L Odyssée de Garousse - Tome II
394 pages
Français

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L'Odyssée de Garousse - Tome II , livre ebook

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Description

Poursuite dans ce tome II du récit extraordinaire et authentique de Jacques-Marie Gautier sur la confrontation des deux idéalités que sont l’Amour et la Guerre. Lorsque le bruit des bottes martèle ses jeunes années, il paraît improbable à Marco dit Garousse de concrétiser son désir de vivre les deux à la fois. Dans le Tome I, cela lui paraissait pourtant tout à fait réalisable, jusqu’à peut-être la lettre de son amante qui signait «?ta mal-aimée?». Le talent de narrateur de J.-M. Gautier rend palpable le dilemme exacerbé que Marco vit, ou peut-être subit, entre son devoir de citoyen face à l’envahisseur et la soif qu’il a des délices de la chair. Il n’est pas facile d’être un héros...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 février 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748376685
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Odyssée de Garousse - Tome II
Jacques-Marie Gautier
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
L'Odyssée de Garousse - Tome II
 
 
 
 
« L’amour n’est qu’un plaisir, L’honneur est un devoir. »
Corneille, Le Cid
 
 
 
Je tiens à remercier ceux et celles qui m’ont apporté spontanément leur concours et une aide utile et amicale.
J’exprime en particulier ma reconnaissance à la personne qui a pris sur ses loisirs pour ordonnancer et matérialiser très efficacement tous mes manuscrits,
J.-M. G.
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
En mai 1940 les Allemands envahissent la France.
Marco et Isa se trouvent à Poitiers où ils achèvent leurs études à la faculté des Sciences.
En quelques semaines, les troupes ennemies arrivent en vue de Poitiers. L’affolement s’empare de la population. Marco et Isa sont obligés de s’éloigner en catastrophe. Ils vont être séparés brusquement. Isa part en voiture avec une amie en direction de Montpellier pour rejoindre sa famille. Marco, lui, saute sur un vélo d’occasion et part en direction de Bordeaux où il espère trouver un embarquement pour Londres.
Les deux amants qui, en plus de leurs études, ont connu une aventure amoureuse inopinée et tumultueuse, viennent d’être séparés brutalement. L’un comme l’autre ne connaissent pas encore le désespoir qui va s’emparer d’eux quand ils auront pris conscience de leur séparation.
Qu’adviendra-t-il de leur vie d’amour ?
 
 
 
 
1
 
 
 
Les bataillons de la Wehrmacht remontent l’avenue des Champs-Élysées jusqu’à l’Arc de triomphe comme pour narguer le Soldat inconnu du bruit harcelant de leurs bottes. Ils se sont installés partout, comme s’ils étaient devenus propriétaires de toute la zone « occupée », s’adjugeant tout ce qui leur paraît avoir une certaine valeur, comme s’il s’agissait d’une simple transaction, non rémunérée évidemment. Et pour couronner le tout, leur organisation s’accompagne de toutes sortes de contraintes dans les lieux publics ou pour les gens dans leur vie courante, d’injonctions par voie d’affiches ou de poteaux indicateurs. On se croirait enfermé dans une cage, comme des oiseaux. L’ordre nazi s’installe.
 
Le Maréchal Pétain, chef du nouvel État français se voyait accorder un petit territoire appelé « zone libre » où il allait pouvoir régner sur un petit monde à son entière dévotion.
Marco ne pourra faire partie de cette cohorte de thuriféraires, concentrant son activité pendant le temps qui va suivre sa « fuite » de Paris, sur trois points :
- passer la ligne de Démarcation, en fraude évidemment
- s’engager dans une Force supposée résistante à l’attraction allemande
- chercher par tous les moyens à passer en Afrique du Nord, où il croit pouvoir rejoindre tous ceux qui ont l’air de vouloir s’engager auprès du Général de Gaulle.
 
Marco envisage son départ prochain et pèse le pour et le contre. Se pose d’abord la question de savoir de quelle façon il va prévenir sa famille et particulièrement son père. Tel qu’il le connaît, Marco sait que s’il essaie de parler sereinement de son problème avec lui, il court à l’échec et peut-être même à une réaction violente de sa part. Cela ne serait pas favorable au maintien de l’équilibre familial. Et puis il est encore mineur, donc sous l’autorité de son père. Celui-ci, perdant tout contrôle, ne risque-t-il pas d’utiliser tous les moyens à sa disposition pour empêcher Marco de quitter la cellule familiale. Il pressent en outre que son père ne lui pardonnera pas de vouloir interrompre ses études, même momentanément, sans motif valable. Car autant Georges Delayre espère la nouvelle France annoncée par le maréchal Pétain pour lequel il a une grande admiration, autant il n’éprouve que condescendance et un certain mépris pour de Gaulle, qui, d’après lui, n’est qu’un aventurier, un déserteur de l’armée française, qui ne cherche en réalité qu’à s’emparer du pouvoir. Beaucoup de Français pensent alors comme lui.
Conscient des dangers qu’il peut courir lui-même et faire courir aux personnes qui l’ont déjà assuré de leur soutien dans son entreprise quelque peu dangereuse, Marco décide finalement de garder le silence absolu concernant son prochain départ, à l’exception de quelques personnes de confiance comme les Dorville et Audrey Lange et sa famille.
Quant à Élodie, il ne craint rien de sa part maintenant, à condition qu’elle ignore le lieu, le jour et l’heure de son départ. Ce ne sont pas ses parents qui l’informeront de ce que Marco aura pu leur confier dans le secret de leurs entretiens. Ils continuent de l’estimer et de l’aimer, car pour eux, il représente la France qui ne s’avoue pas vaincue.
Marco pense toujours beaucoup à elle, entre désespoir et espoir de renouveau. Leur dernier entretien n’a pas réussi à le réconforter, ni à l’abattre. Au dernier moment, il a décidé de lui avouer, d’une façon très imprécise, qu’il allait repartir, en lui expliquant les motifs qui l’incitaient à le faire. Cette fois-ci, elle est restée calme et a accepté de le voir partir.
 
