Un Noël pas comme les autres
101 pages
Français

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Description


5 nouvelles autour de Noël qui vous feront voyager, rêver, enquêter, et assurément, vous toucheront...




RÉSUMÉ


Noël : la période des cadeaux, des contes, des réunions de famille, des découvertes, des rencontres et des surprises.


Laissez vous enchanter par cinq histoires, différentes et similaires à la fois, tantôt tristes tantôt joyeuses, tantôt mouvementées tantôt calmes, mais toujours belles et empreintes d'une touche de magie.


À travers ce recueil, préparez vous à arrêter le temps et à vivre un Noël riche, un Noël définitivement pas comme les autres...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 22
EAN13 9791096622245
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Retrouvez notre catalogue sur : www.editions-plumessolidaires.com
Un Noël pas comme les autres Franck Tchotchoé A.J Lanolli Pascale Marie Quiviger
Marie H. Marathée
Marguerite Gauthier Iman Eyitayo EDITIONSPLUMESSOLIDAIRES
2017,EDITIONSPLUMESSOLIDAIRES EMAIL:CONTACT@PLUMES-SOLIDAIRES.COM SITEINTERNET:WWW.EDITIONS-PLUMESSOLIDAIRES.COM RÉALISATIONGRAPHIQUEDECOUVERTURE:MARILYNNEEL CORRECTRICE: AUDREYMOUI VÉRIFICATIONDUBONÀTIRER: AUDREYMOUI ISBN-13 : 979-10-96622-24-5 TOUSDROITSRÉSERVÉSPOURTOUSPAYS DÉPÔTLÉGAL:DÉCEMBRE2017
PRÉFACE
« LE TEMPS »
Le temps passe, file, court et ne s’arrête jamais. Il mène sa vie et nous ignore, il ne nous attend pas. Et, pendant ce temps, que faisons- nous? Nous lui courons après. Mais pas tout de suite, non. Toujours trop tard. No us nous employons à le perdre, à le laisser couler entre nos doigts comme l’eau de la r ivière que jamais on n’attrape. On traîne, on renâcle, on discute, on n’agit pas. Puis , un jour, la rivière devient plus puissante, le courant nous entraîne, vers la fin. E t là, tard, mais heureusement jamais trop, on s’emploie à remonter le courant. On voyage , on aime avec l’énergie qui vient du fait qu’on ne sait pas si ce sera la dernière fo is. On mange aussi. Plus, souvent. Mieux, parfois. Avec de la chance, on découvrira qu ’il ne s’agit pas que de soi. Peut-être se tournera-t-on vers les autres, là aussi sat isfait d’avoir trop aimé un seul. Mais toujours le temps passe, la rivière et le fleuve on t grandi. Ils se rapprochent de leur destination. La cascade gronde, et là, avant la chu te, dans les derniers instants, enfin il nous comprend. Comme juste avant un accident, pour la première fois, il s’étire.
— Franck Tchotchoé
ENCHANTERESSE
A.J Lanolli
Cs confié mes pensées. Touther journal, voilà fort longtemps que je ne t’ai pa d’abord, je te souhaite un joyeux Noël. La dernière fois, je devais encore être au collège, il me semble. Tu as été mon ami le plus fi dèle pendant mon enfance difficile. Quand j’étais isolée, lors des récréations, lors de s disputes constantes de mes parents, tu étais toujours là pour moi, qui me sentais seule au monde.
Je me suis bien rattrapée, j’ai réussi à me faire d es camarades au lycée, bien que j’aie dû me… «transformerée. J’ai» pour en arriver là. Mes rondeurs ne m’ont pas aid eu quelques problèmes de santé, ma perte de poids f ulgurante en est probablement la cause.
J’ai tellement de choses en retard à te raconter, j e ne sais pas par quoi commencer. Un jour, je me suis fait attaquer par un chien, et depuis j’ai une phobie envers les animaux. Il défendait son territoire, je sais, son but n’était pas de me faire du mal, mais, quelle que soit l’espèce, j’en ai peur maintenant.
