Robert Gaborieau
188 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Robert Gaborieau , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
188 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Robert Gaborieau devint Ingénieur, puis manager, alors que rien ne l’y prédisposait particulièrement. Etant l’aîné d’une famille croisée après la seconde guerre mondiale, d’une paysannerie limousine pauvre et d’une bourgeoisie vendéenne ruinée, enfant de la banlieue, livré à lui-même, il avait tout dans la vie pour mal finir.
Se hisser au niveau qu’il avait pu atteindre, avait demandé de la volonté et beaucoup de sacrifices. Dès son plus jeune âge, alors qu’il était doué pour les arts et la communication, au lieu de développer ces qualités, il les enfouit au plus profond de lui même. Il lutta toute sa vie contre sa nature, pour obtenir quelques réussites sociales durement acquises et il eut de nombreux échecs qui le précipitèrent à chaque fois dans la fosse. Mais il en accepta le prix, remontant sans cesse des abysses, pour se hisser à nouveau en haut de la pyramide, et il sacrifia tout à l’argent, à la reconnaissance sociale et au pouvoir.
Dès les premières années où il commença à pratiquer son métier, j’ai immédiatement pensé à ce conte d’Alphonse Daudet: L’homme à la cervelle d’or , des lettres de mon Moulin. Non pas qu’il fut plus intelligent que la moyenne, ni qu’il fut victime d’une épouse, il n’avait pas ces excuses. Je crois qu’il s’est inconsciemment auto infligé les souffrances de ce type d'homme toute sa vie, tant il est vrai qu’il fut moulé par le creuset de son enfance.
Robert Gaborieau perdit tout, puis il eut la chance, de pouvoir tout reconstruire encore une fois : autre vie, autre couple, autres enfants, autre lieu. Même si il tenta jusqu’au bout de garder un amour de ses premiers enfants, réciproque sinon intact, même si il prit du recul avec le mirage social, il resta toujours incorrigiblement en panique d’argent. C’est son histoire, que spectateur de sa vie, j’ai tenté de raconter au travers de ce livre.

Informations

Publié par
Date de parution 29 décembre 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312049748
Langue Français

