Des Bourbons et des puissances étrangères - Au 20 mars 1815
26 pages
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Des Bourbons et des puissances étrangères - Au 20 mars 1815 , livre ebook

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Description

UN des plus célèbres hommes d’état, dont, de nos jours, se soit honorée l’Angleterre, M. Fox, a dit : que de toutes les révolutions c’est UNE RESTAURATION qui est ordinairement la plus dangereuse et la plus mauvaise. Une expérience de ving-huit ans, de 1660 à 1688, époques du rappel et de l’expulsion des STUARTS, a prouvé aux Anglais toute la justesse de ce principe politique. L’année à peine révolue, qui vient de montrer et d’enlever les BOURBONS à la France, en fera sans doute une maxime d’état, une règle impérieuse de conduite pour tous les peuples, chez lesquels (ce qu’à Dieu ne plaise pourtant) il peut arriver encore que les intérêts ou la volonté du prince soient en opposition avec les intérêts et le vœu de la nation, et amènent ces orages politiques qui ne s’apaisent que par la dissolution et la recomposition du pacte social.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346134274
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Pierre-François-Félix-Joseph Giraud
Des Bourbons et des puissances étrangères
Au 20 mars 1815
AVERTISSEMENT
Si l’Auteur eût pu avant le 20 mars échapper à la censure, il aurait publié, sur la marche du gouvernement, et sous le titre de La Vérité au Roi, les principales idées contenues dans cet écrit, et il l’aurait signé. Mais il eut alors occasion de se convaincre que le silence était obligé, excepté pour le mensonge et pour la flatterie, et il n’acheva pas son travail commencé.
Aujourd’hui, il a pensé que ces mêmes idées, avec les développemens nés des circonstances, pouvaient encore être utiles ; et il les livre au public sans y mettre son nom.
Il croit en cela donner une preuve de l’indépendance de sa pensée. Si la cause publique est servie, il importe peu qui la serve ; et il y a toujours assez de gens qui n’oublient jamais de se ranger à front découvert du parti du vainqueur.
DES BOURBONS ET DES PUISSANCES ÉTRANGÈRES AU 20 MARS 1815
Mihi... acc beneficio nec injuriâ cogniti.
TACITE, Hist. 1. 1.
 
UN des plus célèbres hommes d’état, dont, de nos jours, se soit honorée l’Angleterre, M. Fox, a dit : que de toutes les révolutions c’est UNE RESTAURATION qui est ordinairement la plus dangereuse et la plus mauvaise 1 . Une expérience de ving-huit ans, de 1660 à 1688, époques du rappel et de l’expulsion des STUARTS, a prouvé aux Anglais toute la justesse de ce principe politique. L’année à peine révolue, qui vient de montrer et d’enlever les BOURBONS à la France, en fera sans doute une maxime d’état, une règle impérieuse de conduite pour tous les peuples, chez lesquels (ce qu’à Dieu ne plaise pourtant) il peut arriver encore que les intérêts ou la volonté du prince soient en opposition avec les intérêts et le vœu de la nation, et amènent ces orages politiques qui ne s’apaisent que par la dissolution et la recomposition du pacte social.
Comment s’est-il fait que des princes, qu’au mois d’avril dernier tout favorisait, tout s’empressait de seconder, que semblait appeler une révolution complète dans les choses et dans les opinions, aient disparu en quinze jours, sans opposition, sans résistance, sans efforts de leur part, ou du moins sans autres efforts qu’une vaine représentation d’enthousiasme de place, une agitation sans but et sans moyens ; et, pour seul résultat, une guerre littéraire, une guerre de pamphlets et de journaux, où l’on était bien sûr de ne pas rencontrer d’ennemi, et qui, cependant, à travers les exagérations déclamatoires d’un dédain et d’une confiance également simulés, ne dévoilait que trop bien la profonde réalité des alarmes et la conscience de la plus absolue nullité ? Le vœu du rappel des Bourbons n’aurait-il donc pas été aussi unanime, aussi absolu, aussi national qu’on avait pu le croire au moment de la restauration ? ou bien onze mois environ de gouvernement et d’administration ont-ils suffi pour confirmer encore une fois la vérité du principe rapporté plus haut, sur les inconvéniens d’une révolution rétrograde ? Voilà des considérations qui se présenteront un jour à la pensée des historiens, mais qu’en attendant, il n’est pas sans quelque importance de soumettre à l’opinion pour lui donner les moyens de se fixer, pour rallier tous les esprits aux véritables principes constitutifs et conservateurs des sociétés, et qui font reposer la solidité, la légitimité des gouvernemens sur les bases de la souveraineté nationale.
Et d’abord, si nous nous reportons aux événemens des mois de mars et avril 1814, que de doutes, que de questions s’élèveront sur le véritable caractère des démonstrations qu’on substitua à l’émission régulière du vœu national !
Par qui, en effet, comment, dans quelles circonstances ce prétendu vœu fut-il manifesté ? Rappelons les faits : ils répondront pour nous. Les trois principales villes de l’Empire, Paris, Lyon, Bordeaux, étaient au pouvoir de l’ennemi. La dernière, sous l’influence des Anglais, des émigrés et des anciens chefs de la rébellion vendéenne qui les avaient précédés ou suivis, était en outre dominée par un maire d’origine britannique, et qui, pour prix des faveurs dont Napoléon l’avait personnellement comblé, avoua, dans ses proclamations, que depuis long-temps il travaillait à sa chute. Elle avait donc proclamé les Bourbons, salué et reçu le prince qu’on lui montrait, comme l’unique gage de la cessation des hostilités dont elle était menacée : et encore avait-il fallu tromper le conseil municipal et lui cacher, jusqu’au dernier moment, qu’il s’agissait de mettre une ville française à la disposition de stipendiaires de l’Angleterre.
La seconde de ces villes, plus éclairée sur ses véritables intérêts, et pressentant qu’une révolution conduite par le génie anglais, ne pouvait être favorable à sa prospérité nia son industrie, gardait un silence improbateur de l’impulsion qu’on cherchait à lui communiquer.
Quant à Paris, comme capitale de l’Empire, comme centre des mouvemens révolutionnaires auxquels, dans toutes les crises, les départemens avaient constamment répondu, toutes les mené

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