Premières chutes
91 pages
Français

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Premières chutes , livre ebook

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Description

La nouvelle prend sa source à la goutte des mots qui s’écoulent au lit de la rivière phrases porteuse de mystères dans le courant de l’étonnante chute.



Des eaux transparentes du lagon, AB, aux remous de la mer d’Iroise, Les P’tits crabes, dix-huit aventures « polychromes » où le rire, la consternation et la poésie se sont invités.


Leurs personnages, rocambolesques, graves, aimants ont certainement traversé votre vie. Parfois turbulents, ils sont là à vous attendre pour un voyage au-delà du silence des pages.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782493320063
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table of Contents
Page de titre
Mentions légales
A.B.
Le Ballon Bleu
Bonheur de proximité
Cerise
Couleur Mimosa
Évaporations en tous genres
Impossible dégrisement
Je te dirai plus tard…
L’affaire de Morneville
Le Coq de feu
Le mal de père
Les p’tits crabes
Ne rajoute pas de sel sur ta moussaka
Passeports
Personnage en quête d’hauteur
Renaissances
Sacré Rodolphe !
Tri sélectif
Claude Texier
 
 
Premières chutes
Nouvelles
 
 
Vent des Lettres
2020
 
 
© Vent des Lettres - Claude Texier - 2020 - 2022
 
Association des auteurs écrivains de Vendée
 
Couverture : aquarelle de Claude Texier ©
 
 
 
Tous droits réservés. Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
www.vent-des-lettres.com
 
 
 
ISBN ebook 978-2-493320-06-3
 
ISBN papier 978-2-900940-70-9
 
A.B.
 
 
Crépitant avec force, le chariot du téléscripteur fit deux allers retours sur le rouleau de papier auto carboné pour annoncer le principal mouvement du jour :
« En raison indisponibilité du B.D.C. ODET, la mission de ravitaillement prévue du 17 au 25 juillet sera effectuée par le B.D.C. DIVES. »
La nouvelle sitôt connue, chacun des soixante-seize hommes d’équipage qui constituaient l’effectif de ce bâtiment de la Marine nationale comprit que l’opportunité d’une telle escale ne se reproduirait pas de sitôt.
– Les Marquises !
– Tu te rends compte ! me dit Alain qui venait de jaillir dans mon bureau tandis que je pianotais un ordre de service sur ma bonne vieille Japy.
Ce n’était qu’une franche amitié qui suivait son cours et dont l’origine puisait sa force dans les rêves partagés des deux adolescents que nous avions été.
Alain Berker était embarqué avec moi, sur ce même rafiot de la Royale que la rouille essayait de ronger un peu plus, au fil des années.
C’était au lycée de Parthenay que nous avions fait connaissance.
Lui, à l’époque, arrivait de Granville.
Déraciné de la Manche pour délocalisation d’emploi, ses parents n’avaient pas eu d’autre choix que de venir s’installer dans mon « Far Ouest » comme il aimait à le dire, parce que loin de cette côte où il avait grandi et respiré le vent du large.
Quant à moi, Michel, j’avais sympathisé avec ce garçon aux cheveux blonds en broussaille qui venait d’ailleurs. Il était toujours prêt à nourrir mes rêves d’histoires marines plus fantastiques les unes que les autres.
Comme celui de ce petit scalaire que la tristesse et l’ennui de tourner en rond dans son aquarium avaient presque décoloré.
Image peut-être encore plus forte que les autres qui m’avait incité à prendre le large et sortir de mon bocage dès l’âge de dix-sept ans.
 
