Sur le chemin de l Eldorado
121 pages
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Sur le chemin de l'Eldorado , livre ebook

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Description

Très réputé au village pour sa bonne manière de jouer au ballon rond, Morio n'avait pour seule passion que devenir un footballeur profession de grand renom dans les championnats européens. Posthume et unique enfant, il était l'espoir d'une mère qui avait connu toute une vie de misère et malheur. Déjà toute petite, elle fut condamnée au mariage à la fois précoce et forcé. Elle connut également la mort précoce de ses époux, elle fut l'objet de mépris, de persiflage, de marginalisation par son entourage. Cette désespérée mère n'avait donc pour espoir que son seul et unique enfant. Animé du vif désir de concrétiser son rêve, ce dernier fut tenté par la migration clandestine en se laissant convaincre par son ami d'enfance Thierno. C'ets ainsi qu'il abandonna sa mère toute esseulée au village pour choisir ce chemin du détour. Morio et Thierno réussirent à rentrer en Europe bien sûr, mais au prix d'un martyr.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 223
EAN13 9782490673109
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sur le chemin de L’Eldorado
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Tous droits réservés pour tous pays
©CopyrightLes éditions Artige de Chidid  Guédiawaye, Gadaye Cité Municipal  Dakar Sénégal Conception:Alioune Badara Chidid Sur le cheminde l’Eldorado… 2019Indicatif de l’éditeur:978-2-490673-08-7Editeur:Alioune Badara ChididISBN:978-2-490673-20-9
Tél:(+221) 77 488 31 25 Boite Postale:GW 15000 E mail:didchibasse@gmail.com
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Fodé Golden Camara Sur le cheminde l’EldoradoRoman
Les éditions Artiges
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La grande finale C’était une journée froide du mois de décembre dans la grande savane, au Nordde la République Des Ebènes. Cette période Est était aussi glacée que dans une steppe sibérienne. Une fraicheur apocalyptique suppliciait le monde on dirait que la nature serait en colère contre l’humanité. Il était l’après midi à Sèkè, alors que la fraicheur étreignait encore le monde dans son emprise, faisait encore trembler par sa caresse glaciale. Il faisait tant froid que les rayons solaires hésitaient même de briller. Cette fraiche journée était pourtant celle de la grande finale du village. Un duel footballistique, opposant les deux équipes championnes du village, était fervemment attendu par les adorateurs du ballon rond. Son écho faisait le tour du village. On en parlait partout : en famille, entre amis... Il était seize heures. Les spectateurs encombraient déjà le terrain. Plein à craquer, ce dernier était en effervescence. On y distinguait les deux équipes duellistes : « Les Aigles Noirs » et « Les Loups Affamés ». Dans la foule des spectateurs, ça tapageait. Ces euphoriques hurlaient de tous poumons à l’honneur des joueurs.Parmi « Les Aigles Noirs », il y en avait un qui faisait l’objet d’indexation. On lui pointait du doigt partout. On parlait de lui, de son talent, de son savoir-faire dans l’art footballistique. On disait que ce réputé aurait le bon art de jouer. Nommé Morio, ce jeune était âgé de dix-sept ans environ. Il était d’une bonne stature et bien noir. Quand tout fut au point, l’arbitre siffla le coup d’envoi de la rencontre. On joua pendant quatre-vingt-dix minutes. Au terme de la rencontre, « Les Aigles Noirs » en sortirent vainqueurs avec un score de trois buts à zéro. Tous ces buts furent marqués par le fameux Morio. On était aux oiseaux. On scandait le nom de ce héros de la rencontre qui avait égayé tout le public par sa belle prestation. On 5
