Minuit moins cinq au clocher
66 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Minuit moins cinq au clocher , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
66 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Christin Lucas n’est pas né sous une bonne étoile. On le surnomme « Minuit moins cinq », parce que sa tête penche du côté gauche en permanence. La nuit venue, le jeune homme grimpe au clocher de l’église de Cap Maillant et rêve de s’envoler.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 octobre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782896997107
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Minuit moins cinq au clocher

De la même auteure
 
 
 
 
 
Chez le même éditeur
Des nouvelles de Cap Maillant , nouvelles, 2018, 96 pages. Coll. Vertiges.
Flavie des vents contraires , roman, 2015, 240 pages. Coll. Vertiges.
Grand-maman m’a raconté , nouvelles, 2014, 120 pages. Coll. Cavales.
 
 
 
Chez un autre éditeur
Cloître d ’ octobre , roman, Ottawa, Les Éditions David, 2005, 128 pages. Coll. Voix narratives.

Claudine Ducasse
 
 
 
 
 
 
 
 
Minuit moins cinq
au clocher  
 
Roman
 
 
 
 
 
 
 
 
2020
Collection Vertiges
L’Interligne

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
 
Titre: Minuit moins cinq au clocher / Claudine Ducasse.
 
Autres titres: Minuit moins 5 au clocher
 
Noms: Ducasse, Claudine, 1948- auteur.
 
Collections: Collection Vertiges.
 
Description: Mention de collection: Vertiges
 
Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20200291513 | Canadiana (livre numérique) 2020029153X |
 
ISBN 9782896997084 (couverture souple) | ISBN 9782896997091 (PDF) | ISBN 9782896997107 (EPUB)
 
Classification: LCC PS8607.U225 M56 2020 | CDD C843/.6—dc23
 
 
 
 
 
 
 
L’Interligne
435, rue Donald, bureau 337
Ottawa (Ontario) K1K 4X5
613 748-0850
communication@interligne.ca
interligne.ca
 
Distribution : Diffusion Prologue inc.
 
ISBN 978-2-89699-710-7
© Claudine Ducasse 2020
© Les Éditions L’Interligne 2020 pour la publication
Dépôt légal : 4 e trimestre de 2020
Bibliothèque et Archives Canada
Tous droits réservés pour tous pays

À Édric, compagnon de longue route.

« Je suis ma grand-mère, je suis ma mère, je suis moi. »
Natasha Kanapé Fontaine
 
« Ce que l’on crée en soi se reflète toujours à l’extérieur de soi. C’est là la loi de l’univers. »
Shakti Gawain



Note de l ’ auteure







Minuit moins cinq au clocher est une fiction solidement ancrée dans la réalité d’un petit village côtier. Ceux qui ont lu Flavie des vents contraires , roman paru en 2015, y retrouveront des personnages connus.
La trame de ce roman se déroule principalement à Cap Maillant, inspiré de Cap-Chat mon village natal, à La Boisière issue de l’arrière-pays, Saint-Octave-de-l’Avenir, ainsi qu’à Lèche-Marée.
Le gros caillou est fréquemment secoué. Il vibre aux émotions de ses habitants. Cependant, il demeure enraciné. Tout en bas d’une longue et abrupte côte, la Lèche-Marée et ses habitants y vivent au gré des marées et des vents.
Je remercie l’équipe des Éditions L’Interligne pour son professionnalisme et son excellent travail. Merci également à Édric, Leina, Roselle et Odette pour leur aide et leur support tout au long du processus d’écriture.
Claudine Ducasse


