Un nomade en ville
85 pages
Français

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Description

Ce roman retrace la vie d’un jeune berger du Sahara, qui quitte son village pour la ville où il se reconvertit dans les ventes du natron et par la suite, des bétails et des marchandises. Avec le temps, il se marie à une femme et ils ont 5 enfants dont 2 meurent de la famine liée à la sécheresse et à la guerre. Ensuite, il part à la capitale pour tenter sa chance. Où il devient riche et oublie sa femme et ses enfants. Ces derniers le suivent là-bas. Et par la suite, l’un de ses fils devient brillant à l’école, décroche son baccalauréat quelques années plus tard et part par la suite en Europe par la voix terrestre, en traversant le Sahara et la méditerranée, pour tenter sa chance lui aussi à son tour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 avril 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312058313
Langue Français

Extrait

Un nomade en ville
Brahim Bokori Youssoubo
Un nomade en ville
Récit d’un descendant des nomades du Sahara
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
La photographie de couverture
Image d’illustration ; prise et retouchée par l’auteur lui-même.
Les mots dialectaux dans l’ouvrage
Le dialecte employé dans cet ouvrage est le Gorane (langue parlée par les Toubous ou les Ikaradens dans le Sahara oriental) et son écriture respecte la graphie ancienne
© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-05831-3
Préface
On demande souvent aux jeunes tchadiens d’écrire des livres, pour faciliter leurs échanges avec le monde et se divertir en même temps. Et ce jeune a eu l’audace d’écrire ce roman à sa manière, pour exprimer son passé et son vécu et aussi pour faire découvrir sa culture au monde extérieur. Je trouve intéressant son projet et il donne aussi l’envie aux autres jeunes d’écrire, surtout en utilisant le français facile pour véhiculer leurs messages. Et cela les encourage à écrire très facilement et sans se faire des grands soucis. L’écriture est aussi une forme d’apprentissage. On apprend à écrire et on devient écrivain.
L’auteur a imaginé des continents, des pays, des régions et des villes qu’il les situe entre le Sahara et la steppe. Et il a raconté son histoire. Pour bien comprendre ce roman, il faut connaitre l’histoire du pays de l’auteur. Et celui-ci a utilisé un style nouveau qui inverse les noms des villes réelles et qui code ces dernières. Par exemple : Laitka veut dire Kalait qui est une ville située au nord-est du Tchad. Pour bien comprendre le contenu, il faut savoir déchiffrer les mots codés. Pour arriver à cela, il faut se référer tout le temps à l’histoire du pays de l’auteur et vous arriverez à le décoder totalement et comprendre le sens. C’est un jeu en quelque sorte. Par exemple : Boussaw veut dire sable en langue Gorane (langue maternelle de l’auteur). Et une région totalement désertique au Tchad, se trouve qu’au BET (Borkou, Ennedi, Tibesti), donc Boussaw = BET .
L’auteur a attribué à ses deux personnages clés les prénoms de Jokouri Jolo {1} , qui signifie une coiffure traditionnelle en langue Gorane. C’est aussi une forme de transmettre sa culture aux autres. Tout comme le mariage et le divorce chez les Goranes et le rôle de la femme dans la vie du couple. Tout en soulignant un petit trait culturel spécifique. Sans oublier les commerces des hommes dans le désert et à dos de dromadaires. Ces commerces millénaires ont inspiré le monde entier et donnent envie de lire ce livre. Et sans oublier les longs voyages en caravane dans le Sahara. Si on a lu une histoire du désert, on ne loupera jamais de lire ceci.
Ce roman relate aussi la guerre de 1979 que le pays de l’auteur a connu, où des factions rebelles disputent le pouvoir central. Et au final une petite faction des rebelles, parvient à prendre le pouvoir et dirige le pays jusqu’à 1982. Cette petite faction dirigeante est aussi une partie des révolutionnaires que l’auteur parle dans ce roman.
Ce roman s’est inspiré aussi du roman 1984 de George Orwell et pour accentuer l’imagination et le côté mythe. Par exemple : l’auteur surnomme l’Afrique ; Océnia, l’Europe ; Eurasia et l’Asie ; Estasia. Contrairement à George Orwell qui délimite les appellations en trois parties des continents qui sont reliées les unes aux autres, pour former des très grands « blocs ». Et l’auteur lui surnomme continent par continent, sans relier les trois parties continentales.
En lisant ce roman, on se rend vite compte que l’histoire se déroule en Afrique et surtout la sècheresse de 1984. Ce tragédie s’est déroulé qu’en Afrique et est des raisons climatiques. C’est l’interaction entre trois systèmes océaniques (Atlantique, Pacifique et Indien) qui est en cause. La sécheresse de 1984 est décrite comme la pire enregistrée depuis un siècle. Des milliers des personnes sont mortes de malnutrition, avec un déplacement de population dépassant le chiffre des milliers. Et un grand nombre de ces personnes est concentré dans les capitales et les grandes villes du continent.
