d’oublier la Menace.
Encore une fois, l’adolescente avait réussi à s’endormir seulement vers minuit, après que son père fut descendu au sous-sol et que les sanglots étouffés de sa mère dans la chambre au fond du couloir se furent tus. Puis, vers deux heures, Affam l’avait réveillée.
Du haut du ciel, une lune blafarde observait la jeune fille par la fenêtre. Sur le mur en face de son lit se dessinait la silhouette du bouleau aux branches nues qui surplombait la maison. Tout était calme, enveloppé de silence. Même le vent avait cessé de souffler. Mégane se recroquevilla sur elle-même dans un effort pour soulager les violentes crampes qui lui étreignaient l’estomac. Genoux collés au menton sous les couvertures, elle se força à penser à son frère jumeau, Mathis, et à ses niaiseries pour la faire rire.
Peine perdue.
Elle porta les mains à son visage et gémit tout bas. La chicane de ses parents qui avait éclaté la veille au souper avait continué dans leur chambre, jusque vers onze heures. Leurs paroles résonnaient toujours dans sa tête.
— Encore en retard, Luc ! On a fini de souper, ça fait longtemps !
— Je travaillais, Céline ! Un client avait besoin de son véhicule, pis y promettait de me payer en double si j’acceptais de finir de le réparer aujourd’hui.
— Tu aurais pu m’appeler !
— J’ai vraiment pas eu le temps !
— Tu sauras que j’ai appelé ton cell. Tu n’as pas répondu. Ensuite, j’ai appelé le garage ; il n’y avait pas de réponse !
— Je pouvais pas répondre ; j’étais couché sous le VUS du client !
— Ouais, je l’ai entendue un peu trop souvent cette excuse-là !
— Grrrr ! J’t’ai avertie, Céline. Ça fait plusieurs fois ! Si ça continue, j’t’ai dit c’qui va arriver…
Il était en colère. Mégane l’avait vu dans la rougeur qui tachait ses joues et la ligne serrée de sa mâchoire. Dans ces circonstances, comment oublier la Menace ?
Mégane entendait toujours les pas frustrés de son père descendre en vitesse les marches de l’escalier. Il se rendait au sous-sol où il décapsulerait rageusement une bouteille de bière et il la boirait pour se calmer. Il dormait probablement sur le divan en ce moment comme il le faisait de plus en plus souvent. La jeune fille espérait qu’il ait remis la bouteille vide dans la caisse. Il lui arrivait d’oublier et alors ce serait une autre chicane. Elle nota d’aller s’en assurer le matin venu.
Gargouillis.
Grondements.
Spasmes.
Mégane avait mal.
Mégane avait peur.
Elle repoussa les couvertures d’une main tremblante. Pressa le bouton de son cellulaire : 2:07 Jeudi 17 septembre apparut en grosses lettres blanches sur une ancienne photo d’elle et Mathis assis sur leur bicyclette, souriant à belles dents. Ils devaient avoir huit ou neuf ans à l’époque. Mégane avait choisi cette photo en particulier parce qu’elle trouvait son look … acceptable.
Elle prit le temps de vérifier si elle avait de nouveaux messages sur Snapchat. Non. De nouvelles photos sur Instagram. Quelques-unes. Rien d’important. Elle se leva sans bruit. Les lèvres serrées, elle ouvrit la porte de sa chambre avec mille précautions afin de ne pas la faire grincer. Elle descendit les marches. Une à une. Évitant autant que possible les endroits qui émettaient des petits craquements pour ne pas réveiller son frère. Dernièrement, elle avait l’impression qu’il l’épiait.
Kovy, le berger allemand adoré de la famille, tout énervé de cette présence inattendue, vint quêter une caresse au bas de l’escalier, en agitant vigoureusement la queue et frappant tout sur son passage. Toc, toc, toc. Mégane s’empressa de saisir ce fouet et d’entourer le cou du chien de ses bras en lui chuchotant à l’oreille de se calmer. Frémissant de plaisir, Kovy lui lécha la figure et la suivit dans la cuisine.
