D une guerre à l autre
239 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

D'une guerre à l'autre , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
239 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Cet ouvrage retrace la vie de deux familles ayant traversé en Picardie, terre de toutes les invasions et de toutes les souffrances, la douloureuse période des deux grands conflits mondiaux du XXe siècle. Avec une approche humaine plus qu’historique, l’auteur s’interroge à travers ce nouveau roman sur l’espoir et la dignité des soldats qui avaient conscience d’être condamnés et des civils qui, vingt ans plus tard, ont réussi à survivre malgré les bombes, la peur, la faim et l’humiliation. Combattants, résistants, collaborateurs, passifs : ces hommes, animés par la passion et l’amour ou par la haine et les intérêts mercantiles, sont pourtant tous faits de chair et de sang.

Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029003110
Langue Français

Extrait

D’une guerre à l’autre
Yves Le Denn
D’une guerre à l’autre





















Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
Du même auteur
Kathy , Société des Écrivains, 2009
L’Homme qui devait mourir , Éditions Bénévent, 2011
La dame blanche , Éditions Bénévent, 2012
Anamorphose, Tome 1, Home-Jacking , les éditions Chapitre. com, 2015

































© Les Éditions Chapitre.com, 2015
ISBN : 979-10-290-0311-0
Avant-propos
Marie Dupré est une personne ordinaire qui, comme beaucoup de braves gens, a vécu des événements extraordinaires dans la période faite « de sang et de larmes » de la première moitié du siècle dernier. Née sur une terre propice aux invasions, elle a connu deux conflits mondiaux : celui qu’on a appelé la « Grande Guerre », en pensant qu’elle serait la dernière, puis, après cette boucherie humaine, celui qu’on a surnommé « la drôle de guerre » et qui puisait ses racines dans la première. Celui-ci fit encore plus de morts, en raison de son étendue géographique et par le fait qu’il concernait autant les civils que les soldats. Elle supporta tous les sacrifices avec stoïcisme, sans jamais se plaindre et trouvant quand même que la vie valait d’être vécue.
Comme certaines partitions de piano qui se jouent à quatre mains, cet ouvrage est aussi la narration, sous la forme d’un journal, d’une longue amitié liant deux hommes, François Leroux et Léon Dupré, qui ont fréquenté la même école avec quelques années de différence, puis se sont illustrés pendant la guerre de 1870. À l’époque, leur acte de bravoure est passé inaperçu et ce n’est qu’après la dernière guerre que celui-ci fut reconnu. La vie de ces deux hommes a été jalonnée de nombreux événements placés en équilibre sur deux siècles. Ils ont fondé chacun une famille qui s’est élargie au gré des mariages et des rencontres amicales, ou parfois houleuses, voire dramatiques.
J’ai dressé une liste des familles concernées en y indiquant quelques informations afin de permettre au lecteur de mieux se situer au début du récit. Les noms de celles-ci ont été volontairement modifiés, sauf en ce qui concerne certains personnages réels qui ont partagé leurs destins. Je n’ai fourni que les dates de naissance de ces héros malgré eux, laissant au destin le soin de fixer, dans le cours du récit, la date de leur départ pour une autre aventure.
Famille Dupré
Léon, né en 1854, cordier, et Blanche, née Leroux, en 1863, son épouse.
Jacques, né en 1879, leur fils aîné, marié avec Isabelle, née Pastel, en 1884, parents de Marie, leur fille, puis mariée avec Jean-François Pouliquen avec qui elle aura un garçon, Albert, né en 1921.
Jean, né en 1894, leur deuxième fils, célibataire.
Joseph, né en 1860, agriculteur, frère de Léon, Valentine, née en 1861, son épouse.
Victor, leur fils aîné, né en 1880, marié avec Mathilde, née Van Horgen, 1882, décédés tous deux dans un dramatique accident de voiture.
Guillaume, né en 1903, et Geoffroi, né en 1904, leurs fils.
Berthe, née en 1888 et Rosa, née en 1890, filles de Joseph et Valentine.
Famille Leroux
François, né en 1841, commerçant en retraite, et Ode, née en 1842, son épouse.
Fernand, né en 1872, leur fils unique, commerçant, marié avec Éloïse, née en 1882.
Line, née en 1911, leur fille, mariée à André Pezet qui auront trois enfants, dont la petite Julie.
Famille Pastel
Edmond, né en 1879, instituteur, et Désirée, parents d’Isabelle, épouse de Jacques Dupré, et de Gustave, marié avec Anne Pouliquen.
Famille Pouliquen
