La vie aventureuse et passionnée de Francois de Fossa (1775-1849)
134 pages
Français

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La vie aventureuse et passionnée de Francois de Fossa (1775-1849) , livre ebook

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Description

Compositeur et guitariste de talent (on l’appelait en son temps « le Haydn de la guitare ») François de Fossa est surtout un aventurier à la vie extraordinaire.
Il a adressé, de 1793 à 1827, plus de 300 lettres à sa sœur restée à Perpignan, leur ville natale, alors qu’il courait le monde.
D’une écriture et d’un style élégants elles décrivent une existence passionnante, pleine d’imprévus, de rebondissements, d’anecdotes et révèlent un homme exceptionnel par son intelligence et sa lucidité.
Il a vécu la période la plus agitée et la plus dramatique de l’histoire de la France, de l’Espagne et du Mexique de la Révolution de 1789 à celle de 1848.
Secrétaire, confident et ami de Miguel de Azanza, vice-roi du Mexique puis Ministre des affaires étrangères du roi Joseph il a rencontré les plus grands personnages : Napoléon, les rois d’Espagne Carlos IV et Ferdinand VII et le roi Joseph. De son poste d’observation idéal il décrit « de l’intérieur » tous les événements auxquels il a assisté ou participé. Engagé volontaire auprès de l’armée du peuple espagnol révolté contre Napoléon il se transforme en « correspondant de guerre » pour décrire la tragédie de la guerre d’Espagne.
Il nous donne, à travers le temps, une vision d’un réalisme saisissant de cette époque de bruit, de fureur et de drames.

Informations

Publié par
Date de parution 14 juin 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312059174
Langue Français