Extrait

Robert Gaborieau
Paul Dézors
Robert Gaborieau
La Raclure
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Cette œuvre constitue un récit de vie.
Par conséquent, dans le souci de préserver leur anonymat, les noms des personnes physiques et patronymes des personnes morales mentionnées ont été modifiés.
© Les Éditions du Net, 2016
ISBN : 978-2-312-04974-8
Avant - propos
Robert Gaborieau devint Ingénieur, puis manager, alors que rien ne l’y prédisposait particulièrement. Etant l’aîné d’une famille croisée après la seconde guerre mondiale, d’une paysannerie limousine pauvre et d’une bourgeoisie vendéenne ruinée, enfant de la banlieue, livré à lui-même, il avait tout dans la vie pour mal finir.
Se hisser au niveau qu’il avait pu atteindre, avait demandé de la volonté et beaucoup de sacrifices. Dès son plus jeune âge, alors qu’il était doué pour les arts et la communication, au lieu de développer ces qualités, il les enfouit au plus profond de lui même. Il lutta toute sa vie contre sa nature, pour obtenir quelques réussites sociales durement acquises et il eut de nombreux échecs qui le précipitèrent à chaque fois dans la fosse. Mais il en accepta le prix, remontant sans cesse des abysses, pour se hisser à nouveau en haut de la pyramide, et il sacrifia tout à l’argent, à la reconnaissance sociale et au pouvoir.
Dès les premières années où il commença à pratiquer son métier, j’ai immédiatement pensé à ce conte d’Alphonse Daudet : L’homme à la cervelle d’or {1} , des lettres de mon Moulin. Non pas qu’il fut plus intelligent que la moyenne, ni qu’il fut victime d’une épouse, il n’avait pas ces excuses. Je crois qu’il s’est inconsciemment auto infligé les souffrances de ce type d’homme toute sa vie, tant il est vrai qu’il fut moulé par le creuset de son enfance.
Robert Gaborieau perdit tout, puis il eut la chance, de pouvoir tout reconstruire encore une fois : autre vie, autre couple, autres enfants, autre lieu. Même si il tenta jusqu’au bout de garder un amour de ses premiers enfants, réciproque sinon intact, même si il prit du recul avec le mirage social, il resta toujours incorrigiblement en panique d’argent. C’est son histoire, que spectateur de sa vie, j’ai tenté de raconter au travers de ce livre.
Le temps de l’innocence
Aussi loin qu’il se souvienne, la première conscience de l’actualité et du monde extérieur, qui apparut à Robert G ABORIEAU , fut par le biais d’un gros poste de radio jaune, qui parlait, perché sur une étagère inaccessible. C’était la guerre des six jours, il avait six ans. On y parlait d’un pays inconnu, d’hommes qui se battaient et de chars. On y transmettait la peur. Bien que ça l’ait marqué, tout ceci n’avait pas encore de sens pour sa jeune tête, et le mystère qui restait le plus entier pour lui, était le « qui parlait à l’intérieur du poste », sûrement un lutin caché à l’intérieur. Toutefois , c’est à partir de ce moment qu’il sut qu’il était différent des autres enfants, doté d’un Q.I de 135, ce qu’il ignorait encore. Prématurément curieux et responsable, il avait une ambition déjà bien affirmée.
Comme bien souvent, il ne pouvait pas encore se faire comprendre, ni assouvir ses ambitions, il piquait régulièrement de violentes crises de nerfs qui lui généraient des malaises allant jusqu’à la syncope. J’ai souvenir qu’il est parti ainsi un jour, la tête en arrière, sonné sur le carrelage, au pied du réfrigérateur qui lui paraissait devenir immense. Le noir le happait vertigineux. Ils vivaient pourtant heureux ses deux frères et lui, dans un petit pavillon de banlieue familial qui appartenait à leurs grand parents paternels. Cette vie insouciante se déroulait sous la surveillance de leur mère qui avait pris un congé parental pour les élever. Leur père, quant à lui, travaillait comme représentant chez une vieille maison parisienne qui fabriquait et vendait du papier carbone et des rubans de machines à écrire. Cette maison avait un double avantage, elle payait correctement ses employés et leur père y semblait bien. Mais surtout les cadeaux de noël de l’entreprise, leur apparaissaient somptueux. Malgré tout cela leur mère achetait parfois un steak pour eux trois, plus régulièrement des œufs et quant à elle, elle se contentait souvent de saucer le fond de la poêle avec son pain. Il faut dire que bien avant, cela, leurs parents en avaient bavé, jeunes mariés, amoureux, sans un sou, sans même une cocotte minute, avec un simple réchaud de camping à gaz, et maîtrisant sûrement très mal la contraception. Ceci a fait qu’ils furent successivement, à un an d’intervalle, trois enfants de l’amour certes, mais assurément accidentels, excepté pour le dernier qui avait été planifié.
C’est ainsi que leurs parents totalement démunis, à tous les sens du terme, le confièrent, lui, l’aîné, à leur grand-mère maternelle, sa Mémé , en Corrèze , durant les dix huit premiers mois de sa vie.
J’ai de vagues souvenirs d’une ferme avec une grande cuisine au sol en terre battue, équipée d’une grande cheminée, le « cantou » qui servait à faire chauffer la soupe dans un chaudron noir suspendu après une crémaillère. De chaque coté de l’âtre, devant de minuscules fenêtres, les « fenestrous », des bancs en bois pourvus de coffres, les « masillous », y étaient disposés, où se réchauffaient les anciens. Un râtelier à pain et une unique ampoule électrique sur une lampe à contrepoids trônaient au dessus de la longue table à manger. La cuisine avait une porte à deux battants, l’un en haut pour l’hiver, et l’autre en bas qui étaient censé éviter que les poules et les chiens n’entrent dans la maison. Dans les faits, sa grand-mère courait souvent après les poules autour de la table avec un balai. Sa Mémé le prenait souvent dans ses bras pour lui faire faire le tour des étables, en espérant le faire manger. Elle lui montrait ainsi tous les animaux de la ferme, alors qu’il transportait une casserole et une cuillère en bois pour jouer du tambour.
Aussi, ce fut un déchirement lorsque celle ci l’abandonna à ces étrangers, ses parents qui voulurent le récupérer à l’issue fatidique de ces dix huit mois. Il lui en resta un amour indéfectible de sa Mémé qui resta sa première mère, jusqu’à son décès, cinquante ans plus tard, et cela bien avant sa mère biologique.
Beaucoup plus tard, il est allé à l’école maternelle tout d’abords, d’où j’ai des souvenirs précis. J’ai celui de son plus jeune frère Fifi qui pleurait durant une matinée entière au carreau de sa classe des plus grands, jusqu’à ce que la maîtresse d’école, de guerre lasse, ne l’installe entre son autre frère et lui-même, pour avoir enfin la paix. Inversement Robert découvrit assez vite que la classe de Fifi était plus intéressante que la sienne où il fallait commencer à apprendre et que l’on jouait plus dans celle de son frère. Aussi à la fin d’une récréation, il se glissait quelque fois dans les rangs des petits et passait une heure dans leur classe, à empiler des cubes, jusqu’à ce qu’il soit repéré et renvoyé dans la sienne. J’ai aussi le souvenir que Robert ait mangé tous les goûters des autres enfants qui avaient été disposés sur un banc. Tout comme, il avait volé un petit sifflet en forme d’oiseau sur le sapin de noël, uniquement parce que la maîtresse d’école avait attiré son attention en leur demandant de ne surtout pas y toucher. Sifflet que sa Maman l’a obligé à rapporter à l’école : sa première honte.
J’ai également la mémoire d’un petit cirque qui passait d’écoles en écoles et qui montrait des animaux. Comme Robert était déjà un gars de la campagne, il voulut escalader le poney qu’on nous présentait pour s’y asseoir à califourchon. Il sauta sur son dos comme il avait vu faire dans les films de cow-boys, pour s’étaler en glissant aussitôt à terre de l’autre coté du quadrupède, devant toute sa classe réunie : sa deuxième honte et sa première désillusion. Ca lui avait paru tellement facile.
Bien avant l’école primaire, il découvrit qu’il fallait travailler. Sa Maman lui faisait apprendre à lire et à compter, ce qui n’alla pas sans mal. Il lui

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents