L Insoumise ou Le Destin d’une femme pendant la Grande Guerre
136 pages
Français

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L'Insoumise ou Le Destin d’une femme pendant la Grande Guerre , livre ebook

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Description

Roman historique sur la guerre mondiale de 1914-1918, inspiré de faits réels.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 juin 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414354108
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-35411-5

© Edilivre, 2019
Avant-propos : Pourquoi ce roman ?
J’ai écrit cette histoire à partir de l’évènement historique douloureux, que fut la grande guerre de 1914/1918 qui a décimé une famille, et m’appuyant sur un secret traumatisant : la naissance d’un enfant illégitime, juste à la fin de cette guerre, alors que le mari de la mère du bébé, était mort au combat. Je n’en connaissais que, ce que grand père, – lui aussi mobilisé pendant toute la période, mais qui, à la différence de son beau frère, s’en était sorti – avait bien voulu m’en dire : « l’enfant n’aurait pas vécu et il l’aurait lui-même porté en terre ». Rien de plus.
Dans le petit village où je suis née, où le poids de la religion est très lourd, cette histoire avait fait grand bruit ! C’est pourquoi j’ai souhaité changer de région, et les acteurs, que j’ai dû réinventer, ont été déplacés, dans une vallée haute en couleurs, la Pierre St Martin que j’ai beaucoup fréquentée et qui elle, vivait en paix avec ses voisins de la Navarre et du Pays basque espagnols.
Les agriculteurs, devinrent des bergers avec l’estive, des vallées de Barétous en Béarn, et de Roncal en Navarre et au Pays basque. La guerre de 14-18 est le cadre de la première partie, des six premiers chapitres. A ce titre, ce roman est également un hommage à nos anciens combattants, mais la deuxième partie est totalement romancée et devient une fiction romanesque qui n’a que peu à voir avec la réalité. Le conflit frontalier, était né parce que les Français abreuvaient leurs bêtes en terre navarraise, plus riche en sources et points d’eau. Il s’en était suivi une guerre pastorale qui fit plusieurs centaines de victimes, et depuis, le 13 juillet de chaque année, on renouvelle les promesses de paix de 1375. Cette promesse de paix, que ratifie la cérémonie du 13 juillet, m’a semblé être l’exact contrepoint symbolique de l’invasion germanique de 14-18, car les deux vallées vivront désormais en paix et pour toujours.
La fin de l’histoire est assez conforme à la réalité. Le bébé dont personne ne voulait, n’a bien sûr pas vécu. Quant à sa mère, elle fut totalement rejetée par la famille du mari et la belle-mère refusera la sépulture de la jeune femme dans le caveau de famille. Les deux enfants légitimes du couple, élevés par leur grand-mère, pourront-ils pardonner « cet écart de conduite » et faire le deuil de cette mère, qui leur a tant manqué, mais qui selon eux, « s’était si mal conduite pendant la guerre » ? Quant au petit Jean, il dut porter le nom de sa mère, et même l’Etat civil l’a oublié puisque son décès ne fut jamais retranscrit sur l’acte de naissance de sa commune, ainsi que la coutume et la loi l’exigeront. Seul, son oncle qui avait veillé à ce qu’il fût déclaré selon les règles, l’a accompagné dans ce dernier voyage. Mais à ses enfants et petits enfants, il n’en a jamais parlé ! Sans que l’on sache vraiment pourquoi ?
Le centenaire de cette guerre fut l’occasion de nombreuses commémorations du sacrifice des poilus, mais des souffrances des populations civiles, des familles brisées, l’Histoire n’a pas retenu grand-chose !
Dédicaces


A tous les combattants de la Grande Guerre, je dédie ce roman :
A mon grand-père maternel Philibert qui, vivant avec nous, nous a si souvent raconté sa guerre, au grand dam de Mère qui n’aimait pas du tout. Il nous a dit sa peur devant les soldats enterrés vivants, sous les explosions, mais aussi les échanges avec les Allemands, sabots contre eau de vie, les promesses de se renseigner lors des grands assauts, la cruauté des chefs gradés « qui exigeaient que nous montions à l’assaut, baïonnette au canon, au coup de sifflet ! »… Bref tout ce que l’Ecole ne nous disait pas.
A mon grand-père paternel, Joanny mort en1935 et que je n’ai pas connu. Tous deux ont traversé toute cette guerre et s’en sont sortis, mais sûrement pas complètement indemnes.
A mes deux grands-oncles , le frère de Philibert, Auguste , tué à Arras 12 février 1915 et qui mourut à l’hôpital d’Amiens, des suites de ses blessures. Et à l’oncle maternel de père, Antoine, dit Francis , tué dans la Somme, le 22 octobre 1916 à Sailly Saillisel, ainsi qu’au cousin de mère, François , tué dans les Vosges à La Fontenelle, le 27 janvier 1915. Ces soldats morts au combat ont reçu l’appellation « morts pour la France » : A vous tous merci !
Note de l’auteure : Cet ouvrage, bien que basé sur des faits historiques, la Grande Guerre, vue par nos ancêtres et les ravages qu’elle a faits dans une famille, est néanmoins une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ayant existé n’est certes pas pure coïncidence, mais les noms, les lieux de cette histoire, les dates, ont été changés, les caractères et les destinées des personnages, modifiés pour la fiction. Quant aux patronymes, ils proviennent de ceux que j’ai rencontrés dans les Pyrénées.
« Les coups de canon ont crevé les nuages et tué les anges. Dieu, le rouge au front, s’est enfui.
Non pas qu’il soit lâche. Il a décidé de ne pas se mêler de la folie des hommes. »
Maryline Martin , Les Dames du Chemin, Editions Glyphe

Ci-dessus : Joanny, grand-père paternel, assis au centre.
A droite : Philibert, grand-père maternel
Première Partie : La guerre


Le dormeur du val
C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat, jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; Il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort, souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme ;
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud (1854-1891)
Chapitre 1 Quelque part en Béarn
L’hiver, cette année-là, fut particulièrement dur à La Pierre St Martin, voire même cruel et féroce, dans les vallées du Haut Béarn. Il avait fallu rentrer les bêtes de l’estive, 1 où elles paissaient en complète liberté, dès la fin du mois d’août. Brebis, vaches ou chevaux venaient des « Herri » ou villages de la vallée du Barétous : Arette, Aramits, Ance, Lanne-en – Barétous, où elles paissaient tout l’été dans les pâturages des soums 2 . Elles n’avaient pour seule obligation que celle de se laisser traire pour faire le bon fromage d’Osso-Iraty. Le soir, certains troupeaux de brebis et même de vaches, redescendaient au hameau de la Pierre Saint-Martin. D’autres restaient près des chalets d’alpage, mais tous dormaient dans des enclos de fortune, gardés par les chiens patous, afin de se protéger des ours et des loups, dont quelques spécimens, avaient émigré depuis les montagnes Cantabriques, prolongement des versants pyrénéens. Les bêtes avançaient, à la tombée du jour, en une masse compacte jusqu’au hameau de La Pierre Saint-Martin, et se déplaçant en un joyeux désordre, occupaient la route du col, empêchant toute circulation. On les entendait passer, avec leur cloche qui permettait de les retrouver, quand un nuage de brouillard s’abattait en quelques minutes sur les vieux chalets de bois du plateau de la Soule. Quelques familles y vivaient encore, dans des hameaux dispersés. Cette brume qui dévorait la montagne, descendait des sommets environnants, le Pic d’Annie, ou le Soum Couy qui culminent à près de 2500 mètres, ou du hameau lui-même. Les bêtes dormaient dehors, à même le sol, parfois dans leurs excréments, Mais qu’il faisait chaud ! Que la montagne était belle !
Le bétail avait depuis longtemps regagné la chaleur des étables, garnies de fougères qui, une fois récoltées et séchées, servaient de litière aux animaux, odorant cocon qui les protégeait de la froidure. Les hommes, au-dessus de l’étable, profitaient de la chaleur du troupeau, jusqu’à la prochaine estive. Les lapiazs de la Pierre Saint Martin, qui s’étendaient presque jusqu’au sommet du Soum Couy, étaient déjà recouverts d’une épaisse couche de neige qui dissimulait de dangereuses et profondes crevasses que l’on appelait « des simes », dans lesquelles, il valait mieux ne pas tomber. Plusieurs spéléologues au début du siècle, s’étaient laissé prendre, en voulant explorer les nombreuses cavernes et lits de rivières souterraines, qui ne jaillissaient presque jamais en surface, condamnant la région à une aridité totale. Le vert sombre des pins à crochets, unique végétation à ces altitudes, au tronc si rigide qu’ils ne ployaient jamais, même sous la tempête du vent hurlant, les faisaient ressembler, dans la brume, à un escadron armé de gardiens en formation alignée. Ces obscures silhouettes se déployaient tout au long de la frontière franco-espagnole. L’estive du petit village d’Arette, niché au fond de la vallée, se trouvait en effet à effet à une vingtaine de kilomètres, passage obligé vers l’Espagne et la vallée jumelle du Roncal. Les relations entre les deux vallées sœurs, n’avaient pas toujours été cordiales 3 . Jadis, les bergers de la vallée française du Barétou étaient allés abreuver leurs troupeaux de l’autre côté de la frontière dans cette estive plus chanceuse en sources et points d’eau. Il s’en était suivi une véritable guérilla, faite d’expéditions punitives de part et d’autre de la borne frontière 262. Il fallut la Junte du Roncal 4 en 1375, pour y mettre fin et depuis plus de 600 ans les Barétounais acquittent un tribut de trois génisses, en échange de l’usage des points d’eau et des pâturages navarra

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