Anonyme
C’était un matin d’été de 1988 à Glabtirtum {2} , que Jokouri a été soustrait de sa mère, par son père Jolo, juste après la mort de son grand-père maternel, au village de Boussaw {3} . Jokouri Jolo, l’enfant qui vient d’être endeuillé, pensant partir à Boussaw, pour célébrer le septième jour du décès brusque de son grand père qu’il l’a tant chéri. Et comme le veut la coutume, comme le font sa mère Magrou et sa sœur Bobrou, avec le reste de la famille maternelle.
Ce grand père nomade venu de loin et à l’est de Boussaw, pour trouver l’amour, chez ses oncles maternels. Ce grand père de famille millénaire, dont des ethnologues d’autres siècles en ont écrit dans les annales de l’histoire. Ce grand père aimant, courageux, riant… qui le prend fièrement, sur le dos de son Goni {4} , lors de transhumance de l’est à l’ouest du Sahara. Ce grand père qu’il l’a fait gouter le premier goute, du prestigieux lait de la chamelle. Ce grand père qui l’a fait manger pour la première fois, la précieuse viande de Wahni {5} . Ce grand père qu’il l’a assisté à ses premiers pats et à ses premiers langages enfantins. Ce qui a marqué Jokouri Jolo, c’est le fait de ne pas pu partir assister au septième jour, de funérailles de ce grand père, dont il admirait tant, malgré qu’il soit enfant. Chez les gens de Boussaw, les enfants doivent accompagner les adultes, dans les moments difficiles. Et Jokouri Jolo n’a pu faire cette assistance et ça le choque énormément.
Cette soustraction de Jokouri de sa mère n’est pas comme les autres. Par ce qu’il est autorisé, par les coutumes de Boussaw. Lorsqu’un mari et une femme divorcent, le mari a deux options. La première option ; il a l’autorisation traditionnelle de prendre ses enfants, avec lui de gré ou de force et partir les élevés, dans son nouveau foyer. Mais à condition qu’il les éduque parfaitement et les nourris convenablement. Sinon, il aura une lourde amende. Et elle est d’une conséquence historique. Tous les déclins de ses enfants reposent donc sur ses épaules. La deuxième option ; soit il les éduque lui-même ou soit il acquitte des pécules et des pensions alimentaires à la mère biologique de ses enfants. Dans ce cas, les enfants resteront avec leur mère et la responsabilité de déclins des enfants est partagée. Et si, le père laisse ses enfants chez leur mère et part refaire sa vie avec une autre femme, sans s’occuper de ses enfants, là on parle d’abandon. Quoiqu’il advienne aux enfants, la responsabilité du père est engagée. C’est ainsi les mœurs et les coutumes, chez les nomades de Boussaw. C’est une loyauté parallèle de celle du reste du monde et des autres pays. Dont ils l’ont hérité de leurs aïeuls et qui les sert aujourd’hui de survie, dans cet immense désert aride, où presque rien ne pousse, à part quelques palmiers dattiers et des fruits exotiques.
Leurs ancêtres qui ont des origines multiples et ont traversé quasiment tous les déclins planétaires. Ils ont su s’adapter à toutes les périodes du réchauffement climatique, des invasions étrangères et des guerres mondiales fratricides. Ils ont laissé aujourd’hui leurs traces par des gravures rupestres, sur les massifs de Boussaw, dont le secret reste encore à percer. Des personnages mystérieux qui y sont peints sur des roches. On découvre à travers ces arts rupestres, qu’ils ont élevé des vaches, quand il y a de l’eau et qu’ils ont élevé des dromadaires, quand il y a du sable. Ils ont planté de mils et du bleu, quand il pleut et ils ont planté des palmiers dattiers, quand il ne pleut guère. Ils ont su s’adapter à toutes les périodes. Par cet art, Ils ont légué aujourd’hui un héritage gigantesque, qui sert encore de survie à leurs descendances, dans cet immense désert du sable rouge et jaune, tacheté piètrement du bleu et du vert. Où il faut faire des kilomètres et des kilomètres à pied, pour trouver des points d’eau pour s’approvisionner et assoiffer ses bêtes. Et cela dit, on y découvre encore aujourd’hui, de nombreuses caravanes à Boussaw, qui parcourent cet immense désert, comme leurs aïeuls, il y a plusieurs milliers d’années. Dont la diversité et la beauté des paysages émerveillent encore, les touristes et les chercheurs du monde entier. Où les ossements archéologiques montrent que le premier homme est né ici, à Boussaw.
Jokouri Jolo est né hors de Boussaw, dans une région que son père Jolo venu chercher la richesse, en fuyant la sècheresse du Sahara. Parait-il ? Que Jolo ait perdu très tôt son père et son frère ainé Jinaye le maltraite. Et Jolo a pris la décision de quitter la demeure familiale et Boussaw définitivement. C’est ainsi la vie dans le désert. Chacun

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