Récits pyrénéens : Lavinia • Le Géant Yéous
163 pages
Français

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Récits pyrénéens : Lavinia • Le Géant Yéous , livre ebook

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Description

L’amour des Pyrénées forme l’unité profonde de ces deux récits « pyrénéens » de George Sand. A quarante ans de distance (1833 et 1873), George Sand se plaît aux mêmes crêtes déchirées, aux mêmes mœurs pittoresques.


Aux cavalcades tumultueuses des villes d’eau mondaine et des dandies parfumés succèdent des paysans pieux, rudes, patients. Tout George Sand se retrouve dans ces deux récits : ses élans romantiques, ses entraînements de passion, sa tendresse bucolique, la douceur de son optimisme et le même feu de générosité qui habite ses héros.


Etude et notes de J. Fourcassié (parues initialement dans l’édition de 1940) sont une mise en perspective de l’écrivain, de ses sources d’inspiration et de son œuvre qui amènent un vrai supplément à la lecture de ces récits paradoxalement peu connus et qui méritent vraiment d’être redécouverts.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9782824051529
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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RéCITS PYRéNéENS



2



Tous droits de traduction de reproduction
et d ’ adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Éric Chaplain
Pour la présente édition :
© edr/ ÉDITION S des régionalismes ™ — 2007/2012/2016
EDR sarl : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0673.4
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l ’ informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N ’ hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d ’ améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.




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George SAND


RéCITS PYRéNéENS
LAVINIA
LE GéANT YéOUS





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AVANT-PROPOS
à l’édition de 1940
L ’amour des Pyrénées forme l’unité profonde des deux récits que nous éditons. — 1833-1873. — À quarante ans de distance G. Sand se plaît aux mêmes crêtes déchirées, aux mêmes mœurs pittoresques. Le bruit du tym- panon qui, en 1833, scandait la walse du bal aristocratique de Saint-Sauveur, entraîne, en 1873, les bergers, réunis dans la rencluse pour fêter la mort du géant Yéous. Cette même vallée de Campan où elle partait en excursion de jeunesse en 1833, nous la retrouvons toujours aussi belle en 1873 : « Vous avez en un jour, dit G. Sand à Miquelon, à mesure que vous montez, l’éclat du soleil sur les lacs, les brumes d’automne sur les hautes prairies, et la majesté des hivers sur les cimes ». Le Géant Yéous fait entendre comme un écho amorti et toujours sincère des enthousiasmes monta- gnards de Lavinia.
Mais depuis 1833, combien le milieu change ! Aux caval- cades tumultueuses des villes d’eaux mondaines, aux dandys fashionables parfumés à l’essence de tubéreuse, succèdent des paysans pieux, rudes, patients. Les hautes cimes ne développaient alors qu’un décor lointain à des aventures de « saison » mondaine ; en 1873, nous vivons sur un plateau, près des glaciers, au cœur même de la montagne.
Quel changement, surtout, dans l’âme de G. Sand ! Lavinia, cœur flétri , usée par les passions dévorantes, cherche dans les Pyrénées un apaisement impossible à son spleen . Elle est la sœur de Lélia et des grandes amoureuses romantiques qui peuplent les romans fougueux de cette époque. Au clair de lune, parmi les éclairs de la tempête déchaînée, au bord des précipices, les amoureux trouvent un accord secret entre les tumultes de la montagne et les tumultes de leur



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cœur. — Dans le Géant Yéous , la bonne dame de Nohant conduit par la main ses petites-filles, Aurore et Gabrielle, pour leur montrer la vie heureuse, exemplaire, des bons bergers d’idylle qui habitent les pentes du Mont-Aigu. Les images du Meunier d’Angibault , du Berry, se mêlent aux souvenirs des promenades faites, quarante ans plus tôt, aux environs de Bagnères, avec Aurélien de Sèze : un chapitre de l’ Art d’être grand’mère , conté, d’un cœur toujours jeune, avec des souvenirs de jeunesse.
Tout G. Sand se retrouve dans ces deux récits : ses élans romantiques, ses entraînements de passion, qui conservent toujours, dans Lavinia, une discrétion heureuse ; — sa ten- dresse bucolique, la douceur de son optimisme, et, à quarante ans de distance, le même feu de générosité qui échauffe aussi bien le sacrifice de Lavinia que le dévouement à sa famille de Miquelon.






