1939-1945 La Grande Guerre
94 pages
Français

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Description

« En hommage à nos aînés qui ont participé au sauvetage, j’entame aujourd’hui mon devoir de mémoire (un devoir qui ne promet aucune exhaustivité) alors qu’il y a soixante-quinze ans débutait ce drame qui a bien failli rayer la France de la carte. »

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Publié par
Date de parution 05 juin 2014
Nombre de lectures 3
EAN13 9782332693655
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-69361-1

© Edilivre, 2014
Avant-propos
Pendant plus de six ans, le courrier – attendu par les uns, appréhendé par les autres – a été distribué sur le front, dans les prisons, les camps et les foyers. Au total, des centaines de millions de documents.
Au début des hostilités, le soldat écrit, depuis sa carrée, pour savoir si sa chatte a eu ses petits ou si le raisin a mûri depuis son départ. Puis il commence à s'ennuyer, loin de sa fiancée, de ses parents ou de ses amis. Il leur écrit tous les jours, il a soif d'attention, de tendresse et d'amour. Mais les choses se corsent ; désormais il a faim et écrit pour demander des colis. Chaque jour, il attend des nouvelles, qui se font de plus en plus rares. Le temps s'égrène, puis il monte au front et veut écrire pour l'annoncer. Mais il reste frustré, on lui interdit d'en parler. Plus tard, la débâcle ; il se retrouve derrière les barbelés. Sa famille reçoit un avis de capture. Lui n'obtient presque plus de nouvelles car elles lui sont saisies par Dame censure. C'est le drame. Il lui est dorénavant impossible d'exprimer ses angoisses, ses malheurs, son tiraillement… Ce manège doit durer jusqu'à la délivrance, cinq ans plus tard.
L'interné a encore moins de chance ; on lui impose très souvent le papier à lettres du camp et Dame Censure épie tous ses mots. Il n'a le droit de faire état ni de ses souffrances, ni de ses heurts avec ses geôliers.
Quant au déporté, le sort qui lui est réservé est sans doute le pire ; il ne peut écrire que des banalités et ses lettres, parfois, n'arrivent jamais. Attendre la mort sans recevoir de courrier, sans aucun lien avec l'extérieur, c'est déjà la fin.

