Quatre places pour l Alsace
102 pages
Français

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Quatre places pour l'Alsace , livre ebook

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Description

23 décembre : cinq parisiens réunis par un covoiturage se retrouvent en pleine tempête de neige. Bloqués ensemble chez un parfait inconnu, les voilà contraints de cohabiter dans une ambiance tendue.
La magie de Noël pourra-t-elle opérer face aux blessures de la vie ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 octobre 2021
Nombre de lectures 3
EAN13 9782312080895
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Quatre places pour l’Alsace
Blandine Brisset
Quatre places pour l’Alsace
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur :
La Babouchka du 6 ème étage , éd. Le Triomphe , 2018.
Le Maître du phare , éd. Le Triomphe , 2019.
© Les Éditions du Net, 2021
ISBN : 978-2-312-08089-5
La vie ce n’est pas d’attendre
que les orages passent,
c’est d’apprendre comment danser
sous la pluie.

Sénèque
Chapitre 1
A quelques jours de Noël, le très animé quartier Saint Michel situé à l’ombre de la cathédrale Notre-Dame, grouillait de monde. Malgré un temps exécrable, sous une nuée de parapluies, les parisiens emmitouflés de vêtements chauds, pressaient le pas afin de s’acquitter de leurs dernières emplettes. Les boutiques scintillaient et çà et là, des sapins ornés de boules et de guirlandes procuraient au quartier un air de fête et de joie.
Grégoire longea les grilles du jardin du Luxembourg, obliqua et descendit le boulevard embouteillé au ralenti, en direction de la Seine. A la radio, on venait d’annoncer l’heure entre deux chansons ; il était affreusement en retard. Alors qu’il arrivait au niveau de la rue des Ecoles, le feu passa à l’orange et plutôt que de rétrograder, Grégoire accéléra tout en jetant un œil dans son rétroviseur. Surgissant de nulle part, deux motards de la police nationale venaient de s’insérer dans la circulation, toutes sirènes hurlantes. L’un d’eux ne tarda pas à se retrouver à sa hauteur et lui intima l’ordre de s’arrêter. Posé sur ses genoux, son téléphone se mit à vibrer. D’un geste, il le fit disparaître sous sa cuisse et se gara.
Fermant les yeux, Grégoire s’efforça de respirer calmement. Il devait à tout prix garder son sang-froid. Or, ce n’était pas ce qu’il arrivait à faire de mieux, en particulier lorsqu’il se trouvait dans une situation épineuse. Le policier avait retiré son casque et le moins que l’on pouvait dire était qu’il n’avait pas l’air très amène. Grégoire baissa sa vitre en affichant un sourire de circonstance.
– Bonjour Monsieur ! Vous êtes si pressé que ça d’aller faire vos courses ? Vous venez de griller un feu ! le blâma-t-il.
– Je suis confus, je pensais avoir le temps de passer à l’orange Monsieur, déclara Grégoire d’un air piteux.
– Vous feriez bien de réviser votre code de la route ! A quoi pensez-vous donc enfin ? Rouler si vite et passer au rouge avec cette circulation et ce monde. Vous êtes un vrai danger public ! Donnez-moi vos papiers s’il vous plait.
L’agent de police n’était pas conciliant pour deux sous. Grégoire tira son portefeuille de sa veste et présenta sa carte d’identité, son permis ainsi que les papiers de la voiture, cependant que sous sa cuisse son portable vibrait de nouveau. Vingt minutes plus tard, il redémarra avec une amende de cent trente-cinq euros et quatre points de moins sur son permis. Les vacances de Noël commençaient bien !
Parvenu enfin en bas du boulevard, il tourna les yeux vers la librairie dont les étals couverts de livres se déployaient largement sur le trottoir. A proximité de l’entrée, il repéra deux femmes qui battaient la semelle sous leurs parapluies. Un petit garçon au bonnet rouge, juché sur une valise à roulettes, suçait son pouce d’un air rêveur. Grégoire s’arrêta à leur niveau et ouvrit la fenêtre côté passager.
– Bonjour ! cria-t-il, dans l’intention de se faire entendre au milieu d’un concert de klaxons. Vous êtes bien Zita et Pénélope, pour le covoiturage ?
– Oui ! confirma la plus âgée des deux, en s’approchant d’un pas précipité, une cigarette au bord des lèvres.
