Troisième acte
120 pages
Français

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Description

«Tout ce qu’il demande, pour l’instant, c’est un motif rationnel de la présence de cette femme dans son salon et une explication à sa connaissance de personnages qui n’ont existé que sur papier, dans sa tête et dans l’ordre du jour d’une réunion avec un diffuseur. Il sourit et, des yeux, fait le tour de la pièce à la recherche d’une caméra que Sonia aurait cachée pour lui faire un canular.»

S’il a abandonné tout espoir de réussir au cinéma ou à la télévision, François Desrosiers, scénariste peu prospère, n’avait apparemment pas réussi à faire le deuil de ces gens qui habitent toujours un recoin de son esprit.
Que faire de personnages fictifs qui prennent vie et exigent de leur créateur qu’il leur donne une présence tangible?
Un roman férocement original, audacieux et drôle sur la soif d’exister.

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2022
Nombre de lectures 6
EAN13 9782898272653
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières Couverture Copyright Page de titre Dédicace Première partie Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12 Chapitre 13 Deuxième partie Chapitre 14 Chapitre 15 Chapitre 16 Chapitre 17 Chapitre 18 Chapitre 19 Chapitre 20 Chapitre 21 Chapitre 22 Chapitre 23 Chapitre 24 Chapitre 25 Chapitre 26 Chapitre 27 Chapitre 28 Chapitre 29 Chapitre 30 Chapitre 31 Chapitre 32 Troisième partie Chapitre 33 Chapitre 34 Chapitre 35 Chapitre 36 Chapitre 37 Chapitre 38 Chapitre 39 Chapitre 40 Chapitre 41 Chapitre 42 Chapitre 43 Chapitre 44 Chapitre 45 Chapitre 46 Chapitre 47 Chapitre 48 Chapitre 49 Remerciements
Points de repère Couverture Copyright Page de titre Dédicace Première partie Remerciements
Répertoire des pages Couverture 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150 151 152 153 154 155 156 157 158 159 160 161 162 163 164 165 166 167 168 169 170 171 172 173 174 175 176 177 178 179 180 181 182 183 184 185 186 187 188 189 190 191 192 193 194 195 196 197 198 199 200 201 202 203 204 205 206 207 208 209 210 211 212 213 214 215 216 217 218 219 220 221 222 223 224 225 226 227 228 229 230 231 232 233 234 235 236 237 238 239 240 241 242 243 244 245 246 247 248 249 250
Saint-Jean Éditeur
est une maison d’édition québécoise
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Guy Saint-Jean Éditeur
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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition. Nous remercions le Conseil des Arts de l’aide accordée à notre programme de publication.

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC
© Guy Saint-Jean Éditeur inc., 2022
Révision : Johanne Hamel
Correction : Émilie Leclerc
Conception graphique de la couverture : Mario Mercier, directeur de création, et Catherine Martial, designer graphique
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2022
ISBN : 978-2-89827-264-6
ISBN EPUB : 978-2-89827-265-3
ISBN PDF : 978-2-89827-266-0
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Toute reproduction ou exploitation d’un extrait du fichier EPUB ou PDF de ce livre autre qu’un téléchargement légal constitue une infraction au droit d’auteur et est passible de poursuites légales ou civiles pouvant entraîner des pénalités ou le paiement de dommages et intérêts. Guy Saint-Jean Éditeur est membre de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL).
Troisième acte
Johanne Tremblay
Roman
À Pierre-Yves, mon veilleur de nuit.
À l’amitié, dont il reste toujours quelque chose.
Première partie
Quelqu’un m’a dit que tout autour
de mon nombril se trouve la vie :
la vie des autres, la vie surtout,
de ceux qui meurent faute de nous.
— Daniel Bélanger
1
Pour le commun des mortels, Fidel Esteban était un entrepreneur qui avait réussi à tirer son épingle du jeu grâce à une petite affaire de courtage en transport près de Phoenix, en Arizona. La proximité de la côte Ouest et du Mexique justifiait ses nombreux déplacements et ses absences prolongées. Cette couverture somme toute sans intérêt – dans son domaine, tout l’art d’une couverture repose sur sa banalité – lui permettait d’accomplir son véritable travail sans être inquiété, c’est-à-dire enquêter sur les dossiers que ses patrons du FBI voulaient bien lui confier. Fidel Esteban était un homme dont on aimait la compagnie, mais dont l’entreprise n’intéressait pas grand monde. Fidel en concevait une certaine fierté. Dans les cocktails de la chambre de commerce locale et sur les terrains de golf de Scottsdale, personne, jamais, n’avait envie de connaître les tenants et aboutissants ou la mission d’AZ Country Easy. Parler en termes détaillés et abscons de son travail était pour son fondateur un exercice dont il se tirait brillamment et qui lui permettait d’accéder aux milieux et aux gens qui motivaient ses enquêtes.
Depuis une quinzaine d’années, l’Arizona constituait pour le crime organisé la porte d’entrée par excellence pour les narcotrafiquants du Sud. Ses vastes territoires désertiques et ses villes cossues comme autant d’oasis étaient devenus le théâtre d’un florissant marché clandestin. En quelques mois, Fidel avait réussi à infiltrer un réseau d’affaires dont les membres entretenaient avec le Mexique des liens trop intangibles pour être nets. C’est par eux qu’il avait rencontré Léone à Tucson, lors de l’inauguration d’un imposant complexe funéraire, dont le mausolée présentait vaguement les attributs d’un hôtel de luxe, si ce n’était qu’on y séjournait pour beaucoup plus longtemps. En y parcourant les couloirs aux murs tapissés de travertins lustrés de Turquie et les terrasses donnant sur les collines environnantes, Fidel avait soupçonné que les sépultures, conçues à l’intention de retraités nantis venus écouler l’éternité au soleil, constituaient des points de service privilégiés pour le genre de transactions qu’on ne fait pas en public. Il n’y a pas plus discrets que les morts, alors leurs cendres, vous imaginez.
Il avait trouvé Léone accoudée à la rambarde de l’une des terrasses, son verre de Pinot gris presque vide déposé près d’elle. Quand il s’était étonné qu’elle ne soit pas dans le feu de l’action, entourée du gratin qui se bousculait dans l’entrée, elle avait eu un geste involontaire de la main qui trahissait son ras-le-bol de l’événement. Les compliments de Fidel sur l’élégance et le luxe des lieux avaient adouci l’organisatrice, qui ne s’était pas fait prier pour relater toute l’énergie que lui avaient demandée la coordination et le parachèvement des travaux. L’intérêt et l’empathie de Fidel en ce qui avait trait à l’ingratitude des patrons en général et de celui de Léone en particulier avaient fait le reste.
Après cette première soirée, Fidel avait repris contact avec Léone, dont le propriétaire du complexe avait fait son bras droit en même temps que son souffre-douleur occasionnel. Il n’y a pas plus redoutable combinaison pour une fille au grand cœur comme celle-là. Au fil des apéros et des soupers partagés sur les terrasses animées de Scottsdale, il avait pu en apprendre un peu plus sur les allées et venues du directeur général des lieux – un dénommé Juan Carreto – et sur son implication dans les activités hors programme du mausolée.
Si Léone n’était pas le type de femme dont il prisait la compagnie, elle faisait preuve d’une débrouillardise des plus utiles pour dénicher les renseignements incriminants qu’il cherchait, surtout dans ces jours mauvais où son patron semblait oublier tout ce qu’elle avait fait pour lui. Jusqu’à leur dernière escapade nocturne, il avait eu maintes fois l’occasion de constater qu’elle savait lire entre les lignes, même entre celles qu’il lui avait donné à découvrir à son propre sujet. Il avait bien fallu, en effet, jeter un peu de lest pour nourrir la fibre citoyenne de cette Jeanne d’Arc en puissance et l’amener à suggérer de lui ouvrir les tiroirs secrets du mausolée Holy Garden.
L’excursion planifiée avait cependant tourné court lorsque la caméra de surveillance du bureau avait signalé le passage de trois hommes armés et baraqués comme des glacières. Fidel n’avait pas photographié le quart des documents qui liaient le directeur et son intermédiaire mexicain quand Léone avait sonné l’alerte. Tout ça pour ça. À regret, il avait refermé le tiroir avant de rejoindre Léone, prête à filer. De toute évidence, on les avait suivis, ou alors sa compagne avait trop parlé. C’était son moindre défaut. Elle avait beau montrer un certain flair à l’égard de la nature humaine, Fidel avait déjà pu constater qu’elle causait pour deux. C’est toujours le risque quand on mêle des amateurs aux enquêtes : leur inconscience du danger et l’excitation à l’idée de quitter momentanément le rôle que le destin leur a dévolu les poussent à se prendre pour ce qu’ils ne sont pas.
Pendant qu’ils reprenaient le couloir par lequel ils étaient venus, Fidel pouvait presque palper l’anxiété qui menaçait de paralyser Léone. En grimpant un escalier étroit aussi vite que le lui permettait Léone agrippée à sa main, il avait débouché sur la terrasse du mausolée. D’après les plans qu’il avait examinés la veille, une sortie de secours menant aux jardins devait se trouver non loin. Partagé entre l’instinct de survie et la frustration de voir son excursion capoter, il avait tout juste eu le temps de capter l’odeur minérale du désert à cette heure de la nuit avant que la porte qu’il venait de pousser lui revienne dans le front avec une brutalité calculée. La douleur avait fendu son crâne en l’envoyant dans un trou noir où résonnait le cri de Léone.
2
La journée en ce mardi avait mal commencé. Après avoir fait taire toutes les sonneries programmées à son téléphone, François Desrosiers s’était résigné à quitter son lit avec sa gueule de bois, ses crampes intestinales et les vestiges du mauvais rêve qui avait monopolisé une partie de la nuit. Se rejouer en boucle une scène avec un Sylvain Lareau disproportionné énumérant les faiblesses du projet Demain, Santa Fe n’était pas exactement son idéal de cure de repos. Au peti

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