La fin des années 30 Tome 4
436 pages
Français

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La fin des années 30 Tome 4 , livre ebook

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Description

Quatrième opus de la saga La fin des années 30.
Nous sommes le 22 juin 1940, la France a été foudroyée. L’armistice est signé. Le pays pousse un ouf de soulagement. La popularité du maréchal Pétain est immense.
La vie reprend son cours. Le ravitaillement commence à manquer, mais l’été est splendide. On rêve d’un retour à la terre et d’une société villageoise comme autrefois.
La fin de l’ouvrage est concrète : lorsqu'un monde s’éteint quelque part, un autre se rallume ailleurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 mars 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332611307
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0142€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-61128-4

© Edilivre, 2014
Du même auteur :
• Chez le même éditeur
– La fin des années 30 , Tome 1, « Nous ne permettrons pas la guerre ! » Léon Blum, 1938 , Edilivre, 2008, 428 p.
– La fin des années 30 , Tome 2, « Je sais qu’il y a la guerre et pourtant je n’arrive pas à y croire ! » Léon Blum, 1939 , Edilivre, 2011, 430 p.
– La fin des années 30 , Tome 3, « Je n’ai qu’un désir : arrêter la guerre ! » Édouard Daladier, 1939, Edilivre, 2013, 350 p.
• Chez d’autres éditeurs
– L’Allemagne et le général de Gaulle (1924-1970) , Plon, 1975, 229 p.
– Changer de cap 1968-1978. Dix ans qui ont compromis les chances de la France , Seghers, 1978, 208 p.
– De Gaulle et les Allemands , Complexe, 1990, 223 p.
– La France d’outre-mer 1815-1962 , Masson, 1992, 248 p., fig. et cartes.
– Histoire des Relations franco-allemandes de 1789 à nos jours , Armand Colin, 1996, xii-324 p., fig. et cartes. (Coll. U).
– Histoire des États-Unis , Ellipses, 2003, 256 p.
– L’Amérique et les Américains d’aujourd’hui , Ellipses, 2005, 208 p.
• Thèse d’État
– Le rôle des élus de l’Algérie et des colonies au Parlement sous la Troisième République (1871-1940) , Université de Poitiers, novembre 1987, 7 volumes, 2194 p., tableaux, fig., cartes, index et annexes.
1
Trois jours passèrent encore. Brissac travaillait beaucoup. Les préoccupations quotidiennes faisaient diversion à ses pensées. Il lui fallait avoir l’œil à tout : recevoir les journalistes, vérifier les cordons de police, veiller aux arrivages de farine et être aux petits soins pour l’ambassadeur d’Espagne. Et puis, il y avait encore des remaniements ministériels.
À demi-mort de fatigue, Brissac s’approcha du micro, s’éclaircit la voix, et d’un ton ragaillardi, commença un discours adressé à la nation. Il dit :
– Ne perdons pas courage. Les conditions de l’armistice signé par nos délégués sont dures, mais nullement honteuses. Ce sont des conditions honorables. Toute ma vie en est le garant.
Brissac était pressé d’en finir. Il demanda au général de Bravel :
– Notre délégation est-elle partie pour Rome ?
– Oui, M. le ministre. Les plénipotentiaires français ont pris place à bord de Junkers de l’aviation allemande.
Les négociations avec l’Italie étaient brèves. Brissac en donnait le résumé en Conseil des ministres. Il disait :
– Nous avons tout lieu d’être satisfaits. 24 h après l’accord franco-allemand, nous avons un accord franco-italien. Les conversations avec les Italiens ont été très amicales. La présence du maréchal Badoglio a facilité les choses. Les Italiens se limitent à nous demander l’occupation d’une bande de territoire le long de la frontière des Alpes et l’annexion de Menton. Depuis minuit, les combats ont cessé sur tous les fronts.
Le général de Bravel disait :
– Tous les adversaires ont tenu à rendre hommage à vos vertus guerrières dignes de nos anciennes gloires militaires et de notre nation. L’honneur est sauf. Soyez fiers de vous.
Baudoin recevait la presse. Il donnait les conditions d’armistice. Il insistait sur le caractère avantageux de leurs clauses. Il les jugeait, inespérées, presque trop belles. Il trouvait qu’après une défaite aussi totale, les Allemands auraient pu exiger bien davantage. Et puis, l’idée d’une paix prochaine avec l’Allemagne était en marche. Il serait alors possible de reprendre tous les termes de l’accord et d’obtenir des Allemands de larges concessions. Il disait :
– En gardant notre flotte et nos colonies, rien n’empêche la France, à l’avenir, de retrouver sa place de grande puissance internationale et son rayonnement. L’Allemagne et l’Italie n’ont pas exigé la démobilisation des troupes d’Afrique et de Syrie. Nous pourrons lutter contre les rébellions soutenues par l’Angleterre. Nous serons en mesure de maintenir l’ordre dans les pays indigènes où l’autorité du blanc ne doit pas être bafouée.
Tréville parlait à la radio. Il annonçait la réorganisation politique, économique et sociale du pays. Il disait :
– Une vie nouvelle va commencer pour la France. Chaque homme, militaire ou civil, sera remis à sa place. La patrie blessée doit remettre de l’ordre dans ses affaires.
Le colonel Pivot offrait d’organiser une journée de deuil national. Brissac disait en riant :
– Le colonel n’a qu’une idée en tête : prier. Il aime l’encens, que voulez-vous !
