Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII)
185 pages
Français

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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) , livre ebook

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Description

En 1639, au château de Chaumont en Touraine, le jeune marquis Henri d'Effiat prend congé de sa mère et de la princesse Marie de Gonzague, duchesse de Mantoue, qu'il aime et dont il est aimé. Impressionné par les propos du maréchal de Bassompierre sur les qualités et la fidélité des nobles, il s'insurge contre l'arrestation du même maréchal par les sbires de Richelieu. En allant au siège de Perpignan pour être présenté au roi, Cinq-Mars s'arrête à Loudun, où se déroule le procès d'Urbain Grandier, prêtre accusé de magie par des juges, dont le lugubre Laubardemont, envoyés eux aussi par le cardinal. Torturé, puis condamné à mort, Urbain n'est défendu que par la supérieure des Ursulines, Jeanne de Belfiel, la nièce même de Laubardemont. Elle devient folle lorsque Urbain est brûlé vif devant une foule horrifiée par l'injustice. Cinq-Mars assiste lui-même à cette exécution après avoir été informé par son ancien maître, l'abbé Quillet, des crimes de Richelieu. Richelieu, de son côté, assisté de son «Éminence grise», le père Joseph, affermit son pouvoir sur le roi Louis XIII, qui n'a pas le courage de se débarrasser de son ministre...

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2011
Nombre de lectures 243
EAN13 9782820610348
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII)
Alfred de Vigny
1826
Collection « Les classiques YouScribe »
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Suivez-noussur :

ISBN 978-2-8206-1034-8
Le Roi était tacitement le chef de cetteconjuration. Le grand écuyer Cinq-Mars en était l’âme ; le nomdont on se servait était celui du duc d’Orléans, frère unique duRoi, et leur conseil était le duc de Bouillon. La Reine sutl’entreprise et les noms des conjurés…
Mémoires d’Anne d’Autriche,
parM me de MOTTEVILLE.

Qui trompe-t-on donc ici ?
Barbier de Séville
RÉFLEXIONS – SUR – LA VÉRITÉ DANSL’ART

