La Terre franche - Tome I
116 pages
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La Terre franche - Tome I , livre ebook

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Description

De Lupilius, le premier détenteur du trésor, des seigneurs avoués, régisseurs d'une terre franche, à l'indépendance du pays en 1830, tous les acteurs de ce livre ont, à leur manière, préservé, manipulé ou perdu le trésor.

Si les premiers personnages de ce roman historique sont imaginaires, les derniers sont bien réels.

Grâce à eux, ce sont deux millénaires d'histoire qui défilent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 août 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414379262
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-37927-9

© Edilivre, 2019
Du même auteur
Du même auteur :
De Vesnau à Virginal-Samme
Virginal, l’écho de la vie rurale
Romans historiques :
La terre franche
Le Trésor
tome I

Tu vivras deux siècles
tome II

Et après…
tome III
1. Les origines
Au début, il n’y avait qu’une colline au sous-sol composé d’un curieux mélange de cinq systèmes géologiques différents. Au sommet, « l’Yprésien » aux sables fins et moyens qui se mélange au « Bruxellien » composé de gravier, de silex et de sable à gros grains, prouvant que l’endroit devait être une ancienne dune rescapée de la mer primordiale qui s’était lentement retirée. Son déménagement aurait duré quelque deux cents millions d’années.
En redescendant vers une rivière qui serpente au gré des dénivelés du terrain, viennent les systèmes « Gedinnien » et « Coblentzien » et le dernier, le plus impressionnant de tous par ses multiples résurgences rocheuses porphyroïdes, le « Plutonien ».
Cette dune n’était qu’un maillage de terres pauvres, de zones herbeuses, de broussailles et de bruyères qui en tapissaient son sommet. Hormis un ou deux bois de feuillus, la région n’avait aucun intérêt.
On aurait peine à croire que l’homme ait pu, un jour, s’installer à cet endroit. Pourtant, ce fut le cas. Pendant des siècles quelques fumées émergeant des brumes prouvèrent que des habitations occupaient bien le lieu.
De quoi pouvaient vivre les habitants sur une terre aussi pauvre ? Peut-être de la chasse, de l’élevage ou des quelques poissons que pouvait leur apporter la rivière. Aux mauvaises saisons, elle était alimentée par les eaux de ruissellement qui lessivaient les terrains, les rendant impropres à la culture. L’aspect boueux de la rivière protégeait carpes et goujons, leur laissant le temps de grandir. À la bonne saison, ils devenaient vulnérables et terminaient leur long périple dans les nasses en osier déposées par les habitants de la plaine. Lors des fortes pluies, la rivière débordait. En inondant la plaine, elle rendait une partie des alluvions qu’elle avait ingurgitées ; mais cela ne suffisait pas à rendre les terres riches au point quelles subviennent aux besoins de chacun.
* * *
Personne ne put relater exactement ce qui s’était passé à cet endroit jusqu’à l’instant où le grand empereur romain Antonin le Pieux, lors de son inspection des Gaules traversa la rivière et monta au sommet de la colline pour admirer le paysage. Il déclara que l’endroit était militairement un point stratégique. Culminant à plus de cent-quarante mètres de haut, elle était un promontoire parfait pour une surveillance de la région, à trois-cent-soixante degrés. Alors, un jour, une garnison s’y est implantée à demeure.
Lupilius, centurion de la première centurie de la première cohorte romaine, ordonna l’abattage de plusieurs centaines d’arbres pour confectionner l’enceinte d’un camp voulu par le légat et l’état-major. Sa tactique était simple. Déboiser le seul côté d’où l’ennemi pouvait surgir à tout moment. En agissant de la sorte, il offrait aux habitants aide et protection.
* * *
Non loin du camp, à l’orée du Grand Bois, vivait un étrange personnage, à la fois théologien, philosophe et détenteur du savoir et de la sagesse, qui s’était volontairement isolé. Hennuyix était le dernier représentant d’une longue lignée de druides celtiques chargés des célébrations, les seuls à pratiquer les cérémonies du culte païen sur la pierre sacrée.
Lupilius le considérait comme le digne intermédiaire entre les dieux, sa centurie et l’empereur en qui il avait fait allégeance et mis toute sa confiance.
Hennuyix, le savant, s’adonnait à une autre passion. Il possédait une meute de petits chiens d’arrêt trapus et vigilants qui l’aidaient à chasser le gibier. Il les avait éduqués à se manifester et à aboyer au moindre danger, à la moindre approche suspecte.
Il avait découvert ces chiens lors d’un voyage initiatique à la recherche de manuscrits consacrés aux sciences et à la médecine. Les documents qu’il avait acquis étaient écrits dans une langue qu’il ne parvenait pas à lire. Grâce, au savoir d’un vieux prêtre ritualiste qui détenait encore quelques connaissances des écrits anciens, il put passer de longs moments à décrypter les dessins de cette écriture disparue. Ses observations répétées, lui permirent d’interpréter et de marier assez de signes et d’idées pour expérimenter différents breuvages, pommades et onguents.
L’antique civilisation d’où provenait cette écriture hiéroglyphique avait été, jadis, l’une des plus puissantes du monde connu. Pendant plusieurs millénaires, elle avait régné sur un vaste territoire s’étendant de chaque côté d’un très long fleuve dont les crues annuelles apportaient à son peuple richesse et prospérité et garantissaient des greniers bien remplis : le fleuve apportait tout.
Le prêtre nubien ayant hébergé Hennuyix possédait de valeureux chiens qu’il nommait « Grype ». Leur faculté d’adaptation, leur obéissance presque instinctive séduisirent le druide. Il put obtenir quatre couples qu’il souhaitait ramener en Gaule. En souvenir de son hôte bienveillant qui lui en avait fait cadeau, il appela ses chiens « Griffon ».
Hennuyix quitta, à regret, ce savant qui l’avait accueilli. Il remonta le fleuve sur plusieurs centaines de lieues, traversant des villes aux monuments imposants dont les pierres étaient toutes incrustées de signes mystérieux : une civilisation se racontait, gravée sur tout ce qui l’avait entourée. Dans ce pays, pendant des siècles, tout avait été érigé en hommage à leurs rois devenus pharaons. Ces fils des dieux avaient conduit leur peuple au sommet du savoir, de la connaissance et de la sagesse. Leur empire s’étendait du Soudan à la Syrie, formant la Basse et la Haute Égypte.
À Alexandria, Hennuyix put embarquer sur une trirème romaine. Elle était impressionnante avec ses trois étages de rameurs et ses parexeiresiai 1 de neuf coudées de long. Son commandant revenait de terres lointaines où il s’était rendu célèbre en conduisant son armée au combat comme nul autre n’avait pu le faire avant lui. Ses légions le respectaient. Commandé par un général d’une telle compétence, les équipages seraient en sécurité ; le voyage vers le port de Massilia 2 via la Crète et le port de Syracuse serait sécurisant.
Lorsque les dernières marchandises furent embarquées et les rameurs enchaînés à leur poste, trois trirèmes se positionnèrent devant le reste de la flottille. Leurs rostres de bronze ressortant de la proue fendirent les eaux avec vigueur tandis que les autres bateaux du corps expéditionnaire se protégeaient derrière l’impressionnante armada. Le voyage serait plaisant, voire agréable. Le général veillerait à ce que tout se passe bien, que la discipline règne. N’était-il pas le grand soldat qui avait mené ses hommes vers la victoire et la richesse ?
* * *
À proximité de l’île de Crète, une violente tempête s’abattit sur la flotte. Le changement de temps fut si soudain que les équipages ne purent réagir promptement. Les vaisseaux vacillaient sous les coups des vagues. La panique affolait les hommes. Désemparés, les maîtres d’équipage constatèrent que les rames n’avaient pas été rentrées assez rapidement. Leur incompétence provoqua des casses et des blessures parmi les centaines de rameurs.
Irrésistiblement poussé par son instinct de survie, un des chiens d’Hennuyix, pris de panique, se détacha et sauta par-dessus bord. La pauvre bête s’empala sur une rame brisée. Le druide n’eut pas le temps de réagir : il venait de perdre un de ses précieux compagnons.
La panique s’amplifiait. Les galères d’escorte tanguaient dangereusement. Les voiles n’avaient pas été affalées, les fers n’avaient pas été enlevés aux chevilles des rameurs. En cas de coup dur, ils n’auraient pas d’échappatoire. Les éléments se déchaînaient, offrant d’énormes creux où l’écume bouillait et auxquels il serait difficile d’échapper. Une vague d’une hauteur impressionnante retourna deux galères qui chavirèrent en une seconde. Toute la chiourme et l’équipage périrent, engloutis par les flots en furie. Seules quelques pièces de bois déchiquetées remontèrent à la surface : tout le reste avait disparu. À la proue de la trirème du général, la vigie cria.
− Terre ! Terre en vue !
Les côtes crétoises n’étaient plus très loin ; mais les flots en colère empêchaient tout accostage. Pour la première fois de sa carrière, le général dut se soumettre devant cet adversaire indomptable. Enfin, toutes les voiles furent abaissées, toutes les rames furent relevées. Une attente angoissante enveloppa toute la flottille. Impuissante, elle fut contrainte de patienter devant le port d’Héraklion. Entrer dans la rade, par l’étroit chenal menant au port était devenu impossible. Les rochers auraient vite eu raison de la coque des bateaux.
Le lendemain, une pluie diluvienne inonda les flots. Les vagues s’écrasaient sous son poids. Soudainement, la mer se transforma en un tapis bouillonnant. Alors, les hommes exténués se remirent à ramer. Le port approcha peu à peu et leur ouvrit enfin les bras.
Après plusieurs jours de navigation, Hennuyix pouvait enfin mettre pied à terre et s’abriter confortablement. La nausée ne l’avait jamais quitté et un chien était mort. Les autres bêtes étaient dans un bien triste état. Tout comme les hommes, elles maudissaient le mal de mer et les éléments qui l’avaient provoqué. Pourtant, le voyage n’était pas terminé. Une longue route les attendait. Il faudrait repartir dès que les avaries seraient réparées et que les marchandises et les vivres soient embarqués.
Le druide gaulois espérait convaincre le général de faire

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