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Description

«Non, je ne sais pas comment elles font pour survivre à leur quart, pour trouver du sens et de la cohérence dans ces actes qu’elles doivent poser, jour après jour, comme des bêtes automates.»
Francis, un jeune homme désabusé, cherche sa place dans un monde survolté où il voit peu d’espoir. Après avoir traversé une période de découragement et songé au suicide, Francis se retrouve, par un concours de circonstances, préposé au bénéficiaire, histoire de gagner sa vie. Cet emploi lui redonne un peu de confiance, mais Francis ne se doute pas de ce qui l’attend. Dans les hôpitaux, des drames humains, terribles, se jouent quotidiennement. Confronté à la déshumanisation du système de santé, à la souffrance et à la mort, Francis voit ses convictions profondément affectées. Lui qui voulait en finir, il prend soudainement conscience de la valeur et de la fragilité de la vie.
Marc-André Moutquin signe ici son premier roman, qui est brillant de vérité et de lucidité. Il jette un regard critique, empreint de cynisme mais aussi de compassion, sur le monde hospitalier, qu’on croit, à tort, bien connaître.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 février 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782894555781
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Moutquin, Marc-André
No code
Texte en français seulement.
ISBN-13 : 978-2-89 455-222-3
ISBN-10 : 2-89 455-222-X
I. Titre.
PS8626. O97N62 2006 C843’.6 C2006-941 640-0
PS9626. O97N62 2006

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’Aide au Développement de l’Industrie de l’Édition (PADIÉ) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.

Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC
© Guy Saint-Jean Éditeur Inc. 2006
Conception graphique : Christiane Séguin
Révision : Nathalie Viens

Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2006

ISBN-13 : 978-2-89 455-222-3
ISBN-10 : 2-89 455-222-X
ISBN-EPUB : 978-2-89455-578-1

Distribution et diffusion
Amérique : Prologue
France : Volumen
Belgique : Vander Diffusion S.P.R.L.
Suisse : Transat S.A.

Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

Guy Saint-Jean Éditeur inc.
3154, boul. Industriel, Laval (Québec) Canada. H7L 4P7. (450) 663-1777.
Courriel: saint-jean.editeur@qc.aira.com Web: www.saint-jeanediteur.com

Guy Saint-Jean Éditeur France
48, rue des Ponts, 78 290 Croissy-sur-Seine, France. (1) 39.76.99.43.
Courriel: gsj.editeur@free.fr
À la mère Michelle et à Papa Mout, puisque toute chose se doit d’avoir une genèse. Aux docteurs Andrès, Breton, Hivert, Hoang, Léveillé, Nadeau, Nagy, Picard et aux pharmaciennes Valérie et Nancy, pour avoir gentiment répondu à toutes mes questions. Aux infirmières et préposés des soins intensifs chirurgicaux (Diane, Sylvain, André, Irina, Orlando et les autres) et de l’urgence de l’hôpital Notre-Dame, par amitié et nostalgie. À Anne Peyrouse, pour ses conseils et sa gentillesse. Et, à Michel Denis, ami et correcteur, pour s’être finalement livré à la vie, sans l’artifice de la nuit.
« L’ordure elle, ne cherche ni à durer, ni à croître.
Ici, sur ce point sous sommes bien plus malheureux
que la merde, cet enragement à persévérer dans
notre état constitue l’incroyable torture. »

« Quand on n’a pas d’imagination, mourir c’est peu de chose,
quand on en a, mourir, c’est trop. »

— L.F. Céline, Voyage au bout de la nuit
Les mots accompagnés d’un astérisque sont définis
dans un glossaire situé à la fin du roman.
Chapitre 1
U n duo de cafés bien fumants s’interpose entre nos corpsrepus. Encore une fois, nous avons exagéré, choisissantpour notre rencontre un restaurant reconnu pour le gigantismede ses portions. Style américain paraît-il. Mais, entre moi etTonio, c’est vraiment lui qui remporte la palme du goinfretoutes catégories. En effet, non content d’avoir englouti unecorbeille de petits pains, un velouté de gingembre, une entréede canard confit suivis d’une bavette bardée de frites, Tonioréitère dans la boulimie et se commande une marquise fardéede crème fraîche.
Énorme sans aucun doute, mais faut bien dire qu’il est dotéd’un pancréas et des cellules sécrétrices d’insuline pouvant faireface à la musique. Alors il mange, bouffe, croque et avale quatreou cinq fois par jour. De fait, prendre un gueuleton avec lui, c’esttout comme aller au cirque des horreurs.
Évidemment, il n’y est pour rien dans la qualité de ses organes,il a pas choisi, parce qu’au fond, de naissance, on ne décide pasgrand-chose. Ce n’est que bien plus tard, lorsque les gonades*s’activent à tout rompre, que l’on s’intéresse aux qualités de notrephysionomie et bien entendu, à celles du sexe opposé.
Il enfourne donc, Tonio. Mais bon, cette histoire n’a rien à voiravec la discussion que nous tenons lui et moi, aujourd’hui, protégés par ce paravent formé de nos cafés.
— Ciao, le bac en lettres ? me demande-t-il.
— Ciao, que je réponds.
— Et ton diplôme ?
— J’abandonne.
— Mais l’écriture, c’était pas ton rêve ?
— Peut-être, mais écrire, c’est tout ce qu’on peut trouverquand on a pas le courage d’affronter sa propre vie.
— T’es pas obligé d’écrire, tu peux devenir professeur.
— Rien à faire, j’ai plus le cœur aux études.
— Classique ton coup du spleen, non ?
— Peut-être.
— T’as pensé aller voir un médecin ? T’es peut-être dépressif,faudrait savoir ?
— Toujours les papiers dans la vie ! On a juste le droit decrever une fois le légiste passé, hein ? Pourtant, le dernier des sagouins peut te le prendre, ton pouls, et te le frotter, ton sternum,pour vérifier. Évidemment, c’est tellement mieux avec le diplômeet la blouse blanche ! Notre propre opinion suffit plus ! Faut del’expertise pour confirmer l’impression qu’on a de sa propre personne ! Mais je sais bien que je suis déprimé ! Que c’est pas mafaute ! que je lui vomis sonore dans les oreilles.
— Criss ! Si tu cherchais pas toujours à fuir et que tu levais latête au ciel, tu y verrais peut-être un peu de lumière dans cettechienne de vie ! me crache-t-il au visage, sans faire de quartier,comme si je n’étais qu’un vulgaire déchet que l’on tasse du pied.
—  Idem à celle qu’on aperçoit au bout du tunnel, juste avantde crever ? que je lui réplique du tac au tac, pour le faire taire uninstant.
Mais rien n’y fait, et c’est tout de go qu’il repart à l’assaut demon moi minuscule.
— Tu veux aller faire tata à l’ami saint Pierre maintenant ?m’enquiquine-t-il rieur, ce qui me coupe un peu mon envie decontinuer ma petite guéguerre.
Ne me reste plus qu’à opter pour la franchise, laquelle demeure parfois bien plus déroutante que le mensonge.
— Non, j’ai pas trop envie de crever même si parfois, j’avoue,j’aurais bien envie de le rendre, mon dernier souffle.
— Alors ?
— Alors rien, c’est comme tout dans la vie, ça passe.
— C’est pas la peur, plutôt, qui t’empêche de sauter ?
— Aucune idée. Seulement, chaque fois que je ressens l’envied’en finir, y a toujours un petit réflexe de vie qui m’empêche defaire le grand saut, et de pas sauter, c’est d’avouer qu’il faut continuer ; alors je continue. C’est pour cette raison que je voulais tevoir, pour te dire que je déménage à Montréal.
— Montréal ?
— Besoin de changer d’air.
— Et Julie ?
— Julie ?
— Je croyais que tu l’aimais.
— Oui, peut-être, mais tu veux que je lui offre quoi, moi, monpetit moi ? Moi qui étudie plus, qui travaille pas ? Et à elle, elle quifait sa médecine ; elle qui est tenace, brillante et battante ; elle quiest tout ce que je suis pas, mon alter ego  ?
— Elle t’aime pourtant.
— Que tu dis.
— Que je sais.
— C’est Montréal malgré tout.
— Fais comme tu veux.
— Comme je veux, oui.
Puis, c’est une nouvelle salve de cafés qui a achevé notre rencontre. Et j’en suis bien peiné de cette déchirure. Faut pourtantcroire qu’il y a des appels qu’aucun amour ne peut empêcher. Etde toute manière, je me dois bien de trouver une solution à mapersonne qui perdure depuis que ma mère m’a déféqué dans lesmains d’un quelconque docteur. Alors, Montréal ou autrechose ? On n’a pas toujours la chance d’avoir une guerre pourdisparaître. Faut donc avancer, coûte que coûte, histoire d’arriverun jour

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