Ange Pitou - Tome I - Les Mémoires d un médecin
243 pages
Français

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Ange Pitou - Tome I - Les Mémoires d'un médecin , livre ebook

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Description

Suite du cycle "Les mémoires d'un médecin". Gilbert, l'élève de Jean-Jacques Rousseau et l'ami de Balsamo, que l'on croyait mort (voir "Joseph Balsamo") revient en France aprés un séjour en Amérique ou il a mis au service de la liberté ses talents de philosophe et de médecin. A peine arrivé au Havre,il se fait arrêter alors que dans le même temps, on vole un coffret lui appartenant et qu'il avait confié au fermier Billot de Villers-Cotteréts. Celui-ci part alors pour Paris afin de le prévenir de ce vol. Il est accompagné d'Ange Pitou, un jeune garçon de dix-huit ans, amoureux de Catherine, la fille du fermier, qui elle-même aime Isidore de Charny, un jeune noble. Ils arrivent à Paris le 13 juillet 1789 dans un climat troublé, et apprennent par Sébastien, le fils du docteur, que Gilbert est emprisonné à la Bastille. N'écoutant alors que son coeur, Billot fait preuve d'ingéniosité et de bravoure et, suivi d'Ange Pitou, aidé du peuple de Paris, il réussit l'impossible: prendre la Bastille et libérer le docteur Gilbert....

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2011
Nombre de lectures 146
EAN13 9782820602855
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ange Pitou - Tome I - Les M moires d'un m decin
Alexandre Dumas
1851
Collection « Les classiques YouScribe »
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Suivez-noussur :

ISBN 978-2-8206-0285-5
Chapitre 1 Où le lecteur fera connaissance avec le héros de cette histoire etavec le pays où il a vu le jour

