Comment va Madame votre Mère ?
116 pages
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Comment va Madame votre Mère ? , livre ebook

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Description

Dans les années 30, le lieutenant-colonel de Gaulle se heurte en France à un désaveu complet pour ses idées d’armée blindée et motorisée. En revanche, sans que personne ne le sache en France, ses idées militaires trouvent un grand écho dans l’Allemagne d’Hitler. Il devient très sûr de lui. Il a un comportement étrange. Il nargue les Français et leur pacifisme. Tout seul dans son coin, il se prépare à la guerre. Dans ce livre, Jacques Binoche fait comprendre l’état d’esprit supérieur et condescendant que Charles de Gaulle gardera toute sa vie à l’égard des Français.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 avril 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414435180
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson - 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-43515-9

© Edilivre, 2020
Du même auteur :
• L’Allemagne et le général de Gaulle (1924-1970) , Plon, 1975, 229 p.
• Changer de cap 1968-1978. Dix ans qui ont compromis les chances de la France , Seghers, 1978, 208 p.
• De Gaulle et les Allemands , Complexe, 1990, 223 p.
• Hitler, les Allemands et le général de Gaulle , Edilivre, 2015, 320 p. (avec une lettre du général de Gaulle à l’auteur).
• Histoire des Relations franco-allemandes de 1789 à nos jours , Armand Colin, 1996, xii-324 p., fig. et cartes. (Coll. U).
• Histoire des États-Unis, Ellipses, 2003, 256 p.
• L’Amérique et les Américains d’aujourd’hui, Ellipses, 2005, 208 p.
• New York en 1940. Le retour en Amérique de la Lost Generation, Edilivre, 2018, 314 p.
• La France d’outre-mer 1815-1962, Masson, 1992, 248 p., fig. et cartes.
• La France d’outre-mer et sa représentation parlementaire de 1789 à nos jours , L’Harmattan, 2019, 232 p., fig, cartes et ill.
• L’Algérie et sa représentation parlementaire (1848-1962) , L’Harmattan, 2018, 204 p., fig., cartes et ill.
• L’Extrême-Orient en tête de l’humanité. Ulysse au XXIe siècle , Edilivre, 2019, 110 p.
Thèse d’État
Le rôle des élus de l’Algérie et des colonies au Parlement sous la Troisième République (1871-1940) , Université de Poitiers, novembre 1987, 7 volumes, 2194 p., tableaux, fig., cartes, index et annexes.
Prologue
On a beaucoup écrit sur De Gaulle. Pourtant, on reste toujours dans le vague sur sa vie dans les années 1930 qui ont précédé sa décision du « 18 juin ». Quelle est la raison exacte pour laquelle cet officier inconnu et sans aucun mandat, a décidé en son seul nom personnel de parler au nom de la France ?
Ce qu’on sait de lui dans les années qui précèdent la guerre, c’est la mauvaise impression qu’il donne à tous ceux qui l’approchent. Ici, tous les témoignages se recoupent. Il est hautain, méprisant, docte, insolent, sans aucun respect pour la hiérarchie militaire et politique. Cette attitude invite à réfléchir. Pourquoi un homme comme lui qui veut se faire entendre et faire comprendre ses idées agit-il de la sorte ? Il faut faire un pari.
Mon pari, c’est qu’il a bien avant tout le monde éprouvé la certitude du danger que représente l’Allemagne de l’entre-deux-guerres qui n’accepte pas le traité de Versailles et qui en a les moyens. Il ne croit pas à la « réconciliation » qui se fait dans les années 20 et qui semble réussir entre le Français Aristide Briand et l’Allemand Gustav Stresemann. À partir de là, il prend des positions contre toutes les mesures d’apaisement envers l’Allemagne que décident les gouvernements français successifs.
Il est contre l’évacuation anticipée de la zone d’occupation française en Allemagne accordée à la France pour 15 ans par le traité de Versailles. Alors qu’en France, on se félicite et on s’écrie : « Ça y est. La paix est faite. », lui dit : « On a commis un crime contre la patrie. » Il est contre la réoccupation par Hitler de la Rhénanie démilitarisée par le traité de Versailles. Il est contre l’Anschluss, contre les Accords de Munich. Il est contre l’immobilisme militaire français pendant la « Drôle de guerre ». Bref, dans les années 20 et 30, il est constamment en opposition avec la politique française. Il le dit et il l’écrit.
On se doit de réfléchir aux raisons de son attitude irrévérencieuse et même, disons-le carrément, intolérable vis à-vis de la hiérarchie politique et militaire. De Gaulle vit mal son échec à promouvoir ses idées sur l’arme mécanique blindée. Mais, ça va au-delà du malaise que ressent tout propagandiste rejeté. Sa certitude d’une Allemagne revancharde et son incapacité à le faire comprendre dans une France entièrement pacifiste le poussent dans un état d’isolement et de désarroi total. Enfin, il lui faut bien admettre cette vérité de l’époque : quel est l’intérêt pour la France d’avoir un corps d’attaque mécanisé si toute la politique française est fondée sur la paix ?
De Gaulle réagit à sa manière, c’est-à-dire selon son tempérament orgueilleux, sûr de lui-même et surtout sûr de l’avenir d’une nouvelle guerre avec l’Allemagne. C’est là qu’on peut comprendre sa solitude et toutes ses attitudes désinvoltes et méprisantes à l’égard des responsables politiques et militaires français et même disons-le franchement son dégoût à l’égard du peuple français tout entier.
