Histoire de Foulques-Nerra, Comte d Anjou
241 pages
Français

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Histoire de Foulques-Nerra, Comte d'Anjou , livre ebook

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Description

Qui était Foulques Nerra ? Le savez-vous ?


Au coeur de cette France du XIe siècle, comment ce grand seigneur féodal a-t-il vécu et combattu ?
Quelles furent ses ambitions politiques et personnelles ?
Quels sont les nombreux monuments que l’on peut lui attribuer ?
Et pourquoi son ombre a-t-elle traversé les siècles ?


Ecoutez ce que pense de lui Alexandre de Salies lorsqu’il préface sa grande biographie en 1874 :



... Il occupe cinquante-trois ans, sans faiblir, la scène de l'histoire féodale. Hugues-Capet vient à peine de ceindre la couronne, que ce personnage prend possession de son comté. Il voit mourir Hugues-Capet ; il voit mourir Robert le Pieux ; et près de dix ans encore, il bataille sous Henri Ier.
La longueur de son règne, du reste, serait peu de chose, sans l'incontestable supériorité morale qui le caractérise. Il est le géant de son siècle, et, quoiqu'il soit inférieur à ses rivaux par la puissance matérielle et l'étendue des terres, son prestige est si grand, que Robert Aboland, dans sa chronique, n'hésite pas à le désigner comme « le premier après le Roi » post Regem primus.
C'est ce personnage, dont nous avons entrepris d'écrire l'histoire. Foulques le Noir était son nom. L'Anjou fut son domaine ; la Touraine son champ de bataille d'un demi-siècle ; l'Orient le témoin de ses expiations exemplaires.
Dans le centre de la France, il n'est personne qui ne parle encore de sa terrible épée, personne qui ne le connaisse comme le Grand-Bâtisseur...


Cette nouvelle édition, version epub, pour ordinateurs, smartphones, tablettes et liseuses, tire profit des nouvelles technologies pour vous livrer un ouvrage majeur, de plus de 400 pages, avec de nombreuses notes, et qui reste à ce jour une des rares références disponibles sur la vie de ce personnage médiéval extraordinaire, ignoré parfois de l’Histoire de France et pourtant à l’origine de la dynastie des Plantagenêt...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 juin 2012
Nombre de lectures 95
EAN13 9782911298233
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Avant-Propos
A Alain Decaux qui simplement me fit découvrir et aimer l’Histoire...
Ce livre numéridue ou eDook, dualificatif en vigueur au moment où nous puDlions mais due l’histoire Daptisera peut-être ’un vocaDle ifférent ans dueldues années, ne correspon pas à une simple « photocopie » informatidue ’un livre isparu. C’est une nouvelle mise en lumière, une autre mise en valeur, la reécouverte et pourduoi pas la renaissance ’une oeuvre Diographidue majeure grâce aux nouvelles technologies e l’information... A partir ’une éition ancienne, nous avons essayé e reonner un aspect innovant à la présentation ’un texte réigé au XIXe siècle, texte ont la forme reste marduée par l’épodue et ont le style est propre à cet auteur passionné par son sujet.
ans les pas ’ Alexanre e Salies (1815-1883), historien et éruit méconnu à dui nous evons pourtant une rare et complète Diographie e ce gran seigneur, partons à la écouverte e la vie tumultueuse e Fouldues-Nerra, comte ’Anjou.
Il y a mille ans...
Frédéric Le Benoist, éditeur
D'autres titres historiques disponibles, consultez notre pagecatalogue en fin d'ouvrage.
Notes préliminaires
Cet ouvrage est disponible pour différents matériels de lecture et chacun dispose de ses propres options d’utilisation. Il a néanmoins d’abord été formaté pour iPad® 2. N’hésitez pas à tester et à modifier votre outil de lecture personnel (ordinateur, tablette, téléphone, etc.) pour l’adapter à votre goût. Vous pouvez, par exemple, modifier la luminosité, changer le sens de lecture en mode vertical ou augmenter la taille des caractères pour un meilleur confort visuel.
Reprenant en totalité la première partie du livre aujourd’hui épuisé « Histoire de Foulques-Nerra, Comte d'Anjou, d'après les Chartes Contemporaines et les Anciennes Chroniques, suivie de l'Office du Saint-Sépulcre de l'abbaye de Beaulieu dont les leçons forment une chronique inédite, avec 12 planches et une grande carte » publié en 1874 grâce au concours de deux libraires, J.-B. Dumoulin, 13 quai des Grands-Augustins à Paris et E. Barassé, 83 rue St-Laud à Angers, cette nouvelle édition numérique a fait l’objet d’une relecture attentive, de corrections utiles et d’une nouvelle mise en page enrichie incluant les planches, cartes et plans présents dans l’oeuvre originale plus quelques ajouts. L’objectif étant simplement de faciliter la lecture et de la rendre, si possible, plus attrayante.
Autant que faire se peut, le découpage et la forme du texte original ont été respectés. L’index n’a pas été repris car il suffit d’utiliser la fonctionRecherche de votre outil de lecture numérique pour retrouver un personnage, une ville, un terme ou une date. Un bref glossaire a été établi pour préciser ou rappeler l’usage de quelques mots.
Pour une meilleure lisibilité, les notes de bas de pages multiples ont été supprimées mais les précisions de l’auteur et ses sources se retrouvent généralement dans les 132 notes de fin d’ouvrage que nous avons recensées et rassemblées dans le chapitre «Notes », avec des liens permettant de naviguer facilement entre le texte et la note associée. Il suffit de cliquer sur une note pour y accéder et de cliquer sur le symbole en fin de note pour retourner au texte initial, sauf pour les rappels de notes beaucoup plus rares.
De même la carte générale, les plans et les planches ont fait l’objet d’un travail de restauration ou de mise en forme par infographie pour être exploités au mieux sur tablettes et liseuses (voir les raccourcis page suivante).
Afin de compléter et de donner plus d’amplitude à cette étude biographique, une bibliographie a été ajoutée ainsi que des liens internet vers les sites et pages qui nous semblaient les plus pertinents (voir le dernier
chapitreBibliographie & liens).
Nous espérons que notre travail vous permettra d’apprécier l’oeuvre d’Alexandre de Salie telle que nous l’avons découverte dans notre édition originale. A la suite de ces notes techniques figure bien sûr la longue préface originale de l’auteur.
Bonne lecture !
Raccourcis vers les cartes et illustrations de l’ouvrage...
Carte des Comtés d’Anjou, de Tours et du Mans (chapitre 2)
Planche I, bataille de ConBuereux (chapitre 8)
Planche II, plan de Tours au XIe siècle (chapitre 9)
Planche III, bataille de Pontlevoy (chapitre 15)
Planche IV, Plan du vieil Angers (note 14)
Planche V, inscription de Pontlevoy (note 106)
Planche VI, dessins de fouilles (note 132)
Planches VII et VIII, petite tête et objets trouvés dans le tombeau de FoulBues Nerra (idem)
Planche IX, moulures et colonette (idem)
Planche X, tête de FoulBues Nerra (idem)
Planche XI, enseigne de pèlerinage de St.-Martin de Tours (idem)
Note de l’éditeur concernant cette version epub de l’ouvrage : les contraintes liées au format epub actuel (format et taille des images principalement) et les capacités de certains liseuses ne permettent pas toujours de conserver un aspect agréable lors d’un « zoom » ou d’un affichage plein écran pour certaines images comme par exemple les plans et les cartes. Nous sommes conscients de ces défauts et attentifs à l’évolution des techniques. Nous testons et nous travaillons à l’optimisation de l’affichage de ces documents anciens. Nous espérons pouvoir proposer de nouvelles solutions dans un proche avenir.
Préface ori6inale
AMonsieur le Marquis de Nadaillac Hommage respectueux A. de Salies.
