Un destin
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Français

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Description

Un Destin parle d'une aventure avec des hauts et des bas et qui résume au fond de quoi la vie est faite. Mais malgré ces difficultés une solution est toujours possible.

Informations

Publié par
Date de parution 21 janvier 2014
Nombre de lectures 8
EAN13 9782312020709
Langue Français

Extrait

Un destin

Mahamadou Diakhaby
Un destin












LES ÉDITIONS DU NET
22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013
ISBN : 978-2-312-02070-9
Et la vie dépasse son entendement. Ainsi va-t-elle s’explorer. Là-bas elle va se trouver si variée, parfois séduisante, parfois effrayante, parfois complexe, parfois compliquée, parfois relativement simple. Elle a vu ses jeux, ses allures, ses colères et ses sourires, elle s’est mise à la disposition de ses humeurs, de ses agonies et des extases de son âme qui vit et vivra en s’enivrant sans cesse de vertu.
Sa beauté ne fait aucun doute, ce pur corps et ce pur sang, ce pur innocent est ce que Dieu seul sait définir la beauté. Elle est née dans une famille de huit enfants, elle est la seule fille parmi sept garçons. Cette position lui a donné une faveur chez sa maman. Ainsi, elle est tellement aimée par sa maman, cette maman qui ne peut jamais vivre sans cette fille, et cette fille qui si elle perd une minute de vue à sa maman tombe malade. Elles sont très liées, leur quotidien est rythmé par l’omniprésence de l’une au côté de l’autre. Leur vie est partagée entre la saison sèche et la saison des pluies, leur activité entre travaux ménagers du jour et loisir nocturne à la tombé du soleil. C’est un couple rythmé par une union qui fait la jalousie de ses frères.
Cet amour maternel se traduit chez Mabo par une émotion et une représentation infantile, déposées en elle pendant sa trajectoire de nourrisson. D’où cette mise à jour permanente d’adaptation au moindre comportement de sa mère, faisant des liaisons entre son monde extérieur et intérieur, base de la stabilité affective entre elles. Alors la tendresse entre MABO et sa mère ne peut qu’être naturelle et évidente.
Nous sommes au mois d’avril, c’est l’approche de la saison des pluies, la forêt commence à montrer les premiers arbres qui font mûrir leur fruit pour les villageois, l’homme commence à sentir le changement d’air, l’atmosphère devient sympathique, le soleil commence à retenir ses rayons de la saison sèche, les nuages annoncent leur retour, le cœur sent l’humidité, l’esprit embrasse les préoccupations, finis les 4 mois de repos, de loisir, et de santé nutritionnelle. Le chant matinal du coq, annonce la détresse hivernale du soir, le coup du pilon de la soirée annonce la vidange des greniers depuis le matin. L’homme doute, il pense à la défriche des champs, son cœur balance entre culture vivrière et culture commerciale. C’est dans ce tohu-bohu préparatoire de la saison des pluies que les premières pluies tombent dans ce village perdu au milieu de la brousse où l’on voit l’influence qu’exerce l’agriculture sur la marche de la société. Elle donne aux habitants du village une certaine direction, elle crée des opinions, fait naître des sentiments, suggère des usages et modifie les comportements. Un ordre fixe ne tarde pas à venir : les travaux champêtres. On y envisage les différents actes de la vie humaine sous un jour particulier qui ne change pas, il y règne des habitudes réglées. Ces hommes et ces femmes se sont faits une gloire, des vertus et une honnêteté dans le travail. Ils conçoivent ainsi une sorte d’honneur pendant les récoltes à venir. Ces premières pluies, souvent brèves et imprévisibles constituent une véritable aubaine pour ces braves paysans.
Les festivités de la rentrée hivernale peuvent à présent commencer. Les villageois vont ainsi profiter les derniers moments de liberté. Ces moments là sont précieux mais tristes à la fois. Ces festivités doivent donner aux villageois la force d’affronter les travaux champêtres. On doit danser, jouer et rire toute une nuit. C’est une sorte de « au revoir » à six mois de saison sèche synonyme de repos et de liberté. Ainsi quelques fois on est triste de voir ces six mois écoulés si vite. Mais on se dit qu’il est temps que la pluie tombe aussi car les greniers commencent à se vider.