Mes études se sont bien déroulées, j’ai obtenu mon diplôme de commerce, et cerise sur le gâteau… avec mention. J’ai ouvert une boutiq ue de bijoux et accessoires pour femmes. Cela fonctionne bien, même plutôt bien. Dan s quelques mois, une deuxième va voir le jour, et je n’envisage pas de m’arrêter là. La petite fille que tout le monde ignorait tient enfin sa revanche. Maintenant que tu connais les grandes lignes de ma vie, revenons-en à nos moutons.
Il s’est déroulé quelque chose d’incroyable dans ma vie, le soir de Noël. Je ne peux en parler à quiconque, on me prendrait sûrement pou r une folle. Pas même à mes parents. Ma relation avec eux n’est déjà pas très b onne, ils me feraient sûrement interner pour ce que je m’apprête à te révéler. Cro is-moi, j’ai vraiment passé «un Noël pas comme les autres».
C’est le matin du 24 décembre.
L’alarme de mon réveil sonne. D’une main, je l’étei ns et, étant tellement bien, me reblottis sous ma grosse couette bien chaude. L’env ie de me lever ne vient pas. Je soupire, car il faut que j’arrive à sortir de mon l it. On est pourtant dimanche, mais j’ai des impératifs au travail. En descendant dans la cu isine pour prendre un petit-déjeuner en vitesse, mon téléphone vibre.
— Allo? — Roryses chercher la commande? C’est maman. Pour ce soir, il faudrait que tu pas
chez le traiteur, je ne vais pas avoir le temps d’y aller.
— Papa ne peut pas y aller? J’ai du travail aujourd’hui.
— Tu travailles le jour du réveillon? — Normalement non, mais une cliente m’a passé une c ommande hier, je dois impérativement la terminer. — Très bien, mais n’oublie pas de passer chez le traiteur, insiste ma mère. Elle raccroche avant que je n’aie le temps de lui d ire autre chose. Je hausse les épaules et me dirige vers la cuisine.  J’ai emménagé dans un duplex dans la ville voisine . Je me suis éloignée le plus possible de mes parents, car ils empiétaient trop s ur ma vie privée, cependant je ne peux me résoudre à ne plus fêter Noël avec eux. On a établi une sorte de trêve : ce soir-là, pas de dispute, tout se passe bien. C’est également l’occasion pour moi de voir le reste de la famille.
Je n’ai plus le temps pour un petit-déjeuner — Mama n m’a déjà trop retardée —, un verre de jus de fruits suffira. Quittant mon appart ement, le froid extrême me surprend. Je ne m’attendais pas à cela, mais, du coup, les vi tres de ma voiture sont recouvertes de glace. Allumant le préchauffage et entendant un bruit étrange venant de sous mon véhicule, je me penche doucement pour voir ce que c ’est. La peur me saisit, et j’ai l’impression que mon cœur va jaillir de ma poitrine . Un petit chien — un cocker, je pense — est allongé et pleure. Je ne remarque aucun collier, mais j’inspecte les alentours, pour repérer si quelqu’un le cherche. En revenant, à mon grand soulagement, il n’est plus là. Je monte donc dans m on auto et démarre.
La circulation est bonne, ce matin. Je ne mets que quinze minutes pour me rendre sur mon lieu de travail. C’est toujours un plaisir de venir à mon propre magasin, j’éprouve de la fierté et ai même du mal à m’y fair e de temps en temps. Jamais je n’aurais pensé avoir mon entreprise. En entrant, j’ allume les lumières et les décorations de Noël, puis me dirige vers l’arrière-boutique, où est installé mon atelier. J’entends soudain la cloche retentir. Cela ne peut pas être m a cliente, il est bien trop tôt. Un monsieur âgé appuyé sur sa canne me regarde en souriant.
— Bonjour, monsieur, puis-je vous aider?
— Oh non, vous êtes bien charmante, je venais vous voir car vous avez oublié votre chien dans votre voiture, dit-il d’une voix tremblo tante. Comme il fait froid, j’ai peur qu’il ne tombe malade.
— Mon chien?