Documents à l'appui, je reviendrai sur tous les sujets qui ont jalonné cette période douloureuse. En hommage à nos aînés qui ont participé au sauvetage, j'entame aujourd'hui mon devoir de mémoire (un devoir qui ne promet aucune exhaustivité), soixante-quinze ans après le début de ce drame qui a bien failli rayer la France de la carte. Vous trouverez, à mon travail, une connotation philatélique ; l'écrit demeurant, selon moi, l'un des plus précieux témoins du conflit.
Les raisons du conflit
Dès le début de la Grande Guerre – engagé volontaire au 16 e régiment bavarois, où il sert comme agent de liaison – Hitler est blessé, puis décoré à plusieurs reprises. En 1918, il est profondément dérouté devant l'anéantissement du Reich ; sentant naître en lui un désir de revanche, il quitte la Société des Nations en 1933. Au mépris du traité de Versailles, en 1935, il rétablit le service militaire en Allemagne, afin de reconstituer une grande armée ; même s'il ne s'agit que d'un coup de bluff – l'armée allemande n'étant pas encore en mesure de contrer une réaction de la part de la France -, il veut marquer sa présence remilitarisée, dès 1936, sur la rive gauche du Rhin. Encouragé par ce premier succès, il entreprend l'annexion de l'Autriche, qu'il considère comme allemande ; c'est chose faite en mars 1938. Vient alors le tour de la Tchécoslovaquie ; la Région des Sudètes, abritant une population de langue allemande, le führer exige son rattachement au Reich. La Tchécoslovaquie fait alors appel à ses alliés français et britanniques, pour s'opposer à l'annexion de cette partie de son territoire. Peine perdue ; l'annexion des Sudètes est entérinée lors de la conférence de Munich, en septembre 1938. Le Français Édouard Daladier et le Britannique Neville Chamberlain se fient aux promesses d'Hitler, qui assure que l'obtention des Sudètes satisfera la dernière revendication du III e Reich. La Tchécoslovaquie ne peut plus se défendre. La conférence de Munich du 30 septembre 1938, qui devait régler la crise, entraîne en réalité des résultats catastrophiques. Français et Britanniques, pensant ainsi maintenir la paix, répondent favorablement aux exigences du dictateur, sans en aviser les Tchèques. De nombreux Français acceptent même la signature de ces accords avec soulagement. Ils déchanteront vite. Six mois plus tard, l'Allemagne occupe toute la Bohême-Moravie, transformée en protectorat. Et Hitler n'est pas près de s'arrêter ; il se tourne déjà vers la Pologne. Afin de s'éviter une guerre sur deux fronts, il signe, le 23 août 1939, un pacte de non-agression avec l'Union soviétique ; Hitler et Staline se partagent le territoire. Le 1 er septembre 1939, l'Allemagne attaque la Pologne. La Grande Bretagne et la France décident alors, le 3 septembre, de lui déclarer la guerre.
Après sa première campagne victorieuse, Hitler se tourne vers l'Ouest mais, pendant plusieurs mois, rien ne bouge sur ce front. Retranchés derrière la ligne Maginot, les Alliés attendent l'assaut des forces allemandes, elles-mêmes retranchées derrière la ligne Siegfried.
Un conflit sans combats majeurs, si ce n'est quelques escarmouches entre des patrouilles de reconnaissance. C'est la « drôle de guerre » ; expression que l'on doit à l'écrivain Roland Dorgelès.
La « drôle de guerre »
Le 3 septembre, en début de soirée, les gendarmes de Lagor (64) viennent placarder, sur le tableau d'affichage de la mairie de Maslacq (mon village natal) l'avis de mobilisation générale. Cet avis fait suite à la déclaration de guerre à l'Allemagne, qui a eu lieu le matin même, vers 11 h 00, après l'attaque foudroyante de la Pologne par Hitler ; attaque qui s'est faite sans déclaration de guerre préalable. Varsovie tombe sous les bombes ennemies, malgré son héroïque résistance. Au lendemain de la chute, La Petite Gironde, qui commente l'événement, déclare, pour remonter le moral des citoyens, que la France, munie d'une puissante armée, ne se battra pas chevaux contre chars, comme en Pologne. « N'oublions surtout pas que nous sommes protégés par la ligne Maginot, qui stoppera toute invasion allemande. »
En effet, le 4 janvier 1930, André Maginot (1876-1932), ministre de la Guerre, fait voter une loi pour la construction, dans le nord de la France, d'une ligne de fortification qui portera son nom. À l'origine, cette ligne devait s'étendre sur un front de 200 km et mesurer 15 km de profondeur. Cependant, pour des raisons économiques, ses flancs et ses arrières ne seront pas construits, laissant ainsi la frontière belge sans protection ; une brèche qui facilitera le passage des troupes allemandes en 1940.
Après de violentes escarmouches, le calme règne, pendant plusieurs semaines, de part et d'autre du front. Dans la revue Gringoire , le 26 décembre 1939, l'écrivain Roland Dorgelès qualifie le conflit de « drôle de guerre » pour les Français, de « guerre des haut-parleurs » pour les Anglais et de « guerre assise » pour les Allemands ; on imagine alors l'atmosphère sur le front de l'Ouest. En effet, à l'issue de l'offensive de l'armée française de la Sarre, en septembre, et de la contre-offensive allemande, plus rien ne bouge et chacun reste campé sur ses positions. D'autant que ce retard est profitable à la France, qui tente de combler son retard en armement ; manque de canons, antichars, pièces de D.C.A. et munitions d'artillerie. De plus, excepté dans le domaine de la chasse, l'aviation française n'a pas encore atteint le niveau souhaité ; il lui manque des bombardiers modernes et des avions d'observation. Pour se consoler, elle entretient l'idée d'une ligne Maginot infranchissable et sans équivalent en Europe ; espoir que la réalité aura tôt fait de rendre illusoire. Sur le front, les jours passent, uniformément vides. Heureusement, la belle météo permet, pour un moment, de tuer le temps en allant se baigner dans le Rhin. Mais que faire lorsque le froid arrive ? De nombreux réservistes pères de famille ont déjà été renvoyés chez eux. Beaucoup d'ouvriers, affectés spéciaux, ont regagné les usines où ils seront plus utiles. Les autres restent là, à taper le carton ou à fumer à longueur de journée, pestant après ces permissions qui n'arrivent jamais. Chaque soir, le commandement s'emploie à faire monter son petit monde sur les planches. Après une dernière révérence, La Madelon quitte sa jupe et ses souliers à talons, pour revêtir rapidement son uniforme et reprendre sa garde. Ainsi, toutes les bonnes volontés sont mises à contribution pour jouer Beaumarchais, Corneille, Racine ou Molière. Pour vaincre l'ennui qui sévit sur le front et dans les casernes, Mistinguett, Maurice Chevalier et les pioupious sont sollicités.
Loin d'être en reste, la Poste n'a pas attendu la déclaration de guerre pour offrir la franchise postale ; elle concerne les lettres simples – ne pesant pas plus de 20 g – provenant ou à l'adresse des militaires, des armées de terre, de l'air et de mer. Cependant, la veille de la guerre, la mise en place de la poste aux armées ne se fait pas sans heurt. Dans les deux mois qui suivent la mobilisation générale, l'acheminement du courrier se trouve totalement bloqué ; le manque de personnel à tous les niveaux et les lacunes dans l'organisation en sont autant de causes, et chacun se renvoie la balle. Même si je n'avais que 13 ans en 1939, je me souviens du grand bruit qu'a fait la découverte de 75 wagons remplis de courrier sur une voie de garage. Fort heureusement, les effets d'une nouvelle organisation se font sentir. La situation finit par se normaliser. Avec la poste aux armées, la correspondance est distribuée aux militaires par secteurs postaux. Ils recueillent et acheminent correspondance et colis, expédiés par ces mêmes militaires, ainsi que par tous ceux qui utilisent momentanément leurs services. Tous les plis non remis, pour une raison quelconque, aux militaires ou à leurs correspondants, sont dirigés vers le bureau central des rebuts, situé à l'hôtel des poste

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