Terrorisme survolté
162 pages
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Terrorisme survolté , livre ebook

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Description

Un regard va changer la face du monde : celui de Jemal, dix ans, pour Mustapha, censé le sacrifier dans un attentat abominable. La conscience soudaine de ce terroriste vis-à-vis de la violence et le concours involontaire d'un des enfants sur-intelligent de l'équipe de Jean-Pierre vont générer un terrible bouleversement mondial. Un terrorisme d'un genre nouveau va voir le jour. Cette histoire mêlée de rebondissements et d'un soupçon d'anticipation met en scène de nombreux personnages connus du monde politique et économique, avec un esprit humoristique, voire satirique. Ce troisième volet de la saga de Fabrice Viné, composée de "Pour les yeux d'un homme" et de "La Conscience d'une fin", reprend les personnages et notamment les enfants surdoués créés il y a une trentaine d'année par Jean-Pierre, biologiste de génie, pour des besoins humanitaires. Après maints bouleversements, trahisons, maladies, ils ont créé une petite communauté au sein du département des Vosges. Les enfants, malgré leurs particularités, vont aussi pouvoir connaître l'amour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 février 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782342150483
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Terrorisme survolté
Fabrice Viné
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Terrorisme survolté
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
 
Ceci est une œuvre de fiction. Les personnages et les situations décrits dans ce livre sont purement imaginaires : toute ressemblance avec des personnages ou des événements existants ou ayant existé ne serait que pure coïncidence. Les noms utilisés ne sont employés que pour amuser et distraire.
 
 
 
 
 
 
 
La nuit, la mer, le tumulte dans le noir. Les vagues se jetaient sur les piliers de la plate-forme comme pour la faire vaciller. D’ailleurs, celle-ci, de temps en temps, faisait semblant de le faire. Dans cette mer du Nord déchaînée, cette plate-forme pétrolière paraissait bien isolée, démunie face aux éléments en furie. Le creux des vagues par endroits atteignait 30 m. Tout semblait s’acharner sur la pauvre plate-forme, la nuit, la rage des flots, le vent qui soufflait à 160 km/h. À l’intérieur, tout avait pourtant l’air paisible en cette nuit de la fin décembre 2020. Peu de monde à l’intérieur des bâtiments qui, il y a quelques mois à peine, foisonnaient de membres du personnel, d’ouvriers, de techniciens, d’ingénieurs et d’informaticiens. Sortant du réfectoire désert à cette heure, Sean Connelly, la cinquantaine barbue et rousse, la casquette mal vissée sur le crâne, une pipe improbable pendant sur la lèvre inférieure. La pipe était éteinte. Mal éteinte. L’atmosphère était gorgée d’une humidité salée oppressante. Son ciré mal ajusté, il fit quelques pas sur une passerelle balayée par le vent et les embruns. Son pas était mal assuré. Il faut dire que la bouteille de whisky bue entière une heure plus tôt n’y était pas pour rien. Connelly regardait cette mer noire et folle qui régulièrement s’abattait contre la structure de la plate-forme. On ne sentait pourtant pas d’agressivité. La mer voulait simplement que la plate-forme fasse partie d’elle. Il y avait une sorte de tendresse. Le va-et-vient incessant des paquets de mer donnait l’impression que la mer du Nord, cette nuit-là, faisait l’amour à sa plate-forme. Car la plate-forme était sienne, lui appartenait complètement. La plate-forme ne volait pas la mer, elle puisait dans le sous-sol un liquide noir et nauséabond que justement la mer détestait. Elle ne lui volait pas ses poissons, ses richesses. Et puis, elle ne tanguait pas comme un banal bateau, elle était là rassurante au milieu de rien, au milieu de la nuit avec ses gros piliers rouges, ses lumières sur trois étages. Toutefois, il y avait peu de lumières, beaucoup moins qu’il y a quelques mois quand la plate-forme comptait 142 hommes. Aujourd’hui, cette nuit, il n’en restait que 27. Connelly était de ceux-là, retenu sur le site uniquement pour la maintenance. Depuis deux mois, la production de pétrole avait cessé. Non que le forage soit épuisé, non, le pétrole extrait était devenu cher, beaucoup trop cher. Tout cela avait été si brutal, se disait Connelly. Il revoyait son arrivée sur la plate-forme, une entité quasi neuve, en exploitation depuis seulement 18 mois, depuis qu’on avait découvert de nouveaux gisements au large de l’Écosse. L’ambiance était à l’euphorie et chaque soir, malgré l’alcool interdit, se déroulaient des fêtes sympathiques reliant ces êtres détachés du monde. Car, une plate-forme en pleine mer, il n’y avait rien de mieux pour être isolé du monde. Peut-être une station spatiale en orbite autour de la terre, se disait Sean. Les liens avec ses camarades étaient primordiaux, pas toujours faciles, mais tellement plus denses, plus profonds que ceux que l’on a avec ses camarades sur la terre ferme. Il y avait retrouvé de nombreux points communs : beaucoup comme lui, esquintés par la vie pour des camarades de son âge. Les plus jeunes, eux, venaient surtout pour la paye, plus de dix mille euros pour un technicien. Connelly, qui voulait fuir le monde, certes, avait trouvé une famille, un havre de paix où il pouvait pour la première fois échanger certaines émotions. Mais Connelly ne se livrait pas. Il aimait l’ambiance de ces « paumés de la vie » comme lui. La plate-forme avait été et restait sa seule raison de vivre depuis maintenant plus de dix ans. Il s’était réveillé d’un long coma, dans un hôpital de la banlieue de Glasgow. Petit à petit, les médecins et le personnel soignant avec moult précautions lui avaient appris la mort dans l’accident de voiture de sa femme et de son fils unique. Depuis, plus rien ne le rattachait à la vie, en tout cas à la terre ferme qu’il avait rapidement quittée pour survivre. Il était catholique presque pratiquant et le suicide, il l’avait refusé. L’immensité de l’élément marin le protégeait de la terre et de ses arbres tueurs. Contrairement à un bateau, la plate-forme ne traversait pas l’élément liquide pour une destination. Non, elle n’allait nulle part ! Comme lui ! Cela le rassurait. La plate-forme était devenue tout ce qui lui restait de vie. Ce qui lui restait de vie : quelques heures. Demain, à l’aube, un hélicoptère gros porteur viendrait chercher les derniers occupants. La plate-forme allait être recyclée, ramenée sur la côte écossaise dans quelques semaines. Le regard de Connelly ne pouvait s’assombrir, il faisait déjà trop noir. Il regardait cette mer câline, cette mère amoureuse, dont il sentait régulièrement les caresses de langue salée. De gros paquets de mer balayaient les superstructures parfois avec violence. Connelly s’exposait de plus en plus aux assauts répétés de cette « mère » salée. Et la mer, finalement, vint chercher son enfant, récupérer cette âme perdue.
 