Mardi, 12 juillet, 15 heures.
Une voix retentit par deux fois dans tous les haut-parleurs du bord :
« L’équipage au poste de manœuvre ! »
Tandis qu’au guindeau, Alain remonte aussières et filins qui viennent se lover plage arrière comme d’interminables reptiles en quête d’un repos mérité, je m’affaire, pont-milieu, à rentrer les défenses.
L’ancre, haute et claire, libérée de toutes ses amarres, la Dives s’écarte du quai et pousse lentement son étrave hors des passes du port.
« Cap au 135. Nous faisons route vers Nuku Hiva. »
Organisé sur les rythmes immuables du service à la mer, chacun reprend ses activités.
Déjà au premier bercement du roulis, nous percevons la présence du Pacifique qui s’affirme au fur et à mesure que la côte s’éloigne.
Puis, sous la voûte d’un ciel céruléen ponctué de fines traînes de nuages, notre bâtiment se met à côtoyer des volumes d’eau bleu profond qui s’assombrissent à la lumière déclinante du jour.
Une nuit étoilée s’installe sur l’océan comme pour donner encore plus de mystère à cette partie du monde où la Dives évolue à une vitesse moyenne de onze nœuds.
Mon quart à la barre de 16 à 20 terminé, alors que je descends du poste équipage, Alain m’interpelle :
– Dis donc, Michel, tu connais le programme détaillé de la mission en tant que secrétaire ?
– À part celle annoncée d’un ravitaillement, pas spécialement, lui dis-je.
– Cependant, j’ai ouï-dire que le « pacha » allait décaler les horaires de travail de l’après-midi sur la matinée pour profiter de l’escale.
– Bien vu, me dit Alain en extrayant de son caisson un livre soigneusement rangé, véritable précis de la faune marine des lieux sur lesquels nous nous rendions.
– Ce n’est pas tout, ajoute-t-il. Regarde !
Il me montre alors l’appareil photo sous-marin qu’il s’était offert avec sa prime de départ au Pacifique.
– Armé ! lui dis-je en souriant.
– C’est vrai, dit-il, mais seulement pour montrer à tous ces marchands de bocaux à poissons ce qu’est un scalaire heureux et libre !
 
Trois jours de route s’écoulèrent au gré des relèves pont et machine avec la clémence d’une mer qui ne dépassa pas force quatre.
– De la plaisance ! avais-je fait remarquer à Alain.
 
Samedi 16 juillet, 5 heures G.M.T
Le Bihan, de veille à la passerelle, venait d’apercevoir la terre.
Ni plus ni moins qu’un petit point sombre, droit devant nous, sur cette ligne d’horizon qui s’inscrivait entre un océan chargé de nuit et l’éclosion d’un ciel garance aux nuances orangées.
Nous regardions ensemble ce spectacle. Je lui proclame :
– Voilà ce que j’appelle la symphonie de l’aurore.
Avec l’émotion j’étais bavard. Alain, silencieux, appréciait.
En relief volcanique, surgissant tout droit du fond de l’océan, Nuku Hiva se présenta avec une végétation luxuriante d’où émergeaient d’immenses cocotiers.
Sous l’effet de l’émerveillement, j’eus soudain l’envie de saluer cette princesse que la nature nous offrait.
Le bateau se serait même approché pour l’admirer. Mais, moins de trois mètres sous la quille et c’était l’échouage.
À un quart de mille du rivage, l’ancre fut mouillée.
Timidement, quelques pirogues s’approchèrent du bord. Les Marquisiens venaient nous souhaiter la bienvenue.
Les « la Orana » étaient de mise et allaient devenir les passeports d’échanges en tous genres.
 
Dès le lendemain matin, alors que j’arpentais les sentes rocailleuses de l’île, Alain se laissait glisser dans la transparence des eaux.
À croire que le bon temps ne s’attarde jamais ! Ordre fut donné de nous rendre immédiatement à Matahiva pour une mission sanitaire.
Cette île des Tuamotu se situait à quelques deux cent milles marins au nord-est de Papeete.
Les Marquises nous avaient laissé un goût de trop peu. Alain s’était promis de revenir.
Après avoir quitté le mouillage, le vent se leva.
Des vagues se formèrent, d’abord en plumes d’océan puis ourlées d’écume blanche et de plus en plus hautes.
Le ciel s’assombrit. Nous avions maintenant l’envers du décor. Bord sur bord, dans le plus grand des tumultes d’un bateau qui frappait l’océan, la Dives s’acheminait tant bien que mal vers Matahiva.
Même si aux approches de l’île le vent s’était calmé, les courants étaient si forts à l’entrée du lagon que nous dûmes rester quelques heures au large avant d’entrer.
Au sortir d’une nuit bien moins agitée, la journée radieuse qui suivit fut du plus grand calme.
Fatigué des turbulences de la veille et de la chaleur accablante sous laquelle ce petit atoll semblait s’immoler, l’ensemble de l&

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