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LE GÉANT YÉOUS
(1873)
INTRODUCTION
Les Pyrénées dans l’œuvre de G. Sand de 1833 à 1873.
Entre 1833 et 1873, G. Sand ne revient qu’une seule fois, à notre connaissance, dans les Pyrénées. En 1837, légalement séparée, depuis un an, de son mari, elle a la charge d’élever ses enfants : Maurice et Solange. Le baron Dudevant, son mari, retiré à Guillery, près de Nérac, apprend un jour que Solange vit seule à Nohant. Il accourt et l’enlève. G. Sand prévenue du rapt, part en hâte pour Guillery. Elle se présente à son mari pour réclamer sa fille, avec tout un appareil de police et de justice : sous-préfet, lieutenant de gendarmerie, maréchal de logis, deux gendarmes, un huissier. Le baron effrayé lui rend sa fille. « Le lendemain, raconte G. Sand, la fureur m’a prise d’aller revoir les Pyrénées. J’ai renvoyé mon escorte, et j’ai été avec Solange jusqu’au Marboré, l’extrême frontière de France. La neige et le brouillard, la pluie et les torrents, ne nous ont laissé voir qu’à demi le but de notre voyage, un des sites les plus sauvages qu’il y ait au monde. Nous avons fait ce jour-là quinze lieues à cheval, Solange trottant comme un démon, narguant la pluie et trottant de tout son cœur, au bord des précipices épouvantables qui bordent la route. Nature d’aigle ! Le quatrième jour nous étions de retour à Nérac » (1) .
Souvent, dans son œuvre, le souvenir des Pyrénées revient, non pas seulement, comme nous l’avons vu, à propos de Lavinia, le souvenir de la passion qu’elle y vécut, mais des paysages qu’elle ne cessait d’admirer.
Quand elle rêve de vie libre dans une nature sauvage, son imagina- tion la ramène aux sites pyrénéens. En 1836 (2) , à Genève, elle écoute Liszt jouer son Rondo fantastique, inspiré du Contrabandista de Garcia. Ce chant évoque en elle toutes les joies de la montagne telles qu’un romantique de 1830 se les figurait : dans un paysage des Pyrénées, Le Contrebandier (3) chante les voluptés et les fatigues du chevrier, du meurtrier, du proscrit, de l’ermite. Ces thèmes, dans lesquels la


1. Lettre à M. Duteil, à Périgueux, du 30 sept. 1837.
2. Voir la note 4, de Lavinia.
3. Dans les œ uvres complètes, éd. Lévy, au volume La Coupe.



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réalité n’occupe que peu de place, se développent avec un accent de conviction passionnée.
Cet esprit de libre insouciance dans un paysage qui s’ajuste aux tempêtes du cœur se retrouve dans Pierre André, le héros de Marianne (chap. II). Après de longs voyages en Europe et en Asie, il se retire chez lui, à Faille-sur-Gouvre ; apaisé à la suite d’amours extravagants pour de grandes actrices, il regrette le temps des passions violentes :
Il avait alors reporté son enthousiasme sur les beaux spectacles de la nature autrefois savourés, et il lui avait pris des envies furieuses de revoir au moins les Alpes et les Pyrénées ; il s’était demandé pourquoi il n’aurait pas le cynisme du Bohémien, pourquoi cette sotte vanité d’avoir du linge et des habits propres, quand il était si facile de s’en aller courir le monde en guenilles et en tendant la main aux passants.
Les Pyrénées se présentent aussi parfois à l’esprit de G. Sand comme un lieu de comparaison, soit avec les Alpes soit avec le Berry.
Quand elle cherche dans les Alpes des paysages qui ne soient « ni trop sauvages ni trop champêtres », elle ne les y trouve pas, alors qu’ils abondent dans les Pyrénées (4) . En 1857, herborisant sur les rives de la Creuse, elle est d’avis qu’on y peut oublier « le Mont-Blanc et le Pic du Midi ». « Qu’importe la dimension des choses ! C’est l’harmonie de la couleur et la proportion des formes qui constitue la beauté (5) .
Mais en face des montagnes d’Auvergne elle se sent reprise par le goût des paysages grandioses. Le Marquis de Villemer, en 1860 (6) , avoue sa préférence pour les « sites terribles ».
Tu me reprochais cela, écrit-il à son frère, quand nous étions ensemble aux Pyrénées. Les précipices t’exaspéraient contre moi, qui les cherchais toujours, et tu m’entraînais à Biarritz, où la mer reposait tes yeux lassés de cascades et de ravins. Si tu veux bien y réfléchir, tu verras qu’en ceci tu étais plus poète que moi. Tu te plaisais dans la contemplation de ce qui semble infini. Je suis peut-être un artiste et rien de plus. J’ai besoin de choses définies. Je les veux très grandes ; mais pour que je les trouve telles il faut qu’elles soient grandes d’aspect, et p

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