 
 
 
 
 
 
Entre les hautes tours de ce quartier de Manhattan, de petits bouts de ciel qui essayaient de se faire beaux. En bas, les trottoirs gris pourtant noirs de monde, les rues jaunes de taxi. Et dans cette rue de Wall Street, où d’habitude tout le monde court, on avait l’impression que tout allait encore plus vite. Les gens couraient plus vite encore, mais surtout de façon plus désordonnée passant même dangereusement entre les taxis jaunes qui eux aussi fonçaient lentement dans les bouchons. Plusieurs passants avaient été accrochés par les voitures et des voitures de pompiers tâchaient de trouver un moyen de se précipiter vers les drames. Il y avait aussi trois ou quatre attroupements sur les larges trottoirs menant à l’East River. Quelques personnes, probablement encore plus pressées que les autres, ne voulant sûrement pas prendre l’ascenseur, avaient carrément pris la fenêtre et la descente en chute libre sans parachute.
Grand, mince, élégant dans un costume trois-pièces clair, Walter Di Gregorio bouillait dans son taxi jaune. Mais ce n’est pas rouge de colère qu’il en sortit précipitamment, mais vert. Il avait le teint livide. Il savait qu’il allait mourir. Et maintenant, il courait entre les taxis, une oreillette bavarde en place, une mallette chaînée à son poignet droit. Inconsciemment, son regard se dirigeait du côté de l’oreillette qui ne devait pas lui raconter que de bonnes nouvelles. Son cœur s’accélérait plus que ne le voulait sa course éperdue. Éperdue d’avance, d’ailleurs, se disait-il. Il venait de perdre, selon les dernières cotations de Wall Street, le Dow Jones, mais aussi le Nasdaq, environ 1 milliard de dollars. C’était la perte qu’il estimait mentalement au fur et à mesure des informations débitées par l’oreillette. Walter était un de ces « golden boys » à qui tout réussissait jusqu’à maintenant ; il gérait les portefeuilles de très nombreux clients, de gros, très gros clients. Parmi ces derniers, des sociétés dont les avoirs n’étaient pas forcément bien acquis. Il le savait. Il l’avait toujours su. C’est pour cela qu’il savait que ça pourrait se terminer très rapidement. Ils ne plaisantaient pas, ne pardonnaient pas. Depuis deux ou trois semaines déjà, lorsque le cours des actions avait commencé à chuter un mardi le « mardi noir » 2019, il avait cherché à gagner du temps, à transférer des valeurs. Les pétrolières s’écroulant, il avait modifié très vite son portefeuille. Mais les masses énormes des valeurs à l’échelon planétaire perdues se répercutèrent sur l’ensemble des actions. Depuis ce jour, le Down Jones, le Nasdaq, mais aussi le Nikkei, le Dax, le CAC 40 cédaient 10 % par jour. Cette énergie, tout à coup à très bon marché, venant d’on ne sait où avait culbuté les pétrolières, aplati les industries nouvelles du gaz de schiste, amoindri les industries nucléaires et autres productions d’électricité. Mais Walter avait pensé que cela doperait les autres valeurs, les industries pour lesquelles l’énergie beaucoup moins chère serait une aubaine. Eh bien non ! Tout était touché. Les banques ayant trop perdu se sont déclarées en faillite pour une grande partie d’entre elles ce matin même. L’argent ne circulait plus. Les cotations, de multiples fois interrompues avaient montré pourtant la résistance de certaines valeurs notamment dans les industries technologiques et l’informatique, la biologie… Mais Walter n’avait pas fait le bon choix ! Il allait en mourir. Pourquoi n’avoir pas fait de placement de petit rentier, de père de famille ? Non, il avait voulu tout, tout de suite et à 36 ans, il était le mieux payé des golden boys de New York : 7 millions de dollars par an. Et maintenant, il courait, courait à perdre sa mauvaise haleine grimpant su

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