À la frontière de la Picardie et du Soissonnais, sur cetteportion du territoire national qui faisait partie sous le nomd’Île-de-France du vieux patrimoine de nos rois, au milieu d’unimmense croissant que forme en s’allongeant au nord et au midi uneforêt de cinquante mille arpents, s’élève perdue dans l’ombre d’unimmense parc planté par François Ier et Henri II, la petite villede Villers-Cotterêts célèbre pour avoir donné naissance àCharles-Albert Demoustier, lequel, à l’époque où commence cettehistoire, y écrivait à la satisfaction des jolies femmes du temps,qui se les arrachaient au fur et à mesure qu’elles voyaient lejour, ses Lettres à Émilie sur la mythologie .
Ajoutons, pour compléter la réputation poétique de cette petiteville, à laquelle ses détracteurs s’obstinent, malgré son châteauroyal et ses deux mille quatre cents habitants, à donner le nom debourg, ajoutons, disons-nous, pour compléter sa réputationpoétique, qu’elle est située à deux lieues de La Ferté-Milon, oùnaquit Racine, et à huit lieues de Château-Thierry, où naquit LaFontaine.
Consignons de plus que la mère de l’auteur de Britannicus et d’ Athalie était deVillers-Cotterêts.
Revenons à son château royal et à ses deux mille quatre centshabitants.
Ce château royal, commencé par François Ier, dont il garde lessalamandres, et achevé par Henri II, dont il porte le chiffreenlacé à celui de Catherine de Médicis et encerclé par les troiscroissants de Diane de Poitiers, après avoir abrité les amours duroi chevalier avec madame d’Étampes, et celles de Louis-Philipped’Orléans avec la belle madame de Montesson, était à peu prèsinhabité depuis la mort de ce dernier prince, son fils Philipped’Orléans, nommé depuis Égalité, l’ayant fait descendre du rang derésidence princière à celui de simple rendez-vous de chasse.
On sait que le château et la forêt de Villers-Cotterêtsfaisaient partie des apanages donnés par Louis XIV à son frère,Monsieur, lorsque le second fils d’Anne d’Autriche épousa la sœurdu roi Charles II, madame Henriette d’Angleterre.
Quant aux deux mille quatre cents habitants dont nous avonspromis à nos lecteurs de leur dire un mot, c’étaient, comme danstoutes les localités où se trouvent réunis deux mille quatre centsindividus, une réunion :
1) De quelques nobles qui passaient leur été dans les châteauxenvironnants et leur hiver à Paris, et qui pour singer le princen’avaient qu’un pied-à-terre à la ville.
2) De bon nombre de bourgeois qu’on voyait, quelque temps qu’ilfit, sortir de leur maison un parapluie à la main pour aller faireaprès dîner leur promenade quotidienne, promenade régulièrementbornée à un large fossé séparant le parc de la forêt, situé à unquart de lieue de la ville, et qu’on appelait sans doute, à causede l’exclamation que sa vue tirait des poitrines asthmatiquessatisfaites d’avoir, sans être trop essoufflées, parcouru un silong chemin, le Haha !
3) D’une majorité d’artisans travaillant toute la semaine et nese permettant que le dimanche la promenade dont leurs compatriotes,plus favorisés qu’eux par la fortune, jouissaient tous lesjours.
4) Et enfin de quelques misérables prolétaires pour lesquels lasemaine n’avait pas même de dimanche, et qui, après avoir travaillésix jours à la solde soit des nobles, soit des bourgeois, soit mêmedes artisans, se répandaient le septième dans la futaie pour yglaner le bois mort ou brisé, que l’orage, ce moissonneur desforêts pour qui les chênes sont des épis, jetait épars sur le solsombre et humide des hautes futaies, magnifique apanage duprince.
Si Villers-Cotterêts ( Villerii ad Cotiam-Retiœ ) avaiteu le malheur d’être une ville assez importante dans l’histoirepour que les archéologues s’en occupassent et suivissent sespassages successifs du village au bourg et du bourg à la ville,dernier passage qu’on lui conteste ; comme nous l’avons dit,ils eussent bien certainement consigné ce fait que ce village avaitcommencé par être un double rang de maisons bâties aux deux côtésde la route de Paris à Soissons ; puis ils eussent ajouté quepeu à peu sa situation à la lisière d’une belle forêt ayant amenéun surcroît d’habitants, d’autres rues se joignirent à la première,divergentes comme les rayons d’une étoile, et tendant vers lesautres petits pays avec lesquels il était important de conserverdes communications, et convergentes vers un point qui devient toutnaturellement le centre, c’est-à-dire ce que l’on appelle enprovince La Place, place autour de laquelle se bâtirent les plusbelles maisons du village devenu bourg, et au centre de laquelles’élève une fontaine décorée aujourd’hui d’un quadruplecadran ; enfin ils eussent fixé la date certaine où, près dela modeste église, premier besoin des peuples, pointèrent lespremières assises de ce vaste château, dernier caprice d’unroi ; château qui, après avoir été, comme nous l’avons déjàdit, tour à tour résidence royale et résidence princière, estdevenu de nos jours un triste et hideux dépôt de mendicité relevantde la préfecture de la Seine.
Mais à l’époque où commence cette histoire, les choses royales,quoique déjà bien chancelantes, n’en étaient point encore tombées,cependant, au point où elles sont tombées aujourd’hui, le châteaun’était déjà plus habité par un prince, il est vrai, mais iln’était pas encore habité par des mendiants ; il était toutbonnement vide, n’ayant pour tout locataire que les commensauxindispensables à son entretien, parmi lesquels on remarquait leconcierge, le paumier et le chapelain ; aussi toutes lesfenêtres de l’immense édifice donnant, les unes sur le parc, lesautres sur une seconde place qu’on appelait aristocratiquement laplace du Château, étaient-elles fermées, ce qui ajoutait encore àla tristesse et à la solitude de cette place, à l’une desextrémités de laquelle s’élevait une petite maison dont le lecteurnous permettra, je l’espère, de lui dire quelques mots.
C’était une petite maison dont on ne voyait, pour ainsi dire,que le dos. Mais, comme chez certaines personnes, ce dos avait leprivilège d’être la partie la plus avantageuse de sonindividualité. En effet, la façade qui s’ouvrait sur la rue deSoissons, une des principales de la ville, par une porte gauchementcintrée, et maussadement close dix-huit heures sur vingt-quatre, seprésentait gaie et riante du côté opposé ; c’est que du côtéopposé régnait un jardin, au-dessus des murs duquel on voyaitpointer la cime des cerisiers, des pommiers et des pruniers, tandisque de chaque côté d’une petite porte, donnant sortie sur la placeet entrée au jardin, s’élevaient deux acacias séculaires qui, auprintemps, semblaient allonger leurs bras au-dessus du mur, pourjoncher, dans toute la circonférence de leur feuillage, le sol deleurs fleurs parfumées.
Cette maison était celle du chapelain du château, lequel, enmême temps qu’il desservait l’église seigneuriale, où malgrél’absence du maître on disait la messe tous les dimanches, tenaitencore une petite pension à laquelle, par une faveur toutespéciale, étaient attachées deux bourses : l’une pour lecollège du Plessis, l’autre pour le séminaire de Soissons. Il vasans dire que c’était la famille d’Orléans qui faisait les frais deces deux bourses, fondées, celle du séminaire par le fils durégent, celle du collège par le père du prince, et que ces deuxbourses étaient l’objet de l’ambition des parents, et faisaient ledésespoir des élèves pour lesquels elles étaient une source decompositions extraordinaires, compositions qui avaient lieu lesjeudis de chaque semaine.
Or un jeudi du mois de juillet I789, jour assez maussade,assombri qu’il était par un orage qui courait de l’ouest à l’est,et sous le vent duquel les deux magnifiques acacias, dont nousavons déjà parl

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