Entre mensonges et vérité
244 pages
Français

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Entre mensonges et vérité , livre ebook

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Description

1945. Amélia, une jeune adolescente voit sa famille se briser. Les tensions avec sa mère s'accumulent et l'arrivée de sa grand-mère au foyer n'arrange rien. Parmi les nombreux mensonges, elle doit comprendre pourquoi son père n'est jamais rentré de la guerre. Tout aussi entêtée que déterminée, elle mettra tout en œuvre pour faire éclater la vérité.
Finira-t-elle par savoir ce qui est arrivé à son père ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mai 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334145442
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-14542-8

© Edilivre, 2016
Introduction
Deux Septembre 1939, mobilisation générale. La Une des journaux était claire, la guerre avait été déclarée. Les hommes appartenant au corps militaire devaient partir au front défendre notre pays. Ils étaient tous mobilisés. Ils n’avaient pas le choix. Tous devaient dire au revoir à leur famille dans les délais les plus brefs. Tous. Y compris mon père. Il avait fait partie de l’armée, plus précisément la Marine Nationale. Désormais, il travaillait dans un bureau mais il avait été convoqué à se battre. Il avait eu son fascicule de mobilisation, il devait partir. Tout était réquisitionné ; nos animaux, nos voitures et tout un tas d’autres choses. La seconde guerre mondiale avait bel et bien commencé. L’Alsace avait été annexée au Reich, lors de ce mois de juillet 1940. Maman travaillait au sein de l’Allemagne tandis que d’autre avait dû s’engager avec l’Allemagne. Les journaux étaient la seule chose qui nous tenait au courant de l’avancé de la guerre, mais nous ignorions totalement si ce qu’ils nous racontaient était la vérité ou alors un mensonge. En 1940, le nord de la France était occupé tandis que le sud était libre. Nous aurions voulu passer la ligne de démarcation, mais ma mère avait finalement préféré rester à la maison. Et elle eut raison, puisque deux ans plus tard, le sud était à son tour occupé par les Allemands. Nous étions donc restés dans notre petite maison à prier chaque soir que le lendemain se passerait bien pour nous. La chance devait être avec nous. La guerre dura six longues années. Lorsque la guerre avait été déclarée, ma sœur avait seulement deux ans et moi, sept. La peur se lisait sur les visages. Les conditions de vies étaient dures pendant l’occupation. Nous devions héberger et nourrir les Allemands, ils étaient la priorité. Après leurs départs, nous avons dû loger et nourrir plusieurs de nos voisins, leurs maisons étant en ruines. Après la guerre, les prix ont commencé à augmenter. Le bilan économique était une catastrophe. Les procès commencèrent, les verdicts tombèrent. Des condamnés à morts, d’autres à vies. Voir même des pendus pour certains. Voilà ce que racontaient les journaux. L’Alsace été redevenue Française, tout comme la Lorraine.
1
Cinq mois que la guerre avait pris fin en Europe. Le soleil était redevenu un véritable soleil. La vie reprenait son cours lentement, le calme avait repris sa place sur le pays. Fini les bombardements et les coups de fusils à longueur de journée résonnant dans nos pauvres oreilles fragilisées depuis tous ces mois.
Chaque dimanche, je devais aider notre mère à faire le ménage dans toute la maison. Depuis que les Allemands l’avaient fait travailler, elle se plaignait de douleurs dans le dos et me demandait donc de l’aide afin de la soulager la plus possible. Nous n’étions désormais plus que trois à la maison. Mon père était parti à la guerre et n’était jamais rentré à la maison. Personne ne savait ce qui lui était arrivé. D’après les autorités françaises, il était soit mort au combat ou alors dans un camp de concentration. Les registres n’avaient pas tous encore été vérifiés. Son nom était sûrement dans l’un d’eux. Il y avait forcément une explication à cette subite disparition. Mais il était encore trop tôt pour le savoir. Nous n’avions rien d’autre à faire que prier pour le revoir un jour.
Ce dimanche d’automne, il y avait un peu de vent mais le temps était correct. Les rayons du soleil filtraient au travers des nuages légèrement grisés. Avec ma sœur nous marchions tranquillement sur le trottoir en direction de l’ancien parc de jeux qui lui tenait tellement à cœur. Le trottoir était par endroit marqué par les éclats de balles des fusils ou peut-être d’obus, quoi que ce soit ils avaient ravagés notre paisible endroit où nous, enfants, nous nous sentions en sécurité. Le parc avait été quasiment détruit quelques mois plus tôt par les Allemands. En arrivant là-bas, je ne fus pas surprise que l’on soient seules. Il y a encore quelques années, avant toute cette tragique histoire, les enfants jouaient dehors, dans les jardins, devant les maisons, les airs de jeux… mais aujourd’hui rien n’est plus pareil. L’herbe du parc avait par endroit complètement disparue, pour laisser place à de grand tas de terre et des trous profonds. Je veillais que ma sœur ne tombe pas dans l’un d’eux, même si cette partie du parc était fermée, je ne voulais pas prendre de risque, encore moins qu’elle se blesse. Maman en aurait été malade. Pendant la guerre, les parents ne laissaient plus leurs enfants jouer en dehors de leur chambre ou de la maison, ils les emmenaient à l’école. Tout avait changé.