Lorsque, parcourant les périodes reculées de nos annales, on pose le pied sur le seuil du XIe siècle, et que, projetant ses regards en avant et en arrière, on cherche à rattacher les faits caractéristiques, les faits importants à ceux qui en furent les héros, on voit se dresser près de la royauté faible et sans prestige, trois personnages qui remplissent leur époque et en sont les agitateurs. Leur nom se mêle à tous les événements ; rien ne se fait en dehors d'eux ; rien ne se fait que par eux, et leur histoire est, pour ce cycle transitoire, toute l'histoire de la France. Ces trois personnages, le lecteur les a nommés déjà : c'est le comte d'Anjou, avec le comte de Blois et le duc de Normandie. Mais de ces trois, il en est un qui prime les autres par la longueur exceptionnelle du règne. Il les voit se renouveler jusqu'à trois fois dans le gouvernement de leur grand fief, pendant qu'il reste immuable et poursuivant ses projets. Il occupe cinquante-trois ans, sans faiblir, la scène de l'histoire féodale. Hugues-Capet vient à peine de ceindre la couronne, que ce personnage prend possession de son comté. Il voit mourir Hugues-Capet ; il voit mourir Robert le Pieux ; et près de dix ans encore, il bataille sous Henri Ier. La longueur de son règne, du reste, serait peu de chose, sans l'incontestable supériorité morale qui le caractérise. Il est le géant de son siècle, et, quoiqu'il soit inférieur à ses rivaux par la puissance matérielle et l'étendue des terres, son prestige est si grand, que Robert Aboland, dans sa chronique, n'hésite pas à le désigner comme « le premier après le Roi » post Regem primus. C'est ce personnage, dont nous avons entrepris d'écrire l'histoire. Foulques le Noir était son nom. L'Anjou fut son domaine ; la Touraine son champ de bataille d'un demi-siècle ; l'Orient le témoin de ses expiations exemplaires. Dans le centre de la France, il n'est personne qui ne parle encore de sa terrible épée, personne qui ne le connaisse comme le Grand-Bâtisseur. C'est tout pourtant. Les faits précis se sont effacés avec les siècles, et pas un écrivain n'a jusqu'ici tenté de les faire revivre autrement qu'en quelques pages esquissées à la hâte, presque sans critique, et, dans tous les cas, toujours incomplètes. C'est sans doute une bonne fortune, à notre époque, de trouver pour sujet d'un livre, et surtout d'un livre d'histoire, une grande figure, vierge toujours, pour ainsi dire, sur laquelle chacun a jeté en passant un coup d'oeil étonné, mais que nul n'a étudié de près et scruté dans ses secrets replis ; une figure
étrange que tous appellent d'un nom sinistre, dont les actes sont marqués à l'emporte-pièce dans maintes pages de nos annales, dont les plus belles ruines de trois comtés disent la foi, le génie, l'audace indomptable ; et qui cependant flotte indécise encore entre la légende et l'histoire, comme dans une pénombre mystérieuse, comme dans une vapeur crépusculaire d'où s'échappent parfois des lueurs terribles. C'est une bonne fortune ; mais que d'appréhensions pour la saisir ! Que de labeurs aussi et que d'angoisses ? Ceux-là, seuls, qui ont fouillé les arcanes de notre histoire des Xe et XIe siècles, peuvent le comprendre, et comprendre en même temps les terreurs de celui qui, après avoir tout fait pour déchirer le voile des temps, se demande, prêt à écrire, s'il a bien vu en voyant autrement que les autres, et s'il est dans le vrai. Nous ne devions pourtant pas nous laisser dominer par de tels scrupules. Nul ne peut avoir la prétention, et nous, moins que tout autre, de dire le dernier mot de l'histoire. Lorsque, laborieux pionnier, on s'aventure dans le dédale des chartes anciennes et des vieilles chroniques, c'est beaucoup d'ouvrir la voie de la vérité et d'en aplanir les premiers pas. De plus habiles viennent après, qui reprennent les problèmes imparfaitement résolus, ou dont les derniers corollaires n'ont pas été dégagés. Ainsi se fait la lumière. Du reste, au milieu des aridités de détails qui devaient semer notre labeur, se présentaient à nous des faits généraux dont l'étude pouvait soutenir notre courage. Retracer la vie de notre héros, ce n'était pas seulement s'arrêter sur un point étroit de notre histoire provinciale, mais à ce moment où, comme l'a dit un de nos plus illustres historiens, « il n'y a pas encore d'Histoire de France » c'était étudier des influences qui ont pesé d'un grand poids dans les destinées de notre patrie. C'était aussi étudier dans un de ses plus fiers champions, les allures de la féodalité et ses véritables tendances, lorsque, toute-puissante, et comptant pour rien la royauté affaiblie, elle portait haut la tête, mesurant son droit à la seule force de son épée. C'était enfin étudier l'action du clergé, action civilisatrice et bienfaisante, qui fut à la fois le contrepoids de la force brutale et la sauvegarde des principes éternels de justice, dans la société tourmentée des Xe et XIe siècles. Et si, maintenant, à ces considérations d'un ordre supérieur, on ajoute ce qui dans notre héros séduit et attache, ces gestes d'une grandeur vraiment épique, ces étonnants contrastes de caractère et de sentiments, cette rudesse farouche s'abdiquant parfois elle-même dans l'effusion religieuse la plus fervente ou la pénitence la plus austère, on comprendra qu'à côté de la rigueur historique et comme pour la tempérer, la plus grande, la plus noble, quelquefois la plus touchante poésie puisse trouver sa place, et l'on nous pardonnera de nous être laissé subjuguer par un tel sujet. Toutefois, il fallait sortir de ces impressions intimes, sortir de la phase militante, pour ainsi dire, de notre oeuvre, et lui donner une forme précise. Tout d'abord, se présentait une question préjudicielle. Devions-nous, pour rendre
notre livre plus accessible à tous et plus agréable, le circonscrire dans les termes d'une simple narration coulante et animée ? Devions-nous, au contraire, faire une large part à la critique ? Ici nous n'avions pas le choix. Certes, le premier parti eut été le plus facile. En favorisant les effets de style et les brillantes périodes, il pouvait aussi nous ménager bien des suffrages. Mais comment s'y résoudre ! Il n'est presque pas un fait de cette mystérieuse époque qui ne soit diversement conté par les chroniques, presque pas une date qui ne soit controversée. En nous engageant dans ce labyrinthe, si nous ne voulions pas que notre histoire fut prise pour un roman, ne devions-nous pas discuter les textes, motiver nos préférences, examiner les points chronologiques délicats, rectifier enfin les erreurs accréditées ? C'est la voie que nous avons suivie, en évitant les discussions trop abstraites, mais en ne reculant jamais cependant, devant les observations et les rapprochements nécessaires à la démonstration de la vérité. L'adoption de ce système nous soumettait au contrôle du lecteur. Nous lui devions l'indication de nos sources, le nom de nos autorités. Nous n'avons eu garde de nous y soustraire. Il n'est pas un seul des faits avancés dans notre livre qui ne repose sur un texte précis, et ce texte nous l'avons toujours scrupuleusement indiqué en note au bas de la page. Nous avons également relégué dans des notes, mais celles-ci à la suite de notre histoire, les textes justificatifs, les observations, les critiques qui auraient surchargé ou embarrassé la narration, et qui nous out paru en être cependant le complément ou le corollaire obligé. Sommes-nous allés trop loin dans ce système ? On nous le reprochera peut-être. Peut-être trouvera-t-on aussi que, souvent, nous nous sommes attachés à des circonstances d'une importance bien minime, que nous les avons tourmentées avec ténacité, retournées sous toutes les faces, envisagées à tous les points de vue. Qu'on nous permette de le dire, il n'y a pas de mince importance dans les choses qui peuvent conduire à la vérité. Quand le rapprochement des grands faits, des faits saillants, n'a pu faire la lumière, il reste au critique les petites choses, les infiniments petites même, dont le