Un bar à Belle-Île
54 pages
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Un bar à Belle-Île , livre ebook

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Description

Après une soirée infructueuse au casino, Bibi, fauché, fait la rencontre d'un vieux monsieur dans un bar. Ils sympathisent. Leur rencontre les mènera dans une périlleuse aventure, dans les îles de Bretagne, où il feront notamment la rencontre d'un contrebandier et d'une jeune fille peu ordinaire.

Informations

Publié par
Date de parution 22 novembre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312018638
Langue Français

Extrait

Un bar à Belle-Île
Ethan Baladeisi
Un bar à Belle-Île














LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01863-8
1. Fortune n’est pas faite
Cette fois ci, c’était la bonne !
Le six. Le six !
Le six allait sortir.
La boule tournait, et n’en finissait pas d’hésiter parmi les numéros creusés autour d’elle.
Le six. Le six par pitié ! Ouiiiii, oui.
La boule était en train d’osciller dans la cavité du numéro six. Encore assez rapidement, certes. Trop rapidement.
Mais que c’était bon ce sentiment d’excitation mêlée de peur !
Et la boule ressortit du six pour aller se caller dans le numéro neuf à côté. Comme ça, sans remords.
Ouille. La situation se gâtait. Il allait falloir faire un petit bilan, là.
Vingt-quatre euros. C’était ça le bilan. Ce qu’il me restait.
Avec ça, il y avait de quoi se prendre une bière, puis rentrer. Le taxi n’était pas envisageable.
Ce serait une bonne longue marche, alors. Saine pour la santé. Et pour le porte monnaie.
Bon, d’abord une bonne bière. Ensuite on referait un bilan.
A cette heure ci de la soirée, le choix des bars était restreint à un seul. Le bar de la Gare.
Bah, après tout, ce n’était pas le pire. Mieux que Chez Gégène en tout cas. Il n’y aurait pas la télé passant des clips de gangsters pleins de bagues, avec des cruches dénudées autour. Ou les infos économiques en continu pour un public d’ivrognes fauchés.
« Une pression siouplait ! »
Pas trop mal cette pression. Fraîche ! Le tonneau avait dû être changé récemment. L’avantage d’être près d’une gare. OK, c’était moche. Mais il y avait du passage, et du coup la bière y était fraîche. Il faudrait y repenser pour une prochaine fois.
« Elle est pas mal la bière ici, non ? »
Le vieux à coté de moi. Il avait plutôt une bonne bouille. L’air goguenard. Il avait même l’air assez hilare, mais pas saoul. Étrange à cette heure ci de la nuit. Intrigant même.
« Oui, elle est surprenamment bonne ! »
« Allez, je vous en paye une autre, c’est ma semaine de chance » me dit le vieux.
« C’est sympa, j’accepte, car de mon coté la veine ne s’est pas encore manifestée. Mais il est encore trop tôt dans la soirée pour faire un bilan trop définitif »
« Deux heures du matin quand même »
« Certes. Mais c’est pas terminé tant que c’est pas fini, comme disent les anglais ! »
« Alors, à la santé des anglais ! »
Mes vingt-quatre euros plus tard, et beaucoup plus pour mon pote le vieux, nous errions dans les rues, gaiement.
« T’habites loin ? »
« Oh, pas trop, à moins de deux heures de marche d’ici »
« Ah. Ceci dit, en voiture dans ton état, ça pourrait prendre plus de temps de toute façon. »
« Sûr. Mais je l’ai revendue. J’en ai plus de voiture. Pour l’instant. »
« Ben, viens dormir dans mon hôtel, j’ai une grande chambre avec deux lits, à deux pas d’ici »
J’acceptais bien volontiers. Deux heures de marche au petit jour, le long des nationales, pour retrouver un frigo et un portefeuille vides tous les deux, c’était moins sexy comme option.
2. La grande vie commence
Le buffet. Avec fromages, bacon fumant, saucisses, œufs brouillés. Des toasts. Des jus !
Le rêve, quoi.
Je décidais de faire le plein de calories, l’horizon étant assez brumeux pour mon crâne, ainsi qu’au niveau des perspectives d’avenir proche.
« Trois jours que je suis ici, et je me suis toujours pas lassé du buffet ! »
« On doit s’y faire assez vite, c’est vrai »
« Ca change des toasts à la confiture de prunes de Maman, en tout cas »