Extrait

La vie aventureuse et passionnée de Francois de Fossa (1775-1849)
Henri Descazaux
La vie aventureuse et passionnée de Francois de Fossa (1775-1849)
« Le Haydn de la Guitare »
L’amour de la liberté et la puissance du destin
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-05917-4
À Monique, ma femme
Avant -propos
Mon ami Pierre Chenavas, mélomane averti, m’a fait connaître François de Fossa dont j’ignorais totalement l’existence ; il m’a donné les références du seul disque enregistré à cette époque chez Naxos : le « Guitar Trios » Trios concertants, Op. 18, par Simon Wynberg à la guitare, Martin Beaver au violon et Bryan Epperson au violoncelle, avec un commentaire signé Frédéric Castello daté de 1994.
Comme tous ceux qui ont eu la chance de l’écouter j’ai été séduit par l’invention mélodique, la structure harmonique et l’originalité de cette musique si savante sous son apparente « légèreté ». Avec Frédéric Castello je me suis étonné « du manque d’intérêt dont a jusqu’ici souffert Fossa » ; j’ai compris pourquoi tous les guitaristes qui l’ont écouté en ont fait un maître.
J’ai appris alors l’existence à Perpignan d’un important fond d’archives concernant François de Fossa. Résidant alors dans cette ville, je me mis à la recherche de ces documents ; je les ai finalement découverts aux archives départementales des Pyrénées-Orientales.
Il y a là un véritable trésor, plus de trois cents lettres adressées par François de Fossa à sa sœur Thérèse résidant à Perpignan alors que lui-même courait le monde, de 1793 à 1827, ou ensuite à ses neveux. Très lisibles, écrites dans un français élégant, pleines d’anecdotes et de remarques pertinentes, elles donnent de leur auteur une image très vivante et très attachante.
Elles sont également un témoignage exceptionnel sur une époque extraordinaire que leur auteur traverse comme acteur et comme spectateur. Nous avons beaucoup de témoignages sur le Mexique à la fin de la domination espagnole et plus encore sur la période dramatique de la guerre d’Espagne (que les Espagnols appellent « guerre d’Indépendance ») provoquée par les visées expansionnistes de Napoléon.
Ces témoignages sont le fait d’Espagnols , de Français , voire d’Anglais , mais jamais à ma connaissance d’un Français « hispanisé » qui se bat aux côtés des Espagnols opprimés et qui rapporte avec objectivité, réalisme mais aussi avec passion tous les événements batailles, révoltes, guerres, atrocités commises dans les deux camps.
Nous vivons également « de l’intérieur » les péripéties du retour des Bourbons en France et en Espagne , les Cent - Jours , l’occupation de la France par les armées coalisées, puis les soubresauts provoqués par la reprise en main du peuple par les aristocrates revanchards…
Ces lettres couvrent une période de plus de trente ans ; elles apportent une contribution importante à l’Histoire avec un grand « H ».
Formé à l’école des philosophes français par ses études au collège de Perpignan, pénétré de l’esprit des Lumières, le jeune François de Fossa croit au progrès en marche. Il va se trouver brutalement plongé en pleine barbarie. Il aurait pu écrire comme Beaumarchais à la veille de la Révolution : « Que font à moi, sujet paisible d’un état monarchique du XVIII e siècle, les révolutions d’Athènes ou de Rome ? Quel véritable intérêt puis-je prendre à la mort d’un tyran du Péloponèse ? Au sacrifice d’une jeune princesse en Aulide ?… » Il se serait aussi lourdement trompé !
J’ai commencé la lecture de ces lettres par curiosité, pensant trouver essentiellement des commentaires musicaux ; j’ai été rapidement intéressé, non pas comme mélomane, mais comme passionné de l’histoire de l’Espagne et de la France, notamment à cette époque. Au-delà, grâce aux qualités du style de de Fossa, clair, plein d’humour et d’allégresse, mais aussi imagé, pittoresque, capable d’exprimer toute la complexité de ses sentiments, de ses réactions, de ses passions, l’aventure humaine de cet homme m’a captivé. Après plus de deux siècles l’expérience dramatique vécue par de Fossa est d’autant plus intéressante que, connaissant la suite des événements, nous pouvons goûter toute la saveur de réflexions prises sur le vif comme quand il s’emporte contre « cet Anglais », « un nommé Nelson » : il l’empêche de quitter Cadix en bloquant le port !
Il ne faut pas chercher dans ces lettres des informations sur la musique et les musiciens de l’époque ; il y a peu d’allusions directes à la production musicale de de Fossa au cours de cette période. C’est d’ailleurs tout à fait explicable : quand il quitte la France pour rejoindre l’armée du général espagnol Ricardos il n’a pas encore 18 ans ; sa formation musicale se réduit à des cours, très sérieusement suivis il est vrai, donnés par un professeur de guitare, comme cela se pratiquait à l’époque pour les enfants de la bourgeoisie perpignanaise. Il est passionné de musique et envisage dès ce moment peut-être de vivre de sa passion.
Il est aussi attiré par l’aventure et la découverte de nouveaux horizons (ce trait de caractère va parfois lui jouer de vilains tours ! Il ne pourra pas toujours se consacrer entièrement à la musique…). Sa vie aventureuse lui a fait rencontrer d’éminents musiciens ; à leur contact, il a approfondi ses connaissances. En réalité, François de Fossa est un autodidacte, travailleur acharné ; il a su faire son miel de toutes les expériences et les rencontres multiples qu’il a faites. Cependant il lui fallait du temps ; les circonstances dramatiques qu’il a vécues ne le lui ont pas toujours accordé… Tout cela explique le peu de production musicale de de Fossa de 1793 à 1825 et le peu d’allusions à cette production dans ses lettres à sa sœur ; le but de cette correspondance n’est pas du tout d’échanger de savants commentaires techniques sur l’art de la composition ou la pratique de la guitare (sa sœur n’étant d’ailleurs pas suffisamment compétente ou intéressée) mais de raconter sa vie au jour le jour, d’avoir des nouvelles de France et de sa ville natale, de se réconforter dans les moments difficiles (et dieu sait s’il y en eut !). Il faut chercher ces commentaires musicaux savants et très techniques dans ses « Notes sur la musique », sur la « Théorie de Busset » et dans sa correspondance relative aux manuscrits de Boccherini engagée avec Louis Picot de Bar le Duc, auteur d’une « Vie de Boccherini ». Ces documents se trouvent également aux archives départementales à Perpignan.
Les choix faits par François de Fossa et ses engagements expliquent en partie l’oubli dont a souffert son œuvre : nous dirions de nos jours qu’ils se sont révélés politiquement incorrects. L’évolution de la politique dans une France qui a petit à petit retrouvé et appliqué les grands principes de la Révolution a fait que notre histoire « officielle » a tendance à voir des traîtres dans ces émigrés qui ont rejoint les troupes étrangères pour se battre contre les soldats de cette même Révolution. Il ne fallait donc pas trop compter sur une réhabilitation de la part d’élus républicains.
Notre musicien-soldat a eu sa part de responsabilité : il suffit de comparer sa carrière à celle qu’accomplit à la même époque son compatriote et ami, son cadet de trois ans seulement, Fernando Sor. Leur parcours est au départ tout à fait semblable : Catalan comme lui, Fernando s’est engagé dans l’armée espagnole tout jeune, à 18 ans ; dès qu’il a pu vivre de son métier de musicien grâce à la Duchesse d’Albe il s’est fixé à Madrid et a démissionné ; il a épousé la cause des Français et a dû s’enfuir à Paris où les deux amis se sont retrouvés en 1813.
Mais la comparaison s’arrête là : alors que de Fossa a perdu un temps précieux au Mexique, puis à la recherche d’un emploi en Espagne et enfin en s’engageant aux côtés du peuple espagnol pour l’aider à défendre sa liberté, Fernando Sor a ét

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