Concorde Sierra Charlie
150 pages
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Concorde Sierra Charlie , livre ebook

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Description

Le mardi 25 juillet 2000, l’avion Concorde F-BTSC, vol Air France 4590, s’écrase à Gonesse, Val d’Oise, peu après son décollage de l’aéroport Charles de Gaulle, causant la mort de 113 personnes. Quinze années plus tard, afin de ne pas les oublier, ce livre rend hommage aux victimes, et particulièrement à l’équipage disparu. Cet événement tragique est relaté minutieusement, à la recherche de la vérité et sans complaisance, sous forme de non-fiction romancée, depuis le jour de l’accident jusqu’à l’épilogue au procès de Versailles en 2012.A travers l’histoire personnifiée du Sierra Charlie, c’est toute celle de Concorde qui est proposée, et, par le fait, une grande partie de l’histoire de la Compagnie Air France.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 novembre 2017
Nombre de lectures 43
EAN13 9782368323113
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CONCORDE
SierraCharlie
VolAF 4590
Mardi25 juillet 2000

LaSAS 2C4L - NOMBRE 7, ainsi que tous les prestataires de productionparticipant à la réalisation de cet ouvrage nesauraient être tenus pour responsable de quelque manièreque ce soit, du contenu en général, de la portéedu contenu du texte, ni de la teneur de certains propos enparticulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ilsproduisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'unéditeur tiers, qui en endosse la pleine et entièreresponsabilité.
Jean-PierreBeaufey
CONCORDE
SierraCharlie
VolAF 4590
Mardi25 juillet 2000
Préambule :
Lemardi 25 juillet 2000, l’avion Concorde F-BTSC, vol Air France 4590, s’écrase à Gonesse,val d’Oise, peu après son décollage de l’aéroportCharles de Gaulle, causant la mort de 113 personnes.
Aprèsune suspension immédiate, le certificat de navigabilitéde la flotte est rétabli un an plus tard et l’exploitationcommerciale reprend. Pour combien de temps ?
Quinzeans après le drame, tout a t-il été écrit,commenté, révélé ? L’écouteet l’analyse des enregistrements dans le cockpit ont-ellespermis d’expliquer l’accident ? Quelles ont étéles conclusions des rapports d’experts ?
Unpremier procès s’est déroulé en 2010. Unsecond en appel s’est achevé en novembre 2012. Quelsont été les réquisitoires des procureurs, lesplaidoiries des nombreux avocats, les verdicts des juges ?
Danscette non-fictionromancée *,suivons le parcours des principaux protagonistes* de cette tragédie.
Etpourquoi ne pas entendre l’avion SierraCharlie lui-même ?
NB :Au cours de la narration, lorsque SierraCharlie s’exprime, latypographie est différente.
* Non-fictionromancée
La non-fictionromancée est un genre littéraire qui utilise les styles et lestechniques de l'écriture romanesque pour raconter des faitsréels. Ce procédé contraste avec l’écrituretechnique ou le journalisme qui se nourrissent aussi de faits réelsmais qui, eux, n’ont pas de but créatif. On comparesouvent la non-fiction romancée à la docu-fiction aucinéma.
Dansles pages qui suivent, toutesressemblances avec des personnes existantes ou ayant existé, avec desinstances, avec des entreprises existantes, avec les avions cités,avec des faits qui se seraient réellement produits, sontprobables, souhaitées, évidentes, mais pasnécessairement le reflet de l’exacte vérité .Ils sont l’expression d’une interprétation librede l’auteur. Ceci dans le plus profond respect de la vie privéedes personnes.
Nota :La construction du texte s’appuie uniquement sur des faitsconnus, vus ou écoutés dans les médias, lus dansdes documents consultables par tous, notamment sur internet, doncdans le domaine public.
Certainsfaits ont été transmis oralement ou par écrit.Que les personnes concernées soient remerciéessincèrement pour leur autorisation.

