La Majesté de Sainte Foy
119 pages
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La Majesté de Sainte Foy , livre ebook

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Description

L’un des traits spécifiques de l’histoire religieuse du Moyen Âge est le culte des reliques. En 1122 à l’abbaye Sainte Foy à Agen, de précieuses reliques disparaissent. Entre préoccupations mercantiles du Moyen-âge et vie contemporaine, La Majesté de Sainte-Foy entraine le lecteur sur les traces de ce mystère, alternant les voyages entre le XIIe et le XXIe siècle.
Véritable plongée dans l’histoire religieuse du moyen-âge, à une époque où les reliques sont vénérées et où de nouveaux mouvements religieux se développent pour répondre aux inquiétudes croissantes des laïcs, ce roman mêle les genres entre ouvrage historique et thriller moderne. Il propose une intrigue solide et pleine de rebondissements, en montrant des protagonistes à la psychologie bien développée. Sa lecture est à la fois divertissante et éducative.
Incisif et percutant, « La Majesté de Sainte Foy » se distingue aussi par son rythme, mettant en scène des chapitres courts et intenses. L’écriture fluide et immersive renforce le sentiment d’appropriation du récit.

Informations

Publié par
Date de parution 31 décembre 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312064284
Langue Français

Extrait

La Majesté de Sainte Foy
Norbert Ballue
La Majesté de Sainte Foy
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-06428-4
Chapitre 1
Conques , Province du Rouergue , le 14 janvier 851
Arisnode est le premier fils d’un couple de pauvres paysans qui cultivent les terres du seigneur d’Estaing . Sa famille habite une maison de la bourgade sur la rive droite du Dourdou non loin de la chapelle, où Saint Fleuret gît en sa crypte. Le travail des champs rythme la vie de la cité. Sa mère élève quelques poules et lapins qui agrémentent les repas de fêtes, son père part toute la journée aux champs avec les autres hommes du village, il rentre après le coucher du soleil et ses enfants ne le voient que peu.
Il est l’ainé d’une fratrie de huit, composée de six enfants mâles et deux filles. Il est né le 16 juin 839, sa mère venait de fêter ses 18 ans lorsqu’elle accouche, sept semaines avant terme. La naissance de ce premier enfant, lui procure de fortes souffrances en couche, des craintes pour son avenir, mais point de réel bonheur.
Comme toutes les femmes paysannes, elle est subordonnée à son époux. Ses activités quotidiennes se limitent aux tâches domestiques et à l’éducation des enfants. Elle participe aux moissons , à l’élevage des animaux. Les travaux des champs n’attendent pas, elle se doit d’aider aux taches de culture. Elle ne consacre que peu de temps à son fils se contentant de lui prodiguer les soins rudimentaires. Il manque de nourriture, d’allaitement régulier et de la douceur de son regard.
En le voyant grandir, elle comprend que l’état de santé de son fils ainé et sa faible stature, ne lui permettront pas de travailler aux champs à son tour. Sa démarche est boiteuse et sa colonne vertébrale est voutée. Le temps a passé et il a maintenant cinq frères, bien mieux portants à qui elle a pu procurer plus de soins et qui l’aident déjà à s’occuper de la terre et des animaux.
Sur le conseil du curé, son père décide ce qu’il pense être pour au mieux son bien : le placer le jour de ses 12 ans au monastère de Conques. Sa mère ne s’y oppose pas.
Dans les murs froids du monastère, Arisnode passe un premier hiver difficile. Sa famille lui manque, il a le sentiment de n’avoir pas eu le droit de rester enfant, à cause de son infirmité. De corvées en offices, les mois passent et son corps le fait souffrir. Il suit l’enseignement des moines et endure en silence les souffrances et les privations de liberté de la vie monastique. C’est une vie recluse qui s’annonce et cela ne lui plait guère, mais il trouve là le gite, les soins et le couvert quand on observant le monde autour de lui, il voit le peuple paysan mourir de faim ou de maladie.
Le père supérieur le protège des brimades des autres moines, par pitié pour ce jeune à la santé fragile qu’il représente à ses yeux. Son protégé apprend très vite à lire, à écrire, à compter ce qui lui procure un sentiment de fierté. Le vieil homme l’initie à la lecture des écritures saintes. L’enfant se passionne peu à peu pour les récits héroïques des premiers temps du catholicisme. Il découvre histoire des saints, il mesure l’influence de ces écrits sur la masse de fidèles qui fréquentent les offices dominicaux. Ses journées il les passe à recopier des textes bibliques, penché sur un pupitre de bois éclairé le soir d’une simple lampe à huile. Il a mal aux yeux et son dos fragile le fait souffrir, mais il ne se plaint jamais.