Une fois que je suis sortie de la boutique, mon ang oisse s’accentue : le petit cocker est là. Il a dû se faufiler sans que je l’aperçoive . Ses pattes avant posées sur le bord de la vitre arrière, il me regarde en secouant sa queu e, tout content. Je me retourne, paniquée, pour demander de l’aide, mais le vieil ho mme n’est plus là. J’interpelle une jeune femme près de moi, lui explique que ce n’est pas mon chien et que j’ai peur des animaux. Elle ouvre la portière et le fait descendr e. Je la remercie, referme vivement ma voiture et regagne mon commerce tout en espérant qu’il ne me suive pas.
La matinée passe, pendant que je réalise le pendent if que m’a commandé la cliente la veille. Il s’agit d’un médaillon en forme de cho uette où elle pourra insérer la pierre qu’elle doit amener. J’y incruste quelques strass d e différentes couleurs sur les ailes. Vers midi, je ferme la boutique afin de manger tran quillement mon repas. Ma bouilloire chauffant, je pioche quelques ingrédients dans le n ouveau frigo que j’ai installé récemment pour me préparer une salade composée pend ant que mon thé infuse. Soudain, je m’aperçois, agacée, que le cocker se ti ent devant ma vitrine. Comme je
perçois ses couinements, j’allume la radio pour évi ter de l’entendre : cela me stresse trop de savoir qu’il n’est pas très loin. Une fois rassasiée, je déverrouille la porte d’entrée, tout en observant le chien du coin de l’œ il, et, après l’avoir scruté quelques secondes, je me rends finalement dans l’atelier. Il ne me reste plus qu’à attacher un collier en argent au pendentif. Une fois mon travail terminé, je m’occupe de ranger et de nettoyer la boutique en attendant. Il est maintenant dix-sept heures, et la nuit commence à tomber. J’aperçois mon acheteuse de l’autre côté de la rue. J’avais ou blié qu’elle était si excentrique. Elle est habillée d’une longue robe légère à fleurs, porte de grandes lunettes de soleil qui lui mangent la moitié de son visage, ainsi qu’un grand chapeau de paille. En traversant la route, hors du passage piéton, sans regarder, elle manque de se faire renverser : une voiture klaxonne et freine juste à temps, mais ma c liente ne la remarque même pas. Elle caresse le cocker puis rentre dans la boutique . — Bonjour, je suis Madame Tariana, je viens cherche r ma commande, me dit-elle. — Bonjour, comment allez-vous, Madame Tariana?
— Ma foi, très bien avec ce beau temps. — Vous n’avez pas froid, habillée comme ça? — Oh, ma chérie, le froid n’est que dans la tête, m e répond-elle en enlevant ses lunettes.
Lui souriant en retour, je vais chercher son collie r, mais, en revenant, je la surprends à chuchoter au chien au travers de la vitre :
— Comment ça, elle t’a laissé là? demande-t-elle à l’animal comme si elle attendait une réponse. Tu voulais juste être au chaud? Mon pauvre! — J’ai votre commande, madame. Elle se relève, tout en me regardant bizarrement, p uis se dirige vers moi, prend le pendentif, l’observe en fronçant les sourcils et le repose sur le comptoir.
— Auriez-vous un marteau?
— Oui, bien sûr, réponds-je, surprise, en allant le lui chercher.
Elle hôte de sa main droite une bague ornée d’un ma gnifique rubis, la pose sur le meuble en bois et, d’un grand coup de marteau, qui fait vibrer la caisse ainsi que les présentoirs, la brise pour y décrocher la pierre pr écieuse. Elle l’incruste ensuite à l’intérieur du pendentif.
— Ah oui, c’est beaucoup mieux. Merci à vous, me di t-elle sans un regard.
Elle remet ses lunettes de soleil et me tend son rè glement. — Merci! Vous n’aviez pas noté votre adresse sur votre fic he de commande. — Oui, en effet, c’est tout à fait normal, je n’ai pas d’adresse réelle.
— Comment cela est-il possible?
— Je vis dans une petite maison dans la forêt qui s urplombe la ville. Mais, dites-moi, le chien est à vous? — Ah non, du tout, je ne sais pas à qui il est, il me suit depuis ce matin. — Oui, c’est ce qu’il m’a dit, pourquoi ne le prene z-vous pas dans votre boutique au chaud?