* protagoniste

Acteur qui joue le rôleprincipal d'une tragédie dans le théâtre antiquegrec.
Par analogie : Personnage depremier plan d'une œuvre littéraire.
« Il y a dans presque tous les romans de Zola, autour desprotagonistes, une quantité de personnages secondaires (JulesLemaitre, Contemporains …, 1885, p. 263). »
Ces quelques pages ont étéécrites en hommage à mes anciens collègues,personnels navigants décédés ce jour-làdans le cadre de leur travail.
Envivant leur passion, sans aucun doute.
JeanMermoz, un des premiers pilotes de ligne d’Air France, avaitécrit dans « Mesvols » :
« L’accident,pour nous, serait de mourir dans un lit »
Maiselles et eux ne pensaient certainement pas cela.
ÀChristian, Jean, Gilles
Virginie,Anne, Brigitte, Florence, Patrick, Hervé.
Maisaussi à toutes les autres victimes,
Àleurs familles.


Jean-PierreBeaufey
Mécaniciend’avions
OfficierMécanicien Navigant sur Boeing 747
Retraitéd’Air France
Mardi25 juillet 2000
16h00
Michèle
Commune de Gonesse, dans le Vald’Oise, au nord de Paris. Michèle replace sur son soclele combiné de son téléphone, regarde leschiffres de la pendulette digitale qui occupe un côté dupetit comptoir de la réception. 16h40. Elle est rassurée.Elle vient d’apprendre que le bus transportant les jeuneschoristes britanniques va arriver d’un instant àl’autre. Il n’est plus qu’à quelques minutesd’ici, ralenti par les embouteillages. A son bord, soixanteenfants. Un grand dîner va être préparépour eux. Une joyeuse agitation en perspective !
Enfin son hôtel tournerond. Un projet, qu'elle avait mis neuf mois à monter. Cette satisfactiond'avoir constitué une équipe qui vit un peu comme unefamille. L'Hôtelissimo ,elle et son mari en rêvaient depuis des années. MettreParis à la portée de gens pas forcémentfortunés. Ils y ont mis tout leur argent. Ces temps-ci, ilscommencent juste à en profiter. Ils ont réussi àcréer le climat qui leur tenait à cœur dans celieu où, depuis trois ans, ils vivent en permanence. Autantd'images d'un quotidien joyeux que rythment les fêtes avec lesclients.
En attendant, tout est calme dansle vaste bâtiment. Elle va pouvoir installer tout ce petitmonde tranquillement avant le coup de feu de la soirée.
Prévoyant cette grosseactivité à venir, Michèle Fricheteau, laquarantaine, énergique, a décidé d'avancer letemps de repos de son personnel. C'est pour cette raison que huitemployés sont absents à cette heure. Les cuisiniersreviendront après leur pause. Seul, un apprenti, Frank Tillay,âgé de 17 ans, est resté près d’ellepour l’aider éventuellement au ménage ou aurangement.
Son mari, lui, est parti fairedes achats au supermarché. La secrétaire de l'hôtelest également absente car elle a amené le chien deMichèle, il souffre d’une patte, chez le vétérinaire.
Néanmoins, il reste deuxfemmes qui finissent de préparer les chambres : uneemployée d'origine mauricienne, Devranee Chundunsing, et unejeune étudiante de Garges-lès-Gonesse, Kenza Rachid,qui a été engagée la veille pour la saison.
Deux jeunes polonaises,stagiaires, Paulina Cypko et Eva Lipinska, se reposent dans leurschambres, ainsi qu’une jeune guide britannique de 21 ans, AliceBrooking, qui, à cet instant précis, au premier étage,est en liaison téléphonique avec sa sœur.
Toujours préoccupéeà conserver un aspect irréprochable à sonétablissement, la patronne ne peut s’empêcher decontrôler une nouvelle fois la propreté du petit halld’accueil vers lequel elle se rend. Il est 16h42.