Prologue







Les cloches de l’Angélus viennent à peine de se taire. Bondissant sur les hauts sommets puis dévalant la montagne, les notes joyeuses du carillonneur appellent les paroissiens à l’office dominical. C’est la coutume. Vu la présence d’un seul curé pour les deux paroisses, le lieu des messes du dimanche et des jours de fête alterne entre le village d’en bas et celui d’en haut, accroché à la montagne.
Aleksy adore son double rôle. Il porte avec aisance les chapeaux de carillonneur et de bedeau. Il aime se pavaner, pavoiser. Ses fonctions lui confèrent une importance certaine dont il se glorifie.
Assise dans le dernier banc de la petite chapelle, Éva bien sage écoute la voix cristalline de maman chanter l’Ave Maria, en attendant l’officiant. Devant elle, les familles des montagnards toussent, chuchotent ou prient déjà. Elle les voit à peine, son monde l’habite tout entière. La poussière et l’odeur prégnante de l’encens voltigent dans les rayons dorés. Malgré l’heure matinale, le soleil déjà frappe fort. La chaleur sera lourde et accablante dans les hauteurs tout à l’heure.
Maman a pleuré la nuit dernière. Éva a pleuré avec elle, recroquevillée dans son lit devenu trop petit pour son âge. Sous le toit de leur cabane, elle a regardé rôder les fantômes jusqu’à ce que le sommeil la gagne aux premières lueurs de l’aube. Ce matin, maman a les yeux rougis. Elle cache les bleus de ses bras sous les manches de son grand surtout. Une enveloppe d’où ne dépassent que sa tête, ses mains et ses pieds chaussés de grosses godasses. Ainsi, maman est toujours prête pour le travail comme pour la guerre. Elle ne doit pas se montrer. Elle n’a pas le droit d’être belle. Éva, elle, la trouve pourtant si belle. La jeune fille ne se lasse pas de la regarder, de l’aimer. Elle rêve un jour d’être aussi jolie que maman, sans cette tristesse au fond du regard.
Éva voue un véritable culte d’adoration à maman. Seule cette dernière lui a toujours manifesté amour et intérêt. Éva la revoit tard le soir, quand Aleksy les libère enfin de sa présence, rapiécer de vieux bouts de tissus pour lui coudre une jolie robe. Aleksy sermonne souvent maman. Il lui répète d’économiser et de travailler plus et plus fort encore. Il faut rendre cette terre rocailleuse cultivable. Papa n’a aucun égard pour elles deux. Il n’est jamais content. Leur travail est toujours insuffisant. Le soir, il arrive fréquemment qu’il mange l’entièreté du repas, ne leur laissant que des miettes. Maman a pris l’habitude de prélever et de cacher un peu de nourriture pour Éva. Quand Éva veut partager, maman s’empresse souvent de refuser, disant qu’elle a déjà mangé. Aux soirs de grosse lune, elles dansent et chantonnent sous les étoiles avant de regagner leur misérable logis. Maman est une chose. La chose de cet homme mauvais, chez qui tout la répugne, la révulse : son père. Elle voudrait être assez forte pour lui faire mal, le blesser comme il blesse maman.
Éva est de plus en plus apeurée. La dernière fois qu’elle est descendue au village avec papa, elle a souri à Adrian. Adrian, le beau garçon, fils du marchand général, a enflammé son cœur. À chacune de ses visites, le jeune homme, sous prétexte d’aller chercher quelque chose dans la réserve, passe derrière Éva. Il glisse quelques bonbons dans la poche de son tablier. Le cœur d’Éva bondit de joie, d’amour, d’espoir. Adrian, lui, rêve de gravir la montagne avec Éva. Il voudrait l’entraîner derrière un bouquet d’arbres. Mettre sa main sur son épaule. Détacher ses cheveux, y enfouir son visage et y respirer le parfum des fruits sauvages. Ça fait longtemps qu’il lui fait les yeux doux et habite ses rêves. Papa se retournant, témoin de leur connivence, lui assène une gifle retentissante la couvrant bien plus de honte que de douleur. Il la tire à l’extérieur et la projette sur la banquette arrière de leur charrette. Éva se retourne en larmes. Elle regarde Adrian abasourdi sur les marches du magasin. Elle sait maintenant que leurs rêves ne se rencontreront jamais.
De retour chez eux, papa ne la regarde plus comme avant. Elle est devenue elle aussi sa chose. Il l’évalue comme il évalue son bétail. Depuis ce jour, maman ne la laisse plus jamais seule avec papa. « Tu es devenue une grande fille maintenant », lui dit-elle. Ses parents se querellent sans cesse, violemment.
Depuis peu, maman tient tête à papa. La tension devient insoutenable. Sans savoir au juste ce qui se passe, Éva est consciente d’être au cœur de leurs débats. Aujourd’hui, comme d’habitude, maman et elle dirigent le cheptel, plus haut dans la montagne. Là se trouvent des plateaux verdoyants où les bêtes broutent à satiété avant de regagner la bergerie en fin de journée.
Habituellement le septième jour, papa reste en bas. Il fend un peu de bois, répare une clôture et se rend au village boire une pinte ou deux avec les hommes endimanchés. Beau parleur, il s’approprie des mérites qui ne lui reviennent pas. Il arrive à bien paraître et prend facilement le plancher.
Aujourd’hui, renonçant à son habitude, il les suit de loin pendant toute la matinée. À la pause du midi, il les rejoint pour partager leur frugal repas. Aussitôt assis, il enjoint à Éva d’aller cueillir des petites fraises des champs de l’autre côté du « cabouron 1 », dans le boisé où poussent de grands conifères. Étrangement inquiète, Éva ne voit pas le magnifique soleil

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents