Un Amour de Vacances à Djerba
149 pages
Français

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Un Amour de Vacances à Djerba , livre ebook

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Description

Nul ne peut imaginer que, même si cela paraît impossible, on peuttoujours passer des vacances de rêve dans une île paradisiaque, encompagnie d’une actrice de cinéma en vogue, loin des clameurs etdes contraintes de la vie citadine. Par la magie du hasard, l’incroyabledevient réalisable. La romance estivale se passe dans la merveilleuseîle de Djerba dans les années 50. L’enfant du pays n’aurait jamaisespéré une telle aubaine … même en rêve.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2022
Nombre de lectures 19
EAN13 9789938076394
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait


































































Jean-jacques Ciscardi



Un Amour de
Vacances à Djerba






Arabesques 2022












Livre : Un amour de vacances à Djerba
Auteur : Jean-Jacques Ciscardi
Couverture dessin : M. Pinterest, image libre de droit
Revisitée et modifiée par Kamel Dridi
Tous droits de reproduction de traduction
Et d’adaptations réservés à l’éditeur
Arabesques Editions
ISBN : 978-9938-07-63-94
Première édition
er5 rue 20 Mars 1956, 1 étage bureau N° 3, Bab
Saâdoun,1005.
www.editionsarabesques.com
E-mail :editionsarabesques.tunis@gmail.com

Du même auteur :


- La légende vivante de Djerba.
- De Djerba la magique à une France inconnu.
- Djerba de toujours.
- L’inoubliable Djerba.
- Contes paranormaux et légendes de Djerba et d’ailleurs.








Je venais d’ouvrir la fenêtre donnant sur la mer et
aspirai une bonne bouffée de cet air pur, marin et matinal.
Le phare, pas très éloigné de la plage, juste un petit
kilomètre à vol d’oiseau, culminait à une soixantaine de
mètres d’altitude. Une nuit sereine venait de passer, une
nuit qui d’ailleurs ressemblait à mes nuits habituelles.
Mais ce matin, franchement je peinais à retrouver mes
esprits. Les mains un peu moites et l’haleine encore
humide, torse nu, je m’étirai en baillant bruyamment. La
veille on m’avait présenté une actrice de cinéma, en
vacances à Djerba m’avait-on dit, et son visage ne m’était
pas inconnu, le cerveau légèrement embué, conséquence
d’un anniversaire un peu trop arrosé, j’avais mis un certain
temps à la reconnaitre, elle était tellement belle,
qu’importait qui elle était, Gina, Sylva, Lucia…en fait, il
s’agissait d’Antonella Lualdi. Nous fîmes connaissance
simplement, le chauffeur de la belle m’avait interpelé juste
pour me demander où trouver un hôtel décent, nos regards
se croisèrent, cela avait suffi. Dans les années cinquante à
Djerba le choix n’était pas ardu il n’y avait que quatre ou
cinq hôtels, le Lotos et le Grand hôtel émergeaient du lot,
c’est vers ce dernier que je les dirigeai. Bien entendu
l’actrice me proposa un verre pour me remercier,
j’acceptai.
« Je reviens dans un moment, le temps de prendre vos
aises », dis-je.
Elle avait tout juste vingt-trois ans, loin encore d’être au
sommet de sa gloire, mais quand même une actrice déjà en
vogue à la filmographie débutante, certes, cependant
prometteuse. Inutile de dire qu’à ce stade, « on se la pète ».
Apparemment ce n’était pas le genre d’Antonella.
Sa beauté lui permettait de ne pas se maquiller outre
mesure et son comportement ne dévoilait aucune
suffisance. Charmante dans sa robe bleu turquoise, on
aurait pu la comparer à une petite fée échappée du chapeau
d’un magicien. Je fis irruption dans le hall tout de blanc
7 vêtu, contraste flagrant avec mon teint de cuivre,
conséquence de mes bronzages répétés, je saluai Madame
Jeribi la propriétaire de l’hôtel que je connaissais fort bien,
et d’un pas sûr, me dirigeai vers la jeune actrice, dont le
sourire m’avait ébloui depuis la première rencontre. Je
n’avais que dix-huit ans mais cette différence d’âge ne se
voyait nullement. Comme le gamin que j’étais, je lui pris la
main, et lui demandai si elle voulait faire une balade, elle
accepta. Je l’entrainai dehors, le petit parc à traverser et
nous nous trouvâmes dans la rue.
« Vous voulez que nous prenions la voiture ? me
demanda-t-elle, avec son charmant accent italien.
— Non plus tard, là où on va elle n’est pas nécessaire. »

Je lui fis visiter les souks, les boutiques de poteries et de
souvenirs, les bijoutiers. Le temps passa très vite,
lorsqu’elle consulta sa montre elle indiquait 14h 00. J’aurai
bien voulu lui offrir un apéritif, à l’époque il y avait des
cafés maltais qui vendaient de l’alcool, mais l’heure tardive
la fit renoncer.

Je la raccompagnai à son hôtel en lui promettant de
revenir le soir pour une balade nocturne.
Chez moi, je me plongeai dans mes magazines
habituels, Ciné-monde, Ciné-revue, Ciné-révélations à la
recherche de la belle Antonella que je découvris
immédiatement, à cette époque elle faisait « la une » de
presque tous les mensuels.
Je venais d’interrompre mes études, et vivait
confortablement chez mes parents qui m’adoraient. Le
garçon posé, rêveur au-delà de la normalité, échafaudait
une vie dans le domaine artistique, qu’importait la
spécialité, il voulait éblouir son monde. Il n’était pas rare
de me trouver au bord de la mer, à la plage Lalla hadhria,
juste derrière le phare, je restais des heures à admirer cette
mer émeraude et ce sable blanc bordé de palmiers tout
8 proches. Je me voyais au cœur des piscines limpides
d’Hollywood, évoluant aux côtés d’Esther William ou de
Jayne Mansfield, ou encore allongé sur un transat entouré
de starlettes, un verre à la main.
C’était au bord de la mer que je trouvais ma source
d’inspiration, j’allais m’évaporer dans un monde que
personne d’autre ne connaissait, j’accédais à un domaine
dont moi seul avais la clé. Lorsque j’y allais au crépuscule,
j’emmenais souvent ma guitare, composais des airs
mélodieux et des paroles chantantes que j’écrivais au piano
en rentrant chez moi, j’avais même envoyé quelques
partitions à Mick Michel qui d’ailleurs en avait fait la
demande par une publication sur un magazine, hélas ! Elle
ne répondit jamais, alors qu’elle était vraiment à la
recherche de jeunes auteurs. Mais qu’importait, mon arc
disposait de cordes à multiples facettes, musique, écritures,
peinture, je m’étais même essayé à la sculpture en vain, je
n’ai jamais maîtrisé cette spécialité que j’aimais par ailleurs.
Poète à mes heures, j’écrivais aussi des poèmes d’amour
appréciés de tous paraissait-il. Pour l’heure, je jubilais pour
cette nouvelle connaissance, la présence de la belle
Italienne à Djerba tenait de l’irréel. Je me trouvais dans un
état fébrile dû à la hâte de raconter ça aux copains que
j’allais assurément épater. Je continuai à me répéter
inlassablement « Antonella Lualdi à Djerba ? Comme
estce possible ? En plus il a fallu que cela tombe sur moi,
incroyable !
Je me trouvai à l’hôtel à l’heure précise, comment
pouvais-je ne pas y être ? Dans la salle du restaurant, la
belle trônait au milieu de son papa et sa maman ainsi que
d’autres parents, elle me fit un signe de la main auquel je
répondis, se leva et vint vers moi.
Dans la belle Mercédès, elle s’assit sur le siège passager
et me donna les clefs.
« Tu sais conduire ? demanda-t-elle.
— Bien sûr.
9 — Alors fais-moi connaître ton île. »
Un parfum étrange, enivrant embaumait l’habitacle de la
voiture. Je manquais d’expérience pour les senteurs, les
filles de Djerba n’utilisaient pas le même parfum ; ça
pouvait être du Chanel, Dior, Yves st Laurent, mais à cette
époque à Djerba nul ne connaissait les noms de ces grands
couturiers et parfumeurs ; ces années-là, c’était plutôt
« Habanita de Molinard, Cuir de Russie de Pivert, Soir de
Paris de Bourjois ». Mes narines étaient habituées à ces
fragrances. La jolie jupe bleue à fleurs d’Antonella avait du
mal à couvrir ses genoux pourtant elle tirait dessus
souvent. Avant de démarrer je précisai :
« Il n’y a pas grand-chose à voir la nuit à Djerba, je
voulais simplement faire une promenade au bord de la mer
avec toi. »
Elle éclata d’un rire bruyant et enfantin.
« Ma comme c’est romantique cher ami, avec grand
plaisir, avanti ! »
J’avais raison. A partir de 18 heures dans certaines rues
d’Houmt-Souk, de faibles réverbères à pétrole diffusaient
une lumière plutôt subjective, le profane ne se hasardait
jamais dans ces ruelles obscures où on n’y rencontrait pas
âme qui vive, elles ressemblaient à des coupe-gorges mais
en réalité on n’y risquait vraiment rien. Les tunisiens en
général et les djerbiens en particulier sont des gens très
pacifiques, ils respectent leurs hôtes et vénèrent toujours
leur présence depuis des temps immémoriaux, cependant
aux heures tardives, chacun restait chez soi. Nous sommes
dans les années 50 cela a bien changé depuis, à présent le
cœur de la capitale n’a rien à envier aux grandes villes, des
néons multicolores clignotent, se mélangent aux lueurs
embrasées d’un crépuscule prometteur de nuits de folies
djerbiennes, nuits d’ivresse en boîtes et ailleurs, l’afflux de
touristes a mis fin à la sublime quiétude séculaire.
Je stoppais la voiture au bord de la plage de Sidi
Mahrez, là où se trouve actuellement l’Hôtel Ulysse,
10 inexistant en ces temps. Un ciel constellé de milliards
d’étoiles scintillaient sous le manteau d’ébène recouvrant
l’île magique. Les palmiers en ombres chinoises laissaient
leurs branches se balancer doucement et, telle une énorme
ampoule, une lune d’argent reflétant sur une mer d’huile
allait peut-être, être témoin d’une idylle naissante dans un
décor paradisiaque.
Je m’assis à côté d’elle sur le sable blanc, près de l’eau
qu’un léger clapotis faisait chanter.
Elle s’exclama :
« Meraviglioso ! Tu sais que c’est magnifique ? Je vais
adorer Djerba. »
Nous restâmes silencieux quelques instants, le temps
d’apprécier cette sérénité envahissante.
« Parle-moi un peu de toi », demanda-t-elle.
Elle ajouta :
« Tu es français ?
— Si l’on veut, de nationalité seulement, mon prénom
est Jean-Jacques mais tout le monde m’appelle Jeannot.
— Et ton nom de famille ?
— Ciscardi. »
Elle fronça les sourcils.
« Avec un C ou un S ?
— Avec un C.
— Alors on dit Tchiscardi en italien, sei un Italiano vero.
(tu es un vrai italien)
— Siciliano. Précisai-je. (Sicilien)
— Oui si tu veux, moi mon vrai nom est Antonietta di
Pasca

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