356
pages
Français
Ebooks
2017
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Ebook
2017
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Publié par
Date de parution
01 juin 2017
Nombre de lectures
0
EAN13
9782304046793
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
01 juin 2017
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EAN13
9782304046793
Langue
Français
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1 Mo
De la France occupée à la Pampa
Mémoires entrelacées de trente survivants juifs émigrés en Argentine, Volume I
Hélène Gutkowski
Éditions Le Manuscrit 2017
ISBN:9782304046793
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières
Présentation de la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
Préface
Introduction
— 1 —Aux origines de la présence juive en Argentine : la colonisation rurale
— 2 —Après la colonisation rurale, l’immigration urbaine
Témoignages des survivants
— 3 —Maurice Ajzensztejn
— 4 —Myriam Dawidowicz, épouse Kesler
— 5 —Francis Lévy
— 6 —Micheline Wolanowski, épouse Papiernik
— 7 —Henri Pechtner
— 8 —Claire Stein
— 9 —Mariette Diamant
— 10 —Nicolas Rosenthal
— 11 —Elsa Rozin
Remerciements
Table des illustrations
Titres disponibles dans la collection « Témoignages de la Shoah » par catégorie de témoignage
H élène Gutkowski
De la France occupée à la Pampa
Mémoires entrelacées de trente survivants juifs émigrés en Argentine
Volume I
Préface de Serge Klarsfeld
Présenté et orchestré par Hélène Gutkowski
Collection
Témoignages de la Shoah
Éditions Le Manuscrit Paris
Présentation de la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
En lançant sa collection « Témoignages de la Shoah » avec les Éditions Le Manuscrit, et grâce aux nouvelles technologies de communication, la Fondation souhaite conserver et transmettre vers un large public la mémoire des victimes et des témoins des années noires des persécutions antisémites, de 1933 à 1945.
Aux nombreux ouvrages déjà parus la Fondation espère ainsi ajouter les récits de celles et ceux dont les voix sont restées jusqu’ici sans écho : souvenirs souvent enfouis au plus profond des mémoires individuelles ou familiales, récits parfois écrits mais jamais diffusés, témoignages publiés au sortir de l’enfer des camps, mais disparus depuis trop longtemps des rayons des bibliothèques.
Si quelqu’un seul ne peut décrire l’indicible, la multiplicité des récits peut s’en approcher.
En tout cas, c’est l’objectif que s’assigne cette collection à laquelle la Fondation, grâce à son Comité de lecture composé d’historiens et de témoins, apporte sa caution morale et historique.
Face à une actualité où l’instrumentalisation des conflits divers tend à obscurcir, confondre et banaliser ce que fut la Shoah, cette collection permettra aux lecteurs, chercheurs et étudiants de mesurer la spécificité d’une persécution extrême dont les uns furent acteurs, les autres, complices, et face à laquelle certains restèrent indifférents et les autres héroïques.
Puissent ces ouvrages inspirer à leurs lecteurs le rejet de l’antisémitisme et de toute autre forme d’exclusion, ainsi que l’esprit de fraternité.
Consultez le site Internet de la FMS : www.fondationshoah.org
Comité de lecture de la collection
Serge Klarsfeld, président
Henri Borlant, survivant de la déportation
Isabelle Choko, survivante de la déportation
Katy Hazan (OSE), historienne
Michel Laffitte, historien
Dominique Missika, historienne
Denis Peschanski, historien
Paul Schaffer, survivant de la déportation
Annette Zaidman, enfant cachée
Philippe Weyl, responsable de la collection
Correction : Laure Mistral
Voir les autres titres de la collection en fin de volume.