contrôle sur les grandes est souvent éclatant, irrésistible. C'est par les infiniments petits que plus d'une fois on arrive à reconnaître entre deux textes, celui qu'on doit choisir, entre deux faits, celui qu'on doit admettre. C'est là une estampille qu'il faut voir à la loupe, patiemment, minutieusement ; mais qui ne trompe pas. Et avec ce mode de contrôle, on n'en a jamais fini. Nous pouvons le dire : malgré de longues réflexions et des rapprochements multipliés, il nous est arrivé parfois de ne saisir le côté décisif d'une petite circonstance, que lorsque déjà l'impression avait fixé notre pensée. Nous ne disons ceci que pour les gens du monde. Les chercheurs, les travailleurs savent à quoi s'en tenir. C'est là du reste la critique, et il s'y faut
habituer si l'on veut être sérieux en histoire. Hélas ! Nul peuple ne l'a été moins que nous, nul peuple ne s'est fait de plus fausses idées sur son passé, des préjugés plus funestes sur ses gloires les plus réelles. Encore aujourd'hui, que sont certains livres d'histoire, si ce n'est un mensonge continuel et prémédité ? L'esprit de critique seul, peut nous assurer de notre voie et nous faire déjouer de pareils pièges. Sachons donc l'accepter et nous plier à ses exigences. C'est aux jeunes gens surtout, qu'il appartient de s'y attacher fermement ; car c'est d'eux que doit sortir la régénération de l'avenir, et, sans les méditations historiques qui sont en quelque sorte l'examen de conscience des peuples, il ne saurait y avoir de régénération véritable. Qu'ils sachent bien que lorsque des faits paraissent graves, et lorsque les conclusions qu'on en voit tirer tendent à ébranler les éternels fondements des lois qui règlent les âmes et les sociétés, ils ne doivent jamais être acceptés sans contrôle. Allez aux sources, leur dirons-nous ; allez-y avec patience, avec acharnement ; allez y, surtout avec un esprit de critique sain et droit, avec un désir pur de la vérité. Oh ! Vous pourrez tomber encore dans quelques erreurs, peut-être. Mais ce qui constitue l'essence de l'histoire, ce qui lui donne son enseignement, sa moralité, vous l'aurez saisi, vous vous le serez assimilé, et vous ne le perdrez plus. Ajouterons-nous qu'à de pareilles investigations pénibles d'abord, désespérantes même, quelquefois, s'attache bientôt un attrait immense. Il est de ces moments, où, après s'être longtemps débattu dans les ténèbres, après avoir vainement cherché une issue dans le dédale des faits, un rayon de lumière apparaît enfin. Bientôt, c'est le jour. Comme Colomb, on se sent prêt alors à tomber à genoux devant cette terre nouvelle qu'on a trouvée, et qui est nôtre en quelque sorte, par droit de conquête. Mais ne nous élevons pas si haut. N'est-ce donc rien aussi que ces émotions qu'on éprouve en vivant dans l'intimité, pour ainsi dire, avec les hommes d'un autre âge ? On sent les moindres pulsations de leur coeur, on les suit dans tous les actes de leur vie. Le glaive en main, ils s'élancent à des hauts faits surhumains, et l'on applaudit ; ils abusent brutalement de leurs triomphes, et l'on s'indigne ; puis, leur noble repentir, l'âpre et rude simplicité de leur prière arrache des larmes. Ainsi, ils agissent, vous les voyez ; ils parlent, vous les entendez ; vous comprenez leur âme, et vous prenez en pitié ces esprits superficiels qui flétrissent des actes lointains, qu'ils ne comprennent pas, ou vous stigmatisez ces esprits mauvais qui, à plusieurs siècles de distance, y vont chercher un prétexte pour bouleverser le présent. Voilà le résultat de la critique historique. Elle tend à rendre au passé sa vie véritable et ses enseignements. Qu'on veuille donc nous pardonner de l'avoir quelquefois poussée jusqu'aux dernières limites. Qu'on veuille bien nous pardonner aussi d'avoir dans notre entraînement, tranché quelquefois des difficultés ou relevé des erreurs, avec une certaine vivacité d'allure. La critique, lorsqu'elle part d'une conviction profonde, porte
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