Maman c’était sa femme. Elle était morte d’une crise cardiaque une semaine auparavant.
C’est le notaire qui lui avait appris qu’elle était fortunée, et qu’à présent il pouvait disposer de tout les biens comme bon lui semblait. Oui, c’est bien ça que le vieux lui avait raconté la veille au bar. Certains autres souvenirs restaient quand même assez confus.
« Bon, après ça on va aller se faire une petite virée au bord de la mer, non ? Histoire que je te montre ma voiture »
Un vieux modèle de Mercedes coupé cabriolet. Rouge. Superbe. Ancienne, mais on aurait dit qu’elle sortait de l’usine tellement elle rutilait.
« Maman l’avait laissée des années dans le garage de la propriété du Var. Elle ne lui a presque jamais servi. La propriété non plus, d’ailleurs. »
Le vieux avait découvert par le notaire, trois jours auparavant, qu’il possédait une grande propriété dans le Var, avec quelques jolies voitures et des tableaux dedans. Du coup il avait pris la Mercedes et était monté à Paris avec.
3. Préparation au voyage
« Deauville ? La Baule ? Carnac ? »
« Heu, si ça te gène pas, un endroit loin des casinos. Ils n’ont pas été très généreux avec moi récemment »
« OK, on va aller à Carnac. A mon avis il ne doit pas y avoir de roulette là bas »
« A la Boule, je joue à la Boule »
« Ouais c’est pareil, je voulais dire des jeux de tapis quoi »
« La Boule, c’est la roulette des fauchés, et t’es encore plus sûr de perdre »
« Et t’y joues ? »
« Oui. Car premièrement je suis fauché, et deuxièmement, ça m’excite vraiment de voir cette boule tourner lentement, et hésiter entre les numéros. Mais ça fait un peu cher le divertissement, j’avoue »
« Moi, je suis jamais allé dans un casino, sauf pour jouer à une machine à sous, une fois, à Menton, en vacances. J’avais perdu dix francs, je me souviens »
« Ca fait un euro cinquante »
« Ouais. Dit comme ça, ça fait peu. Mais à l’époque, ça m’avait semblé beaucoup »
Le vieux avait travaillé toute sa vie comme mécanicien dans un garage en Normandie. Il avait rencontré Maman à Deauville sur la plage. Ils avaient trente-cinq ans tous les deux. Elle avait l’air triste et il s’était amouraché d’elle tout de suite. Il avait trouvé un joli être à aimer et à protéger, c’est tout ce qu’il demandait, le vieux.
Ils s’étaient mariés assez vite et s’étaient installés à Rouen, dans un petit appartement.
Mais la petite tristesse de Maman s’était avérée être une dépression permanente, assez sévère. Du coup la vie à Rouen n’avait pas été si folichonne.
De temps en temps Maman piquait des crises de folie. Elle devenait agressive et se mettait à raconter n’importe quoi. Puis assez rapidement elle retombait dans sa dépression.
Au début, le vieux avait été décontenancé. Puis il s’était habitué. Il était quand même content de s’occuper de Maman, même si c’était parfois compliqué.
4. Carnac
La voiture ronflait tranquillement sur l’autoroute.
« Une merveille ce bruit de moteur. Pourtant j’en ai réparé des voitures. Mais un bruit comme ça, c’est pas souvent. »
« Moi ce que j’aime bien, c’est que les gens nous regardent. Surtout les filles, j’aime bien. J’ai pas trop l’habitude. »
« Bah ! t’es jeune toi ! Tu dois plaire. »
« En l’occurrence je crois que c’est plutôt la Mercedes qui plait. »
« C’est sûr qu’elle est belle. Ca me change de ma ZX. »
Sa ZX, c’était sa Citroën ZX. Elle avait presque vingt ans. Un peu rouillée il disait, mais bien entretenue. Sûr que le garagiste n’allait pas négliger sa propre voiture quand même.
« Mais Mercedes ou ZX, les filles elles s’intéressent plus trop à moi »
Certes le vieux était vieux. Mais même plus jeune, il n’avait pas dû trop s’intéresser aux femmes. Maman lui suffisait.
Carnac. Sa belle plage. Ses belles maisons.
Son casino.
« C’est embêtant cette histoire de casino » dit le vieux. « Mais on va trouver une solution, t’en fais pas »
La première épreuve était de trouver un restaurant ouvert à cette heure tardive.
Une entrecôte et quelques bouteill

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