Tsavo, le résilient
302 pages
Français

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Tsavo, le résilient , livre ebook

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Description

Depuis des millénaires, l’Homme se répand sur toute la surface de la Terre, de manière incontrôlée et sans un regard pour les autres formes de vie qu’il massacre, le sourire aux lèvres. Aujourd’hui, la planète identifie ce comportement comme celui d’un parasite qui colonise et détruit son hôte, et face à sa mort prochaine elle décide d’éradiquer ce fléau. L’antidote s’appelle Tsavo, un lion aux proportions démesurées et aux capacités tout à fait singulières.
A ses côtés, un immense groupe d’êtres humains que la vie et les Hommes eux-mêmes ont broyé de leur violence sans limite : les résilients, tapis dans l’ombre de nos civilisations depuis une éternité, en attente de l’Appel de Tsavo et prêts au sacrifice de cette incontrôlable Humanité pour sauver la planète et toutes les autres espèces.
Pour la première fois depuis son apparition, l’Homme devra s’adapter à une vie sans violence ou mourir. Pour la première fois, il n’aura plus le choix et devra respecter cette Terre qui lui a donné la vie. Ou disparaître, des griffes et des crocs de Tsavo et de son armée.
C’est la résilience même de l’Humanité qui sera sondée.

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312050362
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Tsavo , le résilient
Thomas Da Rovaré
Tsavo , le résilient
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2017
ISBN : 978-2-312-05036-2
À Lucia , mon empire
À mes Grands Lions
Prologue
Il était assis au bord de la falaise, le regard posé sur l’horizon. Il dominait l’ensemble du cratère éteint et contemplait les derniers rayons du soleil embraser les cimes face à lui, alors que dans la plaine, en contrebas, au cœur même du vieux volcan, l’obscurité commençait à s’étendre. Tout était calme, paisible. Le vent même, par sa douceur, sa chaleur, semblait caresser amoureusement cet écrin. Six cent mètres plus bas, l’écosystème vivait à plein régime. Les animaux se nourrissaient, jouaient, dormaient ou chassaient, chacun remplissant à la perfection la tâche qui lui était dévolue.
Cela faisait de longues heures qu’il contemplait ce spectacle naturel, immuable, les mêmes rituels répétés depuis la nuit des temps. Le lac apportait les sédiments pour que naisse l’herbe, le soleil la réchauffait pour qu’elle grandisse. L’antilope s’en délectait élégamment, les carnivores se régalaient du résultat de cet appétit délicat et les hyènes et les vautours nettoyaient les lieux pour que l’herbe puisse y repousser plus verte encore. Le cycle était parfait, tout avait été minutieusement calculé.
Mais le jour, et ce temps même, touchait à sa fin et il contracta l’ensemble de son corps puissant. Il se leva et plus bas, un frisson balaya le cratère. La gracieuse antilope leva la tête, l’hippopotame cessa sa bruyante baignade, le serval dressa ses oreilles. Le lion assoupi ouvrit brusquement les yeux, les oiseaux s’étaient déjà posés, silencieux. Éléphants, gnous, zèbres, buffles, rhinocéros, girafes, tous se figèrent. Les chasses s’arrêtèrent net, chasseurs et proies s’immobilisant et regardant dans la même direction. Des milliers de pupilles se dilatèrent pour mieux observer la forme sombre et gigantesque au sommet de la montagne. Le vent même sembla tomber. Le soleil venait de se cacher derrière la crête.
Un grondement d’abord, sourd, rauque, remplit le cratère, s’y déposa, presque liquide. Il dura une éternité, comme suspendu entre les parois abruptes. Puis vint le rugissement, et chaque pierre se mit à trembler, chaque oreille s’abaissa, les pattes arrières fléchirent en une inconsciente et immédiate soumission. La silhouette se mit en mouvement, plongea presque à la verticale depuis le sommet de la caldeira. Elle descendait à une vitesse vertigineuse en rugissant et les animaux comprirent que les temps nouveaux, les temps d’ après , étaient advenus. Après deux millions d’années d’apaisement, le cratère se réveillait. Et sa colère était d’une toute autre nature que la lave et les cendres.
Le Roi des Rois était de retour sur ses terres.
P ARTIE 1
Résilience
1
New - York

De nos jours
Cela faisait onze mois qu’Amy était à l’agence. Plus qu’un seul à tirer. Non pas qu’elle ne s’y plaisait pas, mais elle savait que d’ici peu, elle refoulerait les trottoirs sales de Piccadilly et les quais bondés de Victoria Station, et cela la réjouissait. Elle n’arrivait pas à poser ses valises, elle était rentrée de Malte un an plus tôt et elle repartait déjà. Ses parents avaient du mal à la suivre mais acceptaient ses perpétuels départs et ses retours trop rares. Ils avaient vraiment pensé en la voyant intégrer une des plus grandes agences de communication du monde qu’elle y ferait sa carrière et qu’à bientôt trente ans, ses années d’itinérance étaient derrière elle. Qu’ils allaient enfin pouvoir profiter de leur fille unique, la voir plus souvent, partager des moments simples en famille. Mais après une année à Malte, puis une autre seulement à New-York, elle repartait déjà pour une nouvelle vie à Londres.
Après l’obtention de son doctorat en science et technologie de l’eau, de l’énergie et de l’environnement, Amy avait vite compris que pour faire bouger les lignes, elle devrait disposer de vecteurs capables de véhiculer les potentiels messages qu’elle voudrait passer. Elle s’était donc logiquement tournée vers la communication et les médias pour parfaire son cursus.
Elle avait décroché un contrat d’un an à World Media Solutions , renouvelable si tout se passait bien. Et tout s’était parfaitement bien passé. Elle était assistante du comité de rédaction de la chaine de télévision principale de l’agence et avait démontré un potentiel impressionnant pendant cette année. En peu de temps, elle avait compris tous les mécanismes de la multinationale, analysant finement les audiences et les attentes du public, produisant des notes et des synthèses de grande qualité. En de nombreuses occasions, ses supérieurs lui avaient clairement témoigné leur satisfaction et elle était aujourd’hui un relais important pour les présentateurs-vedettes. Mais encore une fois, elle avait l’impression que quelque chose l’attendait ailleurs et avait choisi de ne pas poursuivre l’aventure.
WMS avait été créée il y a vingt ans. La société était structurée en nombreux départements, chacun spécialisé dans un média. Télévision, presse, réseaux sociaux, sites Internet, radio, l’agence était omniprésente, avec des relais dans presque tous les pays. C’était une organisation tentaculaire, composée de plusieurs milliers de collaborateurs et qui jouissait d’une influence dans tous les domaines, de l’économie à la politique en passant par les nouvelles technologies et l’énergie.
Amy était inscrite sur de nombreux réseaux professionnels et quand elle avait reçu l’annonce de recrutement par mail, lors de son séjour à Malte, elle y avait répondu sans trop y croire. C’était comme répondre à une offre d’emploi chez Google ou Apple, le fait même d’y postuler était un peu flatteur mais sans grand espoir. Mais son contrat sur l’île méditerranéenne touchait à sa fin et elle y avait répondu, comme à de nombreuses autres annonces à New-York. Elle se sentait coupable de ne rentrer que si rarement chez elle, coupable de rendre si peu à des parents qui lui avaient tellement donné. Elle s’imposait donc de revenir chez elle entre deux expériences à l’étranger. Ces retours lui pesaient parfois, mais cette année, elle avait été contente de quitter Malte et de revenir dans la civilisation.
Un an en tant que directrice de la communication d’une chaîne de télévision maltaise, cela faisait une belle ligne à son CV, mais il fallait relativiser. Les médias maltais étaient parfois comparables à la bienséance Viking et elle s’était plusieurs fois surprise à se demander ce qu’elle faisait là. Malte lui avait plu, elle avait un bel appartement près de la place des Tritons et elle s’était rassasiée de l’empilement culturel de cet incroyable archipel. Elle s’était pâmée devant les chefs-d’œuvre du Caravage, à La Valette, avait visité la grande majorité des trois-cent-soixante-cinq églises de l’île, fait de la plongée sous-marine à Gozo et arpenté Comino en solitaire un nombre incalculable de fois. Elle avait un peu honte de le penser, comme si cela insultait l’Histoire, mais après une année entière, elle avait l’impression d’avoir fait le tour de l’île. Et comme à chaque fois, après une période de quelques mois, elle devait partir. Ailleurs.
À sa grande surprise, World Media Solutions lui avait répondu dès le lendemain. Elle était convoquée la semaine suivante, à New-York, pour un entretien avec Tim Arden, le DRH de l’agence.
2
– Amy Patterson ? Entrez, je vous en prie ! Un café ? Un verre d’eau ? Vous allez bien ? Vous avez fait bon voyage ? Prenez une chaise !
Tim Arden avait dit cette phrase d’un ton enjoué, plein de chaleur, et d’une sympathie qui aurait voulu qu’il se lève, tende une main énergique et dévoile toutes ses dents blanches en regardant Amy droit dans les yeux. Mais il n’avait pas bougé d’un seul millimètre et gardé les yeux rivés à son écran.
Elle était un peu déstabilisée. Ses oreilles avaient perçu ce salut plein d’entrain qui lui donnait confiance, mais ses yeux voyaient cet homme, immobile, aux traits flous d’un mannequin de cire et son cerveau refusait qu’il y ait le moindre rapport entr

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