Dans ce livre , sous une forme libre, intuitive et documentée, j’essaye d’expliquer le comportement de De Gaulle avant la guerre qui l’a beaucoup desservi mais que les événements ultérieurs, en lui donnant raison, ont effacé des mémoires.
Jacques Binoche,
Juin 2019
« Avoir raison, n’est encore rien. »
Charles de Gaulle
1
De Gaulle vient de passer « colonel plein ». Il a 49 ans. Il commande le 57e régiment de chars à Wangenbourg, en Alsace. On est en pleine « drôle de guerre ». Il attend comme toute l’armée française. Il ronge son frein et se dit : « Ce qui se passe me donne raison. Mais, à quoi ça sert d’avoir raison ? »
Un journaliste de Paris-Matin et Paris-Soir vient le voir. Il connaît l’originalité de ce colonel. Il lui demande son opinion sur la guerre. De Gaulle lui répond sèchement :
– Je regrette la passivité de nos forces.
Le journaliste se cabre et rétorque avec véhémence :
– Mais, tout de même, ne voyez-vous pas que nous avons évité un bain de sang ? Nous avons maintenu sans pertes l’intégrité du territoire ! Nous avons gagné la bataille de la Marne blanche !
De Gaulle se rend souvent à Paris. Il va rue de Rivoli. Il déjeune avec le ministre des Finances, Paul Reynaud, qui s’intéresse depuis longtemps à ses idées militaires d’armée motorisée. Reynaud a plaidé pour elle à la Chambre des Députés, mais il n’a eu aucun succès. Maintenant, il est question que Reynaud accède au pouvoir.
Le président du Conseil Edouard Daladier en place depuis 1938 est contesté à la Chambre. Il est critiqué à la fois à droite par ceux qui lui reprochent son inaction dans la guerre et à gauche par ceux qui, comme Léon Blum, parlent de lui comme d’un dictateur. En cas d’arrivée au pouvoir de Reynaud, De Gaulle aurait une fonction gouvernementale. C’est ce que lui a promis Reynaud.
Un jour de janvier 1940, au cours d’un dîner servi dans les somptueux appartements du ministère des Finances, De Gaulle retrouve l’ancien président Léon Blum qu’il a vainement cherché à convaincre en 1936 quand le vieux socialiste était président du Conseil.
– Alors, cher colonel, lui dit Léon Blum, quels sont vos pronostics dans le conflit actuel ?
– Le problème est de savoir, répond De Gaulle, si, au printemps prochain, les Allemands attaqueront vers l’Ouest pour prendre Paris ou vers l’Est pour atteindre Moscou.
– Oh ! Y pensez-vous sérieusement, réplique Blum consterné ? Mais enfin tout de même ! Les Alllemands attaquer à l’Est ?… Mais pourquoi iraient-ils se perdre dans les profondeurs des terres russes ?… Attaquer à l’Ouest ?… Mais que pourraient-ils faire contre la ligne Maginot ?
De Gaulle sort de Saint-Cyr. Sa carrière est toute tracée. Encore lui faut-il pour finir général être discipliné, savoir obéir même, participer à quelques campagnes et réussir à l’Ecole de guerre. Sa vie n’a pas suivi ce chemin et, maintenant, il est en fin de carrière. Il ne finira pas général.
Enfant, sa famille rejette les idées du XIXe siècle, de socialisme, d’européanisme et d’humanitarisme indéfini. Ses parents abominent Victor Hugo et Jaurès. Il a été éduqué dans un pessimisme profond, un sens aigu de la décadence nationale et un anti-germanisme viscéral. On lui a dit que la France régressait, déclinait et qu’elle perdait son rang dans le monde. Il le croit. La statue de Strasbourg, voilée d’un crêpe noir sur la place de la Concorde, lui rappelle sans cesse la défaite de 1870 et, dans la foulée, l’installation malencontreuse d’un régime républicain, parlementaire et inopérant.
Il a appris l’allemand. C’est la langue de l’ennemi. Après la guerre de 1870, l’anti-germanisme est devenu une seconde nature. Cet état d’esprit s’est calmé avec la montée du socialisme, mais, pour la droite française, l’antigermanisme demeure la base de réflexion et la base même du patriotisme. La lecture de Charles Maurras et de l’historien Jacques Bainville lui est recommandée. Elle le convainc que l’unité allemande a fait le malheur de la France et du monde.
De Gaulle a vu la guerre de 1914 comme une occasion de corriger les erreurs du passé et de tout changer en Europe. Il a cru qu’une victoire française effacerait la grande faute commise du temps de Napoléon III, qu’elle démantèlerait l’Allemagne et permettrait à la France de retrouver sa sécurité et son premier rang en Europe.
Seulement, les choses ne se passent pas comme cela. L’Allemagne manque de peu de gagner la guerre de 14 et il est fait prisonnier. L’épreuve est terrible. Il a 26 ans. Il est jeune lieutenant. Il a vu quelques-uns de ses hommes sortir d’un trou avec un pan de chemise blanche accroché à leurs baïonnettes. Il s’est terré, paniqué. On a dit tant de choses sur le comportement brutal de l’ennemi à l’égard des civils comme des soldats.
Il entend parler allemand autour de lui. Des soldats s’approchent de la tranchée pour voir s’il reste des Français vivants ou blessés. Il fait le mort, paralysé de peur.
– Dieser lebt noch ! « Celui-là vit encore ! », dit un Allemand.
Il est saisi, relevé, conduit hagard et chancelant à l’hôpital de campagne. Un officier allemand lui dit : « Fou z’êté oun boltron, môzieur le Leutenaant ! Fou faités lé mort !… Nous z’avons fait brisonniers des z’offiziés franzés peaucoup plus gourascheux que fous !… »
On

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