Il a dix-sept ans quand le père supérieur l’envoie, en compagnie de deux jeunes dévots, au monastère d’Agen. Cet éloignement a pour but de lui permettre de perfectionner son instruction catholique et d’apprendre les techniques d’enluminures.
Jugeant la vie difficile à Conques, Arisnode espère une vie meilleure dans ce grand monastère d’Agen, mais il déchante vite. Il découvre que la discipline y est plus dure et que le manque d’hygiène se fait sentir cruellement. La présence à tous les offices est ici obligatoire et ne lui laisse que peu de temps pour le sommeil. Quant à ses heures passées dans l’atelier d’enluminure, elles deviennent vite un calvaire, tant le poids du silence est présent. Les brimades des moines à la moindre erreur s’abattent sur le novice qu’il est. Plus faible que les autres apprentis, il endure en silence. Son plaisir, c’est de nuit, quand en cachette lorsque les moines sont couchés. Il retourne dans la salle du chapitre et il peut lire à sa guise les récits des saints et des martyres auxquels il s’identifie.
Un soir, il découvre l’histoire de cette enfant connue sous le nom de Sainte Foy d’Agen. Foy que l’on appelle également Foy d’Agen, est née dans une riche famille gallo-romaine convertie au catholicisme. C’est une enfant martyre du III e siècle née en 290, elle est morte à l’âge de treize ans. Elle a défendu sa foi chrétienne, jusqu’à mourir pour elle. Elle a été jugée avec les membres de sa famille et leurs amis par le tribunal de Dacien, durant le règne de l’empereur Maximien. C’était encore une enfant.
Dacien a été nommé proconsul romain, c’est un homme sanguinaire et imbu de sa personne. Il n’hésite pas à massacrer des familles entières de chrétiens pour assouvir sa soif de sang et se faire valoir auprès de ses chefs. Apres avoir voulu lu faire renoncer à sa foi chrétienne, il interroge Foy des jours durant, il l’affame puis la torture. Enfin, devant le refus d’abdiquer de la jeune fille, il l’a fait allonger nue sur un lit d’airain {1} par ses gardes et lui brise les jambes à la masse, pour finir pris de rage devant son silence, il l’a décapite. Dans la cité d’Agen, elle meure vierge en l’an 303.
Après elle, sa sœur Sainte Alberte , Saint Caprais et d’autres habitants chrétiens de la ville venus partager le sort de l’enfant martyre, meurent sous les coups de Dacien . Foy est béatifiée quelques années plus tard, elle devient Sainte Foy , nom sous lequel elle est fêtée par l’ Église catholique le 6 octobre. Son corps, qui revêt désormais le statut de relique, est conservé dans le grand monastère d’Agen .
La lecture de son histoire émeut Arisnode car la suppliciée est jeune, il se revoit à cet âge. Il va dans la chapelle contempler longuement ses reliques. Il reste en admiration devant les ossements pieusement conservés dans un reliquaire de bois. Il est fasciné et se dit qu’ils auraient mieux leur place dans l’abbaye de Conques où il rêve maintenant de retourner, pour d’une part revoir sa famille et d’autre part pour y pratiquer l’enluminure. Il pourrait faire tout ça, en vivant moins strictement.
Alors, sans en parler à qui que ce soit, il monte un stratagème qui lui permettra à la fois de rentrer à Conques et d’y être accueilli avec considération. Il est prêt à prendre des risques pour retourner dans ces lieux sécurisants.
Il se soumet dès à présent à la rigueur du monastère qui respecte la règle de Saint Benoit avec ses sept offices journaliers. Il ne rate aucun office de Vigiles à Complies, demande à lire les capitules et donne de la voix pendant les psaumes. Très vite les moines s’aperçoivent de la métamorphose de son comportement et pensent que ce changement d’attitude est du à son avancée en âge, mais aussi à la réussite de leurs propres efforts pour faire de lui un moine digne de ce nom. Ils se félicitent ouvertement de la réussite de leur modèle éducatif basé sur la crainte de la sanction divine et les petites violences humaines au quotidien.
Le père maître des novices, ancien prieur de l’abbaye de Saint Wandrille près des boucles de la Seine , pense plutôt à l’arrivée subite de la foi chez son protégé. Il veut voir en cette métamorphose l’appel du Seigneur . Arisnode lui annonce humblement son désir de prononcer ses vœux. Il s’entretient longuement avec le maitre qui lui annonce peu de temps après, son admission future au rang de moine.
Les mois passent et Arisnode se prend au jeu du bon novice, les coups et les corvées deviennent rares et il jouit de plus de temps pour lire et s’instruire. Il comprend que devenir moine c’est choisir la vraie solitude pour mieux trouver Dieu dans sa vie. Il se fait à l’idée de prononcer des vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance pour mieux l’imiter. Sa foi grandie jour après jour, il se sent appelé à une noble tâche. Il annonce au père supérieur que tel est son souhait et en profite pou

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