Reste alors à reprendre contact avec Audrey et ses parents qui l’ont si bien accueilli lors de son passage à La Rochefoucauld. Il décide de lui écrire une petite lettre pour l’informer de ses intentions, « à mots couverts » et pour essayer de lui faire comprendre qu’il a besoin d’elle et de ses parents pour franchir la fameuse ligne de démarcation, dont il sait depuis peu que le tracé passe dans leur région.
 
 
« Paris, le 7 février 1941
 
Ma chère Audrey,
 
Peut-être vous rappelez-vous du 6 février 1940 où, avec Raïssa, vous m’aviez fait la grande surprise de me souhaiter mon anniversaire, dans un grand élan d’amitié et de détente ? Alors nous en avions vraiment besoin, avec cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes : la guerre. Encore une ! Aujourd’hui, je vous annonce deux grandes nouvelles : je suis majeur depuis hier et je viens de terminer avec succès les examens de première année de médecine. Je souhaite de tout cœur que vous ayez connu pareille satisfaction dans vos études de lettres. Peut-être aurai-je l’occasion de vous féliciter bientôt sur place. Maintenant, je ne veux plus rester à Paris. L’air y est devenu irrespirable. Tout cela pour vous dire que j’ai envie de partir. Je crois vous en avoir déjà parlé, à vous-même et à votre père, au cours de mon bref séjour chez vous. Mais je serai ravi d’entendre votre voix plutôt que de confier mes impressions à la poste.
Alors si cela vous est possible, sans inconvénient ni risque, indiquez-moi un numéro de téléphone où nous pourrons nous exprimer tout à notre aise, sans craindre les écoutes parasitaires. Et donnez-moi les tranches horaires les plus favorables.
Quand je pense qu’il y a presque huit mois, Raïssa, vous et moi avons été séparés brutalement par la guerre ! Heureusement que le sort m’a été favorable, puisque je vous ai retrouvée quelque temps après pour mieux faire votre connaissance. Je remercie le ciel pour sa sollicitude et vous souhaite, à vous-même et à vos parents, d’être en bonne santé, avec un moral excellent.
Vous pouvez encore m’écrire à l’adresse que je vous ai indiquée dans ma première lettre (12, rue Vaudoyer, Paris XV e ).
Je salue très amicalement vos parents et je vous embrasse.
Marco »
 
 
Marco s’empresse alors de poster sa lettre et attend la réponse en se rongeant les ongles. Il a peur, évidemment, que les services de la poste ayant été perturbés par la ligne de démarcation, une part du courrier s’égare et ne puisse pas être récupérée correctement. Et puis, il craint surtout que la situation des Lange ne soit plus celle qu’il a connue.
En tout cas, il règle toutes ses affaires en prévision d’un départ précipité. Il écrit à son frère aîné pour le remercier pour le studio et lui dire qu’en partant, il laissera les clés chez la concierge, mais il ne met pas de date en haut de la lettre. Il prépare aussi deux lettres très courtes qu’il postera en même temps que l’autre, avant de prendre le train. Il partira d’Austerlitz, sur les indications qu’il recevra d’Audrey. La première lettre, également non datée, est pour son père.
 
« Mon cher Papa,
 
Le jour où tu liras cette lettre, je serai déjà arrivé en zone libre, ce petit coin de France où ton ami le maréchal exerce un pouvoir assez limité. Mais ce n’est pas pour le rejoindre et le servir que je m’y serai rendu. Car je serai là en transit pour une destination ultérieure, beaucoup plus lointaine.
Si je ne t’ai jamais parlé de mes projets, c’est parce que j’étais sûr que tu ne comprendrais pas le véritable sens de ma décision et que tu me tiendrais rigueur de m’être investi dans une aventure qui va briser l’avenir dont tu as rêvé pour moi. C’est pourquoi je n’ai prévenu personne de mes intentions. Je souhaite que tu comprennes que je ne cherche pas à fuir mes responsabilités ni les efforts, comme ceux que tu as accomplis pour parvenir à ton niveau de réussite personnelle. J’ai tout simplement compris qu’après notre défaite humiliante de juin 1940, la France a besoin de sang neuf pour se redresser et se faire respecter. Ce n’est pas un vieillard, même glorieux, qui pourra y parvenir. Il faut aussi que tous ceux qui le peuvent abandonnent leurs projets personnels, leurs petits intérêts, leur bien-être, pour se regrouper et tenter l’impossible pour faire revivre le pays où ils sont nés et qui, à l’heure actuelle, n’existe plus. J’appelle cela accomplir son devoir. J’espère que tu le comprendras un jour.
Je t’embrasse, considérant que

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