— J’ai peur des animaux, lui réponds-je, interloqué e. La femme s’esclaffe et farfouille dans les poches d e sa robe. Elle en retire un papier
et un crayon, y écrit quelque chose et le plie avan t de me le tendre. Je le lui prends des mains, le déplie pour y voir une inscription à pein e lisible. Je relève la tête et remarque qu’elle n’est plus là. Je scrute à nouveau la feuil le et y lis ceci :
«Toi, la jeune femme aux cheveux blonds, aux yeux ve rts, tu connaîtras, grâce aux pouvoirs de la forêt, tout ce dont tu as peur, jusq u’à ce que tu voies ton erreur.» — Elle est complètement folle, rigolé-je en jetant la note dans la poubelle. Quelques heures passent, et c’est la fin de la jour née. Une fois les morceaux de bagues oubliés sur mon comptoir nettoyés, je lave l e sol et éteins les lumières, laissant pour ce soir les décorations de Noël allumées. C’es t le crépuscule, la pluie commence à tomber. Prenant mon parapluie, je me rends compte que le cocker est toujours là, sous la pluie. Mon regard est posé sur lui, ne sach ant que faire. Soudain, mon portable se met à sonner. «Maman» est écrit sur mon écran. Je m’empresse de monter dans ma voiture et décroche.
— Oui, maman, je suis sur la route!
— Très bien, n’oublie pas de passer chez toi te cha nger, ta grand-mère sera là. — Oui, ne t’en fais. Je dois raccrocher, je conduis , dis-je avant de lui raccrocher au nez, petite vengeance pour ce matin. Je démarre et me rends chez le traiteur.
Sortant de chez le traiteur, direction monhome sweet home. Vu le temps, je me changerai en arrivant chez mes parents. Je m’habill e chaudement et protège ma robe d’une housse pour ne pas la froisser. Après avoir v érifié que je n’ai rien oublié, je ressors. La pluie ne cesse de tomber : en seulement quelques secondes, je suis trempée de la tête aux pieds.
J’envoie un texto à ma mère et prends la route. J’e n ai pour une quarantaine de minutes. En effet, aucun bouchon n’est à déplorer, la circulation est fluide. Je me prépare mentalement à voir ma famille en écoutant d e la musique. Alors que je chante à tue-têteI will survive de Gloria Gaynor, le poste se met à grésiller. J’e ssaie de le régler, en vain.
Elle crépite de plus en plus : je perçois une voix féminine. Malgré les coupures, elle me paraît familière. J’ai l’impression de devenir f olle en pensant reconnaître ma cliente de cette après-midi. J’essaie de trouver la bonne s tation car cela me surprend de l’entendre. Pourquoi parlerait-elle à la radio? Ce n’est pas le genre de femme à travailler dans le domaine. Seulement, ce que j’ent ends me perturbe, alors j’éteins tout. Il me semble, de souvenir, qu’elle disait : «Tu connaîtras, grâce aux pouvoirs de la forêt, *grésillement* jusqu’à ce que tu voies ton e rreur.»
Alors qu’il ne me reste que la moitié du chemin à p arcourir, la pluie cesse et donne place à des flocons. Je sais que c’est pratiquement impossible, vu le microclimat de la région : depuis que je suis toute petite, il fait s oit très chaud, soit très froid, mais jamais juste ce qu’il faut, et, pourtant, je ne rêve pas, c’est de la vraie neige.
Je me gare sur le côté de la route et sors de la vo iture, pour regarder tomber sur les environs, pour la première fois de ma vie, les peti ts cristaux blancs et froids. Ils se posent sur mon visage, me laissant frissonner au pa ssage et sourire bêtement. Je m’empresse d’attraper mon téléphone pour appeler ma famille, mais personne ne décroche. Un Noël blanc, que demander de plus? Je reprends mon chemin, mais la poudre blanche tombe abondamment et m’empêche presq ue de voir l’avant de mon capot. Mon allure est prudente, même s’il n’y a auc un automobiliste à l’horizon, ce qui
est bizarre, vu que c’est l’axe le plus fréquenté, celui près de la forêt. Aurais-je raté la météo annonçant une tempête? Non! Puis ma mère me l’aurait rappelé lors de notre appel.
La poudreuse s’accroche au bitume. En regardant sur les côtés, je me rends compte que sa hauteur au sol atteint des proportions hallu cinantes. J’accumule énormément de retard, alors que tout se déroulait si bien. Soudai n, la radio s’allume toute seule, ce qui me surprend et me fait dévier la voiture sur le côt é. La panique m’envahit, mais j’arrive à la stabiliser. J’essaie tant bien que mal d’étein dre l’autoradio. Il n’y a que des interférences, et le volume est à son maximum. Je q uitte deux secondes la route des yeux, et je n’aperçois le tronc d’arbre qu’au derni er moment. Par peur, je freine brusquement, tourne mon volant, ce qui me vaut de f inir mon chemin dans le fossé à quelques centimètres d’un gros rocher. Le choc est si violent que ma tête heurte la vitre sur le côté si fort que j’en perds connaissance.
Lorsque je reviens à moi, mon auto est enfouie sous la neige, et le froid engourdit quasiment tout mon corps. J’essaie de redémarrer, m ais plus rien ne fonctionne. Je cherche mon smartphone dans mon sac pour appeler un e dépanneuse et prévenir mes parents de mon accident. Mais, sur l’écran de mon t éléphone, pas de signal : il ne manquait plus que ça! Je m’extirpe difficilement de la voiture et rejoi ns la route afin de chercher de l’aide. J’attends dix minutes, seulemen t l’air glacé est si intense que je retourne à l’intérieur de mon véhicule. Je saisis l e plaid que je laisse toujours sur la banquette arrière pour me réchauffer. Il est rempli de poils de chien, ce qui m’agace au plus haut point.
J’attends, dans mon auto, pendant plus d’une heure, à espérer que quelqu’un vienne à mon secours, en vain. Si je reste plus longtemps, le froid risque d’avoir raison de moi, car ma couverture ne me tiendra bientôt plus assez chaud. Je décide donc de prendre mon courage à deux mains et poursuis mon chemin à p ied, doucement, sous la tempête de neige. J’enjambe le tronc d’arbre respon sable de mon accident et continue tout droit. Il est difficile de ne pas se rendre co mpte que la chaussée est devenue glissante, il me faut donc être prudente. Seulement cinq minutes de marche, et je ne sens pratiquement plus les extrémités de mes doigts . Mes pieds commencent également à être gelés. J’avance encore quelques mi nutes, cherchant du réseau, mais mon portable n’indique toujours aucun signal.
— Ce n’est pas possibleetés au! m’écrié-je, énervée, en lançant quelques grossièr passage.
Je n’aperçois que les flocons de neige, tombant à p erte de vue, et cette forêt qui me paraît interminable! Soudain, sur mon côté gauche, une pancarte. Je m’ approche de plus près, afin de lire ce qui y est inscrit. «Madame Tariana, tout au bout du chemin». Ma cliente de tout à l’heure n’habite donc pas très loin. Je vois que le panneau n’est en réalité qu’une vulgaire planche sur un piquet avec une écriture dorée. Dois-je continuer ma route sous la neige ou dois-je essayer de trouve r où elle vit? Et peut-être ainsi y passer un appelr avec ce froid.? Ma réflexion est brève, je n’arrive plus à avance J’emprunte donc le chemin, m’enfonçant dans le bois sombre.
À ma grande surprise, il y fait plus chaud, et peu de neige recouvre le sol. En levant les yeux au ciel, je remarque que les arbres sont s i denses que la tempête ne peut presque pas les traverser. Je ne vois aucune trace d’une maison. Cependant, j’ai une drôle d’impression : je me sens comme observée, pou rtant je n’aperçois personne à l’horizon. Mon cœur s’accélère au moindre craquemen t autour de moi. «Garde ton calme», me dit une petite voix dans ma tête. Même si fai re une halte dans cet endroit lugubre ne m’enchante pas, je n’ai pas le choix. Me s pieds ne répondent plus, m’obligeant à m’asseoir sur la souche d’un vieil arbre. Je me demande ce que font mes parents, ainsi que le reste de ma famille.
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