Dominique
102 pages
Français

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Description

Dominique, une enfant d’émigré espagnol découvre la vie en 1944. Elle traverse la vie en cherchant à se sortir de sa condition de « caraque », fille d’ouvrier, elle découvre peu à peu tout ce que sa famille a voulu oublier pour être des bons Français. Elle ne veut pas oublier qui elle est, ni d’où elle vient, mais elle veut construire une nouvelle image en restant entourée de sa famille.
La famille est le plus important et le mensonge détruit. Le regard des autres, les méchancetés ne se supportent qu’en restant soudés, en famille.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 janvier 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342359787
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été édité par la Société des Écrivains,
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
www.societedesecrivains.com
client@societedesecrivains.com

Tous droits réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-35977-0

© Société des Écrivains, 2022
L’histoire de Dominique s’étend sur soixante-seize ans.
C’est un métissage entre les pays, entre les croyances, les racismes et les préjugés.
C’est aussi l’évolution des mentalités, et l’évolution très rapide de la société d’après-guerre.
Comment devenir une femme des sixties avec la mentalité d’une famille ouvrière d’immigrés ?
Comment changer de couche sociale sans souffrir des reproches et des brimades de son entourage ?
Comment vivre avec des secrets de famille, lourds à porter, qui éclatent au moment où l’on s’y attend le moins ?
C’est l’existence d’une femme qui se bat pour exister, pour laisser une trace sur terre.
Elle voudra jusqu’à la fin que sa famille, de plus en plus grande, se retrouve le plus souvent possible.
Elle souffrira du manque d’amis et voudra garder sa famille auprès d’elle, même au prix du pardon parfois difficile.
I La délivrance
Comment vivre dans une famille de grands voyageurs après un conflit mondial ?
Elle est née dans le sud de la France. Ses parents se sont réfugiés dans le souterrain du château, afin de se protéger un peu des bombardements.
Nous sommes en août 1944. Les Alliés débarquent en Méditerranée deux mois après la première vague sur la Normandie. Ils veulent prendre l’armée allemande en tenaille et les repousser vers chez eux.
Les troupes allemandes se battent pied à pied. Mais, pour la majorité, ils ne pensent qu’à retourner auprès de leur famille qu’ils n’ont pas revue depuis plusieurs mois, parfois plusieurs années.
Jean et Gloria ont abandonné leur maison, comme tous les villageois. Ils ont peur et surtout Gloria commence à avoir les douleurs de l’enfantement.
C’est très tôt. Mais la peur provoque les contractions.
L’accouchement est difficile, manque d’air, de lumière et de confort.
Sur un vieux matelas abandonné à même le sol, les femmes allongent la mère.
Elles aident comme elles peuvent à la délivrance de l’enfant.
Mais il y a un risque de voir mourir la mère ou l’enfant ; peut-être les deux.
Au bout de plusieurs heures interminables, le bébé voit le jour.
Mais il respire mal. L’accouchement a été trop long. Une voisine décide de tremper l’enfant dans une baste d’eau froide, puis une d’eau chaude, jusqu’à ce qu’il crie.
Gloria est épuisée, Jean est heureux. Leur fille est chétive mais vivante.
Tous sont fous de joie et proposent aux parents d’appeler la fillette « Victoria ».
— Hé bé ! La pitchoune a accueilli les sauveurs par un cri qui résonne encore dans le souterrain.
Le signal est donné. Tout le monde peut sortir du refuge et essayer de retrouver sa maison.
Les hommes placent Gloria sur un brancard de fortune avec l’enfant dans les bras.
Ils rejoignent le village. Mais les combats se poursuivent plus au nord.
Une des femmes qui a aidé à la naissance, malheureusement sera fauchée par un obus avant d’entrer chez elle.
Jean accompagne sa petite famille et s’assure que Gloria est bien installée. Après être certain que deux voisines restent avec elle, il rejoint le maquis pour reprendre les combats aux côtés des Alliés.
Gloria pleure et le supplie de rester. Mais il répond :
— Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux. Je continuerai tant qu’un Allemand foulera le sol de la France.
— Tu es fada ! Mais tu disais déjà cela en 1942 quand tu es revenu du camp de prisonniers en Allemagne.
— Alors tu sais que je n’abandonnerai pas mes camarades. J’étais revenu auprès de toi car j’avais peur pour toi et notre minot (enfant). Maintenant que vous êtes en sécurité, je repars.
Gloria nourrit sa fille comme elle peut. Elle a peu de lait, elle est épuisée. L’aide des voisines, qui se relaient à son chevet, est d’un grand secours. Elles nourrissent le bébé avec du lait de vache coupé d’eau. Elles donnent des bouillons de légumes à la mère et la rassurent comme elles peuvent :
— Ne t’escagasse pas, Gloria. Jean est courageux mais très prudent. Il ne se mettra pas en danger car il a une pitchoune maintenant. Il assume toujours ses responsabilités.
— Repose-toi. Ta fille va bien, elle dort et reprend des forces. Elle est magnifique et souriante.
— Quel prénom lui avez-vous donné, alors si ce n’est pas Victoria ?
— Dominique. En effet, c’est le prénom de son parrain.
— Vous avez raison, c’est plus dans les coutumes. Et Victoria serait difficile à porter en grandissant.