dansa, chanta à l’honneur de la victoire. Tout le monde cherchait à caresser le maillot de Morio. On fut tellement ravi de lui qu’on le fit porter dans lesmains jusqu’au seuil de la case de sa mère, Nagnouma. Cette dernière était aux anges en voyant son fils escorté d’un tel vivat. Elle chanta, dansa de joie. Elle fut tellement comblée que ses larmes n’ont pas manqué de chuter.Elle pleurait à chaudes larmes. Elle pleurait parce qu’elle pensait à sa triste vie, au vilain sort qui la rendait malheureuse depuis belle lurette. Elle pleurait parce qu’elle pensait à son rejet par son entourage, à sa solitude, à son veuvage perpétuel, à tous ces maux dont elle souffrait. Au jaloux et cruel démon qui la hantait, qui lui portait poisse depuis sa tendre enfance. Constatant sa pleurerie, Thierno s’approcha d’elle, prit sa main pour l’éloigner de la foule en liesse. Il la consolait: Calme-toi mère s’il teplait ! Elle sanglotait tristement. D’accord, fit-elle d’une voix lourde, pleurante.Tu ne mérites pas de pleurer aujourd’hui…Je sais. Je vais me calmer…Elle avait calmé ses larmes. Elle hocha amèrement sa tête avant de dire : quand je pense…Je sais mère, dit Thierno. C’est la vie, il faut devoir l’accepter telle qu’elle se présente. Alors calme-toi ! Son souffle confisqué par des amers sanglots, ses dents pinçant ses lèvres, elle continuait à secouer sa tête. En tout cas, tu ne mérites pas de pleureraujourd’hui, poursuivit-il. Imagines-tu? C’est grâce à ton fils que nous sommes tous heureux comme des rois. C’est grâce à lui que nous avons triomphé. Grace à son talent, à son savoir-faire nous sommes champions. Sans lui, nous n’aurions jamais gagné cetitre. Tout le monde sait ce que vous traversiez à deux. Mais c’est la vie. On ne
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peut pas refuser ce qu’elle nous impose. Alors cesses tes larmes et viens danser avec nous. D’accord, balbutiait–telle. Je ne pleurerai plus. Thierno avait réussi à la consoler enfin. Elle se servit de son foulard pour essuyer son visage inondé de larmes. Elle moucha pour éliminer la morve qui obstruait déjà ses narines avant de rejoindre la foule festive. Elle dansa à l’honneur de son fils. Elle dansa jusqu’à avoir sespieds blancs de poussière. Déjà la nuit couvrait le monde de sa voile noire. Les étoiles poussaient pour couvrir la voute céleste. La fraicheur s’était emparée de la nature. Elle faisait trembler le monde par le feu de sa caresse. L’heureuse foule se dispersa. Tout le monde rentra chez soi en laissant Nagnouma et son fils. 7
Autour du feuMorio avait fini de se rincer proprement. Malgré qu’il portait un grand manteau, qui lui descendait jusqu’aux genoux, il gémissait de la fraicheur comme un chiot fébrile. Sa mère était assise devant sa case, à l’autre côté, avec un fourneau de flamme à ses pieds convulsant. Elle se faisait plaisir de remonter sa température. Morio l’y rejoignit.Tu es là mère ?  Oui mon cher fils, rejoinsmoi ! Tu es assise toute seule…Il prit place tout près d’elle sur un tabouret.J’avoue que la fraicheur d’aujourd’hui pourrait tuer, dit– il en frottant les paumes de ses mains l’une contre l’autre.Vraiment, jamais je n’ai connu une pareille fraicheur.Un silence s’installa. Morio grillait ses doigts à la douce flamme, alors que sa mère avait son regard perdu sur lui. Elle le fixait de tout amour. Je suis vraiment fière de toi mon fils, fit-elle. Tu m’as rendu encore plus fière aujourd’hui. Imagines-tu? C’est ton nom qui circule sur toutes les lèvres aujourd’hui dans ce petit village. J’avoue que je suis enchantée. Je suis heureuse comme une reine. Et tout ça grâce à toi. Je me sens honorée. J’aurais vraiment aimé que ton père soit là aujourd’hui. J’aurais voulu qu’il soit vivant pour apprécier son fils, la chair de sa chair, le sang de son sang. Il aurait été tellement fier de toi... Merci mère, ditil. Je suis tellement fier de toi aussi. Je remercie le bon Dieu de m’avoir donné une bonne et merveilleuse mère. Merci pour tes prières et bénédiction. Merci pour l’amour que tu ne cesses de témoignerà mon égard et qui, d’ailleurs, me rend fort. Qu’Allah t’accorde une très longue vie!
