L'illustre Bobinet , livre ebook

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Paru initialement en 1922, L’Illustre Bobinet fait appel — largement — aux souvenirs et « exploits » d’enfance et de jeunesse de Charles Le Goffic dans sa ville natale de Lannion (Côte d’Armor).


L’Illustre Bobinet est constitué de trois nouvelles (« je méditais de grouper sous un chef unique ces trois “gestes” dispersées d’un même cycle héroï-comique et puéril qu’on pourrait appeler le cycle de Bobinet », dixit l’auteur) qui se déroulent dans le Lannion des années 1875.


« Il y a aussi, à l’origine de L’Illustre Bobinet, une volonté plus ou moins consciente de se mesurer avec le Renan des Souvenirs d’enfance et de jeunesse. L’enfant de Lannion répondait à travers le temps à l’enfant de Tréguier, dont il prolongeait, d’une certaine façon, l’œuvre » (extrait de la Préface de J. A. Le Gall).


Sous-titré « les aventures d’un espiègle breton », voici effectivement un ouvrage tout plein d’humour, de jeunesse, de liberté, d’impertinence et de nostalgie...


Connu et reconnu pour ces recueils de contes traditionnels et de romans régionalistes, Charles Le Goffic (1863-1932) a su prouver un incomparable talent de « metteur en scène » de la Bretagne éternelle.

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Nombre de lectures

20

EAN13

9782824050898

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

MÊME AUTEUR, MÊME ÉDITEUR :
ISBN
Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain Pour la présente édition : © EDR/EDITIONS DES RÉGIONALISMES ™ — 2013 Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte–Grenier — 17160 CRESSÉ ISBN 978.2.8240.0001.5 (papier) ISBN 978.2.8240.5089.8 (numérique : pdf/epub) Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
CHARLES LE GOFFIC
L’ILLUSTRE BOBINET OU LES AVENTURES D’UN ESPIÈGLE BRETON
AVANT-PROPOS n 1878 parut à Lannion un petit recueil poétique, imprimé par la librairie de Madame Le Goffic, intituléNous autreset signé d’un pseudonyme d’inspiration au nEom d’un moulin situé sur le Léguer, à proximité des ruines du château de Tonquédec, locale : Jean Capékerne. L’événement serait banal si ce pseudonyme, emprunté ne cachait une double identité, celle des frères Alphonse et Charles Le Goffic, et marquait les débuts officiels — à 15 ans ! — du futur auteur deL’Illustre Bobinet.ne saura On jamais sans doute discerner dans ce premier recueil et dans quelques autres qui suivirent, à Lannion d’abord, puis à Rennes, les mérites respectifs de l’aîné et de son cadet. On aurait tort cependant de minimiser l’apport du jeune Charles. Revenant cinquante ans plus tard, le 12 juillet 1931, tout auréolé de sa récente gloire d’académicien français, pour prononcer le discours de distribution des prix de son ancien collège, il évoque ce lointain passé avec une lucidité presque émouvante. Commentant les lectures du palmarès, il avoue en effet : « mon nom n’y brillait pas à toutes les pages et j’ai été au collège de Lannion un élève moyen, pour ne pas dire médiocre. Cela tient peut-être à l’extrême liberté dont me laissait user et même abuser une mère bien aimée, mais trop faible ». L’excuse est sans doute exacte mais sévère pour madame Le Goffic qui, veuve, devait faire face à la fois aux soins et soucis d’une famille nombreuse et aux lourdes charges d’une librairie et de la publication hebdomadaire duLannionnais, simple feuille d’annonces locales, fondée par son époux. « Et peut-être aussi, poursuit l’orateur, me suis-je révélé, sur certains points, ce qu’on appelle « un enfant au-dessus de son âge ». À dix ans, de son propre aveu, il fumait « comme un Suisse » ; à douze ans, il avait déjà lu, tant par curiosité que par goût, Baudelaire et Madame Bovary ! Mais il n’en tire aucune vanité, bien au contraire : « il faut plaindre, poursuit-il, plus qu’envier ces enfants-là. Ce vieillissement anticipé n’est pas naturel, et il y a presque toujours à l’origine quelque atteinte de la sensibilité ». La complicité des deux frères en dépit d’une assez nette différence d’âge (six ans) n’a probablement pas d’autre explication. Un témoin, à peine plus jeune que notre auteur, se rappelle un certain cérémonial — sans doute lors du carnaval de 1878 — qui fit quelque bruit à Lannion : « Deux masques, du haut d’un cabriolet, déployaient une large banderole où on pouvait lire : «ô tempora !ô (1) mores! Beau temps pour la morue ! » Je me promenais dans la foule avec mon père quand il rencontra le président du tribunal, un honorable humaniste : « Vous avez des élèves, monsieur le Principal, dit-il, qui manquent de déférence envers Cicéron. Que vient (2) faire la morue ici ? Cette jeunesse est bien irrespectueuse » . Ce jeune témoin n’était autre qu’André Bellessort, le fils du principal du collège, et les deux masques Alphonse et Charles Le Goffic... C’est en 1941, peu de temps avant sa mort, que Bellessort, aussi grand humaniste que voyageur infatigable, évoqua en ces termes ses souvenirs de jeunesse lannionnaise au début de son livreLe Collège et le Monde. En 1878, son père venait d’être nommé principal du collège de Lannion. Il succédait à un certain monsieur Lesage, « personnage horrifique, malin comme un singe, boiteux comme la justice, mais léger comme Achille, et que sa claudication aidée d’insidieuses semelles de feutre, n’empêchait point de surgir avec une grande souplesse à l’improviste dans notre dos pour nous pincer les oreilles à faire crier ». C’est ce peu sympathique personnage qui apparaît dans « Prosper » sous le no m bretonnisé — donc aisément reconnaissable — de Le Fur. Si, comme tout porte à le croire, Bobinet ressemble « comme un frère » au jeune Charles Le Goffic lui-même, ses aventures pourraient nous apparaître comme une sorte de règlement de comptes à retardement. En fait il s’agit bien plutôt, ainsi que le suggère le titre de la nouvelle centrale, d’une réhabilitation, celle du brave Prosper, professeur de
quatrième, infirme lui aussi, mais « à deux béquilles », qui sut mériter la reconnaissance de son élève pour lui avoir enseigné le grec en cours particuliers. Les trois récits du recueil constituent de l’aveu même de l’auteur trois « gestes dispersées d’un vieux cycle héroï-comique et puéril qu’on pourrait appeler le cycle de Bobinet ». Ce personnage n’est pas une invention de l’auteur. Dans saNotice historique  (3) sur la ville de Lannion et de ses environs, Le Nepvou de Carfort, signale qu’un Jean Bobinet figure dans les comptes de fonctionnement de l’église saint-Jean-de-Baly pour l’année 1762. Une note précise que « cette famille travaille à l’église de père en fils, on pourrait même dire héréditairement. Le sacristain actuel (1874) qui a remplacé son père dans cet emploi, appartient encore à cette famille dont il porte le nom ». Et Le Goffic d’enchaîner : « Bobinet était enfant de chœur, s’il vous plaît, et je présume qu’il devait beaucoup moins cet honneur à l’onction de ses manières qu’à la force de la tradition et à l’honorabilité personnelle de ses ascendants ». D’autre part, ce nom de Bobinet n’est pas sans évoquer le Bonhomet de Villiers de L’Isle-Adam. Charles Le Goffic s’est suffisamment intéressé au père, fort original, de l’écrivain pour avoir pu lui emprunter quelques-uns des traits les plus pittoresques de son Piphanic : « c’était un bonhomme maigre, aux pommettes saillantes, au nez busqué, aux yeux vifs et ronds et qui dansaient comme des feux follets sous les sourcils ravagés. Harnaché d’une longue pelisse de ratine qui flottait autour de ses côtes, d’un gilet à jabot et d’un pantalon à sous-pied, il faisait les délices des gamins de Saint-Brieuc, qui lui aboyaient aux jambes toutes les fois qu’il sortait de sa hiboutière ». Enfin on ne peut pas non plus, à propos de ce Piphanic, ne pas penser à cette chimèreà laquelle le farfelu mais téméraire Narcisse Quellien voulut donner la caution de l’Histoire: la bretonne Perrinaïc ou Pierrone, compagne fidèle de Jeanne d’Arc, qui lui demeura fidèle jusqu’à mourir comme elle en martyre. C’est cependant dans la légende familiale de Le Goffic, chez ses ancêtres qu’il faut sans doute chercher la source principale de ce personnage : son grand-père, demeuré fervent royaliste, manifesta ostensiblement son loyalisme tous les 21 janvier : ce jour-là il demeurait calfeutré chez lui, les volets clos, en signe de deuil. 1885 : Charles Le Goffic, « boursier d’agrégation près la faculté des Lettres de Paris », publie dansLe Lannionnaisà un publiciste de talent, poète à ses heures, Henr cédé y Mauger, un article surLes Souvenirs d’enfance et de jeunesseRenan, ce qui lui d’Ernest vaudra une invitation à Rosmap(h)amon, résidence estivale de l’illustre Trégorrois, et marquera le début d’une amitié féconde tant avec le père qu’avec les fils, Ary Renan. Quand, en 1898, associé à Anatole Le Braz qui en avait été l’initiateur, Charles Le Goffic entreprit de faire renaître un théâtre populaire en Bretagne, c’est Ary qui fut chargé de dessiner les costumes. Or Charles Le Goffic avait entre autres qualités — ou défauts — une conception plutôt stimulante de l’émulation : admirateur sincère de son frère Alphonse, il fit certainement tout son possible pour hisser son précoce talent à la hauteur des capacités déjà respectables de son aîné. Il avait, en outre, d’autres séductions qui étaient hélas ! à tout jamais interdites à ce frère infirme. Celui-ci, amer sans doute, mais lucide, renoncera bientôt à toutes ses prétentions littéraires : il avait trouvé son maître ! Avec Maurice Barrès la même rivalité amicale, mais efficace, se manifesta : auxDéracinés du Lorrain correspond la même année 1897,La Payseinspiré par le destin et les souvenirs qui, d’Henriette Renan, est le récit sans concession de la tragédie d’une « déracinée » bretonne au Havre. Il y a aussi, très probablement, à l’origine deL’Illustre Bobinet, une volonté plus ou moins consciente de se mesurer avec le Renan desSouvenirs d’enfance et de jeunesse. L’enfant de Lannion répondait à travers le temps à l’enfant de Tréguier, dont il prolongeait, d’une certaine façon, l’œuvre. Les premiers jalons furent posés dès 1910 dans le troisième
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