Il pleuvait à verse. Néanmoins, Grégoire ne pouvait faire autrement que de leur venir en aide. Il ouvrit le coffre de l’intérieur et sortit, tandis que le trio s’approchait en trainant ses affaires.
– Il n’y a pas un garçon avec vous ? s’étonna Grégoire. Il devrait y avoir un certain Théophile.
Avec concentration, ils se mirent à examiner les alentours à la recherche d’un jeune homme muni de bagages. A quelques jours de Noël, ce n’était pas chose aisée dans l’affluence de cette place en effervescence. Une petite foule était agglutinée sous l’abribus et il y avait tant de va-et-vient que la recherche s’avéra ardue.
– Montez dans la voiture ! conclut Grégoire. Je vais lui téléphoner.
La femme la plus âgée prit place à l’avant pendant que la dénommée Zita s’installait sur la banquette arrière. Elle fixa le rehausseur du petit bonhomme qui l’accompagnait à côté d’elle. Dans le même temps, Grégoire avait attrapé son portable sur le tableau de bord et composé un numéro.
– Allo ? Théophile ? Oui, c’est Grégoire pour le covoiturage. Vous êtes en retard ! souligna-t-il agacé. Où êtes-vous ?
– J’arrive, j’arrive ! s’affola le jeune homme au bout du fil. Je suis désolé. Vous avez eu mes messages ?
– Euh non… Je n’ai pas pu les écouter.
– Il y a eu un problème sur la ligne de métro, expliqua-t-il haletant. Mais ça y est, je suis arrivé à Saint Michel ! Je serai là dans un instant. Vous m’attendez, hein ?
– Bon d’accord… Mais ne traînez pas ! Nous avons déjà pris beaucoup de retard !
Le conducteur raccrocha avec humeur. Ses passagers, qui s’étaient débarrassés de leurs manteaux humides, gardaient le silence. L’enfant était maintenant bien assis, sa ceinture bouclée. Il suçait toujours son pouce et serrait contre lui une peluche informe.
La pluie avait redoublé d’intensité et martelait le toit de la voiture. Quelques mètres plus haut, un bus se profila. Quand il se retrouva collé au pare-choc de la voiture, des coups de klaxon retentirent, accompagnés d’appels de phare persuasifs.
– Vous ne pouvez pas avancer un peu ? suggéra Pénélope, l’œil rivé sur le rétroviseur.
– Non… Si je pars maintenant, nous allons rater Théophile. Mais qu’est-ce qu’il fabrique bon sang ? Il ne pouvait pas être à l’heure ?
– Euh… Si je peux me permettre, il me semble que vous étiez vous-même très en retard, crut bon de préciser Zita.
– Ce n’était pas ma faute, se justifia-t-il courroucé. J’ai été contrôlé par la police et cela a pris un temps fou. Sans cela, j’aurais été à l’heure !
Sur ces entrefaites, un homme frappa au carreau, faisant sursauter tous les passagers. Grégoire l’ouvrit.
– Vous êtes sourd, ma parole ? hurla l’individu, âgé d’une cinquantaine d’années et vêtu d’un pullover rouge vif. Qu’est-ce que vous attendez pour bouger votre charrette ?
– J’attends quelqu’un, lui répondit Grégoire sans se démonter.
– Sans blague ? Mais où vous croyez-vous ? Sur un parking ? Vous êtes sur une voie réservée et vous bloquez tout le monde ! Dégagez ! J’ai un bus bondé à faire circuler et derrière moi, il y en a au moins trois ou quatre qui s’impatientent !
Trempé, le chauffeur tourna les talons en maugréant pour se remettre derrière son volant. Sans délai et avec rage, il se remit à klaxonner, contraignant Grégoire à démarrer. Alors qu’il s’insinuait laborieusement dans la file de voitures, évitant de justesse deux trottinettes électriques lancées à pleine vitesse, Pénélope s’écria.
– Attendez ! Un garçon arrive en courant avec un gros sac ! C’est sans doute Théophile.
– Trop tard ! répliqua le chauffeur ulcéré. Nous ne pouvons pas revenir en arrière.
– Certes ! Mais il vous suffit de le prévenir pour qu’il nous rejoigne. Nous n’avons pas fait cent mètres et sommes à l’arrêt au beau milieu du carrefour. Ce n’est tout de même pas compliqué ! s’offusqua Zita du fond de la voiture.
– Je ne me souviens pas vous avoir demandé votre avis, riposta-t-il d’un ton cinglant.
– En effet, reprit la jeune femme sur le même ton, atterrée par son attitude abjecte. Mais je vous rappelle que vous vous êtes engagé auprès de ce garçon !
La sonnerie du téléphone interrompit l’échange houleux. Grégoire décrocha.
– C’est Théophile ! annonça ce dernier à bout de souf

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