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! Je suis vraiment comblée. Tes mots me réconfortent Amen énormément. Mais à côté de mon enchantement, permets-moi de t’avouer que j’ai une crainte viscérale pourtoi mon fils. Quoi donc mère ? Dit-il, perplexe. Elle observa un instant de silence avant de poursuivre : J’ai peur mon fils. Je crains le pire contre ta minuscule personne. Notre monde est dangereux. Il regorge tellement de malignité qu’il finirait par encrever. J’ai peur tellement… Il est évident que nous devons craindre Allah, le créateur des créatures. Mais craignons aussi l’être humainvrai dire, je crains la mauvaise! A foi de l’homme contre ton innocente personne. La vie est très mystérieuse et plein de pièges nuisibles orchestrés par nous les humains. Tu es encore très novice pour comprendre certaines choses. Tu n’es qu’un petit morveux pour pouvoir discerner le côté obscur de la vie. Je te parle en connaissance de cause. L’homme est plus mystérieux que le mystère lui-même. On ne sait jamais ce qu’il garde, de mal, dans sa poitrine contre son prochain. La vieille femme s’arrêta un instant. Elle hocha longuement sa tête. Elle hocha sa tête d’un hochement qui en dit beaucoup. Elle poursuivit : Avrai dire, je crains qu’un mal ne te tombe dessus un jour. N’est–ce pas apparemment ce village paraitil trop petit ? Oui mère, dit-il. Alors soit convaincuqu’il est plus regorgé qu’il en a l’air. Ce village, tout petit, est regorgé par des hommes maléfiques, des hommes de mauvaise foi. Mais les gens de ta classe ne savent rien de tout ça. Tu n’es d’abord qu’un tout petit bébé qui tète. Pour être claire, mon inquiétude la plus préoccupante, est que tu ne sois victime d’un sort maléfique orchestré par cette mauvaise foi de l’homme, et qui pourrait te ruiner à la vie à la mort. Ah bon !
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 Une chose est claire mon fils: ce n’est pas toute personne qui t’offre un sourire qui est pour toi. Méfie-toi, car il y’a parfois des sourires hypocrites. Des sourires dépourvus de toute sincérité. Ce sont d’ailleurs les plus fréquents. Le pire ennemi de l’homme le détruira dans le noir, pendant qu’il lui sourit au clair. Notre histoire, à nous, est pathétique. Quand je pense….Elle se tut un instant, hocha encore sa tête avant de poursuivre : Quand je pense à ma vie, à ton défunt père, à mon unique grand frère, Bouba, qui a quitté ce monde de cruauté à la fleur de l’âge. Quand je pense à la vie… Je n’y trouve que des déceptions. Que mon cher défunt époux et mon aimable frère soient dans un repos éternel ! Amen ! –Pourquoi tant d’épreuves cruelles? Pourquoi toutes ces cruautés de la vie à mon égard? Pourquoi…Mère Nagnouma avait déjà ses larmes qui lui inondaient les paupières. Des larmes fécondées par ses souvenirs atroces, par toutes ces épreuves dures de la vie qu’elle endurait. Calmetoi mère ! Morio avait du mal à encaisser les larmes de sa mère. On sentait déjà dans sa voix, qui s’embrumait, qu’il était saisi par l’envie de pleurer. Mais sa mère ne tarda pas à cesser ses pleurs. Elle arrêta de pleurer et sécha ses larmes via le bout de son foulard. au grand jamais je ne veux plus voir ton pied toucher le Jamais, ballon, fit-elle d’un ton rigoureux. J’espère que tu m’as bien compris ? Oui mère, fit–il paniqué. Je l’ai entendu.C’est ça mon vœu. Un vœu qui m’est très cher, à présent. S’il est vrai qu’un enfant doit craindre la colère d’une mère, s’il est vrai que tu comptes sur mon bien être, alors que ce vœu soit exhaussé! J’essaie de faire ce qui est de bon pour toi.
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