Les troupes allemandes reculent et remontent en désordre vers le nord. Ils ont des difficultés à faire la jonction avec les troupes qui se battent en Normandie.
Les maquis font exploser les voies ferrées ; attaquent les troupes ennemies dans de nombreux guets-apens.
Il manque d’essence dans les véhicules militaires ennemis ; les soldats volent les vélos ; attaquent les villageois pour les voler. Les unités les plus dangereuses poursuivent leur travail de destruction des populations et des résistants.
Heureusement notre héroïne et sa maman sont en sécurité, dans un petit village en retrait des grandes routes.
Enfin, Jean revient chez lui, auréolé de gloire en chantant la Marseillaise avec ses camarades de lutte.
Il n’a pas suivi les troupes des Alliés jusqu’en Allemagne. Il veut voir son enfant, la serrer dans ses bras.
Gloria est enfin debout pour l’accueillir avec Dominique dans les bras.
Elle se jette dans les bras de son mari, les larmes aux yeux.
Enfin, c’est fini. Les Allemands sont partis. Plus de combats, de peur. Enfin, même si tout est à reconstruire, la paix est là.
Ils sont tous les trois, en vie, jeune et en bonne santé.
Jean cherche un autre emploi. Un travail en campagne. Il faut nourrir sa petite famille. Donc c’est plus facile si on peut avoir des bêtes et un jardin.
La guerre est finie, mais il y a toujours, encore plus aujourd’hui, des tickets de rationnement.
Il est embauché dans une propriété d’arbres fruitiers, pêchers, abricotiers, cerisiers…
Ils sont logés sur le domaine et profitent d’un petit jardin potager et Gloria élève des volailles, une chèvre pour le lait et quelques lapins.
Mais la propriétaire du domaine n’aime pas les enfants. Et Dominique commence à marcher autour de la maison de ses parents.
Mais quand Mme Dubois voit Dominique :
— Gloria, surveillez la petite ! Elle vient énerver les chiens.
— Excusez-moi, madame ! Dominique, viens ici ! Je ne comprends pas, il y a une minute elle était dans mes pieds, sous la table, pendant que je prépare la soupe.
— D’accord, mais faites attention, s’il vous plaît.
Alors tous les matins, Dominique déjoue la surveillance de sa mère pendant qu’elle va nourrir les volailles. Elle se rend devant le château, baisse sa culotte et fait ses besoins sur le paillasson de Mme Dubois.
Alors Mme Dubois menace Gloria de les renvoyer de leur maison, et de licencier Jean.
Gloria attend leur second enfant. Il n’est pas possible de partir aussi vite dans ces conditions.
Gloria va faire une chose impensable, mais indispensable.
Dominique sera attachée en laisse avec un harnais et sera obligée de suivre sa mère partout.
Plus de liberté pour celle qui a accueilli les libérateurs, avec tant de fracas.
Jeanne voit le jour en 1946. Et Jean sait qu’avec le caractère de la propriétaire, la présence de deux enfants va poser de gros problèmes à Gloria.
Alors il cherche encore un nouvel emploi.
II Retour dans la tourmente
A – Jean et la France, terre d’asile.
Rien ne lui fait peur, rien ne l’arrête. Il est né en Espagne. Sa famille a fui la dictature et le danger pour ces hommes qui rêvaient de liberté, d’entraide. Ils étaient associés aux républicains espagnols, donc en danger de mort.
Il est l’aîné de la fratrie. Il doit subvenir aux besoins de sa mère et de ses sept frères et sœurs.
Son père est mort en fuyant leur village, devant les troupes de Franco. Il a été tué par un coup de fusil en protégeant la fuite de la famille et des autres villageois.
Jean commence par être un haleur. Il utilise des chevaux pour remorquer les bateaux le long du Rhône et de ses affluents.
Il doit nourrir et entretenir ses chevaux. Et il en profite pour apprendre plusieurs langues avec les mariniers qui remontent vers le nord de l’Europe.
Sa mère est logée dans les maisons du « canal ». Et sa sœur cadette se voit embauchée comme souffleur de verre. C’est un travail d’homme. Mais ils ne doivent pas refuser les emplois proposés, ils sont immigrés et pas vraiment bien accueillis.
Quatre ans de cette vie vont permettre à la famille de Jean de mieux s’intégrer.
Jean rencontre Gloria en 1939. Ils se marient juste avant la déclaration de guerre.
Jean s’engage dans le corps des régiments de marche de volontaires étrangers.
Il va continuer à combattre le nazisme et les franquistes qui, pour lui, sont à mettre dans le même sac.
Il laisse sa jeune épouse, sa mère Francesca avec qui restent seulement quatre de ses enfants (Mercedes a 14 ans et elle est interne dans une école tenue par des religieuses où on apprend comment devenir une bonne maîtresse de maison ; Jeannot a 12 ans et passera son certificat d’étude dans deux ans ; et Lucia et Lucien, les jumeaux, n’ont que 10 ans et ils suivent leur scolarité à l’école primaire du quartier).
Marie est mariée depuis peu, Dominique a 18 ans et s’engage comme marinier apprenti sur une péniche qui remonte en Belgique. Mario reste dans la famille du forgeron chez qui il commence son apprentissage.
Francesca travaille comme femme de chambre dans un grand hôtel de Cannes.
Jean se retrouve avec ses camarades de régiment avec des bandes molletières à la place de bottes ; des charrettes avec des chevaux devant des chars et des motocyclettes.
Ils sont très vite faits prisonniers par l’armée allemande. Ils ont t

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