Je m’assis donc sur les débris de l’ancienne maison de béton tout en veillant soigneusement sur ma sœur. Avant de devoir partir, papa lui avait offert un petit cerf-volant et depuis que la guerre avait pris fin, elle y jouait tous les dimanches. Mélanie, la benjamine de la famille, aimait toujours autant cette aire de jeu malgré la dégradation qu’elle avait subi. C’est d’ailleurs pour cette unique raison que j’y retournais. Je l’observais faire voler le jouet rose et vert dans les airs. Ses cheveux mi-longs blonds et bouclés par des anglaises flottaient au vent. Elle riait. Par moment, ses grands yeux verts rencontraient les miens. Elle était le contraire de moi. Mélanie et Alexandre, notre frère, étaient les portraits crachés de papa : grands, cheveux blonds et bouclés avec des yeux verts alors que moi, je ressemblais en tout point à ma mère : assez petite, des cheveux châtains raides et fins accompagnés par des yeux noisettes.
En 1939, Alexandre n’avait que quatorze ans, il avait pu échapper au devoir de se battre mais n’avait pas échappé à la STO (Service du Travail Obligatoire) . Il avait eu l’obligation d’aller travailler dans une usine Allemande comme tous les jeunes dans sa tranche d’âge. Il vivait désormais dans la banlieue parisienne, il avait trouvé un boulot là-bas. Maman avait donc dû le laisser partir à contrecœur de notre maison paisible pour le laisser affronter le monde tout seul à des centaines de kilomètres nous séparant. Je regardais ma montre et vis qu’il était déjà dix-sept heures passé. Comme nous étions à dix minutes de marche et qu’il fallait être de retour à la maison avant la nuit, je prévins ma sœur de notre départ. Elle fit voler son cerf-volant encore une petite minute et m’appela pour l’aider à le ranger.
Sur le chemin du retour, je tenais fermement la main de Mel. Des maisons en ruines ornaient le bord de la route. Nous habitions dans une petite vallée Alsacienne et par chance, notre demeure n’avait pas été trop ravagée. Le toit avait perdu quelques tuiles, plusieurs fenêtres avaient cédées, certaines briques qui faisaient tenir la maison debout avaient fissurées, mais la structure principale de la maison était encore en état et les dégâts étaient loin d’être important comparé à certaines maisons voisines. Je parlais tranquillement avec ma sœur lorsque nous arrivâmes à la maison. Maman était en train de préparer le dîner. Elle semblait songeuse mais je me retins de toutes questions. Lorsque nous arrivâmes dans la cuisine, nous nous assîmes sur une chaise puis observâmes maman.
– Bonsoir les filles, vous vous êtes bien amusées ? Demanda maman en relevant les yeux vers nous.
– Oui, mon cerf-volant, il a trop bien volé !
Puis ma sœur s’embarqua dans un monologue avec des immenses gestes et des mimiques qui avaient toujours le don de me faire rire. Je les laissais toutes les deux tandis que je montais dans ma chambre afin de terminer mes devoirs.
Depuis qu’Alexandre avait déménagé, avec Mélanie nous avions chacune notre chambre. Je me posais sur ma chaise de bureau puis j’ouvris mon premier cahier avec le livre adéquat. Des mathématiques, quelle horreur ! J’entendis les pas lourds de ma sœur sur chacune des marches de l’escalier en bois pendant qu’elle montait, elle le faisait exprès mais s’en fichait. Elle occupait la chambre voisine à la mienne, je pouvais donc l’entendre jouer avec ses petites poupées et ses animaux tout aussi petits. Les murs n’étant pas très épais, j’entendais tout ce qu’elle disait. Elle essayait de modifier sa petite voix aiguë à chaque figurine qu’elle faisait parler. Il y a encore quelques années, je faisais la même chose qu’elle. Désormais, ça me fais rire. Mon exercice de mathématiques terminé, je devais faire celui de français. Un exercice assez simple et rapide. Je rangeais toutes mes affaires dans mon sac pour le lendemain et vérifiais plusieurs fois que je n’avais rien oublié.
La voix de ma mère résonnait dans la maison. Elle nous appelait pour venir dîner. Les bruitages de Mélanie s’estompèrent sur le champ pour être remplacé par les craquements de l’escalier à chacune des marches qu’elle touchait, on pouvait la comparer à un petit éléphant. Je posais mon sac sur ma chaise de bureau puis descendis à mon tour. Le repas se passait dans un étrange malaise. Ma mère ne disait rien, pas un mot. Elle se contentait de manger dans un silence de mort. Ma sœur devait également ressentir la même chose que moi, puisqu’en général si elle était une véritable pipelette, ce soir là, elle ne prononçait pas le moindre mot. Chose qui accentua encore plus le malaise qui régnait dans la cuisine.
Nous mangions rapidement. Trop à mon goût. Si d’habitude nous mangions entre une demi-heure et une petite heure, ce repas là fut terminé en moins de vingt minutes. Ma mère monta doucher ma sœur tandis que je débarrassais la table et fis la vaisselle. Mon père avait fait installer la salle d’eau quelques mois avant le début de la guerre, av

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