Préface
par Serge Klarsfeld
Il a toujours été naturel pour les exilés lointains de se regrouper nostalgiquement pour se remémorer le pays qu’ils avaient quitté. Se regrouper entre Français dans un pays comme l’Argentine n’a rien d’étonnant ; mais se rassembler entre Juifs de France qui furent obligés de quitter l’Hexagone pour ne pas tomber entre les mains des flics ou des gestapistes et choisir comme nom du groupe « France… douce France de notre enfance ? » serait surprenant si ce qui émerge de ce groupe n’était la reconnaissance que chacun de ses membres porte aux Français, à cette population nourrie de charité chrétienne et de valeur républicaine qui les a protégés et qui a couvert la fuite de quelques-uns d’entre eux vers un pays sympathisant de Hitler mais qui a fini par déclarer la guerre à l’Allemagne quand la défaite de celle-ci a paru inéluctable.
Trente survivants de France, dont le plus jeune a 75 ans, se sont réunis et neuf d’entre eux témoignent dans ce premier volume.
Ensemble, ils ont trouvé en la remarquable Hélène Gutkowski, un maître d’œuvre de ce travail collectif vivant, pédagogique et accompli, qui se lit d’une traite et qui mérite d’être relu tant il enseigne de connaissances nouvelles sur les relations entre les Juifs européens et le pays des Caudillos et des Juntes.
Ce n’est qu’en 1862 qu’il y eut assez de Juifs en Argentine, quelques dizaines, pour constituer une communauté mais, étonnamment, en 1900, ce pays était devenu la troisième destination des Juifs, originaires, presque tous, de Russie.
La colonisation agricole juive en Argentine fut une véritable épopée, aux aspects souvent tragiques, dont les péripéties se jouèrent entre, d’une part, l’Est européen, le Paris de l’Alliance israélite universelle (AIU) et du mécène le baron Hirsch, où se finance leur émigration grâce à la Jewish Colonization Association , et d’autre part, la Pampa où beaucoup périrent de misère physique mais où ils fondèrent une ville biblique, Kiryat Moshé. Ils n’étaient que 35 000 ! Divisés en 16 colonies, certains de ces colons devinrent de véritables gauchos mais des gauchos juifs qui conservèrent leurs attaches. Cette première immigration juive en Argentine fut suivie de plusieurs vagues d’immigration urbaine venues aussi bien de l’Europe du sud que de l’est. Quand, dans les années 1930, l’Argentine ferma sa porte à l’immigration juive allemande, elle comptait environ 150 000 Juifs. Sans un visa argentin on ne pouvait désormais y débarquer et les autorités renvoyaient en Europe le clandestin, même en 1941.
Cette histoire introductive était nécessaire : elle permet aussi de comprendre les difficultés rencontrées par les Juifs de France pour parvenir en Argentine durant la Seconde Guerre mondiale.
La plupart des témoins de ce travail collectif sont arrivés après 1945 et leurs récits « entrelacés » relatent surtout leur parcours dans la France occupée. Les persécutions ont rendu folle incurable la mère de Maurice et Mielich, son époux, a été déporté par le convoi du 15 mai 1944 vers les États baltes. Szlama, le père de Myriam, est victime de la grande rafle des travailleurs étrangers de la zone sud qui eut lieu fin février 1943 ; il a péri dans le camp de Majdanek. Myriam raconte son exode de Belgique et à travers la France ; elle évoque, de même que le font les autres témoins, les Français qui l’ont aidée à Caylus : son institutrice, la secrétaire de mairie ou une simple tricoteuse à l’âme noble, ses camarades d’école également. Elle retrace la période misérable de Guéret, son arrestation, en août 1942, avec sa mère, lors de la grande rafle des Juifs étrangers et apatrides et leur libération par « mauvaise » interprétation par le préfet, des exemptions du 5 août supprimées le 19 août.
En évoquant leurs souvenirs les 30 témoins se sont rapprochés car il est arrivé à plusieurs reprises que leurs parcours s’entrecroisent : Francis, adolescent, a fait partie d’un maquis qui a libéré Guéret, la ville où Myriam était cachée et où elle trembla ju