Mégane se rendit directement au frigo. Elle tira la porte. Le froid l’assaillit et la lumière soudaine l’aveugla. Elle frissonna, cligna des yeux. Elle attrapa le plat de salade aux macaronis. Il en restait encore beaucoup étant donné que son père avait été trop fâché pour souper. Elle pouvait donc s’en servir sans que ce soit trop évident. Elle plaça le contenant Tupperware sur la table. Et elle refit son geste pour une pointe de pizza (il y en avait plusieurs pour la même raison), la brique de fromage cheddar, le pot d’olives (sa mère ne les comptait sûrement pas), un petit récipient de yogourt aux bleuets (il serait difficile de remarquer qu’il en manquait un dans le reste d’un emballage de douze) et la compote aux pommes. Elle referma la porte. Alluma la lumière du ventilateur au-dessus du poêle. Elle prit une tranche de pain. Et du beurre. Elle coupa un morceau de fromage qu’elle lança à Kovy. Il l’attrapa et l’avala sans même y goûter. Puis, elle s’assit et mangea tout ce qu’elle avait sorti en un temps record pour rassasier cette méchante faim qui la dévorait incessamment de ses dents pointues comme celles d’un tamia. Elle avait même nommé cette insatiabilité qui l’habitait depuis un peu plus d’un an.
Affam.
Quand elle eut fini, elle rangea la vaisselle dans la laveuse et essuya soigneusement la table pour faire disparaître toute trace de ce gavage nocturne. Elle tendit l’oreille, écouta, en retenant son souffle. Aucun bruit. Rien ni personne ne bougeait. Même pas Kovy qui l’observait fixement des yeux, la langue pendante. Sur la pointe des pieds, elle se rendit à la salle de bain. Heureusement, il y en avait une au rez-de-chaussée en plus de celle à l’étage. Elle chassa le chien qui l’avait suivie, verrouilla la porte, remplit un grand verre d’eau et le but d’un trait, aussi vite que possible. Puis, elle s’agenouilla devant la toilette et planta son index dans sa gorge jusqu’à la luette. Elle sentit son estomac se contracter et ses épaules se courber en un spasme involontaire. Elle rendit macaronis, pizza, fromage, yogourt, olives, compote et pain beurré. Tremblante, en sueurs, elle se releva, tira la chasse, s’essuya la bouche et le front avec une débarbouillette propre et retourna se coucher.
La gorge lui brûlait et elle avait les yeux mouillés.
Si seulement elle pouvait confier son secret à son frère…
Chapitre 2
Mathis
Le va-et-vient de sa sœur jumelle, aussi furtif fût-il, avait réveillé Mathis. Il se leva et colla son oreille à la porte de sa chambre. Il entendit Mégane descendre l’escalier malgré ses efforts pour ne pas faire de bruit. Ces déplacements se produisaient de plus en plus souvent dernièrement. La première fois qu’il en avait eu connaissance, il avait perçu des grognements rauques dans la salle de bain au rez-de-chaussée. Il s’était empressé d’aller frapper à la porte pour demander si elle était malade et si elle avait besoin d’aide. Elle avait répondu que non, qu’il s’agissait d’une simple indigestion. Il était retourné se coucher. Une autre fois, elle avait clamé un début de grippe et affirmé que ça lui passerait. Il avait trouvé étrange le lendemain qu’elle n’affiche aucun symptôme de la maladie ; mais bon, ça pouvait arriver. La troisième fois, elle s’était carrément fâchée. Passait-il ses nuits à la guetter ? Il voulait jouer au médecin ? Exaspérée, elle avait murmuré qu’il s’agissait simplement de malaises de filles et elle l’avait sommé de lui foutre la sainte paix en ponctuant ses paroles d’un mot en « f » bien prononcé.
Debout donc derrière la porte, il tergiversait. Devrait-il lui envoyer un texto ? Elle avait sûrement son cellulaire avec elle. Elle ne s

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