Pivot gardait des souvenirs d’enfant, de catéchisme. Il se rappelait quand il allait à l’église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou et qu’on l’éduquait dans la bondieuserie . Il entra dans une église, fraîche et calme. Il n’y avait pas de réfugiés. Il aperçut un prêtre. L’abbé lui donna sa bénédiction. Le prêtre dit :
– C’est dur. J’arrive de Paris. Nous avons vu bien des détresses. Je prie le Seigneur pour qu’il pardonne à nos anciens gouvernants aveugles. Ils ont abandonné le peuple. Maintenant, le Maréchal essaye de sauver la France, il faut le suivre.
Pivot ferma les yeux. Il était ému aux larmes. Il se confessa et dit :
– Mon père, je ne le voulais pas. Dieu m’est témoin. J’ai été trop dur avec mon petit garçon. Maintenant, il est trop tard pour me justifier. La jeunesse ressuscitera. Dans la chair… Et moi… Non. Je n’existe plus. J’avais voulu être à l’image et la ressemblance de… Maintenant, je dois expier pour les fautes des autres.
L’abbé songeait : « Encore un malade mental ! » Il entendait tous les jours des confessions incohérentes qui tenaient du délire. Grand, osseux, coiffé d’un feutre noir, le chef des « Ligues » avait maintes fois voué ses hommes à une mort sans gloire. Mais, maintenant, ses « croisés » tenaient le haut du pavé. La foi renaissait dans le pays. Pivot pensait : « Ce ne sont pas les Prussiens avec leurs défilés et leurs chansons à tue-tête qui m’énervent. Ce sont tous ces salauds qui nous ont menés là. Je prie pour le succès de la France nouvelle. J’espère rencontrer mon fils, mort si jeune et par ma faute, dans l’au-delà. »
On décida de faire chanter un requiem solennel à la cathédrale de Bordeaux. À l’office assistaient le maréchal Pétain, qu’on disait anticlérical, et tous les ministres, dont la plupart étaient des « bouffeurs de curés » notoires. Brissac avait mis une cravate noire, comme pour un enterrement. Aux abords de la cathédrale, une immense foule criait : « Vive le Maréchal ! » Brissac était impressionné. Cette fois encore on mettait en avant le président du conseil. Hier, c’était Daladier, aujourd’hui, c’était Pétain. Il se disait : « Mon tour viendra-t-il un jour ? Ou serai-je indéfiniment l’éternel second ? »
Pendant la messe, Brissac s’ennuya. Des idées absurdes lui vinrent à l’esprit. Qu’était devenue Margueritte ? Était-elle morte ? Avait-elle suivie ses consignes de se rendre à La Bourboule ? Que devenait Bluet ? Il rageait sûrement de ne pas faire partie du gouvernement. Mais, il avait un avantage. Il pourrait dire en cas d’échec : « Je n’ai pas signé. » Et puis, dans deux jours, il allait falloir déménager de nouveau. Par cette chaleur !
La cathédrale Saint-André de Bordeaux était pleine. On se recueillait. On retrempait son courage. La nef était tendue de noir. Il n’y avait pas de place pour les parlementaires. Les sièges avaient été pris d’assaut par des représentants des gouvernements en exil repliés à Bordeaux. C’était un office funèbre. Un cénotaphe avait été dressé dans l’allée centrale, recouvert d’un drap noir brodé d’argent et entouré de cierges allumés.
À 10 h, devant les portes de la primatiale, l’archevêque de Bordeaux, Mgr Feltin, accueillit un à un les membres du gouvernement, le corps diplomatique, les présidents de Chambres et le maréchal Pétain, en civil, dans un costume noir. Reynaud était là. Puis, il s’ensuivit une longue procession, chacun s’approchant de l’archevêque selon son rang. Les mondanités n’étaient pas exclues. Dans l’une des travées, on voyait la maréchale Lyautey et l’épouse du général de Bravel papoter avec animation.
Le président Albert Lebrun entra le dernier entouré de ses collaborateurs de sa maison civile et militaire. L’assistance était debout dans un silence sépulcral. Les grandes orgues soufflaient une musique de mort. Lebrun s’installa à droite de l’autel en face du trône archiépiscopal. Tout un côté du chœur était encombré par le gouvernement. La cérémonie paraissait mesquine. La pompe n’était pas à la hauteur. Les chants et la musique étaient médiocres. Tout contrastait avec le cadre architectural.
Feltin monta en chaire. Après l’Évangile, il lut un papier. C’était un discours froid où il évoquait le sacrifice des morts, victimes d’une patrie humiliée. Il dit :
– Quoiqu’il arrive, l’œuvre civilisatrice et traditionnelle de la France n’est pas anéantie. L’âme française est meurtrie. Elle n’est pas morte, même sous les coups de l’envahisseur. Si nous avons été vaincus, c’est, peut-être, parce que nous n’étions plus suffisamment soutenus au fond de nos âmes par ce triple idéal que sont les 3 grandes réalités de la vie : Dieu, la patrie, la famille. C’est à ce devoir qu’il faudra se concentrer demain, quand nous entrerons dans un ordre social nouveau.
À la sortie, les officiels, parlementaires et journalistes parlaient politique. Ils se rendirent en troupeau au monument aux morts pour une nouvelle cérémonie. Brissac se réjouissait d’entendre la foule traiter Herriot et Jeanneney de « salopards ». Soudain, il fut accosté par un homme d’un certain âge, l’air distingué, un ruban à la boutonnière. Brissac lui demanda poliment :
– Vous désirez, Monsieur ?
En guise de réponse, l’inconnu le gifla. Brissac porte la main à sa joue, et sans rien comprendre encore, cria :
– Mais que se passe-t-il ? Êtes-vous f

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