Elle en profite pour jeter uncoup d’œil à l’extérieur. Lesvoitures et les camions franchissent en file ininterrompue la « patted’oie » toute proche, formée par lagrand-route D317, ici en autopont, qui relie Paris à Senlis,et les routes plus modestes que sont la D84 qui joint Gonesse àVillepinte, et la D902, baptisée route de l’Europe,jonction directe avec la ville de Roissy-en-France et l’aéroportCharles de Gaulle, par laquelle on accède chez elle.
Elle regarde toujours avecaffection l’ensemble de son bâtiment, une construction àétage, joliment colorée, en style de motel américain.Quelques jardinières fleuries ornent l’espace d’arrivée.
Sérieux contraste avecl’ensemble de la zone qui l’entoure, notamment côté« patte d’oie ». On y voit desconstructions plutôt vétustes, entourées souventde décharges sauvages.
Alentour, tout est plat et morne.Des champs, cultivés ou non, agrémentent quelque peu lavue de leurs teintes pastel, vertes ou jaunes. Au loin, les étiquespoteaux d’une ligne à haute tension, ponctuent unhorizon sans autre attrait que l’autoroute A1 et son perpétuelbourdonnement de circulation.
A quelques dizaines de mètres,se dresse le bâtiment peint en beige à toit gris d’unautre hôtel, sur quatre niveaux : Les Relais Bleus .Le gérant, Patrick Tesse, et Michèle, en bons voisins,se connaissent un peu. La petite route d’accès reliéeà celle de CDG est la même pour les deux hôtels,séparés par leurs parkings respectifs.
Aujourd’hui, le ciel, luiaussi, est plutôt bleu. Sauf à l’ouest, oùquelques nuages élevés l’encombrent, formant desmoutons blancs et gris. La température est idéale pourun après-midi d’été en régionparisienne. Environ vingt degrés.
Michèle perçoit,comme des dizaines de fois par jour, en moyenne toutes les deuxminutes, le ronronnement sourd d’un avion de ligne qui décolledans sa direction. L’aéroport est seulement àquelques kilomètres vers l’est. Un inconvénientcertain à cause des nuisances sonores qu’il génère,mais un avantage appréciable pour la clientèle deproximité qu’il attire. Un mal pour un bien pour sonétablissement aux tarifs bon marché. De plus, juste del’autre côté de la route de Paris, se trouve lapiste d’un autre aéroport, générateurégalement de clients, celui du Bourget. Peu bruyant carbeaucoup moins fréquenté.
Aujourd’hui, les avions deRoissy, en raison d’un faible vent favorable, évoluentjustement face à l’ouest, c’est-à-dire queceux qui décollent passent pratiquement à la verticalede l’ Hôtelissimo .Pas vraiment juste au-dessus, mais un peu plus au nord, versl’agglomération de Gonesse. D’autres jours, cesont ceux qui atterrissent qui la survolent, de minute en minute. Ettous passent assez bas, près de son hôtel. Trèsbruyants donc.
Un qu’elle connaîtbien, c’est le bruit du Concorde lorsqu’il décolledans cette direction. C’est-à-dire, en raison de ce ventdominant, presque toute l’année.
Mais le Concorde ne passe que lematin. Vers 11h00 en général. Il file, lui a-t-on ditégalement, vers New York. Tous les matins. Aujourd’hui,mardi, elle l’a bien entendu. Ce grondement trèsparticulier qui a fait vibrer les vitres. Et même les murs. Etqui vous remue le ventre.
Bizarrement, L’avion queMichèle entend décoller a, semble-t-il, un grognementidentique à celui du Concorde. Et ce qu’elle perçoitest encore plus important que d’habitude.
Elle pense :
« P …Si c’est encore le Concorde, il fait un drôle de bruit cesoir »
C’est vrai que l’ondirait cet avion, mais de plus en plus fort, de plus en plus violent.Trop, c’est trop, se dit-elle en regardant en direction deRoissy. Ses oreilles deviennent douloureuses tant l’intensitéde la vibration de l’air, lié

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