Histoire municipale populaire de Paris - Scènes et récits historiques
103 pages
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Histoire municipale populaire de Paris - Scènes et récits historiques , livre ebook

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Description

Lorsque le grand capitaine romain Jules César fit la conquête de la Gaule (plus de cinquante ans avant J.-C.), il fut frappé de la situation de Lutèce, la ville des Parises. Il y convoqua une fois l’assemblée générale de la Gaule qui avait lieu chaque année au printemps. Ce fut aussi dans la plaine de Lutèce qu’un des lieutenants de César, nommé Labiénus, livra aux troupes gauloises, commandées par Camulogène, un furieux combat où nos ancêtres déployèrent un courage qui fit l’admiration des conquérants.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346125654
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Paul Robiquet
Histoire municipale populaire de Paris
Scènes et récits historiques
AVANT-PROPOS

*
* *
Soit qu’on s’en afflige, soit qu’on s’en réjouisse, c’est un fait constaté par tous les historiens que Paris n’a cessé d’exercer, dans toutes les phases de notre histoire, une influence prépondérante sur le gouvernement de notre pays. La capitale a été mêlée à tous les grands événements qui ont couvert de gloire ou accablé de deuil la patrie française. Mais on se tromperait gravement, si l’on se hâtait d’en conclure que l’histoire de Paris se confond avec l’histoire générale de la France.
Après avoir entrepris d’écrire, dans un ouvrage de longue haleine, l’histoire municipale de Paris 1  ; après avoir essayé de mettre en lumière l’effort persévérant et réfléchi des représentants de la cité pour défendre et maintenir intactes des libertés municipales qui sont aussi vieilles que la nationalité française ; après avoir étudié dans ses rouages multiples le mécanisme de cette Prévôté des marchands qui a duré six siècles (en dépit des atteintes que lui a portées le bon plaisir royal), et qui fournirait tant d’éléments précieux à la reconstitution des franchises de la grande cité, le jour où l’on cessera de considérer comme une arche sainte la législation autoritaire de l’an VIII, nous avons cru faire une œuvre utile, en dégageant du bloc immense de ces matériaux historiques les événements essentiels qui caractérisent les luttes sanglantes, les passions démocratiques, les actes vengeurs ou enthousiastes des Parisiens, nos ancêtres, dans leur duel éternel contre la centralisation monarchique !
Autour des mémorables révolutions dont nous voudrions mettre en relief la dramatique grandeur, tourne et s’oriente, pour ainsi dire, l’histoire même de la population parisienne. Chacun des chapitres qu’on va lire marque une étape dans la série des transformations politiques de notre pays. Ces dates éclatantes : 1358, 1572, 1588, 1648, 1789, 1830 ; ces faits extraordinaires : la révolution d’Étienne Marcel, la Saint-Barthélemy, les barricades de la Ligue, les barricades de la Fronde, la prise de la Bastille, les journées de 1830, n’apparaissent-ils pas comme la mise en œuvre et la manifestation vivante des deux principes contraires qui ont provoqué tant de chocs terribles et fait répandre tant de sang : le Droit divin des Rois et le Droit populaire.
Nos récits s’arrêtent en 1830, c’est-à-dire à l’époque où le premier de ces principes a définitivement le dessous, car la Monarchie de juillet (tout en essayant de limiter la souveraineté nationale et d’en restreindre l’application) n’a pas prétendu tirer la légitimité de sa propre existence d’une autre source que du consentement de la nation. D’ailleurs, il n’est pas temps encore d’écrire l’histoire des révolutions auxquelles nos pères ont pu assister. A plus forte raison, ne convient-il pas de porter un jugement définitif sur les événements parisiens qui se sont accomplis sous nos yeux. Plus d’un publiciste a déjà soulevé des protestations légitimes, faute d’avoir su résister à la tentation de juger ses contemporains. La postérité tiendra une balance plus équitable, et l’abondance des documents lui permettra de fixer, sans passion et sans haine, les responsabilités encourues par les différents partis qui ont tour à tour exercé le pouvoir.
 
