Força Angola
137 pages
Français

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Força Angola , livre ebook

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Description

Ils sont de nationalités algérienne, anglaise, belge, hollandaise, portugaise, sud-africaine, suédoise, suisse et, bien sûr, angolaise. Tous ont vécu une part de l'histoire de l'Angola et certains d'entre eux en tant qu'acteurs directs. Leur donner la parole fait partie de ce « devoir de mémoire », cette « responsabilité envers le passé ». Et que dire de cette guerre civile d'un autre temps, qui ne s'acheva qu'à l'aube du XXIe siècle ?

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Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2018
Nombre de lectures 2
EAN13 9782336853765
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2018 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr/ EAN Epub : 978-2-336-85376-5
Daniel Ribant
Força Angola
Témoignages pour l’Histoire
Daniel Ribant,L’Angola de A à Z,Paris : Ed. L’Harmattan, 2005, 241p.
Rien ne passe, rien n’expire Le passé est un fleuve qui dort et la mémoire un mensonge aux mille formes.
Dorment les eaux du fleuve et en mon sein dorment les jours dorment dorment les blessures les agonies, dorment.
Du même auteur
Rien ne passe, rien n’expire, Le passé est un fleuve endormi il semble mort, c’est à peine s’il respire, réveillez-le, et il bondira dans un grand cri.
Jvsé Eduardv Agualusa,Le marchand de passés, Paris : éditivns Métaillé, 2006, p.12.
AVANT-PROPOS
Ils sont Algérien, Anglais, Belges, Hollandais, Portugais, Sud-Africain, Suédois, Suisse et, bien sûr, Angolais. Tous ont vécu une part de l’histoire de l’Angola et certains d’entre eux, en tant qu’acteurs directs. Leur donner la parole fait partie de ce « devoir de mémoire », cette « responsabilité envers le passé », qui est devenu un exercice salutaire, natu rel pour certains, mais qui paraît encore tellement improbable, délicat, voire dangereux, dans nombre de pays. L’Angola en fait sans doute partie, tant ses blessures demeurent vives, tant son histoire ap paraît parfois trop lourde à porter entre colonisation, esclavage et lutte de libération. Et que dire de cette guerre civile d’un autre temps, qui e ne s’acheva qu’à l’aube du XXI siècle ? Les historiens se méfient de la mémoire et ils ont sans doute raison ou leurs bonnes raisons. Georges Bensoussan résume parfaitement cette réserve en considérant que « la mémoire est sélective et c’est pourquoi elle participe de l’enchantement. L’histoire est plus prosaïque et désenchantée {…} C’est pourquoi notre arme n’est pas la mémoire qui constr uit, déconstruit, oublie ou enjolive, mais 1 l’histoire seule » . Mais la mémoire offre un terreau bien utile sinon indispensable à son écriture, non pas pour la trahir, mais, au contraire, pour l’éclairer de multiples faisceaux. Il appartient aux Angolais de conduire eux-mêmes cet important travail de mémoire. La tâche est immense et complexe, car la guerre civile est encore, selon les mots de l’ancien Premier ministre Lopo do Nascimento, « une plaie non cicatrisée, qui ne se voit pas, mais qui blesse e 2 intérieurement » . En 2015, à l’occasion du 40 anniversaire de l’indépendance, ce même homme d’État plaidait pour la création d’une commission de vérité, «Comissão de verdade », à l’instar de ce qui a été fait en Afrique du Sud à propos de l’apartheid, afin de se pencher sur un des événements les plus tragiques de l’histoire récente du pays et du MP LA, à savoir la tentative de coup d’État du 27 mai 1977. La proposition ne s’est pas – encore – concrétisée, mais ce n’est sans doute qu’une question de temps. Aucun pays ne peut se (re) construire réellement sans éclaircir ses zones d’ombre et dépasser les douleurs de son histoire. 3 Un intéressant projet a été lancé par l’Associação Tchiweka de Documentação (ATD) afin de préserver et diffuser la « mémoire de la lutte pour l’indépendance » par la collecte de témoignages. 