Considérations sur l état moral et politique de la France - Et recherches sur ses véritables intérêts dans la crise actuelle
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Considérations sur l'état moral et politique de la France - Et recherches sur ses véritables intérêts dans la crise actuelle , livre ebook

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Description

LA France touche au moment d’une crise effroyable. Placée au bord d’un abyme dont on ne sauroit mesurer la profondeur, telle est pourtant la nature du danger qu’elle peut également l’éviter ou s’y précipiter, que sa ruine et son salut dépendent d’elle-même, et qu’elle est libre encore de marcher vers l’un ou l’autre de ces deux points extrêmes. Dans cette alternative, à la fois terrible et consolante, le devoir d’un bon citoyen est de chercher à s’éclairer soi-même, et, s’il est possible, à éclairer ses concitoyens sur les communs intérêts, sur les moyens d’opérer le bien général qui doit être, dans ces graves circonstances, le but unique et comme le point de ralliement de toutes les pensées et de toutes les actions particulières.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346133499
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Jules Mareschal
Considérations sur l'état moral et politique de la France
Et recherches sur ses véritables intérêts dans la crise actuelle
CONSIDERATIONS SUR L’Etat moral et politique de la France
L A France touche au moment d’une crise effroyable. Placée au bord d’un abyme dont on ne sauroit mesurer la profondeur, telle est pourtant la nature du danger qu’elle peut également l’éviter ou s’y précipiter, que sa ruine et son salut dépendent d’elle-même, et qu’elle est libre encore de marcher vers l’un ou l’autre de ces deux points extrêmes. Dans cette alternative, à la fois terrible et consolante, le devoir d’un bon citoyen est de chercher à s’éclairer soi-même, et, s’il est possible, à éclairer ses concitoyens sur les communs intérêts, sur les moyens d’opérer le bien général qui doit être, dans ces graves circonstances, le but unique et comme le point de ralliement de toutes les pensées et de toutes les actions particulières.
Telle est la raison qui nous engage à publier ces rapides réflexions, que le plus pur patriotisme nous a suggérées, et qui, si elles n’emportent point l’approbation de tous par leur justesse, la méritent du moins par le sentiment qui leur a donné naissance.
La France, et c’est là son plus grand malheur, la France est aujourd’hui divisée par l’opinion, en deux grands partis dont chacun a lui-même ses subdivisions particulières.
Le parti du Gouvernement royal qui se subdivise en Royalistes exclusifs, c’est-à-dire qui tiennent particulièrement pour la personne et l’administration de Louis XVIII (et c’est le plus grand nombre) : en Royalistes relatifs, qui détestent encore plus Bonaparte qu’ils n’aiment le Roi, et qui ne voyent rien de mieux dans le rétablissement du Roi que le renversement de Bonaparte (le nombre en est grand aussi) ; enfin, en Orléanistes qui appellent à la couronne le Duc d’Orléans, lequel probablement n’a guères été consulté dans ce choix-là, et qui, tout digne qu’il puisse paroître du trône, sait trop bien que cela ne suffit point pour y monter.
Le parti du Gouvernement impérial qui se compose des Bonapartistes, proprement dits, c’est-à-dire qui tiennent spécialement à Bonaparte (ce sont, en grande partie, les gens en place, et une portion de l’armée), des Bonapartistes relatifs, qui ne se rallient à Bonaparte qu’à cause du besoin que, suivant eux, la France en a, pour repousser l’invasion des alliés, et chez lesquels prédomine un sentiment, vrai ou faux, d’honneur national, qui les porte à ne rien voir de plus à craindre que cette invasion ; des Républicains honnêtes, qui croient encore à la possibilité d’une démocratie sage et heureuse, chez une nation telle que la nôtre ; enfin, des Jacobins, hommes dont te nom et les principes sont l’effroi des honnêtes gens de tous les partis, et qui ne cherchent, dans les commotions politiques, que le moyen d’arriver, par les voies de l’intrigue et de la terreur, à l’anarchie et au brigandage.
Comme dans l’état actuel des choses, le renversement de Bonaparte, d’un côté, et de l’autre côté, l’expulsion des Etrangers ainsi que de la Famille royale, sont les deux résultats désirés, et, si l’on peut parler ainsi, les deux centres d’intérêts, pour chacun des deux partis, toutes les subdivisions se rattachent aujourd’hui à la division principale, en sorte que toutes ces factions diverses se résolvent, quant à présent, dans les deux grands partis des Royalistes et des Bonapartistes.
Notre intention n’est point d’entrer ici dans l’examen des élémens qui forment l’opinion des uns ou des autres, ni dans la question de leur légitimités Ce n’est point sous le rapport du droit, mais uniquement sous le rapport du fait, que nous les voulons considérer, et nous nous bornons à dire, parce que c’est une chose qui n’est point susceptible de discussion ni d’équivoque, que les deux partis existent. Ils existent, et leur force respective est imposante : elle est telle que, malgré l’avantage immense que donne à l’un la possession et l’exercice de l’autorité suprême, l’autre ne craint point de se montrer à découvert et de donner le signal du combat. S’il s’engage généralement, on doit donc craindre des déchiremens effroyables et tous les maux affreux qu’engendrent les guerres civiles.
Dans la perspective politique, et pour le

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