PAUL ROBIQUET.
1 La première partie de nos études a paru en 1880 chez REINWALD, avec ce titre : Histoire municipale de Paris, depuis les origines jusqu’à l’avènement de Henri III, 1 vol. de 676 pages. La seconde partie vient d’être publiée récemment chez HACHETTE, sous le titre suivant : Paris et la Ligue sous le règne de Henri III, étude d’histoire municipale et politique. Paris, 1886, 1 vol. de 596 pages.
CHAPITRE PREMIER
ORIGINES DE LA MUNICIPALITÉ PARISIENNE
Lorsque le grand capitaine romain Jules César fit la conquête de la Gaule (plus de cinquante ans avant J.-C.), il fut frappé de la situation de Lutèce, la ville des Parises. Il y convoqua une fois l’assemblée générale de la Gaule qui avait lieu chaque année au printemps. Ce fut aussi dans la plaine de Lutèce qu’un des lieutenants de César, nommé Labiénus, livra aux troupes gauloises, commandées par Camulogène, un furieux combat où nos ancêtres déployèrent un courage qui fit l’admiration des conquérants. Quatre cents ans plus tard, Julien l’Apostat bâtit peut-être et, à coup sûr, habita le palais des Thermes, dont les belles ruines touchent au musée de Cluny. Julien l’Apostat aimait tant « sa chère Lutèce », dont il vante les vignes et les figuiers, qu’il refusa de la quitter quand l’empereur Constance le rappela en Orient. Il se fit proclamer lui-même empereur sur les rives de la Seine et accorda le titre de chevalier à tous les membres de la corporation des nautes, c’est-à-dire des bateliers parisiens, qui, dès le règne de l’empereur Tibère, avaient constitué à Lutèce une association puissante, en relations suivies avec les autorités romaines. Maîtres de la navigation de la Seine, ayant à leur dévotion tous ceux qui vivaient du commerce fluvial, centralisant leurs ressources dans une caisse commune, les nautes en vinrent peu à peu à diriger les affaires, non seulement de leur corporation, mais de la ville tout entière.
Sous les rois francs des deux premières races, Paris resta un centre important. Au temps de Charlemagne, de grandes assemblées s’y tinrent, et les comtes, qui représentaient le souverain, prirent l’habitude de déléguer une partie de leurs pouvoirs aux chefs de la corporation des nautes, qui devinrent ainsi des magistrats municipaux. Pourvus d’une administration régulière, les Parisiens furent bientôt assez forts pour résister aux invasions des pirates normands qui, remontant le cours de la Seine, avaient, à plusieurs reprises, pillé les environs et rançonné la ville. En 885-886, Paris repoussa huit assauts, supporta la plus effroyable famine avec une résignation héroïque et conquit le titre de capitale du royaume. Le poète Abbon, auteur du poème sur le siège de Paris par les Normands, décrit ainsi l’état de la cité au IX e siècle : « Parle, glorieuse Lutèce... Établie sur le milieu du cours de la Seine et au centre du riche royaume de France, tu t’es proclamée toi-même la grande ville, en disant : « Je suis la cité qui, comme une reine, « brille au-dessus de toutes les autres. » Tu frappes en effet les regards par un pont plus beau qu’aucun autre. Quiconque porte un œil d’envie sur les richesses des Francs, te redoute ; une île charmante te possède ; le fleuve entoure tes murailles, il t’enveloppe de ses deux bras et ses douces ondes coulent sous les ponts qui te terminent à droite et à gauche ; des deux côtés de ces ponts et au delà du fleuve, des tours protectrices te gardent. »
Au milieu de l’anarchie du X e siècle, toujours placés sous la menace des invasions normandes, désolés par de terribles famines, réduits à contempler avec une impuissante tristesse les efforts des derniers Carlovingiens, puis des premiers Capétiens pour donner au titre royal une ombre de force et de prestige, les Parisiens ne suivirent même pas le mouvement extraordinaire qui, au siècle suivant, poussa toutes les cités du nord de la France à conquérir des chartes de commune. Il est vrai que Louis le Gros (1108-1137), qui se montra souvent disposé à sanctionner les chartes communales que les vassaux avaient arrachées à leurs seigneurs, ne permit jamais à aucune ville du domaine royal de s’ériger en commune indépendante, pourvue d’une organisation autonom

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