4 En collaboration avec un groupe appelé Geração 80, un documentaire a été produit sur base de 671 témoignages de personnes d’origines sociales et régionales différentes. Fruit d’un travail de plus de cinq ans, le documentaire offre un matériel brut de première qualité qui pourra être exploité par les historiens tout en permettant « aux nouvelles générations de disposer d’une vision plus objective de {l’} histoire ». Les vingt-sept années de guerre « civile » mériteraient sans nul doute une approche similaire. « Força Angola » procède d’une intention quelque peu différente. Certes, l’objectif était bien de recueillir le récit d’un certain nombre de témoins de l’histoire de ce pays. Mais, au travers d’interviews, faisant la part belle aux témoins étrangers, la finalité est davantage de « raconter » l’Angola à des non-Angolais et, plus particulièreme nt à un public francophone, pour qui les anciennes colonies portugaises demeurent peu familières. L’ouvrage n’a donc pas été écrit pour les Angolais, même s’il n’est pas impossible qu’ils y découvrent certains aspects méconnus de leur histoire. Les témoignages collectés sont de natures diverses. Certains émanent d’acteurs directs d’événements majeurs. D’autres ont été recueillis auprès d’universitaires ayant mené des recherches sur un sujet historique précis. Et d’autres témoignages encore sont de simples récits « d’ambiance » décrivant une réalité vécue en marge de l’histoire, mais lui donnant un relief particulier. Chaque interview est complétée par un dossier où nous développons tantôt une thématique abordée par le témoin lui-même lors de l’entretien ou une chronologique nécessaire à la compréhension des événements. Pour trois témoignages, nous avons pensé qu’il était uti le de les prolonger par la reproduction de documents. Les témoignages recueillis n’engagent naturellement que les personnes interviewées. Seules les notes
en bas de page, les dossiers thématiques et les chronologies sont de notre composition. Le choix des témoins s’est imposé au gré des rencontres, sans vo lonté de couvrir tous les aspects de la réalité angolaise (comment le pourrait-on d’ailleurs ?) ou d’assumer un quelconque équilibre partisan. Mais, à l’avenir, d’autres témoignages pourront compléter cet « exercice de mémoire ». « Força Angola »,encore et encore.
Daniel Ribant
1Georges Bensoussan,L’histoire en héritage ? D’un bon usage de la mémoire,Paris : éditions Mille et une nuits, 1998, p.17. 2Interview donnée au journal República, 11/11/2016. 3Créée en 2006, cette association est dirigée par Paulo Lara, le fils de Lucío, co-fondateur du MPLA et héros de la guerre d’indépendance. Elle tire d’ailleurs son appellation du surnom de guerre de Lucío Lara,Tchiweka.Le projet a été baptiséAngola-nos trilhos da Independência(« Angola – sur les sentiers de l’indépendance »). 4Independência,film réalisé par Mario Bastos, novembre 2015.
SIGLES
VBVKOAssociation des Bakongo pour l’unification, la conservation et l’expansion de la langue kikongo VCVAssociation culturelle angolaise VLIVZOAliança dos naturais do Zombo(Alliance des natifs de Zombo) VLNArmée de libération nationale(Algérie) VNCAfrican National Congress(parti sud-africain créé en 1912 afin de défendre les intérêts de la majorité noire) VNGOLSociedade de Lubrificantes e combustiveisde la société portugaise des (filiale pétroles, Sacor, constituée en 1953. Ses actifs furent repris par la Sonangol après l’indépendance) VNGONVvELinhas Maritíma de Angola(Compagnie maritime angolaise) VSPAcção Socialista Portuguesa(Action socialiste portugaise) BNVBanco Nacional de Angola(Banque centrale) CVBGOCCabinda Gulf Oil Company(filiale de Chevron en Angola) CVDVCompahia Angolana de Agricultura CCPMCommission conjointe politico-militaire CDSComissão Economica do Conselho de Defesa e Seguarança(Commission économique du Conseil de défense et de sécurité) CEVCentre d’études angolaises CEICasa dos Estudantes do Império(Maison des étudiants de l’Empire) CFBCaminho de Ferro de Benguela(Chemin de fer de Benguela) CICVConselho de Igrejas Cristãs em Angola(Conseil des Églises chrétiennes en Angola) CIRGLConférence internationale sur la région des Grands Lacs CIMVDEComité inter-mouvements auprès des évacués CMVClub Maritimo Africano(Club maritime africain) CNRVConseil national de la révolution algérienne CMBCompagnie maritime belge CNNCables News Network CONSVSConstellation of Southern African States(Constellation des États du sud de l’Afrique) COPCONComando Operacional do Continentemilitaire correspondant (Commandement pratiquement à la région militaire de Lisbonne ; il représenta la faction radicale au sein du MFA) DISVDirecção de Informação e Segurança de Angola(services de sécurité) DIVMVNGCompanhia de Diamantes de Angola (société en charge de l’extraction du diamant à l’époque coloniale) EKVEmpresa Angola de Cervejas(Société angolaise des bières) ELNVExército Popular de Libertação Nacional de Angola(armée nationale de libération du FNLA) ENDIVMVEmprêsa Nacional de Diamantes de Angola(Société nationale des diamants d’Angola
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