C’est un vendredi que doit se tenir la grande fête. Ce jour là, l’atmosphère du village a préparé la nature pour recevoir les percussions rythmiques de la séance de Tam-Tam. Dès les premiers coups de tam-tam, les habitants se sont rencontrés dans ce grand espace. Un joli cercle est formé. Nous constatons sur le diamètre du cercle la symétrie entre les griots et les femmes et au milieu du cercle on peut voir le feu qui va éclairer toute la nuit le lieu de la danse. Les hommes se sont rassemblés sous une tente pour la contemplation de leur femme dans l’épreuve de danse. Les filles, les enfants et les garçons complètent les rayons du cercle.
Dès l’aube les femmes du village se sont mises sur pieds pour des préparatifs. Ce jour là, Mabo et toutes les filles de son âge n’ont pas fermé les yeux. Elle a passé toute la nuit au chevet de sa maman. Cette mère protectrice, cette mère si chère et si complice la raconte des contes transmis de génération en génération. Elle écoute attentivement ces contes, et parfois elle se sent à l’intérieur de la scène que vient lui raconter sa maman. Elle se met parfois à pleurer au bonheur de sa maman, qui s’intéresse moins à l’émotion qu’elle éprouve dans ce conte mais à la leçon qu’elle en tire pour façonner sa personnalité . Ainsi aucun conte n’est pris au hasard. Tout est bien réfléchi au départ. Et à la fin de chaque conte sa mère lui pose des questions sur le comportement de tous les personnages du conte pour vérifier si elle sait faire la différence entre celui qui a fait du mal et celui qui a fait du bien et lui demande sa préférence entre les différents personnages. Elle l’encadre tel un professeur soucieux de transmettre la connaissance à ses élèves sous le regard soupçonneux de l’inspecteur d’académie. Cette mère est consciente qu’elle est sa seule fille et elle n’aura pas une autre car elle a atteint sa ménopause. Elle est consciente que sa fille est la plus belle du village, mais c’est sa fille qui a aussi le moins de privilège par apport à ses copines. Elle est toujours la moins bien habillée, car issue d’une famille très pauvre. Son père a épousé sept femmes avec chacune au moins sept enfants. Une famille nombreuse qui vit dans une extrême pauvreté. Cette famille de 57 âmes vit dans des conditions épouvantables où la seule source de revenu est l’agriculture vivrière. Les membres vivent entassés dans des petites cases avec une promiscuité totale, des toits qui laissent apparaître des trous à travers desquels entre tout phénomène extérieur : l’eau, des insectes et des reptiles et qui se solde dès fois par des drames familiaux. Comme un matin on trouva une fille de sa tante morte dans la case où elle dormait. En effet, un gros serpent s’est infiltré dans la case à travers le toit. Le serpent s’est enroulé tout au long du corps de la fille et l’a mordue, la fille est morte sur le coup. C’est la énième fois que de tels drames se produisent dans ce village dépourvu de tout centre de santé. C’est dans ces conditions épouvantables que sa maman doit l’élever. Elle doit en plus faire face aux incessantes querelles qui se produisent entre elle et les enfants de ses tantes et qui finissent toujours par une bagarre entre coépouses.
Il est six heures du matin quand, les premiers pilons du village commencent à retentir. Les femmes sortent une à une pour se diriger sous l’arbre à palabre du village. Ici, elles vont se mettre au tour des mortiers plein de mil, de sorgho et de maïs. Ici va commencer la poésie de l’écrasement du mil, du sorgho et du maïs. Ainsi trois pilons se battent à tour de rôle contre la nourriture dans le mortier. La levée et la descente des pilons dans le mortier sont rythmées par des chants et des battements de mains. Ces femmes dont l’intelligence a forgé l’écriture du pilage, montrent leur savoir faire dans la transformation des graines en farine. Leur dynamisme, leur esprit d’équipe et leur sens de la communication au tour du mortier montrent leur savoir être si chère à l’entreprise moderne. Ces braves femmes, vont continuer le même travail jusqu’à 11H dans la matinée. La farine obtenue, elles vont se diriger vers le domicile de celle qu’elles ont choisie comme leur aînée pour les cuissons. C’est la maman de Mabo qui est choisie cette année comme aînée des femmes du village. Ainsi elle a aménagé un espace où elle a fixé tout au tour des crintins. Elles se sont rassemblées chez elle, m

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