L’étude du destin général des sociétés n’estpas moins nécessaire aujourd’hui dans les écrits que l’analyse ducœur humain. Nous sommes dans un temps où l’on veut tout connaîtreet où l’on cherche la source de tous les fleuves. La France surtoutaime à la fois l’Histoire et le Drame, parce que l’une retrace lesvastes destinées de l’HUMANITÉ, et l’autre le sort particulier del’HOMME. C’est là toute la vie. Or, ce n’est qu’à la Religion, à laPhilosophie, à la Poésie pure, qu’il appartient d’aller plus loinque la vie, au delà des temps, jusqu’à l’éternité.
Dans ces dernières années (et c’est peut-êtreune suite de nos mouvements politiques), l’Art s’est empreintd’histoire plus fortement que jamais. Nous avons tous les yeuxattachés sur nos Chroniques, comme si, parvenus à la virilité enmarchant vers de plus grandes choses, nous nous arrêtions un momentpour nous rendre compte de notre jeunesse et de ses erreurs. Il adonc fallu doubler l’INTÉRÊT en y ajoutant le SOUVENIR.
Comme la France allait plus loin que lesautres nations dans cet amour des faits et que j’avais choisi uneépoque récente et connue, je crus aussi ne pas devoir imiter lesétrangers, qui, dans leurs tableaux, montrent à peine à l’horizonles hommes dominants de leur histoire ; je plaçai les nôtressur le devant de la scène, je les fis principaux acteurs de cettetragédie dans laquelle j’avais dessein de peindre les trois sortesd’ambition qui nous peuvent remuer, et, à côté d’elles, la beautédu sacrifice de soi-même à une généreuse pensée. Un traité sur lachute de la féodalité, sur la position extérieure et intérieure dela France au XVII e siècle, sur la question des alliancesavec les armes étrangères, sur la justice aux mains des parlementsou des commissions secrètes et sur les accusations de sorcellerie,n’eût pas été lu peut-être ; le roman le fut.
Je n’ai point dessein de défendre ce derniersystème de composition plus historique, convaincu que le germe dela grandeur d’une œuvre est dans l’ensemble des idées et dessentiments d’un homme et non pas dans le genre qui leur sert deforme. Le choix de telle époque nécessitera cette MANIÈRE, telleautre la devra repousser ; ce sont là des secrets du travailde la pensée qu’il n’importe point de faire connaître. À quoi bonqu’une théorie nous apprenne pourquoi nous sommes charmés ?Nous entendons les sons de la harpe ; mais sa forme élégantenous cache les ressorts de fer. Cependant, puisqu’il m’est prouvéque ce livre a en lui quelque vitalité [1] , je ne puism’empêcher de jeter ici ces réflexions sur la liberté que doitavoir l’imagination d’enlacer dans ses nœuds formateurs toutes lesfigures principales d’un siècle, et, pour donner plus d’ensemble àleurs actions, de faire céder parfois la réalité des faits à l’IDÉEque chacun d’eux doit représenter aux yeux de la postérité ;enfin sur la différence que je vois entre la VÉRITÉ de l’Art et leVRAI du Fait.
De même que l’on descend dans sa consciencepour juger des actions qui sont douteuses pour l’esprit, nepourrions-nous pas aussi chercher en nous-mêmes le sentimentprimitif qui donne naissance aux formes de la pensée, toujoursindécises et flottantes ? Nous trouverions dans notre cœurplein de trouble, où rien n’est d’accord, deux besoins qui semblentopposés, mais qui se confondent, à mon sens, dans une sourcecommune ; l’un est l’amour du VRAI, l’autre l’amour duFABULEUX. Le jour où l’homme a raconté sa vie à l’homme, l’Histoireest née. Mais à quoi bon la mémoire des faits véritables, si cen’est à servir d’exemple de bien ou de mal ? Or les exemplesque présente la succession lente des événements sont épars etincomplets ; il leur manque toujours un enchaînement palpableet visible, qui puisse amener sans divergence à une conclusionmorale ; les actes de la famille humaine sur le théâtre dumonde ont sans doute un ensemble, mais le sens de cette vastetragédie qu’elle y joue ne sera visible qu’à l’œil de Dieu,jusqu’au dénoûment qui le révélera peut-être au dernier homme.Toutes les philosophies se sont en vain épuisées à l’expliquer,roulant sans cesse leur rocher, qui n’arrive jamais et retombe surelles, chacune élevant son frêle édifice sur la ruine des autres etle voyant crouler à son tour. Il me semble donc que l’homme, aprèsavoir satisfait à cette première curiosité des faits, désiraquelque chose de plus complet, quelque groupe, quelque réduction àsa portée et à son usage des anneaux de cette vaste chaîned’événements que sa vue ne pouvait embrasser ; car il voulaitaussi trouver, dans les récits, des exemples qui pussent servir auxvérités morales dont il avait la conscience ; peu de destinéesparticulières suffisaient à ce désir, n’étant que les partiesincomplètes du TOUT insaisissable de l’histoire du monde ;l’une était pour ; dire un quart, l’autre une moitié depreuve ; l’imagination fit le reste et les compléta. De là,sans doute, sortit la fable. – L’homme la créa vraie, parce qu’ilne lui est pas donné de voir autre chose que lui-même et la naturequi l’entoure ; mais il la créa VRAIE d’une VÉRITÉ touteparticulière.
Cette VÉRITÉ toute belle, tout intellectuelle,que je sens, que je vois et voudrais définir, dont j’ose icidistinguer le nom de celui du VRAI, pour me mieux faire entendre,est comme l’âme de tous les arts. C’est un choix du signecaractéristique dans toutes les beautés et toutes les grandeurs duVRAI visible ; mais ce n’est pas lui-même, c’est mieux quelui ; c’est un ensemble idéal de ses principales formes, uneteinte lumineuse qui comprend ses plus vives couleurs, un baumeenivrant de ses parfums les plus purs, un élixir délicieux de sessucs les meilleurs, une harmonie parfaite de ses sons les plusmélodieux ; enfin c’est une somme complète de toutes se leurs.À cette seule VÉRITÉ doivent prétendre les œuvres de l’Art qui sontune représentation morale de la vie, les œuvres dramatiques. Pourl’atteindre, il faut sans doute commencer par connaître tout leVRAI de chaque siècle, être imbu profondément de son ensemble et deses détails ; ce n’est là qu’un pauvre mérite d’attention, depatience et de mémoire ; mais ensuite il faut choisir etgrouper autour d’un centre inventé : c’est là l’œuvre del’imagination et de ce grand BON SENS qui est le génielui-même.
À quoi bon les Arts s’ils n’étaient que leredoublement et la contre-épreuve de l’existence ? Eh !bon Dieu, nous ne voyons que trop autour de nous la triste etdésenchanteresse réalité : la tiédeur insupportable desdemi-caractères, des ébauches de vertus et de vices, des amoursirrésolus, des haines mitigées, des amitiés tremblotantes, desdoctrines variables, des fidélités qui ont leur hausse et leurbaisse, des opinions qui s’évaporent ; laissez-nous rêver queparfois ont paru des hommes plus forts et plus grands, qui furentdes bons ou des méchants plus résolus ; cela fait du bien. Sila pâleur de votre VRAI nous poursuit dans l’Art, nous fermeronsensemble le théâtre et le livre pour ne pas le rencontrer deuxfois. Ce que l’on veut des œuvres qui font mouvoir des fantômesd’hommes, c’est, je le répète, le spectacle philosophique del’homme profondément travaillé par les passions de son caractère etde son temps ; c’est donc la VÉRITÉ, de cet homme et de ceTEMPS, mais tous deux élevés à une puissance supérie

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