Jean-Louis, né en 1861 et Perrine, parents d’Anne et de Jean-François.
Remerciements
Venant de terminer ma vie professionnelle par la lecture de thèses passionnantes, mais alourdies par les références bibliographiques nécessaires et obligatoires, je n’ai pas voulu ajouter ici tous les ouvrages historiques qui m’ont aidé à rédiger ce récit.
Concernant la Première Guerre, j’ai une pensée particulière pour les auteurs des « lettres et carnets de Poilus », et spécialement pour le lieutenant Auguste Férole – présent dans l’ouvrage – et pour Maurice Olanié, soldat au 114 e Bataillon de chasseurs alpins, qu’on peut retrouver sur le site :
chtimiste.com/carnets.htm
Pour les témoignages de la Deuxième Guerre mondiale, je voudrais dire à quel point la lecture du livre de Jacqueline Legrand, Courageuse Abbeville, édité par F. Paillart, imprimeur, ainsi que le récit de Raymond Petit, Du bombardement de la gare anglaise , et le témoignage de Gaby Warris : Het bloedbad van Abbeville {1} , concernant le massacre du kiosque d’Abbeville, m’ont aidé.
Ce livre ne serait pas aussi argumenté si je n’avais pas lu les ouvrages d’Henri de Wailly, en particulier : Le coup de faux , éditions Copernic, qui constitue le premier tome d’une quadrilogie concernant les batailles d’Abbeville à la fin du mois de mai 1940.
Enfin, je voudrais remercier tous ceux de ma famille et de mon entourage qui m’ont précédé, et dont peu sont encore vivants, et qui ont fait de moi ce que je suis.
Ma devise restera toujours : « La vie est plus forte que la mort, mais les vivants doivent savoir pourquoi et comment ils sont toujours de ce monde. »
P REMIÈRE PARTIE
La fin de la belle époque
1
Une petite ville se réveille
La brume du matin enveloppe encore les rues tortueuses de la ville {2} quand elle quitte sa petite maison de briques rouges, glissée, comme une lettre anonyme, entre toutes les maisons du quartier. Elle sort sans bruit, en poussant devant elle une charrette chargée, longe le haut mur du carmel qui borde la rivière du Scardon et passe devant une grande maison de maître réquisitionnée par la Wehrmacht. Dans la cour, derrière les grilles, deux militaires discutent en cirant leurs bottes. Elle regarde droit devant elle, en feignant de ne pas les voir. Surtout, ne pas presser le pas, ne pas se faire remarquer, pense-t-elle. Dans la charrette, elle a caché, sous des cageots de rutabagas provenant de son jardin, deux sacs de pommes de terre et un kilo de beurre qu’un ami de la campagne lui a livrés la veille au soir après le couvre-feu.
Elle pousse un « ouf » de soulagement après avoir traversé le carrefour de la chaussée Marcadée et de la rue des Capucins qui la mène vers le centre-ville. Enfin, ce qu’il en reste ! Les ruines des maisons détruites par les escadrilles de Heinkel et de Stukas, puis par les chapelets de bombes lancés par les forteresses volantes des Alliés, ont été déblayées, mais des pans de murs se découpent dans un ciel bas comme les témoins muets de la fureur des hommes.
Elle contourne, non sans mal, avec sa charrette, l’immense tas de gravats où commencent à pousser des orties et des pissenlits que certains lorgnent en les imaginant déjà en salade dans leurs assiettes. Devant elle se dresse l’antique beffroi qui a perdu de sa superbe depuis que son toit a été soufflé lors des premiers bombardements du 20 mai 1940, puis la collégiale Saint-Vulfran, meurtrie elle aussi par la même attaque, lui apparaît, au fond de la place Sainte-Catherine, complètement débarrassée des immeubles qui autrefois – cela lui paraît déjà si loin – obstruaient la vue des passants.
Enfin, elle arrive au baraquement où elle a de nouveau installé son commerce d’épicerie. Elle entre par l’arrière du frêle édifice, bâti de bric et de broc sur les fondations de son ancien magasin, pousse une porte récupérée à son retour d’exode sur les décombres des bombardements allemands. De la pièce se dégage un mélange d’odeurs de bois, de goudron, dont les plaques de la toiture en tôle ondulée sont recouvertes, et des quelques sachets d’épices qui se trouvent clairsemés sur un présentoir indigent. Avant de déballer les maigres provisions contenues dans la charrette, elle fait le tour du baraquement, sort un trousseau de clefs de la poche de sa blouse et ouvre les cadenas qui entravent les deux barres de fer glissées dans les encoches des volets de bois protégeant la vitrine. Chaque

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents